Coup d’Etat au Soudan : le Conseil de sécurité de l’ONU veut un gouvernement dirigé par des civils
Le Conseil de sécurité de l’ONU a réclamé jeudi à la junte au Soudan « de rétablir un gouvernement de transition dirigé par des civils » en exprimant sa « vive préoccupation face à la prise de pouvoir militaire », dans une déclaration unanime en deçà de la ferme condamnation du coup d’Etat la veille par l’Union africaine. Après plusieurs jours de laborieuses tractations, le texte rédigé par le Royaume-Uni et fortement édulcoré par la Russie demande aussi la reprise d’un dialogue politique « sans pré-conditions », la « libération immédiate » des personnes arrêtées et le respect du « droit de rassemblement pacifique ». La déclaration du Conseil de sécurité, qui s’était réuni en urgence mardi à la demande des Occidentaux, dénonce aussi la « suspension de certaines institutions de transition », « l’état d’urgence et la détention du Premier ministre Abdallah Hamdok ainsi que d’autres membres civils du gouvernement ». RTBF
Coup d’État au Soudan : au moins un manifestant tué dans des affrontements avec les militaires
Trois jours après le coup d’État militaire au Soudan et la dissolution de toutes les institutions, au moins un manifestant a été tué, jeudi, dans des affrontements à Khartoum-Nord. Sur les réseaux sociaux, les appels à une mobilisation massive samedi se multiplient. De son côté, l’ONU exhorte l’armée soudanaise à rétablir le gouvernement civil et à libérer les personnes détenues. Au moins un manifestant contre le coup d’État militaire au Soudan a été tué, jeudi 28 octobre, dans des affrontements à Khartoum-Nord, banlieue séparée de la capitale soudanaise par le Nil, a indiqué un syndicat de médecins prodémocratie. Six autres ont été blessés, plusieurs par balles à Khartoum-Nord. « Il pourrait y avoir d’autres morts mais il est difficile d’établir des contacts avec Khartoum-Nord pour avoir confirmation », prévient le Comité des médecins, un syndicat prodémocratie. France24
Soudan: Après le coup d’État, les Soudanais se préparent à la grande manifestation de samedi
Samedi 30 octobre, des milliers de personnes sont prévues à Khartoum, pour manifester contre le coup d’État des militaires. Lundi 25 octobre, le général Abdel Fattah al-Burhan, chef de l’armée, à la tête du Conseil souverain a annoncé la dissolution des autorités de transition et l’arrestation de la quasi-totalité des dirigeants civils. Dans le pays, c’est la consternation. Alors que le Soudan venait d’entamer une transition vers la démocratie, c’est un véritable retour en arrière. Tout démarre ce lundi 25 octobre, le général Abdel Fattah al-Burhan – qui est à la tête du Conseil souverain (la plus haute instance) annonce la dissolution des autorités de transition. Le Premier ministre, Abdallah Hamdok, plusieurs ministres et tous les membres civils du Conseil souverain sont arrêtés. Le chef de l’armée décrète l’état d’urgence et ajoute qu’un « gouvernement de personnes compétentes » va être formé. En bref, les militaires reprennent le contrôle. RFI
Biden appelle à la restauration du gouvernement civil au Soudan
Le président des Etats-Unis Joe Biden a appelé jeudi la junte au Soudan à rétablir le gouvernement civil, en promettant que son pays continuerait de « se tenir aux côtés du peuple soudanais et de sa lutte non violente ». « Des dirigeants et des organisations à travers le monde (…) se sont unis pour condamner la prise de pouvoir par les militaires au Soudan et la violence contre les manifestants pacifiques. Aujourd’hui, le Conseil de sécurité de l’ONU a ajouté sa voix à ce chœur international », a-t-il dit dans un communiqué. « Ensemble, notre message aux autorités militaires du Soudan est clair: le peuple soudanais doit être autorisé à manifester pacifiquement et le gouvernement de transition dirigé par des civils doit être restauré », a-t-il ajouté. Le président américain a également appelé les militaires à « relâcher immédiatement toutes les personnes détenues et à restaurer les institutions associées au gouvernement de transition ». « Les événements de ces derniers jours sont un grave revers, mais les Etats-Unis continueront de se tenir aux côtés du peuple soudanais et de sa lutte non-violente pour faire avancer les objectifs de la révolution soudanaise », a-t-il aussi dit. VOA
Conflit au Tigré: 6 morts dans une frappe aérienne au Tigré, selon une source hospitalière
L’armée éthiopienne a mené jeudi une frappe aérienne sur la capitale de la région du Tigré, Mekele, qui a fait six morts et 21 blessés, selon une source hospitalière et le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Le gouvernement éthiopien a déclaré que cette frappe, la dernière en date d’une campagne aérienne lancée le 18 octobre, a touché une usine de Mekele utilisée par les rebelles du TPLF, qu’il combat depuis près d’un an. L’aviation « a détruit une partie de l’usine Mesfin d’ingénierie industrielle. Ce site était utilisé par le groupe terroriste TPLF pour l’entretien de ses équipements militaires », a déclaré la porte-parole du gouvernement Selamawit Kassa. Le directeur des recherches de l’hôpital Ayder de Mekele, le principal de la région, a déclaré à l’AFP qu’une zone résidentielle avait été touchée. « Jusqu’à présent, six personnes sont mortes et 21 blessées. Toutes sont arrivées à l’hôpital Ayder », a affirmé le Dr Hayelom Kebede. Le Bureau des affaires de communication du Tigré, un canal d’informations lié au TPLF, a fait état du même bilan dans un communiqué. RTBF
Éthiopie: les rebelles tigréens aux portes de la ville de Dessie en région Amhara
Le gouvernement a procédé à de nouvelles frappes aériennes sur Mekele, la capitale provinciale du Tigré. Un bombardement qui aurait fait au moins six victimes selon les rebelles tigréens du TPLF. L’armée fédérale a mené ces frappes alors que dans le même temps, elle semble perdre du terrain au sud, en région Amhara. La ville de Dessie est quasiment sous siège. Et s’annonce désormais une bataille qui pourrait être décisive dans la suite de cette guerre qui dure depuis presque un an. Dessie, avec plus de 200 000 habitants, a une position stratégique sur la route entre le Tigré et Addis-Abeba. Depuis plusieurs semaines, les soldats des forces tigréennes s’approchent inexorablement de la ville. Désormais leurs canons entourent Dessie et ils seraient tout près d’y pénétrer. Des combats ont lieu dans les faubourgs nord et les tirs d’artillerie se rapprochent de l’université. RFI
Tchad : Violente répression d’une manifestation de l’opposition
Le gouvernement tchadien n’a assumé aucune responsabilité pour l’usage abusif de la force par ses forces de sécurité contre des manifestants pacifiques dans la capitale N’Djamena, le 2 octobre 2021, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Le droit de manifester pacifiquement a presque immédiatement été enfreint après la prise de pouvoir en avril par le Conseil militaire de transition (CMT), et l’interdiction de manifestations qui s’est ensuivie. Le CMT, dirigé par le général Mahamat Idriss Déby Itno, a pris le contrôle du Tchad le 20 avril, après la mort de son père, le président Idriss Déby Itno, dont le décès serait survenu lors d’affrontements entre des rebelles et les forces gouvernementales. Le conseil a annoncé qu’il gouvernerait le Tchad pour une période de 18 mois, renouvelable une fois, et qu’il organiserait pendant cette période un dialogue national inclusif, avant de rétablir un régime civil par le biais d’élections. Cette série de discussions à l’échelle nationale devrait commencer en novembre ou décembre, et aboutir à une élection présidentielle entre juin et septembre 2022. MondAfrique
Guinée : la CEDEAO promet d’accompagner la transition
Si la CEDEAO a suspendu la Guinée de ses instances après le coup d’Etat du colonel Mamady Doumbouya, elle suit néanmoins le déroulement de la transition dans ce pays. Une délégation de l’organisation est arrivée à Conakry jeudi pour une visite de trois jours. Dans la capitale guinéenne, la mission de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest analysera les pas accompli dans le cadre de la mise en œuvre de l’ère post-Condé. Et l’idée d’un soutien au processus est dans les tuyaux. « La transition a produit une charte, il y a des nominations importantes qui ont été faites, et le gouvernement se met en place progressivement. Et donc nous sommes là pour rencontrer les autorités et faire un peu le point, voir surtout dans quelle mesure la CEDEAO peut accompagner de manière pratique, de manière concrète le processus en cours. », explique Jean Claude Kassi Brou, le chef de la mission de la CEDEAO. AfricaNews
Covid-19 : une pénurie de seringues menace la vaccination en Afrique
La pandémie de Covid-19 continue de se développer sur le continent africain. D’après l’OMS Afrique, qui a tenu son point presse hebdomadaire jeudi 28 octobre, on décompte aujourd’hui près de 8,5 millions de cas sur l’ensemble du continent. La maladie a déjà tué plus de 217 000 personnes. Bien que les vaccins commencent à arriver dans des quantités conséquentes, seuls 5,7% de la population a aujourd’hui accompli un schéma vaccinal complet. Et les campagnes risquent de subir un coup de frein, car l’Afrique manque maintenant de seringues. Le Rwanda enregistre l’un des meilleurs taux de vaccination contre le Covid-19 d’Afrique. Deux millions de Rwandais ont reçu les deux injections et 90% des adultes de Kigali sont vaccinés. Pourtant, aujourd’hui une nouvelle menace plane: celle du manque de seringues. RFI
Violences jihadistes au Mozambique: des groupes citoyens plaident pour une solution politique
Le Mozambique doit trouver une solution politique pour mettre fin aux violences jihadistes dans le nord-est riche en gaz, ont estimé jeudi des organisations citoyennes, jugeant que l’intervention militaire en cours fait de l’exploitation des ressources naturelles sa priorité au détriment de la sécurité des civils. Plus de 3.100 soldats africains, ainsi que des instructeurs européens et américains, sont au Mozambique pour aider l’armée à lutter contre les violences dans la province à majorité musulmane du Cabo Delgado, frontalière de la Tanzanie et riche en gaz naturel, mais dont la population est pauvre. « Il est impératif que le gouvernement du Mozambique se mette sur des rails politiques pour résoudre le conflit », écrivent ces organisations dans un rapport rédigé par le Centre de journalisme d’investigation, avec l’aide d’une dizaine d’autres organisations mozambicaines et sud-africaines. VOA
Climat : le pape exhorte à une réponse « radicale » au problème dans un message exclusif de la BBC
Dans un message enregistré en exclusivité pour la BBC, le pape François appelle les dirigeants mondiaux qui se réuniront la semaine prochaine à la conférence des Nations unies sur le climat à Glasgow à apporter des « réponses efficaces » à l’urgence environnementale et à offrir un « espoir concret » aux générations futures. S’exprimant depuis le Vatican dans le cadre de l’émission Thought for the Day de BBC Radio 4, le pape évoque des crises telles que la pandémie de Covid-19, le changement climatique et les difficultés économiques, et exhorte le monde à y répondre avec une vision et des décisions radicales, afin de ne pas « gaspiller les opportunités » que présentent les défis actuels. « Nous pouvons affronter ces crises en nous repliant sur l’isolationnisme, le protectionnisme et l’exploitation », déclare le pontife, « ou nous pouvons y voir une véritable chance de changement. » BBC