Corruption, contrebande, évasion fiscale, sous-facturations : le montant des pertes équivaut à la somme de l’aide publique au développement et des investissements directs étrangers, selon de nouveaux calculs de l’ONU. … L’hémorragie de capitaux d’origine illicite dont l’Afrique est le théâtre sape la capacité de nombreux gouvernements à assurer les services de base à leur population. Cette perte serait d’au moins 76 milliards d’euros (88,6 milliards de dollars) par an selon la dernière évaluation retenue dans le rapport 2020 sur le développement économique de l’Afrique, publié lundi 28 septembre par la Conférence des Nations unies sur le développement (Cnuced). Une somme qui avoisine le cumul annuel de l’aide publique au développement et des investissements directs étrangers reçus par le continent entre 2013 et 2015. Le Monde
Bamako n’a pas encore officiellement réagi à la non-levée de l’embargo décrété par la Communauté économiques des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Cependant, s’exprimant à titre privé, un interlocuteur du premier cercle du nouveau pouvoir malien, explique que le contact est maintenu avec l’institution sous-régionale afin de faire avancer les choses. Dans un rapport officiel, Goodluck Jonathan, envoyé de la Cédéao dans la crise malienne, fait des constats. Par exemple, la version finale de la charte de transition n’est toujours pas connue du grand public. Pourtant, ce document qui balise les 18 mois de transition est important. Ensuite, il constate que les prérogatives du vice-président de transition, le colonel Assimi Goïta, chef des putschistes du 18 août pose problème. … D’autres problèmes ? La dissolution attendue de direction de la junte ou encore la libération ou la présentation devant la justice des détenus militaires et civile. RFI
Dans la nuit de vendredi à samedi, des fantômes sont revenus hanter Lubumbashi. La deuxième plus grande ville de la république démocratique du Congo, située à 1500 kilomètres de la capitale, a été le théâtre d’une brève mais spectaculaire incursion de miliciens séparatistes. Près de 300 combattants ont occupé quelques heures la place Moïse-Tshombe, du nom du président de l’éphémère Etat du Katanga (1960-1963), le front ceint de bandeaux rouge et blanc, les couleurs principales du drapeau katangais. Les troubles avaient débuté, la veille, par une mutinerie et une tentative d’évasion dans la prison de Kasapa, a indiqué le ministre provincial de l’Intérieur. Quelques heures plus tard, dans la nuit, un premier groupe de miliciens a tenté de s’emparer du gouvernorat et de la place fameuse place Moïse-Tshombe… Libération
Visites des sanctuaires des rebelles de l’ADF, briefings dans les états-majors de l’armée et rencontres avec les autorités locales et sociétés civiles, la caravane de la paix poursuit sont chemin. Sud et Nord-Kivus, Ituri et Tanganyika. Les huit députés nationaux et le ministre de la Défense sont allés uniquement dans zones sous contrôle des forces de sécurité gouvernementales. Pas de rencontre avec les groupes armés. La mission aura permis aux élus de toucher du doigt la réalité. « Il y a beaucoup de morts, il faut absolument que les communautés se parlent. Et il faut que l’armée arrive à imposer l’autorité de l’État. Il faut vraiment des moyens pour éviter la rechute », explique Juvenal Munubo, chef de la délégation parlementaire. RFI
A trois semaines du scrutin présidentiel, et malgré l’interdiction de manifester, le Front national de défense de la Constitution (FNDC), le mouvement citoyen qui s’oppose au troisième mandat du président Alpha Condé, appelle le peuple à la «résistance» et l’invite à «désobéir à cette décision illégale». Ce mardi, les Guinéens sont de nouveau appelés à se réunir à Conakry, la capitale, et ses alentours lors d’une série de marches pacifiques pour faire barrage au «coup d’Etat civil» d’Alpha Condé. «Le scrutin du 18 octobre n’est qu’une mascarade électorale. C’est une injustice insupportable qu’on ne peut cautionner», s’insurge Abdourahmane Sano, coordinateur national du FNDC, contacté par Libération. Il dénonce la répression utilisée par le pouvoir «de manière la plus atroce possible à travers la violence et l’intimidation pour créer un climat de peur». Libération
Depuis une semaine, les forces de l’ordre sont déployées autour de la résidence du chef de file du MRC. Son parti avait lancé un appel à manifester contre le régime de Paul Biya au Cameroun mardi dernier. Des manifestations qui avaient mobilisé un impressionnant dispositif de sécurité malgré la faible participation. Autour de la résidence de Maurice Kamto, des dizaines de policiers et gendarmes filtrent les passages jours et nuits. Pour pouvoir entrer, une demande doit être adressée aux autorités. Et pour l’instant, Maurice Kamto affirme n’avoir reçu aucune notification officielle de la justice pour expliquer la situation. « Je suis assigné à résidence surveillée de fait. On peut aussi parler de séquestration. Je ne sais pas quel est mon statut à l’heure actuelle pour vous dire la vérité : est-ce que ma maison est devenue un nouveau lieu de détention, une sorte de prison ? Je n’en sais strictement rien », assure-t-il. RFI
Le chef du Pentagone Mark Esper se rend cette semaine au Maghreb pour réaffirmer l’engagement des Etats-Unis dans la région et renforcer la coopération avec l’Algérie, où il sera le premier ministre américain de la défense à se rendre depuis près de quinze ans. M. Esper, dont c’est le premier voyage sur le continent africain, se rend mercredi 30 septembre en Tunisie pour des entretiens bilatéraux avec le président Kaïs Saïed et le ministre tunisien de la défense Ibrahim Bartagi, avant un discours au cimetière militaire américain de Carthage, où sont enterrés les soldats américains tombés en Afrique du Nord pendant la seconde guerre mondiale. L’objectif est de renforcer les liens avec cet allié « majeur » dans la région et d’évoquer les menaces que représentent pour le pays les organisations extrémistes comme le groupe Etat islamique (EI) ou Al-Qaida, ainsi que « l’instabilité régionale exacerbée par les activités pernicieuses de la Chine et la Russie sur le continent » africain, a indiqué un haut responsable militaire américain. Le Monde avec AFP
Six membres civils des groupes Volontaires de défense de la patrie (VDP) qui secondent les forces de sécurité dans la lutte anti-terrorisme au Burkina, ont été tués vendredi dans la localité du village de Koaré, situé à 15 km de Fada N’Gourma lors d’une opération de « ratissage » consécutive à une attaque dans l’Est du pays, avait indiqué samedi un responsable local. Entre le 11 et le 13 septembre, au moins 26 « terroristes » ont été « neutralisés » lors de deux opérations militaires menées dans le Nord du Burkina Faso, selon l’Etat-major burkinabè. Sahel Intelligence
Le convoi progresse lentement sur la piste boueuse. Sur la tourelle du blindé de la force de l’ONU en Centrafrique qui ouvre la route, le major Ashif est tendu. Les broussailles épaisses qui se dressent de part et d’autre sont parfaites pour une embuscade. L’ennemi qui se cache là est pourtant un des 14 groupes armés signataires d’un accord de paix avec le gouvernement centrafricain en février 2019 à Khartoum. Mais les 3R (Retour, Réclamation, Réhabilitation), parmi les plus puissantes milices rebelles, sont désormais à couteaux tirés avec Bangui. Leur chef, Sidiki Abass, a toujours mollement adhéré à l’accord de Khartoum. Sûr de sa force, il a interdit aux équipes électorales comme à l’armée de pénétrer dans « son » territoire, alors qu’approchent les élections présidentielle et législatives prévues le 27 décembre. AFP
Qui se souvient encore que Bangui, capitale de la Centrafrique, a un musée ? Certains jours, le directeur pense qu’il est bien le seul. Même les dorures des deux trônes de Bokassa, dans un coin du bureau, semblent se demander ce qu’elles font là. En face, le ministère des mines, rénové en 2019 grâce à un don chinois, nargue la petite bâtisse dont Abel Kotton a la charge et qui, elle, attend toujours ses travaux. En 2014, le musée Boganda a subi le premier pillage de son histoire. Avant que les 3 500 pièces restantes ne soient à leur tour menacées par les fuites d’eau, dues aux impacts de balles sur la toiture. Décision est alors prise d’abriter le tout dans des caisses en bois avant que le toit ne soit refait et les sarcophages fermés. Le Monde
Cent kilomètres au sud de Dakar. La route d’asphalte longe des terres broussailleuses, piquées çà et là de champs de maïs. Ces cultures perdues sur les bandes vertes qui se déroulent jusqu’à l’océan Atlantique et sa lagune ont été plantées par les petits paysans de Mbodiène, un village qui vivote de pêche et d’agriculture. Difficile d’imaginer que bientôt cette terre verra pousser la ville de demain. Akon City, la cité que le rappeur américain d’origine sénégalaise Akon veut bâtir d’ici à 2029. Ce projet un brin mégalo dont le budget avoisine les 6 milliards de dollars (5,1 milliards d’euros) devrait être lancé en 2021 par celui qu’on connaît pour des titres comme « Lonely » ou « Smack That ». Le Monde
Certains habitants des capitales congolaises jumelles de Brazzaville et de Kinshasa sont depuis longtemps connus pour leur amour des vêtements de style – en particulier les membres de la Société des Créateurs d’Ambiance et des Personnes Elégantes (Sape). Ces photographies de Tariq Zaidi révèlent une toute nouvelle génération de « sapeurs ». BBC