Revue de Presse du 29 mai 2019

Malawi: le président réélu Mutharika appelle les perdants à « accepter » les résultats
Le chef de l’Etat réélu du Malawi Peter Mutharika a prêté serment mardi à Blantyre et appelé les perdants de la présidentielle à « accepter » les résultats du scrutin, entaché de fraudes selon l’opposition. « Je tiens à féliciter les autres candidats qui ont participé à ces élections, mais ils doivent accepter qu’il y a seulement un vainqueur », a déclaré Peter Mutharika dans le stade Kamuzu de Blantyre, lors d’une cérémonie organisée au lendemain de l’annonce de sa victoire. Peter Mutharika a obtenu 38,57% des suffrages, devant son principal rival, Lazarus Chakwera, avec 35,41% des voix, selon la commission électorale. Lazarus Chakwera a dénoncé des « irrégularités » lors du dépouillement des élections présidentielle et législatives du 21 mai. Il n’avait toujours pas réagi mardi à l’annonce de la victoire du chef de l’Etat, au pouvoir depuis 2014. TV5

Au Sénégal, une partie de l’opposition boycotte le dialogue national
Le Parti démocratique sénégalais (PDS), l’ex-parti au pouvoir, a refusé de prendre part à la rencontre, même si son secrétaire général adjoint, Omar Sarr, y est allé à titre personnel, selon sa précision. Des quatre candidats de l’opposition à l’élection présidentielle du 24 février, seul El Hadji Issa Sall est présent. Mamadou Diop Decroix, porte-parole du Front de résistance nationale, la plus grande coalition de l’opposition, estime qu’il y a une crise de confiance entre le pouvoir et l’opposition. « Le séjour prolongé en prison de Khalifa Sall et l’exil prolongé de Karim Wade, loin de sa famille, ainsi que leur éviction de la dernière élection présidentielle, au même titre qu’une vingtaine d’autres candidats, sont des facteurs substantiels de persistance de la crise de confiance », déclare M. Diop.  BBC

La demande d’adhésion du Burundi à la SADC rejetée
C’est la deuxième fois que la demande d’adhésion du Burundi à l’organisation d’intégration des pays d’Afrique australe est rejetée. Cette décision est consécutive au rapport produit par une mission d’évaluation de la SADC qui a séjourné au Burundi. Elle a conclu que le pays ne remplissait pas les conditions d’admission au sein de cette organisation qui regroupe 16 membres. Le président en exercice de la SADC, le namibien Hage Geingob a donné plus de précisions lundi, en affirmant que ce rejet est dû au mauvais fonctionnement du système démocratique dans le pays. BBC

Au Soudan, deux jours de grève générale pour maintenir la pression
Au menu du journal de l’Afrique, le nouveau moyen de pression des Soudanais : les manifestants entament ce mardi une grève générale de deux jours. Le mouvement de contestation est déterminé à maintenir la pression et à obtenir le transfert du pouvoir aux civils. Plus de six semaines après la chute d’Omar el-Béchir, les militaires sont toujours au pouvoir. Également au sommaire de ce journal : le décès du militant et défenseur des droits de l’Homme Kamel Eddine Fekhar, en Algérie. Il avait entamé une grève de faim il y a 50 jours, pour protester contre son incarcération le 22 mars. France 24

Soudan : la société civile maintient l’armée sous pression
Des milliers de Soudanais observent mardi 28 mai une grève générale à l’appel de la contestation, paralysant plusieurs secteurs d’activités, pour accroître la pression sur l’armée, qui refuse de transférer le pouvoir aux civils, plus de six semaines après l’éviction d’Omar el-Béchir. France 24

Boko Haram : le Nigeria observe une journée nationale de deuil
Depuis le 26 juillet 2009, date du lancement de l’insurrection de Boko Haram dans le pays, le Nigeria souffre des modes opératoires du groupe armé fondé en 2002 à Maiduguri, la capitale de l’État de Borno, par le prédicateur Mohamed Yusuf. Pendant près d’une décennie, par une lutte armée fondée sur des tactiques de guérilla, des attentats-suicides, des massacres et des prises d’otages, le groupe djihadiste a fait plusieurs milliers de victimes au Nigeria. Il a poussé des milliers de personnes à quitter leur lieu de résidence pour se réfugier ailleurs au Nigeria ou dans les pays voisins.  BBC

Mali: un rapport de l’ICG prône un dialogue avec les jihadistes du centre du pays
Comment sortir de l’impasse dans le centre du Mali ? Le dialogue avec les jihadistes et ceux qui les soutiennent est une option qui ne doit pas être laissée de côté, estime un rapport de l’International Crisis Group rendu public mardi 28 mai. Ce groupe de recherche et de réflexion international reconnaît que la démarche est compliquée et loin d’être gagnée d’avance, mais il recommande aux autorités d’y penser sérieusement. C’est parce qu’il n’y a pas de porte de sortie aujourd’hui dans le centre du Mali que l’option d’un dialogue doit être considérée, expliquent les experts de l’International Crisis Group. Et s’ils s’aventurent à prôner cette démarche, expliquent-ils, c’est que certains politiques maliens reconnaissent ouvertement ou à demi-mot qu’elle est envisageable et qu’elle pourrait être un recours face à l’impasse actuelle.  RFI

RDC: polémique sur le coût des obsèques d’Étienne Tshisekedi
Alors que le retour annoncé de la dépouille mortelle d’Étienne Tshisekedi à Kinshasa doit avoir lieu ce jeudi 30 mai, un vent de polémique sur le coût de ses obsèques se lève en République démocratique du Congo (RDC). En mars dernier déjà, un document signé du directeur de cabinet du chef de l’État, selon lequel le coût du seul monument funéraire érigé en l’honneur d’Étienne Tshisekedi s’élèverait à 2,5 millions de dollars sans compter les frais des obsèques, avait jeté un froid. Les autorités, discrètes sur le sujet, n’ont jamais confirmé officiellement ce chiffre, tandis qu’une source à la présidence parle de « spéculations ».  RFI

Libye: Haftar remet au Caire un chef jihadiste égyptien
Le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’est libyen, a remis mardi soir à l’Egypte un chef jihadiste égyptien très recherché par le Caire et qui avait été arrêté en Libye en octobre dernier, selon un communiqué de son bureau média. Ancien officier des forces spéciales égyptiennes devenu jihadiste, Hicham el-Achmawy a été arrêté au cours d’une opération militaire dans la ville de Derna, dans l’est de la Libye, par les forces loyales au maréchal Haftar, soutenu par Le Caire. Il a été remis mardi soir au Caire lors d’une rencontre entre M. Haftar et le chef des renseignements égyptiens, Abbas Kamel, à Bengahzi (est), selon le communiqué. VOA

Jean-Yves Le Drian s’inquiète de la situation au Cameroun et en Guinée
Le ministre Jean-Yves Le Drian était auditionné, mardi 28 mai, par la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale. L’occasion pour le chef de la diplomatie française de donner son sentiment sur la situation dans plusieurs pays du continent africain, comme en Guinée et au Cameroun. Le ministre français des Affaires étrangères n’a pas caché mardi soir son inquiétude au sujet du Cameroun. « Dans les régions anglophones du Cameroun, la situation continue de se dégrader, a-t-il souligné. Les pertes humaines sont de plus en plus lourdes. »  RFI

RDC : l’Eglise réclame des élections locales
L’Eglise catholique congolaise et un collectif d’Eglises protestantes de RDC ont lancé mardi une pétition pour réclamer la tenue d’élections locales en République démocratique du Congo, un scrutin sans cesse reporté depuis 2006. Ces élections avaient finalement été prévues en mars dernier et, après un nouveau report, aucune date n’a été fixée pour leur organisation. La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) et la présidence de l’Église du Christ au Congo (ECC, protestants), qui réunit la majorité des Eglises protestantes de RDC, exigent de la commission électorale et du gouvernement « l’organisation des élections locales qui vont mettre fin au système des nominations des dirigeants ».  AFP

Navigation fluviale en RDC: à vos risques et périls
Quarante-cinq personnes sont mortes dans un nouveau naufrage en République démocratique du Congo où la vétusté des embarcations, leur surcharge systématique et l’absence de contrôle du trafic fluvial et lacustre expliquent ces drames à répétition dans un pays immense où les routes sont rares. Outre le nouveau bilan revu à la hausse, des dizaines de personnes sont également portées disparues depuis samedi et le chavirement d’une baleinière (péniche-pirogue) sur le lac Maï-Ndombe dans la province du même nom en zone reculée de l’ouest de la RDC, au nord de Kinshasa. Le propriétaire de cette baleinière a été arrêté et devra s’expliquer sur la cause première de l’accident aux mêmes effets dramatiques: des passagers en surnombre. TV5

Guinée : inquiétudes autour du projet de nouvelle Constitution
Les organisations de la société civile redoutent que l’élaboration d’une nouvelle Constitution remette les compteurs à zéro et autorise le président Alpha Condé à se représenter en octobre 2020, lors de la prochaine élection présidentielle. « C’est une folie de trop. Nous avons la majorité des Guinéens avec nous et nous continuons à travailler sur des stratégies d’informations, de sensibilisation et de mobilisation. Et nous ferons en sorte que ce rêve diabolique, suicidaire et démoniaque ne puisse pas voir le jour en Guinée. Et dans ce sens, nous paierons tous les prix citoyens qu’il faut afin qu’on ne transforme pas cette République en monarchie », prévient Sékou Koundouno, le président de la plateforme de jeunesse Balai Citoyen. Deutsche Welle

Algérie : Gaïd Salah appelle au « dialogue », trois jours après la date limite de dépôt des candidatures
Ahmed Gaïd Salah a affirmé mardi 28 mai « vouloir adopter la voie d’un dialogue sérieux, rationnel, constructif et clairvoyant, qui placerait l’Algérie au-dessus de toute considération ». Le chef d’état-major ne s’est pas prononcé sur la date de l’élection présidentielle, deux jours après l’annonce du dépôt de deux candidatures au Conseil constitutionnel. Comme chaque semaine depuis la chute d’Abdelaziz Bouteflika, le chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah s’est de nouveau exprimé mardi sur la situation politique de l’Algérie, lors d’une visite à Tamanrasset, en 6e région militaire (extrême sud). Dans ce discours très attendu, trois jours après la date limite de dépôt des candidatures pour l’élection présidentielle du 4 juillet, le nouvel homme fort de l’Algérie a affirmé que « la seule voie permettant de sortir de la crise que traverse notre pays est un dialogue qui place l’Algérie au-dessus de toute considération ».  Jeune Afrique

Algérie : indignation après la mort du militant Kamel Eddine Fekhar
Le docteur Kamel Eddine Fekhar, militant algérien des droits humains, est mort mardi 28 mai à l’hôpital de Blida (nord), a annoncé son avocat, Me Salah Dabouz. Depuis au moins trois semaines, ce dernier, prévenu par l’épouse de M. Fekhar, alertait sur le fait que le militant mozabite était en danger de mort et victime d’un acharnement judiciaire. Médecin de profession, Kamel Eddine Fekhar avait été arrêté le 31 mars avec un autre militant, Hadj Brahim Aouf, à la suite d’un entretien vidéo dans lequel il dénonçait des pratiques « ségrégationnistes » à l’encontre des Mozabites (des Berbères de rite ibadite, minoritaire en Algérie) dans la wilaya (préfecture) de Ghardaïa, à 600 km au sud d’Alger. Le Monde

CôteIvoire: acquitté par la CPI, Blé Goudé espère un retour de Gbagbo
Charles Blé Goudé, l’ex sulfureux chef des Jeunes Patriotes accusé de crimes contre l’humanité puis acquitté en première instance par la CPI, assure ne pas vouloir être candidat à la présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire, et espère un retour de Laurent Gbagbo, dans un entretien exclusif à l’AFP. L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, aussi accusé de crimes contre l’humanité avant d’être acquitté, et Blé Goudé ont été libérés sous conditions, dont l’obligation de résider dans un Etat membre de la Cour pénale internationale, en attendant un éventuel procès en appel. Gbagbo réside désormais à Bruxelles mais Blé Goudé est toujours aux Pays-Bas, la Belgique et les autres pays ayant refusé d’accueillir l’ex chef des Jeunes patriotes, après avoir accepté son mentor. TV5