Revue de presse du 29 mai 2024

Élections générales en Afrique du Sud: près de 27 millions d’électeurs appelés à se rendre aux urnes
Les bureaux de vote ont ouvert ce mercredi 29 mai en Afrique du Sud, pour des élections législatives annoncées comme les plus disputées des trente dernières années. Quelque 27 millions d’électeurs inscrits sont appelés à se rendre aux urnes jusqu’à 21h00 (19h00 TU) pour choisir 400 députés. Autour de 900 000 électeurs ont déjà voté ces deux derniers jours, avec le vote anticipé. Des législatives à un enjeu de taille : en effet, les députés élus auront ensuite la lourde tâche de nommer le président du pays. Une élection qui pourrait représenter un tournant pour le pays, si le parti de la libération, le Congrès National Africain, l’ANC, et son leader Cyril Ramaphosa venait à perdre sa majorité absolue à l’Assemblée nationale – du jamais vu depuis 1994 -, comme le prédisent les sondages. L’ANC, le parti de Nelson Mandela, est en effet au pouvoir depuis 1994, mais a perdu beaucoup de son aura et de son avance lors des derniers scrutins…Les principales critiques qui visent le parti au pouvoir sont en lien avec le manque de services publics, ainsi que le chômage qui touche un tiers de la population, et 45% des jeunes…Si la formation du président actuel passe sous la barre des 50%, cela représenterait non seulement une chute brutale de confiance, mais pourrait aussi conduire à une coalition, et les députés de l’ANC devront faire alliance avec l’opposition. Ce serait une première dans le pays au niveau national, mais une alliance avec qui ? RFI

A Madagascar, l’opposition dénonce des élections législatives contrôlées par le pouvoir
Andry Rajoelina célébrera ses 50 ans au lendemain du scrutin législatif, organisé mercredi 29 mai à Madagascar. Pour son cadeau d’anniversaire, le chef de l’Etat a demandé aux Malgaches de lui offrir une confortable majorité à l’Assemblée nationale dont les mandats des 163 députés sont mis en jeu. Six mois après sa réélection contestée en novembre 2023 pour un deuxième mandat avec 59 % des suffrages, l’homme pressé de Madagascar, dont le nom du parti est aussi devenu le sobriquet « TGV » pour « Tanora malagasy vonona » (« jeunes malgaches déterminés »), n’a lésiné ni sur son temps ni sur les moyens pour sillonner le pays et convaincre les électeurs de lui donner les coudées franches pour les cinq années à venir. Distribuant au passage nouvelles promesses, kits solaires et sacs de riz, il a également remis à chacune de ses étapes les clés d’une infrastructure – centre de santé, résidence universitaire ou centrale solaire –, confortant ainsi son image de bâtisseur sur laquelle il veut asseoir son bilan. Une interférence dans la campagne électorale dénoncée par l’opposition. Cette dernière, après avoir boycotté l’échéance présidentielle pour ne pas cautionner une consultation considérée comme perdue d’avance du fait du manque de transparence et de partialité des institutions censées garantir son intégrité – Haute Cour constitutionnelle (HCC) et Commission électorale nationale indépendante (CENI) –, a cette fois décidé d’affronter la coalition formée autour d’Andry Rajoelina. Le Monde

Première cargaison de pétrole nigérien vers la France
La première cargaison de pétrole nigérien est actuellement acheminée vers la France…Le Bénin avait finalement décidé de laisser passer sur son sol cette première exportation vitale pour Niamey…Il devrait être livré dans quelques jours à la raffinerie de Lavéra, dans le sud de la France. C’est là qu’opère l’acheteur de ce pétrole, à savoir la co-entreprise entre le britannique Ineos et le chinois PetroChina, une raffinerie française connectée par pipeline à la Suisse, à l’Allemagne et au reste de l’Hexagone. Cette première cargaison fait œuvre de test de qualité pour le pétrole nigérien. « Tout le monde l’attendait », glisse un trader, et en premier lieu la CNPC, l’entreprise chinoise exploitant le gisement d’Agadem et qui appartient à PetroChina. C’est cette société qui a remporté la mise auprès de la junte au pouvoir au Niger. Elle a préfinancé les infrastructures, notamment le pipeline, ce qui lui garantit les trois quarts de la production. Pour le dernier quart, la CNPC a un accord avec Niamey. Ce qui lui permet de revendre la totalité de la production pour la première année. Elle est annoncée à 90 000 barils par jour, cela fait environ trois cargaisons par mois. Rien ne présuppose toutefois que les prochaines livraisons se feront sur le sol français. RFI

L’Egypte annonce une conférence internationale sur la crise soudanaise
À la recherche d’une paix globale et durable au Soudan, l’Egypte abritera en juin une conférence internationale réunissant toutes les forces politiques civiles soudanaises. Depuis avril 2023, le Soudan est en proie à une guerre civile opposant l’armée soudanaise, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan, et les forces paramilitaires du général Hemetti. Cette conférence s’inscrit dans le cadre de la volonté égyptienne de déployer tous les efforts possibles pour aider son voisin à surmonter la crise qui a de graves répercussions sur le peuple soudanais et sur la sécurité et la stabilité régionale. Les morts de cette guerre au Soudan se comptent par millier parmi les civils et la situation humanitaire est de plus en plus catastrophique. Africanews

Le président Faye lance une concertation nationale pour réformer la justice
Le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, sorti de prison 10 jours avant son élection, a ouvert mardi près de Dakar une concertation nationale visant à réformer et moderniser la justice du pays, un de ses chantiers prioritaires. Le président, son Premier ministre Ousmane Sonko et un certain nombre de cadres de leur parti ont été emprisonnés sous le régime de l’ex-chef de l’Etat Macky Sall et n’ont eu de cesse de dénoncer ces trois dernières années une instrumentalisation de la justice. Ils avaient promis durant la campagne électorale de la réformer en profondeur. « La problématique et l’urgence (de reformer la justice) nous interpellent tous au dessus de toutes considérations partisanes », a déclaré M. Faye. Ces assises, présentées comme la quatrième édition du « Dialogue national » initié par Macky Sall, regroupent des professionnels du métier, des professeurs d’université, des membres de l’opposition et de la société civile. Elles doivent se dérouler jusqu’au 4 juin dans un centre de conférence de la ville nouvelle de Diamniadio, près de Dakar. Plusieurs thématiques comme le temps du procès pénal, les conditions de détentions et de préparation à la réinsertion sociale des détenus, le régime de la privation de liberté… y seront débattues, a indiqué le président Faye. AFP

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye attendu au Burkina Faso
Le nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, élu fin mars, est attendu, jeudi 30 mai, à Ouagadougou pour une visite « d’amitié et de travail », sa première dans l’un des trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) qui ont récemment tourné le dos à la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) : le Burkina, le Niger et le Mali…« Le président sénégalais est effectivement attendu jeudi à Ouagadougou pour une visite d’amitié et de travail avec son homologue, le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré », a confirmé à l’Agence France-Presse une source diplomatique à Ouagadougou. Depuis son investiture au début d’avril, M. Faye a déjà fait de nombreux déplacements en Afrique de l’Ouest, chez plusieurs de ses voisins, mais aussi en Côte d’Ivoire et au Nigeria. Le Monde

Pêche illicite : l’Union européenne adresse un avertissement formel au Sénégal
La Commission européenne a adressé un « carton jaune », en guise de premier avertissement, à l’encontre du Sénégal en raison de ses pratiques de pêche jugées illicites, alors même qu’un accord de pêche entre le pays et l’Union européenne (UE) expire en novembre. L’exécutif européen a identifié le Sénégal comme « pays non coopératif » dans la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, « à la suite de plusieurs années de lacunes et d’un manque de coopération », a-t-il annoncé dans un communiqué, affichant sa « tolérance zéro ». En cas de non-conformité prolongée et persistante, les pays visés par un tel « carton jaune » peuvent se voir attribuer un « carton rouge », entraînant des sanctions comme l’interdiction d’exporter leurs produits de la mer vers l’UE. Pour l’heure, la Commission va entamer « un dialogue formel » avec Dakar, pour lui laisser la possibilité « de réagir et remédier à la situation dans un délai raisonnable »…La pêche est un enjeu politique dans le pays : M. Faye, investi en avril, a demandé « l’audit du pavillon sénégalais » visé par des soupçons de prête-noms ainsi que « l’évaluation des accords et licences de pêche » conclus avec des Etats tiers. Dans le radar notamment, l’accord en vigueur depuis 2019 entre l’UE et le Sénégal, qui expire en novembre et qui doit donner lieu à une évaluation de la part de la Commission avant l’ouverture de nouvelles négociations avec Dakar sur une éventuelle reconduction des quotas accordés aux Européens. Le Monde

Deux morts et onze blessés dans une attaque visant un bar dans le Cameroun anglophone
Deux personnes ont été tuées et onze grièvement blessées dans l’attaque menée par un groupe armé samedi soir dans un bar de Bamenda, plus grande ville du Nord-Ouest anglophone du Cameroun en proie à un conflit séparatiste, ont indiqué les autorités locales. Les attaques visant des civils sont monnaie courante dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest principalement peuplées par la minorité anglophone de cette ancienne colonie française d’Afrique centrale majoritairement francophone. Depuis fin 2016, un conflit meurtrier oppose des groupes armés indépendantistes aux forces de sécurité dans les deux régions, chaque camp étant régulièrement accusé de crimes contre les civils par les ONG internationales et l’ONU. Les séparatistes tuent ou kidnappent régulièrement des fonctionnaires, dont des enseignants, ou des élus, qu’ils accusent de « collaborer » avec le pouvoir central de Yaoundé. L’armée ou la police sont quant à elles accusées de se livrer à des expéditions punitives contre ceux qu’elles accusent de sympathiser avec les séparatistes. Le conflit a éclaté fin 2016 après que le président Paul Biya, qui dirige sans partage le Cameroun depuis plus de 41 ans, eut fait réprimer violemment des manifestations pacifiques d’anglophones dans les deux régions, qui s’estimaient ostracisées et marginalisées par le pouvoir central. AFP

Début du procès en appel d’un ex-Premier ministre burundais condamné à perpétuité
Le procès en appel de l’ancien tout-puissant Premier ministre du Burundi, Alain-Guillaume Bunyoni, condamné en décembre à une peine de prison à perpétuité, s’est ouvert lundi dans la capitale Gitega, selon une source présente à l’audience. Le général Bunyoni, devenu Premier ministre en juin 2020, avait été démis de ses fonctions en septembre 2022, quelques jours après que le président Evariste Ndayishimiye ait dénoncé des velléités de « coup d’Etat ». Cet homme considéré comme le véritable numéro deux du régime et le chef de file des durs parmi les généraux œuvrant dans les coulisses du pouvoir avait ensuite été arrêté en avril 2023. La Cour suprême l’avait jugé coupable d’avoir voulu renverser le gouvernement et d’avoir menacé la vie du président, ainsi que d’enrichissement illégal et de déstabilisation de l’économie. Il avait plaidé non coupable de tous les chefs d’accusation…De même que le général, le bureau du procureur a fait appel dans cette affaire, estimant que la peine n’avait pas été assez lourde, notamment en terme d’amendes et de confiscation des biens. Evariste Ndayishimiye a pris la tête du Burundi en juin 2020 après la mort soudaine de Pierre Nkurunziza. Si la communauté internationale a salué une certaine ouverture du pays depuis son arrivée au pouvoir, une commission d’enquête de l’ONU affirmait en septembre 2021 que la situation des droits de l’Homme restait « désastreuse » au Burundi. AFP

RDC : publication du Gouvernement de Judith Suminwa
Le Gouvernement de la Première ministre Judith Suminwa a été rendu public aux petites heures du mercredi 29 mai 2024. L’équipe compte 55 membres, dont six postes de vice-Premiers ministres, neuf ministres d’Etat et quatre ministres-déléguées. Jean-Pierre Lihau, Eve Bazaiba, Augustin Kibasa et Patrick Muyaya gardent leurs portefeuilles respectifs. Tandis que Jean-Pierre Bemba passe de la Défense nationale aux Transports et Voies de communication ; Jean Lucien Bussa laisse le Commerce extérieur à Julien Paluku et va au Portefeuille. Parmi les nouveaux entrants figurent Jacquemin Shabani, vice-Premier ministre de l’Intérieur ; Guy Kabongo Mwadiamvita, Défense nationale ; Daniel Samba Mokoko, Economie nationale; Guylain Nyembo, Plan et coordination de l’aide au développement. Radio Okapi

RDC : Gouvernement Suminwa : l’équipe présentée ne reflète pas la cohésion nationale (société civile)
Le Panel des experts de la société civile a émis ce mercredi 29 mai, des critiques envers le gouvernement Suminwa, dénonçant son incapacité à incarner la cohésion nationale. Selon le coordonnateur de cette plateforme des forces vives, Dieudonné Mushagalusha, la composition actuelle du gouvernement repose essentiellement sur une alliance de figures politiques. Cette approche, estime-t-il, nuit à la cohésion nationale dont le peuple a besoin. Dieudonné Mushagalusha approuve la décision de ne pas reconduire Nicolas Kazadi au poste de ministre des Finances, soulignant les soupçons de détournement de fonds publics pesant sur lui. Le coordonnateur du Panel des experts de la société civile déplore également le fait que le gouvernement ait été formé avant l’élaboration d’un programme gouvernemental clair : « On pensait qu’on va d’abord avoir un programme avant mais nous avons comme l’impression que c’est maintenant qu’on va définir le programme alors que dans un Etat normal, on devrait d’abord avoir le programme et qu’il appartiendrait ensuite aux acteurs de pouvoir l’étoffer ». Enfin, Dieudonné Mushagalusha exprime des inquiétudes quant à la capacité du gouvernement à répondre aux attentes de la population, notamment en ce qui concerne le paiement en temps voulu des salaires des fonctionnaires, ainsi que la disponibilité d’eau et d’électricité. Radio Okapi

Peine de mort: en Afrique, les exécutions ont triplé en 2023, révèle Amnesty International
Amnesty International publie mercredi 29 mai son rapport annuel sur l’état de la peine de mort dans le monde. Situation inquiétante sur un plan international : 1 153 exécutions ont été recensées en 2023, soit le chiffre le plus haut en près d’une décennie. Sur le continent africain, si les exécutions ont plus que triplé par rapport en 2022 en Afrique subsaharienne et au Maghreb, toutes ont été pratiquées dans un seul pays : la Somalie. La Somalie a exécuté 38 personnes en 2023, mais il est donc le seul du continent à avoir appliqué la peine capitale. Un an plus tôt ils étaient deux à y avoir eu recours : déjà la Somalie et le Soudan du Sud. Si aucun pays d’Afrique n’a aboli la peine de mort l’an dernier, les parlements du Ghana, du Kenya, du Libéria et du Zimbabwe ont adopté des textes allant dans le sens de l’abolition. Des condamnations à mort ont été prononcés dans 14 pays, soit deux de moins qu’en 2022. Mais leur nombre est en augmentation de 66 %, pour atteindre 494. Elles ont notamment été multiplié par trois au Nigéria : de 77 à 246. Ces chiffres sont à prendre toutefois avec précaution, estime-t-on chez Amnesty International. L’augmentation des condamnations à mort est également remarquée en Somalie et au Kenya. On notera toutefois que les autorités kenyanes ont en parallèle accordé l’an passé plus de 600 commutations de peine. La pratique semble se développer : la Zambie en a également accordé près de 400. RFI