Revue de presse du 29 mars 2024

Sénégal : Bassirou Diomaye Faye reçu en audience par Macky Sall
Le président Macky Sall a reçu jeudi en audience Bassirou Diomaye Faye son successeur élu à l’issue de l’élection présidentielle du 24 mars, a annoncé la présidence sénégalaise. Les deux hommes ont discuté des grands dossiers de l’Etat et de la cérémonie de prestation de serment et de passation de pouvoir, a fait savoir la présidence dans un message partagé sur le réseau social X. Ousmane Sonko, leader des Patriotes africains du Sénégal pour l’éthique et la fraternité (Pastef, parti dissous), dont est membre le président élu, a pris part à l’audience. Bassirou Diomaye Diakhar Faye a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle avec 54, 28 %, selon les résultats officiels provisoires proclamés mercredi. Agence de Presse Sénégalaise

Mali: Human Rights Watch dénonce les «atrocités» de l’armée et de Wagner contre les civils
Au Mali, « l’armée et le groupe Wagner commettent des atrocités contre les civils ». C’est le constat et le titre du rapport publié le 28 mars 2024 par Human Rights Watch (HRW). Selon l’organisation de défense des droits humains, depuis décembre, les Forces armées maliennes (Fama) et le groupe paramilitaire russe « ont illégalement tué et sommairement exécuté plusieurs dizaines de civils lors d’opérations de contre-terrorisme » dans le centre et dans le nord du pays. Au total, ce sont sept cas d’exactions qui sont documentés…HRW détaille…le cas de 25 personnes, dont quatre enfants, arrêtées à Welingara, près de Nara, le 26 janvier dernier. Tous ont été retrouvés carbonisés dans une fosse commune. La veille, les soldats maliens et leurs supplétifs de Wagner avaient exécuté sommairement sept villageois à Attara, région de Tombouctou. Les témoins interrogés par HRW expliquent que les Russes étaient plus nombreux que les Maliens, qu’ils ont exécuté des hommes non armés tentant de s’enfuir, et qu’ils ont ensuite pillé les boutiques du marché, emportant des marchandises et de l’argent. RFI

Mali: l’économiste Étienne F. Sissoko sera jugé pour un livre dénonçant la «propagande» des autorités
Arrêté lundi soir, Étienne Fabaka Sissoko a été présenté mercredi 27 mars au procureur du Pôle judiciaire anti-cybercriminalité. Il est notamment accusé d’« atteinte au crédit de l’État ». Sa défense dénonce un énième procès politique. « Atteinte au crédit de l’État », « injures », « propos et nouvelles fausses mensongèrement attribuées à des tiers, faites de mauvaise foi et de nature à troubler la paix publique ». Les préventions retenues contre Étienne Fakaba Sissoko sont liées au livre qu’il a publié en décembre dernier, il y a quatre mois : « Propagande, agitation, harcèlement : la communication gouvernementale pendant la Transition au Mali »…Étienne Fakaba Sissoko a récemment rejoint le parti Parena. Le jour de son arrestation, il avait publié un message sur les réseaux sociaux demandant à la Cour constitutionnelle de jouer son rôle démocratique, alors que la période de Transition a officiellement pris fin avant-hier mardi 26 mars dernier. RFI

Mali: des magistrats saisissent la Cour constitutionnelle sur la fin de la Transition
Alors que la période de transition ouverte avec le coup d’État militaire d’août 2020 a officiellement pris fin mardi 26 mars, les autorités maliennes de transition sont toujours en poste. [La Référence syndicale des magistrats] et [l’Association malienne des procureurs et poursuivants] demandent donc à la Cour constitutionnelle de prendre position de reconnaître que « les autorités actuelles sont sans mandat ou pouvoir pour représenter le Mali » et d’« ouvrir « une nouvelle Transition » « incluant toutes les composantes de la Nation, y compris l’armée républicaine ». Sa principale mission : l’organisation d’élections pour le retour à l’ordre constitutionnel. Dans la requête qu’ils ont déposée, les magistrats et procureurs représentés par ces deux organisations invoquent notamment « l’exigence de la préservation des acquis démocratiques » et demandent également « la cessation des atteintes aux libertés publiques ». RFI

Tension entre la Côte d’Ivoire et le Burkina après l’incursion de plusieurs soldats burkinabés à la frontière
La frontière entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso a été le théâtre d’un nouvel incident, aux contours encore flous, entre soldats des deux pays. Selon plusieurs sources sécuritaires ivoiriennes, deux militaires burkinabés ont franchi la frontière, mercredi 27 mars en début d’après-midi, et seraient entrés, armés de fusils d’assaut AK-47, dans le marché de Dantou, dans le département de Téhini (nord-est), à 3 km du Burkina Faso. L’affaire inquiète alors que les tensions entre les deux pays n’ont cessé de croître depuis l’arrivée au pouvoir d’Ibrahim Traoré à Ouagadougou, en septembre 2022. Rapidement interpellés par l’armée ivoirienne, le soldat de première classe et un supplétif des volontaires pour la défense de la patrie (VDP) dont « rien n’indiquait qu’ils sont militaires », selon un officier dans la zone, ont été acheminés vers la base la plus proche, à Togolokaye, avant d’être conduits à la gendarmerie de Bouna, où ils se trouvent toujours. Alerté par l’arrestation de leurs collègues, un groupe de soldats burkinabés a alors fait à son tour incursion en territoire ivoirien. Pour le repousser, les forces de sécurité ivoiriennes basées à Togolokaye auraient demandé l’appui aérien d’un hélicoptère MI-24. Des échanges de tirs auraient eu lieu à Dantou aux alentours de 15 heures. L’hélicoptère aurait essuyé des tirs, selon une source militaire ivoirienne, et riposté avant de se replier. Plusieurs autres sources au sein de l’armée démentent tout affrontement. Aucune victime n’est à déplorer, et la situation est redevenue calme…Ce genre d’incident est récurrent dans ces zones où la séparation entre les deux pays est mal délimitée. Le Monde

RDC: Christian Mwando élu président du groupe d’opposition Ensemble à l’Assemblée nationale
Le parti de l’opposant Moïse Katumbi s’est un temps questionné sur sa stratégie alors qu’il a dénoncé les résultats des élections générales de décembre, finalement la politique de la chaise vide n’a pas été retenue. Objectif affiché pour ce nouveau groupe : bloquer toute tentative de manipuler la Constitution. Avec une vingtaine d’élus, Ensemble est donc la première force d’opposition de cette Assemblée issue des élections de décembre 2023. Et ses députés composeront le seul groupe à représenter cette tendance politique. La grande majorité des élus se réclament de l’Union sacrée de la Nation, la mouvance présidentielle…« Nous n’hésiterons pas à dénoncer la corruption, les dysfonctionnements et à faire entendre la voix du peuple. L’Assemblée nationale nous offre une tribune pour être mieux entendu », prévient l’élu du Tanganyika. RFI

Félix Tshisekedi espère un engagement renforcé de l’Union africaine dans le processus de paix en RDC
Félix Tshisekedi a achevé jeudi à Nouakchott une visite de travail de deux jours en Mauritanie. Lors de cette visite, il s’est entretenu en tête-à-tête avec son homologue mauritanien, Mohammed Ould Ghazouani, président en exercice de l’Union africaine. Il a été question de coopération bilatérale, mais aussi de la crise sécuritaire dans l’est de la RDC. En plein bras de fer militaire et diplomatique avec Paul Kagame, Félix Tshisekedi espère un engagement renforcé de l’Union africaine dans le processus de paix en RDC. Il avait déjà discuté de cette question lors d’un appel téléphonique avec Mohammed Ould Ghazouani, il y a environ deux semaines. Kinshasa insiste sur l’urgence d’une participation plus active de l’organisation panafricaine, comme s’était engagée, disent les sources congolaises, Mohammed Ould Ghazouani, il y a plus d’un mois à Addis-Abeba. RFI

Guinée: la junte dissout tous les conseils communaux
Trois mois après l’avoir annoncé dans son discours du Nouvel An, le général Mamadi Doumbouya a dissout les conseils des 342 communes de Guinée. Leur mandat ayant expiré depuis l’an dernier, les maires et leurs équipes seront remplacés par des délégations spéciales. Un choix déjà privilégié par l’ancien président Alpha Condé avant la tenue des élections communales, dans des conditions particulièrement compliquées en 2018. Ces délégations, dont les membres seront directement nommés par le gouvernement, se chargeront d’organiser localement le référendum constitutionnel prévu cette année, ce qui ne fait pas l’unanimité dans la classe politique…Le Code des collectivités stipule que des élections communales doivent se tenir six mois après la dissolution des conseils. Mais les chances sont minces avec le glissement du calendrier électoral annoncé par le Premier ministre Bah Oury. RFI

Madagascar: la présidente de l’Assemblée nationale déchue par la Haute Cour constitutionnelle
À Madagascar, la rupture est consommée entre la présidente de l’Assemblée nationale et le parti présidentiel. Le couperet est tombé au bout de seulement 48 heures. Pour justifier la déchéance de ses fonctions de députée, la Cour pointe, au nom de l’article 72 de la Constitution, une « violation flagrante » de la part de Christine Razanamahasoa de la ligne de conduite de son parti d’origine, le parti présidentiel. En novembre déjà, cette dernière en avait été exclue après avoir osé demander l’annulation de l’élection présidentielle. Plus récemment, ce samedi 22 mars dernier, la présidente de l’Assemblée nationale avait dénoncé « la pauvreté extrême » dans laquelle « s’enlise le pays » et affirmé qu’il s’agissait d’un problème « d’hommes » et non de structure. Quelques heures avant que sa sanction ne soit connue, Christine Razanamahasoa avait pris le soin, dans une lettre déposée à la HCC, puis dans une déclaration faite à la presse dans la foulée, de qualifier la procédure de déchéance lancée à son encontre d’« illégale »…Pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une « dérive démocratique » et « un acharnement », ni Christine Razanamahasoa, ni son avocat n’y ont participé. RFI

Togo : un journaliste emprisonné pour un article sur la mort d’un proche du président
Le journaliste togolais Apollinaire Mewenemesse a été écroué, jeudi 28 mars au soir, poursuivi pour sept chefs d’accusation, a fait savoir à l’Agence France-Presse son avocat. Le directeur de publication du journal La Dépêche, âgé de 71 ans, était en garde à vue à la brigade de recherches et d’investigations, à Lomé, depuis mardi, après avoir été auditionné pour la publication, le 28 février, d’un article sur la mort d’un proche du président togolais…Après la publication de l’article intitulé « L’assassinat crapuleux du colonel Madjoulba, et si le général Kadangha Abalo était le capitaine Dreyfus du Togo ? », le journal La Dépêche avait été suspendu le 4 mars pour trois mois par la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication, pour « incitation à la haine tribale », « appel à l’affrontement ethnique entre officiers dans l’armée » et « incitation à la révolte populaire ». Deux journalistes togolais ont été écroués pendant dix-huit jours en novembre 2023 pour diffamation envers le ministre de l’urbanisme, Kodjo Adedze. En mars 2023, deux autres journalistes togolais avaient été condamnés par contumace à trois ans de prison par le tribunal de grande instance de Lomé pour « outrage à l’autorité » et « propagation de propos mensongers sur les réseaux sociaux », après les plaintes de deux ministres, dont M. Adedze. Le Monde avec AFP

En Afrique du Sud, l’ex-président Jacob Zuma exclu des prochaines élections
L’ex-président Jacob Zuma ne pourra pas participer aux prochaines élections en Afrique du Sud, a tranché, jeudi 28 mars, la commission électorale, faisant monter encore d’un cran la tension à deux mois d’un scrutin qui s’annonce périlleux pour le Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis la fin de l’apartheid. Les Sud-Africains se rendent aux urnes le 29 mai pour renouveler leur Parlement, qui choisira ensuite le prochain président. Ancien pilier de l’ANC, parti historique au pouvoir depuis trente ans, Jacob Zuma a créé la surprise en annonçant en décembre soutenir le petit parti radical Umkhonto We Sizwe (MK, le fer de lance de la nation en zoulou) récemment créé…Dans la foulée de son annonce, la commission électorale a simplement rappelé dans un communiqué que, selon la Constitution, « aucune personne reconnue coupable d’un délit et condamnée à une peine d’emprisonnement de plus de douze mois sans possibilité de remplacer la peine par une amende » ne peut se présenter au scrutin. Encore poursuivi dans plusieurs affaires de corruption, Jacob Zuma, 81 ans, condamné en 2021 à quinze mois de prison pour outrage, ne peut par ailleurs pas, théoriquement, briguer de nouveau mandat, en ayant déjà exercé deux en tant que président (2009-2018). Le Monde avec AFP

Cameroun : Neutralisation du chef séparatiste « Spirito » par les forces spéciales
Un chef séparatiste majeur, connu sous le nom de « Spirito », a été tué par les forces spéciales du Cameroun lors d’une opération de sécurité dans la localité de Babanki, située à environ 40 kilomètres de Bamenda, la capitale de la région du Nord-Ouest. Cette nouvelle a été rapportée par des sources locales. « Spirito » était l’un des leaders les plus redoutés au sein du mouvement séparatiste anglophone, accusé d’avoir orchestré de nombreuses exécutions sommaires, des enlèvements contre rançon, ainsi que d’autres atrocités à l’encontre des populations civiles et des forces de sécurité. Cette opération ayant abouti à la mort de « Spirito » a été menée dans le cadre d’une offensive des forces spéciales camerounaises contre les groupes séparatistes actifs dans la région du Nord-Ouest. Depuis 2016, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun sont en proie à des groupes séparatistes anglophones armés revendiquant l’indépendance de ces régions anglophones. Les violences dans ces zones ont entraîné des milliers de décès et causé le déplacement massif de populations. Sahel Intelligence