Au moins 15 civils ont été tués entre samedi et dimanche 27 octobre à Pobé-Mengao, dans la province du Soum, dans le nord du Burkina Faso, par des hommes armés, provoquant la fuite des habitants vers Djibo, le chef-lieu de la province situé à 25 km. « Des corps sans vie de onze personnes ont été retrouvés dimanche matin sur l’axe Pobé-Mengao – Pételbongo (…) probablement les corps des personnes enlevées la veille à Pobé-Mengao par les GAT » (groupes armés terroristes, dans le jargon militaire), a indiqué une source sécuritaire. « Samedi soir, de nombreux individus armés ont attaqué le village de Pobé-Mengao et enlevé plusieurs habitants, pillé des boutiques et emporté des engins », explique un habitant de Djibo. « Après le départ des assaillants, les populations ont commencé à quitter le village pour se réfugier à Djibo, surtout après la découverte des corps », a-t-il ajouté sous couvert d’anonymat. Jeune Afrique avec AFP
Amaigrie, la lionne grogne en entrevoyant la nourriture. Le petit zoo de Ziniaré, près de Ouagadougou, dans la résidence de Blaise Compaoré vit d’expédients depuis l’exil de l’ex-président burkinabè après l’insurrection populaire d’octobre 2014 qui a mis fin à 27 ans de pouvoir. « On ne lui donne plus qu’un repas tous les deux jours. Les singes sont morts. Avant, il y avait éléphants, phacochères, pythons, zèbres, girafes… Ce n’est plus comme avant! On n’a plus de moyens. Le directeur du zoo envoie de l’argent quand il peut », affirme le guide Boureima Sawadogo, qui aimerait une aide de l’Etat. Les partisans de Blaise Compaoré voudraient voir dans ce zoo, jadis financé par l’ex président dans sa commune natale, un symbole de l’état du pays depuis son départ. Comme celle à l’endroit de dictateurs à la fois haïs puis adulés, comme Mobutu en RDC ou Bokassa en Centrafrique, la nostalgie Compaoré grandit au Burkina. AFP
Le président de Guinée-Bissau José Mario Vaz a annoncé lundi 28 octobre démettre, avec effet immédiat, le gouvernement en place, enfonçant encore davantage ce petit pays d’Afrique de l’Ouest dans la crise et jetant le doute sur la tenue de la présidentielle, prévue le 24 novembre. Le décret visant à démettre le gouvernement est le dernier épisode en date d’une confrontation de plusieurs mois entre la présidence et le gouvernement et sème l’incertitude sur les lendemains politiques de ce pays de moins de deux millions d’habitants. Il y a quelques jours, le Premier ministre, Aristide Gomes, dénonçait un projet de coup d’État. Samedi les forces de l’ordre réprimaient violemment une tentative de manifestation de l’opposition, faisant un mort et plusieurs blessés. Jeune Afrique avec AFP
Une vingtaine de responsables locaux du Conseil national pour la liberté (CNL), un des principaux partis d’opposition du Burundi, ont été arrêtés depuis vendredi pour tentative d’assassinat, a déclaré mardi le parti à l’AFP. Jeudi soir, un administrateur local dans les collines surplombant l’est de Bujumbura avait été blessé par balle dans le dos par un agresseur non identifié qui était parvenu à prendre la fuite, selon une source administrative ayant requis l’anonymat et des habitants des environs. « Vendredi, 16 cadres locaux du parti, dont Sinzirwanumwe, membre du bureau politique du CNL et son fils collégien, Juvénal Nzopfabarushe, président du CNL dans la commune de Kanyosha et Philbert Mbonihankuye qui dirige le CNL sur la colline de Muyira, ont été arrêtés pour tentative d’assassinat », a dit à l’AFP le représentant du CNL à l’international, Aimé Magera, qui vit en exil en Belgique. AFP
Les libertés fondamentales ont nettement reculé en Tanzanie depuis l’arrivée au pouvoir, en 2015, du président John Magufuli, dont le gouvernement a multiplié les actions répressives contre les médias et la société civile, ont dénoncé, lundi 28 octobre, Amnesty International et Human Rights Watch (HRW). Selon les deux organisations de défense des droits humains, les assauts répétés du pouvoir contre la liberté d’expression sont inédits dans ce pays d’Afrique de l’Est qui a longtemps bénéficié d’une image de stabilité et de tolérance. Le mandat du président Magufuli entre dans sa cinquième année début novembre et, pour Roland Ebole, chercheur au sein d’Amnesty International, « la Tanzanie est en train de s’enfoncer à grande vitesse ». « Nous n’avons encore jamais vu ce niveau de harcèlement ou d’intimidation, ni la fermeture de médias. C’est nouveau en Tanzanie », ajoute-t-il. Le Monde avec AFP
Il était l’homme le plus recherché du monde. Depuis l’annonce de la mort du chef du groupe Etat islamique (EI) Abou Bakr al-Baghdad, dans un raid de l’armée américaine, les réactions se multiplient. Pour le Kremlin, qui dit toujours attendre une confirmation, ce serait « une importante contribution » à la lutte contre le terrorisme. Pour Paris, il s’agit d’une « étape importante », mais la « bataille » contre le « terrorisme » se poursuit. En Afrique dans des pays comme le Mali, des djihadistes ayant fait allégeance au groupe Etat Islamique sont toujours présents dans le pays. De la fusion du MUJAO et des Signataires par le sang est né en effet le groupe djihadiste Al-Mourabitoune. Et c’est l’État islamique dans le grand Sahara (parfois désigné par le sigle EIGS), l’une des branches d’Al-Mourabitoune, qui a prêté allégeance à l’EI et à son « calife », Abou Bakr al-Baghdadi, qui l’a reconnu officiellement le 30 octobre 2016. DW
Le Maroc envisage de rapatrier à la maison 671 femmes et enfants marocains liés à des groupes djihadistes et incarcérés en Syrie et en Irak. Pour le royaume chérifien, ces personnes sont « inoffensives ». Abdelhak Khiame, directeur du Bureau central des enquêtes judiciaires, a déclaré lors d’une conférence de presse lundi que les 280 femmes et 391 mineurs « ne sont pas des terroristes » et ne peuvent être blâmés « pour rien ». Le Royaume encourage par ailleurs au retour des militants marocains qui ont rejoint des organisations djihadistes, précisant cette fois que ces combattants seront soumis à la rigueur de la loi. Selon les services de renseignements marocains, 1 659 Marocains ont rejoint le groupe État islamique ou d’autres organisations djihadistes, parmi lesquels 742 ont trouvé la mort au combat. AP
Protéger les mausolées de Tombouctou ou aider à la reconstruction du musée national ethnographique de Bangui peut-il aider les militaires français à être mieux acceptés par les populations civiles du Sahel ? Alors que les manifestations de rejet contre la force « Barkhane » se multiplient au Mali, la question du renforcement des actions de protection du patrimoine culturel est ouvertement posée. « Les armées sont sur le terrain et elles ont des compétences. La protection du patrimoine culturel peut contribuer à l’acceptation de la force », a expliqué le général Dominique Cambournac, responsable de la Délégation au patrimoine de l’armée de terre (Delpat) et, à ce titre, à la tête d’une « unité » de seize conservateurs de musée, lors d’un séminaire sur « les conflits armés et le patrimoine » organisé le jeudi 10 octobre à Paris par le ministère de la culture et celui des armées. Une modeste expérience a été menée en Centrafrique, avec la restauration de la salle de documentation du musée national Barthélémy-Boganda, mis à sac durant la crise de 2013-2014 et fermé depuis. Le Monde
Benin City, Etat d’Edo, dans le sud chrétien du Nigeria. On est en 2013, Folorunsho Solomon est déjà réputé pour ses prêches et ses actions auprès des populations défavorisées lorsqu’il transforme son orphelinat en camp de déplacés pour les victimes d’un conflit islamiste qui se joue à plus de 1.000 kilomètres de là. Sur le site internet de l’International Christian Centre for Missions (ICCM), on promet protection, soins, nourriture, éducation, et aussi « apprendre à connaître Dieu et à le suivre ». Mais une quinzaine d’anciens missionnaires, d’enfants, de parents, d’employés des services sociaux, rencontrés par l’AFP ces derniers mois, sont unanimes: les petits y sont mal nourris, ont un accès restreint à l’eau, aux soins, le pasteur est violent, a des gestes déplacés à l’égard des jeunes filles – certains l’accusant même de harcèlement sexuel. Folorunsho Solomon dément tout: « Pas de mauvais traitements », assure-t-il à l’AFP. AFP
La République centrafricaine devrait organiser des élections législatives et présidentielle dans un an. Mais les problèmes s’accumulent, mettant en danger la tenue effective de ces scrutins. Malgré l’accord de paix signé à Khartoum, le pays n’est toujours pas totalement sécurisé. A cette contrainte s’ajoute le déficit de financement, à en croire le représentant de l’ONU en Centrafrique. Pourtant, Mankeur Ndiaye est contre un report de ces élections. En effet, si tout le monde est d’accord sur le fait que l’insécurité qui continue de régner est une menace pour la tenue effective des élections, les divergences se révèlent quand il s’agit de reporter ces scrutins. Devant le conseil de sécurité de l’ONU, l’émissaire de l’ONU pour la Centrafrique Mankeur Ndiaye a soutenu vendredi 25 octobre « qu’un sérieux retard dans la tenue des prochaines élections pourrait créer une situation de vacance au sommet de l’Etat et conduire à une nouvelle transition politique qui serait dommageable à la consolidation de la démocratie, de la stabilité et de la paix en République centrafricaine ». DW
La République centrafricaine ouverte à une plus grande coopération militaire avec la Russie. Dans la foulée du premier sommet Russie – Afrique qui s’est refermé en fin de semaine, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a affirmé que des négociations étaient en cours pour l’installation d’une base militaire russe dans son pays. C’est une déclaration à contre-courant d’un communiqué du Kremlin qui a démenti par la suite toute entreprise pour installer une base militaire russe en Centrafrique. Mais selon le président Touadéra, les ministères de la Défense des deux pays sont à pied d’œuvre pour étudier l’éventualité d’un tel projet, a-t-il assuré aux médias russes, précisant que son gouvernement « envisageait les possibilités ». À en croire le dirigeant centrafricain, en amont de ce deal, il a également demandé à la Russie de nouvelles expéditions d’armes pour les soldats centrafricains, qui mènent une féroce guerre civile contre les forces rebelles dans le pays depuis 2012. Africa News
Au sommet de Sotchi, la Russie a signé un contrat d’investissement dans le réseau ferroviaire de RDC. Les 500 millions de dollars mis sur la table ne suffiront pas à réhabiliter des infrastructures « en ruine », selon le chercheur Thierry Vircoulon. Lors du premier sommet Russie-Afrique, à Sotchi, les autorités russes ont affiché leur ambition de doubler, d’ici cinq ans, les échanges avec le continent. Parmi les contrats signés, celui engageant la société de chemin de fer russe RJD à investir dans le réseau ferroviaire de la République démocratique du Congo. Le contrat s’élève à « 500 millions de dollars », selon la présidence congolaise. Sur les 2,3 millions de km² de son territoire, la RD Congo dispose d’un réseau de rails de 5 000 km² datant de l’époque coloniale. Ce réseau est éclaté en quatre zones sans interconnexions. Les déraillements sont fréquents – le dernier date de la mi-septembre, dans la région du Tanganyika. France24 avec AFP
Le caucus des députés du Nord-Kivu s’oppose aux opérations conjointes des armées congolaise, rwandaise, ougandaise, burundaise et tanzanienne sur le sol congolais, pour traquer les groupes armés. Dans une déclaration à la presse lundi 28 octobre à Kinshasa, ces élus exigent une évaluation d’anciennes opérations conjointes qui, selon eux, n’avaient donné aucun résultat, avant d’envisager d’autres opérations. Pour eux, ces opérations, qui donneraient l’opportunité aux armées étrangères à entrer en RDC, ne rassurent en rien la fin des hostilités dans l’Est du pays. Le samedi 26 octobre, le porte-parole des FARDC, le général Léon Kasonga avait affirmé qu’aucune armée étrangère n’entrerait sur le sol congolais dans le cadre de la force intégrée. Selon lui, la mutualisation des ressources c’est le partage des renseignements, d’informations, c’est la décision d’agir simultanément, chaque armée sur son territoire, en train d’éradiquer, mener des opérations pour combattre les groupes armés étrangers qui écument la partie Est de la RDC. Radio Okapi
Quand elle a appris que le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed avait obtenu le prix Nobel de la paix 2019, Zaid Aregawi a d’abord pensé à son frère Alem, qui croupit dans une prison érythréenne, de l’autre côté de la frontière. Alem s’était rendu en Erythrée il y a plus de cinq mois, après avoir été chargé de ramener du bois par un homme d’affaires érythréen. Exactement le genre de commerce que les gens s’attendaient à voir prospérer après la signature l’été dernier d’un accord de paix entre les deux pays. Mais Alem a été arrêté sans explication par des soldats érythréens. Selon les autorités éthiopiennes, de nombreux Éthiopiens ont récemment subi le même sort. Pour Zaid et ses compatriotes éthiopiens, ces détentions sont le signe le plus évident que l’accord de paix, la principale raison pour laquelle le Nobel a été attribué à M. Abiy, est loin de s’être encore concrétisé. AFP
Les jeunes de l’espace transfrontalier qui se battent au quotidien pour celles qui meurent et qui souffrent chaque seconde et chaque minute dans le monde dû au mariage d’enfant, veulent que la CEDEAO accélère l’adoption de la feuille de route pour l’élimination de cette pratique dans les pays membres. Ils l’ont fait savoir au terme d’un dialogue intergénérationnel entre jeunes leaders et décideurs qui s’est tenu le vendredi 25 octobre 2019 à Dakar, autour du Projet «Jeunes leaders contre le mariage d’enfant, une initiative transfrontalière en Guinée, Guinée Bissau, au Mali et au Sénégal». Ces jeunes issus de ces pays sus cités invitent l’instance communautaire à veiller à l’harmonisation des lois nationales par rapport aux dispositions internationales dans tous les États membres et qu’elle mette en place un projet transfrontalier entre les 15 pays membres pour lutter contre le mariage d’enfant. AllAfrica
« Doyna ! », « Doyna ! » Sur la place de la Nation, à Dakar, retentit ce terme qui, en wolof, signifie « stop ». Début juin, des centaines de Sénégalaises réunies au cœur de la capitale scandent cette injonction d’en finir avec les féminicides et les violences faites aux femmes. En mai, le meurtre de Bineta Camara, 23 ans, étranglée dans la maison familiale par un ami de son père après s’être refusée à lui, a été celui de trop. Depuis, les manifestantes exigent la criminalisation du viol et des peines plus lourdes pour les agressions, le harcèlement sexuel et les mariages forcés. Ce désir de justice renvoie Diariata N’Diaye à sa propre histoire. L’entrepreneuse française d’origine sénégalaise se souvient qu’en vacances au pays alors qu’elle avait 15 ans, on avait tenté de la marier de force. Aujourd’hui, à 34 ans, cette militante vosgienne est de retour au Sénégal pour y lancer son application, App-Elles, conçue en 2015 afin de porter assistance aux victimes de violences et à leurs proches. Le Monde