Présidentielle en Sierra Leone: des observateurs jettent le doute sur la fiabilité des résultats
Julius Maada Bio a été réélu dès le premier tour alors qu’il a recueilli 56,17% des voix, devant son principal adversaire Samura Kamara, qui en récolte 41,16%, selon la Commission électorale. Mais ces chiffres sont déjà contestés par l’opposition, et aujourd’hui par une coalition d’observateurs locaux. Selon cette coalition, composée de membres de la société civile, il aurait dû y avoir un deuxième tour, car aucun des principaux candidats n’a obtenu les 55% des suffrages au premier. C’est ce que révèle leur rapport publié mardi. Selon ces observateurs locaux, Julius Maada Bio aurait obtenu environ 50% des voix et non pas 56% comme annoncé par la Commission électorale. Samura Kamara aurait récolté 46% au lieu de 41%. Le parti au pouvoir, le SLPP, accuse cette coalition, appelée les National Elections Watch, d’être trop proche de l’opposition. Malgré la controverse sur les chiffres de la Commission électorale, Julius Maada Bio a prêté serment dans la foulée de cette annonce. … Une voie de recours envisagé par le candidat de l’opposition. Samura Kamara a dénoncé sur Twitter « une attaque frontale contre notre jeune démocratie ». Il rejette en bloc les chiffres présidentiels. Son parti, l’APC, a sept jours pour déposer un recours devant la Cour suprême, à qui reviendra donc la décision finale de valider ou non les résultats. Si elle penche du côté des observateurs locaux et de l’opposition, un nouveau scrutin devra être organisé dans les prochaines semaines. RFI
Explosions à Khartoum au premier jour de l’Aïd
Des centaines de personnes ont prié pour la paix mercredi à Khartoum au premier jour de l’Aïd al-Adha, la grande fête musulmane, mais tirs et explosions ont secoué de nouveau la capitale soudanaise. Les deux généraux qui se livrent une guerre depuis mi-avril dans la capitale soudanaise et dans la région du Darfour (ouest) ont annoncé mardi des trêves unilatérales à l’occasion de l’Aïd mais, comme les précédentes, celles-ci n’ont pas été respectées. Dans l’après-midi, des habitants d’Omdourman, banlieue nord de la ville, ont fait état « de bombardements aériens et de tirs de batteries anti-aériennes », alors que depuis plusieurs jours, les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) du général Mohamed Hamdane Daglo, tentent de faire tomber la capitale. Dans un discours à la nation mardi, à l’occasion de l’Aïd, le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, avait appelé tous ceux qui le voulaient, parmi lesquels les jeunes, à rejoindre son camp. Un appel largement rejeté par les civils, las d’un conflit qui a transformé des villes entières en zones de guerre. VOA/AFP
Soudan : le chef de l’armée appelle la jeunesse à se mobiliser
[Vidéo] Au Soudan, les combats se poursuivent entre l’armée régulière et les paramilitaires des Forces de soutien rapide. Des paramilitaires qui menacent de prendre la capitale Khartoum aux troupes d’al-Burhan. A l’occasion de l’Aïd, le chef de l’armée a appelé la jeunesse à se mobiliser. Un récit de Nicolas Chamontin. France24
Corruption en Afrique : amende de 209 millions d’euros validée pour TechnipFMC et Technip Energies
Le tribunal judiciaire de Paris a validé mercredi 28 juin le paiement respectif par TechnipFMC et Technip Energies de 179,45 et 29,45 millions d’euros d’amendes pour éviter des poursuites dans des dossiers de corruption entre 2008 et 2012 au Ghana et en Guinée équatoriale. Les deux groupes avaient annoncé mardi leur accord à cette Convention judiciaire d’intérêt public (CJIP), qui a été homologuée mercredi matin lors d’une audience. Comme rappelé par le président du tribunal judiciaire Stéphane Noël, qui présidait l’audience, les deux sociétés distinctes issues de Technip SA, ancienne maison mère qui n’existe plus depuis 2017, ont reconnu des faits de corruption d’agents publics étrangers. … Pour pouvoir prendre en compte ces faits et d’autres faits qui pourraient apparaître ultérieurement, « cette CJIP est susceptible de porter effet sur des faits de même nature commis entre 2008 et 2017 sur le territoire africain », a précisé Mme Guillet, soulignant que l’amende avait par conséquent été « majorée ». Le Monde/AFP
Les gardes-côtes tunisiens mis en cause dans le naufrage de migrants subsahariens
De plus en plus de témoignages rapportent l’usage de pratiques violentes des gardes-côtes tunisiens visant les migrants qui cherchent à embarquer dans des bateaux pour quitter la Tunisie, où le climat de racisme à l’égard des Africains sub-sahariens pousse de nombreux exilés à fuir le pays. Des moteurs confisqués, des canots laissés à la dérive, des manœuvres dangereuses provoquant la panique à bord… Les témoignages faisant état des pratiques violentes des gardes-côtes tunisiens à l’encontre des migrants qui tentent de rejoindre l’Europe sur des embarcations de fortune se multiplient depuis le discours virulent prononcé par le président Kaïs Saïed, en février, visant ces exilés subsahariens. Dans plusieurs cas, rapportés récemment par le site InfoMigrants [média auquel participe France 24], les naufrages résultant de ces violences ont causé la mort de plusieurs migrants, dont de jeunes enfants, embarqués sur ces canots de fortune en direction des côtes européennes. France24
Migration: les Européens en quête d’un accord avec la Tunisie
Deux semaines après l’un des pires naufrages d’un bateau de migrants en Méditerranée, les dirigeants européens discutent jeudi à Bruxelles de la finalisation d’un accord avec la Tunisie destiné notamment à empêcher ces traversées et à lutter contre les passeurs. La Commission européenne espérait conclure avant ce sommet de l’UE un protocole d’accord avec Tunis pour mettre en oeuvre un « partenariat global » comprenant un volet migratoire. Avec l’objectif d’étendre ensuite ce type de partenariat à d’autres pays de la région méditerranéenne. Mais les discussions avec Tunis, sensibles, s’avèrent plus longues que prévu et doivent reprendre lundi, après la grande fête musulmane de l’Aïd al-Adha. Le partenariat, qui comporte aussi un renforcement des liens économiques et commerciaux et une coopération en matière d’énergie verte, est assorti d’un soutien financier s’élevant à plus d’un milliard d’euros. Le Point/AFP
La justice britannique se prononce en appel contre les expulsions de migrants vers le Rwanda
La cour d’appel a estimé que le Rwanda ne peut en l’état être considéré comme un « pays tiers sûr », ayant relevé « un risque réel que les personnes envoyées au Rwanda soient renvoyées dans leur pays d’origine ». C’est un sévère camouflet pour le gouvernement, qui voulait par une de ses mesures-phares décourager l’immigration illégale. La justice britannique a déclaré, jeudi 29 juin, « illégal » le projet controversé d’expulser vers le Rwanda les migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni. Cette décision peut encore faire l’objet d’un recours devant la Cour suprême. La cour d’appel a estimé que le Rwanda ne peut en l’état être considéré comme un « pays tiers sûr » car « les déficiences du système d’asile [y] sont telles » qu’il peut y avoir « un risque réel que les personnes envoyées au Rwanda soient renvoyées dans leur pays d’origine ». … Parmi les points soumis à la cour d’appel, la question de savoir si le projet est « injuste de manière systémique » et si l’on doit empêcher que les demandeurs d’asile soient expulsés vers un pays où ils risquent d’être persécutés. Le Monde
Génocide au Rwanda : perpétuité à Paris pour l’ex-gendarme rwandais pour génocide et crime contre l’humanité
L’ex-gendarme rwandais Philippe Hategekimana, 66 ans, naturalisé français sous le nom de Philippe Manier, a été reconnu coupable mercredi de génocide et crime contre l’humanité et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d’assises de Paris. La cour a suivi à la lettre les réquisitions du parquet et reconnu coupable Philippe Manier de « quasiment tous les chefs d’accusation » qui pesaient à son encontre. L’ancien adjudant-chef de la gendarmerie de Nyanza (sud du Rwanda) est resté impassible à l’annonce du verdict tandis que, hors de la salle d’audience, des Rwandais, parties civiles au procès, laissaient éclater leur joie en chantant et dansant. Manier reconnaît la réalité du génocide mais nie toute implication dans sa mise en œuvre. Il était accusé d’avoir participé ou encouragé le meurtre de dizaines de Tutsi dans la préfecture de Butare (sud du Rwanda), dont le bourgmestre de Ntyazo qui résistait à l’exécution du génocide dans sa commune. Pour l’accusation, il avait notamment ordonné et supervisé l’érection de plusieurs « barrières », des barrages routiers, « destinés à contrôler et à assassiner les civils tutsi ». RTBF/AP
La Russie continuera d’opérer en Centrafrique, avec ou sans Wagner
La Russie continuera d’opérer en Centrafrique, avec le groupe Wagner qui combat actuellement la rébellion au côté de l’armée, ou un autre contingent, a affirmé lundi un haut responsable de la présidence de cet Etat d’Afrique centrale. Cette annonce intervient peu après que le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a affirmé que le groupe de mercenaires entré brièvement samedi en rébellion contre le Kremlin à partir du front ukrainien, va « continuer » à opérer au Mali et en Centrafrique, Moscou ayant toujours affirmé qu’il s’agissait d' »instructeurs ». … Depuis, l’ONU, les ONG internationales et Paris accusent les Russes – tout comme les rebelles et les soldats centrafricains – d’exactions et crimes contre les civils. Ils accusent aussi Wagner d’y être devenu un « groupe prédateur » des maigres ressources – diamant, or et bois – de ce deuxième pays le moins développé au monde selon l’ONU, « bradées » par le régime de M. Touadéra, contre la sécurité, à de multiples sociétés russes liées à Wagner, qui exploitent directement les gisements. AfricaNews/AFP
Madagascar: colère à la Caisse nationale de prévoyance sociale après une nouvelle affaire judiciaire
À Madagascar, les syndicats de travailleurs et l’intersyndicale de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnaps), structure qui gère les cotisations de plus de 700 000 salariés du privé, ont tenu une conférence de presse le 28 juin 2023 suite à l’arrestation quelques jours plus tôt de la Directrice générale par intérim de la Cnaps. À Madagascar, la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnaps) est à nouveau dans la tourmente. Sa Directrice générale (DG) par intérim a été placée sous mandat de dépôt en fin de semaine dernière. Trois autres agents de cet établissement public ont été placés sous contrôle judiciaire. Les syndicats de travailleurs et l’intersyndicale de la Cnaps haussent le ton concernant la mauvaise gestion de cet organisme auquel cotisent plus de 700 000 salariés du privé, notamment pour leur assurance retraite. Ces derniers ont tenu une conférence de presse le 28 juin 2023 au siège de l’institution. RFI
The Defense Post pointe l’expansion de l’influence iranienne en Afrique
Pendant des décennies, la République islamique d’Iran s’est engagée dans des confrontations asymétriques avec des rivaux régionaux au Moyen-Orient, étendant son influence en soutenant des groupes terroristes tels le Hezbollah libanais et les Houtis avec du matériel militaire et de l’entraînement. Depuis ces dernières années, l’Iran a étendu et approfondi son influence en Afrique, et plus particulièrement le Sahel et le Maghreb, en général. L’Iran a reproduit son schéma d’action déjà entamé au Moyen-Orient en armant et en entraînant des groupes terroristes. De cette manière, Téhéran prend pied dans une région stratégique et riche en ressources, adjacente aux voies maritimes occidentales vitales de l’océan Atlantique et de la méditerranée. Les activités iraniennes, avec ses drones fournis aux éléments du polisario et à certains groupes en Libye, via l’Algérie, auront des conséquences géopolitiques graves dans la région du Sahel et de l’Afrique du nord, selon Lonzo Cook, expert de The Defense Post et ancien journaliste de la chaîne américaine CNN. L’Iran a récemment déployé des unités de son Corps des gardiens de la révolution islamique en Algérie pour renforcer la formation des combattants du Polisario, ajoute Lonzo Cook. Sahel-Intelligence
Nord-Kivu : plaidoyer de la société civile pour « sauver le parcs des Virunga de l’exploitation illégale de ses ressources »
Une trentaine d’acteurs de la société civile et cadres du pouvoir coutumier des territoires de Masisi, Nyiragongo et Rutshuru, appellent à une mobilisation contre la dégradation du Parc National des Virunga. Ils ont fait ce plaidoyer à l’issue d’une journée de réflexion organisée par l’ONG Innovation pour le développement et la protection de l’environnement (IDPE) mercredi 28 juin, à Munigi, dans le territoire de Nyiragongo. Selon ces acteurs, les secteurs Sud et Centre du Parc des Virunga connaissent une dévastation accélérée, à la suite d’une exploitation et trafic illicites de leurs ressources floristiques et faunistiques, par un réseau mafieux, impliquant entre autres les rebelles du M23. Ils demandent, notamment au gouvernement, de restaurer la paix dans la zone. Radio Okapi
Le combat pour les langues locales menacées
[Écouter] Au Sénégal, une trentaine de langues minoritaires sont menacées de disparaître, ainsi que la culture et les traditions orales qui y sont associées. Mais, différents acteurs se mobilisent pour les sauvegarder. « Le combat pour les langues locales menacées », un Grand reportage de Théa Ollivier. RFI
La société civile africaine appelle à une transition agroécologique
A la prochaine 5e conférence ministérielle Union Africaine-Union Européenne (UA-UE) sur l’agriculture qui se tiendra le 30 juin 2023, l’Afrique doit défendre une position commune : celle de revendiquer une transition de ses systèmes alimentaires vers l’agroécologie, loin du contrôle des entreprises multinationales, indispensable pour assurer la souveraineté alimentaire du continent. C’est le message fort que les grands mouvements populaires et organisations de la société du continent ont livré lors d’une conférence de presse en ligne qu’ils ont animée le mardi 27 juin 2023, sous la modération de la directrice de l’Association kenyane pour la biodiversité et la biosécurité, Anne Maina. Les animateurs de ce point de presse international sont revenus sur les maux qui minent le développement du secteur agricole et qui l’empêchent d’avoir des systèmes alimentaires autonomes basés des ressources et des savoirs endogènes. Sidwaya