Au total 27 personnes sont mortes selon un nouveau bilan officiel jeudi du dernier massacre de civils attribué aux Forces démocratiques alliées (ADF), en République démocratique du Congo. Plusieurs ambassades à Kinshasa ont condamné ces violences. La police nationale congolaise (PNC) a évoqué sur Twitter « 27 corps déposés à la morgue » d’Oicha, près de Beni, dans la province du Nord-Kivu. Des manifestations violentes dénoncent depuis une semaine la « passivité » de l’ONU et des autorités face aux tueries dans cette région. Le précédent bilan, mercredi soir, faisait état de 19 morts. Ces 27 civils ont été tués dans la nuit de mardi à mercredi dans un nouveau massacre attribué au groupe armé d’origine ougandaise des ADF. L’ONU a également annoncé l’ouverture d’une enquête sur la mort d’un manifestant congolais tué lors d’un face à-face avec des Casques bleus, mardi. Ce dernier massacre a eu lieu à 30 km au nord de Beni, à l’entrée d’une zone appelée « le triangle de la mort » en raison des tueries qui s’y déroulent depuis plusieurs années. Jeune Afrique avec AFP
Au Soudan, le ministre de la Justice a annoncé la dissolution du parti de l’ancien président Omar el-Béchir. Le National Congress Party disparaît donc après des décennies de règne sans partage. Par ailleurs, une loi sur l’ordre public est abrogée. Ce texte était basé sur une interprétation très rigoriste de la loi islamique. Il a fallu 14h de réunion jeudi soir entre le gouvernement et le Conseil souverain pour se mettre d’accord. Finalement, tout le monde a entériné ce qui s’apparente à une purge de l’ancien régime. Le parti NCP de l’ex-président Béchir est officiellement dissout. Aucun symbole de son pouvoir ne sera autorisé pour mener une action politique pendant dix ans. Les autorités peuvent également saisir tous les biens du mouvement. « Il ne s’agit pas d’une revanche. Mais nous voulons récupérer la richesse volée au peuple », a réagi le Premier ministre Abdallah Hamdok. Côté social, le Public Order Act est abrogé. Ce texte voté en 1992, appliqué d’abord à Khartoum, puis à tout le pays en 1996, était basé sur une interprétation dure de la charia. Il réglementait toute une série de comportements de vie quotidienne, comme le port de certains vêtements, l’interdiction de boire de l’alcool, etc. Les contrevenants risquaient des amendes, la confiscation de biens, des coups de fouet ou encore la prison. RFI
Dans un communiqué publié sur ses chaînes Telegram habituelles, le groupe EI a affirmé avoir tendu une embuscade à un convoi de soldats français dans la région de Ménaka, et des affrontements ont éclaté. Les deux hélicoptères militaires français sont entrés en collision lundi durant une opération de combat de nuit contre des jihadistes dans le sud du Mali en guerre. Selon l’armée française, ils avaient été appelés en appui de commandos parachutistes engagés contre des ennemis, dans un secteur où la force antijihadiste française Barkhane mène régulièrement des opérations contre les groupes armés, dont le groupe Etat islamique au Grand Sahara (EIGS). Dans une interview à Radio France Internationale, le général François Lecointre a démenti l’affirmation avancée la veille par le groupe État islamique, qui se réjouissait que des tirs de jihadistes avaient mené à la collision. « C’est absolument faux », a-t-il déclaré. « Ce qui est vrai, c’est qu’il y a eu collision dans une opération de combat très complexe, qui nécessite (…) une très fine coordination. » AFP, TV5Monde
Le chef de l’Etat sortant namibien Hage Geingob est en tête de l’élection présidentielle de mercredi, avec plus de 56,1% des suffrages, selon des résultats partiels vendredi de la commission électorale portant sur près de la moitié des circonscriptions. Le patron de la Swapo (Organisation du peuple du Sud-Ouest africain), parti au pouvoir depuis l’indépendance de la Namibie en 1990, devance largement Panduleni Itula, candidat dissident de la Swapo, qui a obtenu 29,4% des suffrages, et le chef de l’opposition, McHenry Venaani (5%). Le chef de l’Etat, âgé de 78 ans, dirige la Namibie, pays désertique d’Afrique australe, depuis 2014. Selon ces résultats partiels, la Swapo arrive aussi largement en tête des législatives avec 66% des suffrages exprimés, suivis du Mouvement démocratique populaire de McHenry Venaani (15,2%). Malgré un sous-sol regorgeant de ressources naturelles, dont l’uranium, des fonds marins riches en poissons et en diamants, et l’essor de son tourisme, la Namibie est plongée depuis plusieurs années dans la récession. AFP
Régulièrement pointé du doigt pour des affaires de détournement de fonds, le Gabon est le théâtre d’un feuilleton politico-judiciaire depuis plusieurs semaines. Jeudi, huit personnes ont été interpellées pour corruption et détournement de fonds publics. Une vaste opération anticorruption secoue le Gabon et les têtes tombent les unes après les autres. Huit personnes ont été placées sous mandat de dépôt, a annoncé jeudi 28 novembre le procureur de Libreville, André Patrick Roponat. « Des poursuites sont exercées contre des compatriotes pour des faits de détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux (…) Il y a huit personnes qui ont été placées en détention préventive à la maison d’arrêt, et d’autres en liberté provisoire », a annoncé le procureur dans une déclaration diffusée à la télévision nationale. Dans ce pays d’Afrique centrale régulièrement pointé du doigt dans des affaires de détournement de fonds, un nouveau feuilleton politico-judiciaire a éclaté il y a quelques semaines. D’une ampleur inédite cette fois, car touchant l’entourage de l’ancien homme fort de la présidence gabonaise, Brice Laccruche Alihanga. Il a été limogé le 7 novembre du poste de directeur de cabinet de la présidence d’Ali Bongo Ondimba, fonction qu’il occupait depuis plus de deux ans. France24
Le président sortant de la Guinée-Bissau a fait savoir qu’il acceptait les résultats de la présidentielle malgré certaines irrégularités. José Mario Vaz indique avoir pris cette décision »afin de contribuer à la pacification de la société bissau-guinéenne. » Il reconnaît ainsi sa défaite dès le premier tour du scrutin présidentiel organisé le 24 novembre dans le pays. Le second tour de la présidentielle en Guinée-Bissau opposera le candidat du PAIGC qui est en tête, Domingos Simões Pereira à Umaro Sissoco Embalo. Ecoutez José Mario Vaz qui s’est exprimé, jeudi 28 novembre 2019, lors d’une conférence de presse à son siège de campagne. BBC
L’annonce de leur remise en liberté jusqu’à leur procès en appel, le 5 décembre, a été saluée par les cris de « Liberté! Liberté! » scandés par des centaines de leurs partisans massés dans la salle d’audience et à l’extérieur du tribunal de Conakry, a constaté un correspondant de l’AFP. Ces opposants affiliés au Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), dont leur coordinateur national Abdourahamane Sanoh, ont été condamnés à de la prison ferme fin octobre en première instance. Ils avaient été reconnus coupables d’avoir causé des troubles graves en appelant à manifester et à paralyser l’économie à partir du 14 octobre pour faire obstacle à un éventuel troisième mandat du président Condé en 2020. Malgré ces condamnations à des peines allant de 6 mois à deux ans ferme, le FNDC est parvenu à mobiliser à plusieurs reprises depuis un mois et demi des foules de manifestants qui ont envahi les rues des quartiers périphériques de Conakry, fiefs de l’opposition. DW
Au Cameroun, après le MRC de l’opposant Maurice Kamto, le SDF, un autre parti politique majeur, menace à son tour de ne pas prendre part aux élections législatives et municipales convoquées pour le 9 février 2020. Le parti de Ni John Fru Ndi subordonne sa participation, à ce double scrutin, à la fin de la crise dans les régions anglophones. C’est par la voix de son Premier vice-président, le député Joshua Osih, que le SDF a renouvelé la menace de sa non-participation à ces élections, et ce en dépit du fait que le parti a déjà formellement investi ses candidats. « Ce que nous demandons au gouvernement et rappelons au peuple camerounais, c’est que la seule personne qui a la responsabilité d’arrêter la guerre dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, c’est le président Biya lui-même. Et ce que nous espérons, nous espérons du fond de notre cœur, c’est qu’il le fera avant ce 9 février. Et s’il ne le fait pas, nous serons dans l’impossibilité de participer à cette élection, parce que nous ne voulons pas que cet exercice se transforme dans un bain de sang », prévient Joshua Osih. RFI
Le président nigérien, qui a plusieurs fois mis en cause le statut de Kidal, qu’il considère comme « une menace » pour son pays, a reçu mardi à Niamey des représentants de la Coordination des mouvements de l’Azawad. Les clichés pris lundi 25 novembre au palais présidentiel, à Niamey, ont fait le tour des réseaux sociaux. Et pour cause. Sur l’une des photos, Mahamadou Issoufou pose au milieu d’une délégation venue de Kidal, au Mali, dont des représentants de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), à l’occasion d’une rencontre organisée au palais présidentiel, à Niamey, à l’initiative du président nigérien. Sur une autre, le chef de l’État sert la main de Mohamed Ag Intalla, secrétaire général du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA, l’un des groupes constituants la CMA). En août dernier, dans un entretien à Jeune Afrique, le président nigérien avait pourtant été particulièrement dur envers la CMA, l’un des principaux signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation d’Alger de 2015, qui administre depuis plusieurs années la ville de Kidal. Jeune Afrique
« Un fonctionnaire du gouvernement que j’ai rencontré à Harare m’a dit que « la sécurité alimentaire est la sécurité nationale ». Cela n’a jamais été aussi vrai que dans le Zimbabwe d’aujourd’hui », a fait valoir la Rapporteure spéciale sur le droit à l’alimentation, Hilal Elver, à l’issue d’une visite dans le pays d’Afrique australe du 18 au 28 novembre 2019. Selon l’experte indépendante onusienne, plus de 60 % de la population d’un pays autrefois considéré comme « le grenier à blé de l’Afrique » souffre d’insécurité alimentaire. « La plupart des ménages ne pouvant se procurer suffisamment de nourriture pour satisfaire leurs besoins fondamentaux en raison de l’hyperinflation « , a déclaré Hilal Elver, lors de la présentation de son rapport préliminaire au terme d’une visite de 11 jours. Lors de sa mission dans les zones touchées par la sécheresse, notamment à Masvingo et Mwenezi, des localités situées dans les régions les plus sèches du pays, les populations ont témoigné de leur souffrance quotidienne. ONU Info
La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) s’est prononcée, ce jeudi, dans l’affaire qui oppose l’homme d’affaires et opposant béninois Sébastien Ajavon au Bénin. Elle a ordonné à l’État béninois de verser des réparations à l’opposant. En octobre 2018, Sébastien Ajavon a été condamné à 20 ans de prison par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), au Bénin, dans une affaire de trafic de cocaïne. Ses avocats ont saisi la CADHP qui a depuis rendu trois arrêts. En décembre 2018, la cour africaine a demandé la suspension du jugement. Puis son annulation, en mars dernier. Et hier, jeudi, dans un nouvel arrêt, elle a ordonné à l’État béninois de verser des réparations à Sébastien Ajavon, pour un montant total d’un peu moins de 40 milliards de francs CFA (60 millions d’euros). Elle ordonne également la levée immédiate des saisies sur les comptes de l’homme d’affaires et des membres de sa famille. RFI
Oliver Nette, ambassadeur de la mission de l’Union européenne doit quitter le Bénin avant ce dimanche 1er décembre, accusé d’activités subversives, notamment de soutien à l’opposition béninoise alors que le pays traverse une crise politique et sociale depuis avril 2019. Expulser un diplomate, c’est une première au Bénin. L’UE semble vouloir de son côté désamorcer cette escalade des tensions diplomatiques. L’Union européenne semble opter pour l’apaisement dans l’affaire Oliver Nette. Du côté européen, on souligne d’ailleurs de manière très officielle que les relations entre le Bénin et l’UE sont bonnes. Mais pour l’heure on est clairement dans une période de flottement diplomatique car l’UE estime imméritée cette « mesure extrême ». L’UE souligne que des demandes de clarifications ont été envoyées à Cotonou et qu’elles sont pour l’instant restées sans réponse. Ce sont d’ailleurs les seuls propos négatifs provenant du Service européen d’action extérieure, le SEAE. RFI
Le ministère russe de la défense a annoncé avoir livré gratuitement des armes au Gabon afin d’aider ce pays à lutter contre les braconniers et préserver la population d’éléphants. Moscou n’a pas précisé la quantité d’armements donnée, mais seulement précisé qu’il s’agissait « d’armes à feu destinées à assister le gouvernement [gabonais] dans la lutte contre le braconnage et la protection des parcs nationaux ». « Avant tout, il s’agit d’assurer la sauvegarde du nombre d’éléphants de forêt dans ce pays, dont la population est la plus grande du continent », indique le ministère dans son court communiqué diffusé dans la nuit du jeudi 28 au vendredi 29 novembre. … Depuis plusieurs années, les autorités gabonaises ont développé une politique de conservation relativement poussée. Le pays possède 13 parcs nationaux, qui couvrent 11 % de son territoire, et 20 aires marines protégées. Le Gabon héberge près de 60 % des éléphants de forêt qui subsistent en Afrique. Le Monde avec AFP
Peu coûteuse, elle est massivement utilisée par l’industrie agroalimentaire, mais sa culture provoque une importante déforestation. Nous avons enquêté sur cette ruée vers l’or rouge, depuis les rives du fleuve Congo jusqu’aux confins des jungles indonésiennes. Le chant est grave et envoûtant. Heurtant la rive boueuse du fleuve Congo, notre pirogue semble avoir bousculé le cours du temps. Quelques hommes en train d’extraire de l’huile de palme à l’aide d’un moulin artisanal suspendent leur geste dans la brume. Puis, ils se mettent à chanter, lentement. «Mais que disent-ils?» demande le photographe Pascal Maitre à notre traducteur. Et ce dernier de lui répondre: «L’Européen est arrivé enfin, nous n’aurons plus jamais faim.» Nous sommes à Yalifombo, à plusieurs jours de voyage de la ville de Kisangani, dans la forêt dense de la République démocratique du Congo. Les habitants de la communauté ont investi, il y a peu, une ancienne plantation, abandonnée là depuis les colons. Pieds nus dans la terre mouillée du bord de la rivière, ils y ont développé un système de pressage, rudimentaire mais efficace. Le Figaro