Quatre membres des forces de sécurité tués dans une embuscade jihadiste au Nigeria
Quatre membres des forces de sécurité nigérianes ont été tués mardi dans une embuscade tendue par des jihadistes dans le Nord-est du Nigeria, ont déclaré mercredi à l’AFP des milices anti-jihadistes. Les jihadistes, affiliés à l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), ont attaqué une équipe de soldats et de miliciens anti-jihadistes qui se dirigeait à moto vers la ville de Monguno, située à 140 km de Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno, ont déclaré deux milices…Même si l’intensité des exactions jihadistes a progressivement diminué au cours de ces dernières années, l’ISWAP, qui a fait sécession de Boko Haram en 2016, reste toujours actif dans la région du lac Tchad où il affronte régulièrement son ancien groupe. L’ISWAP mène régulièrement des attaques dans les zones rurales, sur l’autoroute reliant Maiduguri à Monguno, tuant et kidnappant des automobilistes, ainsi que des incursions meurtrières périodiques à Monguno contre des militaires et des milices antijihadistes. AFP
Le Soum, province écorchée du Burkina Faso
L’attaque de dimanche dernier à Djibo a fait une quarantaine de morts civils. La ville vit sous blocus du JNIM depuis 2022. Pourquoi cette région du nord-ouest du Burkina Faso est-elle en prise aux groupes armés?…Depuis 2018-2019, les attaques contre les symboles de l’Etat (écoles, casernes, hôpitaux), des églises ou leurs représentants dans le Soum et d’autres provinces du nord du Burkina Faso ont mis à mal la bonne entente entre les confessions et l’harmonie sociale dont se targuait pourtant le Burkina Faso. Des rivalités intercommunautaires ont aussi resurgi, dans une zone pauvre, où cohabitent droit positif et droit coutumier, ce qui complique la gestion du foncier. Autant de faiblesses qui ont permis à des groupes djihadistes armés de s’engouffrer dans la brèche d’une société fracturée : l’Etat islamique dans le Grand Sahara, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, le JNIM, lié au réseau Al-Qaïda et le mouvement Ansarul Islam…Les autorités de la transition répondent à l’urgence par des opérations militaires, qui renforcent les cycles de violence sans remédier au fond social du problème. Le Soum n’a été que la « porte d’entrée » des terroristes et le Burkina Faso est devenu l’épicentre du djihadisme au Sahel. Sa déstabilisation fait craindre aux pays voisins une avancée des groupes terroristes vers le sud, en direction du Golfe de Guinée. DW
Une journaliste hantée par les viols des jihadistes au Burkina Faso témoigne
Les viols sont « parfois collectifs ou même publics, devant un époux, devant les enfants: ces histoires laissent des traces insurmontables », raconte la journaliste burkinabè Mariam Ouedraogo, qui n’en a jamais fini de raconter les violences des jihadistes qui frappent son pays depuis 2015. Son regard vacille entre inquiétude et accablement, contrastant avec l’énergie de ses boucles rebelles et l’éclat de sa combinaison jaune. Cette femme de 42 ans, la première femme africaine à avoir remporté l’an dernier le prix Bayeux des correspondants de guerre, va au front toutes les nuits et chaque jour. Inlassablement. « C’est ma croix », dit avec simplicité la reporter du quotidien d’Etat Sidwaya…Depuis quatre ans déjà, Mariam Ouedraogo écrit sur « les violences sexuelles liées au terrorisme, principalement le viol », difficile à aborder « parce que chez nous au Burkina, tout ce qui touche à la sexualité, c’est tabou ». Le viol encore davantage. Les victimes aussi n’aiment pas se confier « car ça touche à leur intimité et leur dignité »…Quand les attaques jihadistes ont commencé, la journaliste, musulmane comme la majorité des Burkinabè, s’est d’abord intéressée aux femmes impliquées dans les groupes d’autodéfense. Puis elle s’est rendue compte que « dans les tueries, on ne tuait pas automatiquement les femmes. Je me suis demandée pourquoi ». « Elle part sur le terrain. Et là j’ai compris: on les traumatise autrement. J’ai su qu’on les violait, on les enlevait, on les séquestrait. » AFP
Référendum constitutionnel au Tchad: l’opposant Succès Masra opte pour «la troisième voie»
Au Tchad, l’opposant Succès Masra, président du parti des Transformateurs, qui est rentré à Ndjaména début novembre 2023, après s’être réconcilié avec le président de transition, Mahamat Idriss Déby, était très attendu sur sa position concernant le référendum constitutionnel prévu le 17 décembre. Il s’est prononcé sur le sujet mardi, à l’occasion du 65e anniversaire de la proclamation de la république tchadienne. Succès Masra a opté, dit-il, pour « la troisième voie ». Ce que d’autres opposants et des spécialistes traduisent par la stratégie du « ni – ni », ni oui ni non. Raison officielle invoquée par Succès Masra, le débat entre les pro-État unitaire et pro-État fédéral n’est pas encore tranché au sein de son parti, Les Transformateurs. Quant au projet de constitution dans son ensemble, « il est meilleur que celui adopté en 2020 », pointe Masra, même s’il reconnaît qu’il n’intègre pas ses principales revendications, un ticket présidentiel constitué d’un président et d’un vice-président élus ou encore des gouverneurs de provinces également élus. Mais là aussi, il appelle les Tchadiens à voter en leur âme et conscience…Des critiques que le président des Transformateurs balaie d’un revers de main. Succès Masra se dit « droit dans ses bottes », en rappelant qu’il a fait le choix de « la réconciliation dans la justice », avant d’ajouter que, « pour avancer, le président de transition et moi avons dû faire des concessions chacun ». « C’est ça être un homme d’État », martèle-t-il, en assurant qu’il n’y a pas d’« accord secret » entre eux, comme certains le prétendent. RFI
RDC, Masisi : les mouvements des populations intensifiés à la suite des combats entre FARDC et M23
Les mouvements des populations sont intensifiés, depuis une semaine dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu), à la suite des combats entre les FARDC et les rebelles du M23. Les habitants des villages environnant Muhanga et Kibatsiro prennent la direction notamment de Mukoto monastère, Kahira et Kirumbu et ceux de la zone de Nyamitaba, se dirigent vers Muheto, et d’autres vont jusqu’à Sake. Les derniers de ces combats remontent à ce jeudi matin entre le M23, appuyé par Kigali, et les FARDC sur l’axe Kitshanga-Muhanga, groupement Bashali Mokoto, territoire de Masisi. Selon les sources locales, ces violents affrontements ont été signalés atour du pont Katanda, environ 5 KM de Muhanga, chef-lieu du groupement Bashali Mokoto. Les mêmes sources rapportent que les rebelles du M23/RDF auraient ciblé le centre de Muhanga et celui de Kirumbu plus loin. Elles précisent tout de même que ces rebelles feraient face à une intense résistance des combattants locaux autour du pont Katanda où, jusqu’à 12 heures locales ce jeudi, les combats étaient encore violents. Pendant ce temps, la situation reste tendue sur l’axe Nyamitaba, Kisovu, Nyakariba dans le groupement Bashali Kaembe, qui a été le théâtre des combats toute la journée du mercredi. Des sources locales accusent les rebelles de multiplier des attaques simultanées contre l’armée congolaise et les groupes armés locaux. Pour leur part, les rebelles parlent des menaces des bombardements des leurs positions dans la zone auxquelles ils répondent. Radio Okapi
Restriction de certains médias et réseaux sociaux en Guinée
Ce mercredi matin, aux alentours de 10h30, heure locale, la radio Espace FM a rejoint la liste des radios privées dont le signal est brouillé, nous explique Aboucar Camara, président de l’Urtelgui (l’union des radiodiffusions et télévisions libres de Guinée). Djoma FM et Fim FM sont également concernées par ces brouillages. Emmanuel Millimono, journaliste à Fim FM, rappelle que son média est une radio qui diffuse de l’information en continu et les auditeurs sont habitués à cette culture de l’information…Alpha Diallo, le président de l’Association des blogueurs de Guinée (Ablogui), rappelle que le taux d’accès à internet ne cesse d’augmenter dans le pays. Plus de la moitié des Guinéens y sont ainsi connectés et utilisent notamment les réseaux sociaux pour accéder à l’information et communiquer avec leurs proches. Avec cette restriction, souligne Alpha Diallo, c’est la grande majorité des Guinéens qui n’arrivent pas à accéder à Facebook, X ou encore Instagram. DW
COP28 : quand le président kényan William Ruto se veut le porte-parole de l’Afrique
Outre les phénomènes climatiques extrêmes qui le touchent, le Kenya s’impose comme l’un des principaux interlocuteurs pour le climat en Afrique. La première économie d’Afrique de l’Est génère 90 % de son électricité à partir d’énergies renouvelables. Nairobi a par ailleurs accueilli mi-novembre le Sommet international de lutte contre la prolifération des déchets plastiques. Bon élève en la matière, le pays a interdit l’usage de sacs plastiques dès 2017…Mais le leadership de William Ruto, parfois perçu par ses pairs comme un accaparement de la lutte climatique – notamment sur la question des crédits-carbone, agace sur le continent…L’importance qu’il donne aux crédits-carbone, dont le Kenya capte déjà environ un quart des revenus africains, a fait grincer des dents. Ce système de compensation permet aux industries les plus polluantes de se voir attribuer des quotas d’émissions de gaz à effet de serre qu’elles peuvent éventuellement dépasser en achetant des crédits sous forme de projets de réduction des émissions ou de séquestration de carbone…Malgré tout, dans un contexte de décarbonation de l’économie mondiale, l’Afrique se présente à Dubaï avec de nombreux atouts – le bassin du Congo est le deuxième puits de carbone du monde – et un potentiel inégalé en énergies renouvelables. Le Monde
RDC : menace sur l’un des plus grands pièges à carbone du monde
[VIDEO] Récemment mises au jour par les scientifiques, les tourbières du bassin du Congo stockent de gigantesques quantités de carbone. Près de 30 milliards de tonnes de carbone y sont prises au piège, l’équivalent de trois années d’émissions planétaire de CO2. Mais ce précieux écosystème, qui s’étend sur 145 500 kilomètres carrés, est menacé par l’exploitation forestière, la prospection pétrolière et l’assèchement des sols. En juillet 2022, l’Etat congolais a lancé un appel d’offres portant sur vingt-sept permis pétroliers et trois blocs gaziers, dont trois sur un million d’hectares de tourbières. Greenpeace dénonce une « catastrophe climatique » si ces projets se concrétisent. La destruction de ce milieu naturel libérerait un volume colossal de gaz à effet de serre, aggravant encore la crise climatique mondiale. « Le Monde Afrique » s’est rendu à Bokele, dans l’ouest de la République démocratique du Congo, en plein cœur de ces pièges à carbone, bombes à retardement. Le Monde
Mégaprojet de TotalEnergies en Ouganda : nouveau revers judiciaire pour les opposants
Un tribunal est-africain a rejeté une action en justice contre un mégaprojet d’oléoduc du français TotalEnergies en Ouganda et Tanzanie, cible de vives critiques d’associations de défense de l’environnement et des droits humains. La Cour de justice d’Afrique de l’Est, située dans la ville tanzanienne d’Arusha, s’est déclarée incompétente à statuer sur cette action en justice déposée en 2020 par plusieurs groupes de la société civile, au motif qu’elle avait été déposée trop tard. Le mégaprojet de TotalEnergies, baptisé EACOP et qui a fait l’objet d’un accord d’investissement de dix milliards de dollars avec l’Ouganda, la Tanzanie et la compagnie chinoise CNOOC, comprend le forage de 419 puits dans l’ouest de l’Ouganda et la construction d’un oléoduc chauffé de 1 443 kilomètres reliant les gisements du lac Albert à la côte tanzanienne sur l’océan Indien…En septembre, quatre associations de défense de l’environnement – Darwin Climax Coalitions, Sea Shepherd France, Wild Legal et Stop EACOP-Stop Total en Ouganda – , ont déposé plainte pour « climaticide » contre le groupe et son projet. Le lac Albert, dans l’ouest de l’Ouganda, contient un gisement estimé à 6,5 milliards de barils de brut, dont 1,4 milliard sont actuellement considérés comme pouvant être récupérés. Le premier pétrole ougandais devrait être mis en production en 2025, près de deux décennies après la découverte des réserves, un projet salué par Yoweri Museveni comme une aubaine économique pour ce pays enclavé où de nombreux habitants vivent dans la pauvreté. Jeune Afrique avec AFP
Au Soudan en guerre, une opération sauvetage pour 15 lions
Affamés, vulnérables et marqués par plus de sept mois de conflit implacable au Soudan, 15 lions ont été évacués des abords de la capitale vers l’est du pays par l’organisation Four Paws (Quatre Pattes), lors d’une mission ultra-sensible en zone de guerre. Lions, hyènes, chats sauvages, oiseaux: au total, « près de 50 animaux » ont été évacués la semaine dernière par Four Paws depuis une réserve proche de Khartoum gérée par le « Sudan animal rescue center », a indiqué l’association autrichienne dans un communiqué. A une heure de route au sud-est de Khartoum, la réserve d’Al-Baguir se trouve « à proximité immédiate d’une base militaire en proie aux combats », explique à l’AFP Osman Salih, le fondateur du « Sudan animal rescue center ». « Beaucoup d’obus et de bombes sont tombés dans le refuge, endommageant les infrastructures et blessant certains animaux », poursuit cet ingénieur de 39 ans…Aujourd’hui toutefois, il a des raisons de se réjouir. Ses protégés – 15 lions, quatre hyènes, six chats sauvages et de nombreux oiseaux et reptiles – sont arrivés à bon port dans l’est du pays, où ils sont soignés par les autorités…Pour partir, il a fallu injecter aux animaux des sédatifs afin de les transférer de leurs enclos vers les cages de transport. Une fois les fauves, volatiles et autres vertébrés à bord du camion, le convoi a foncé à toute allure, direction le parc national d’Oum Barona, à 140 kilomètres au sud-est d’al-Baguir, où les animaux sont temporairement pris en charge. AFP