La junte malienne ne partira pas avant 2024
Dans le chronogramme détaillé des 24 mois figure en plus des dates des échéances législatives et présidentielles, un referendum prévu pour mars 2023 et l’élection des collectivités territoriales en juin 2023. Selon Amadou Koita du cadre d’échanges des partis politiques pour une transition réussie, cette proposition du calendrier électoral pourrait favoriser la levée des sanctions de la Cédéao. « Le gouvernement à travers le décret du président de la transition propose 24 mois rétroactifs, nous sommes déjà à trois mois passés. Mais nous osons espérer que ce qui nous a été présenté aujourd’hui sera présenté au sommet de la CEDEAO du 03 juillet prochain à Accra au Ghana pour qu’enfin, les sanctions qui ont été prises contre le Mali qui sont des sanctions économiques et financières et l’isolement diplomatique cessent pour le bonheur des Maliens, pour mettre fin aux souffrances des Maliens. » Du côté de l’ex parti au pouvoir, le Rassemblement pour le Mali (RPM) de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita, Boukary Treta salue l’initiative du cadre de concertation nationale et promet d’étudier les propositions faites par le gouvernement. DW
Sénégal : les autorités interdisent une manifestation de l’opposition
Les autorités sénégalaises ont interdit une manifestation contre le pouvoir prévue ce mercredi à Dakar, au risque d’accroître un peu plus la colère de l’opposition dans un climat de tensions préélectorales grandissantes. Le 17 juin, une précédente manifestation, elle aussi interdite, avait provoqué des heurts. Trois personnes étaient mortes et plus de 200 personnes avaient été interpellées, dont deux députés, selon l’opposition. L’un a été condamné lundi à six mois de prison avec sursis, l’autre a été relaxé, comme les 82 autres prévenus à Dakar. Pour justifier cette nouvelle interdiction, un arrêté du préfet de Dakar invoque « des menaces réelles à l’ordre public », « des risques réels d’infiltration par des individus mal intentionnées », « des menaces graves d’atteintes aux édifices publics » et « des risques réels d’entrave à la libre circulation des personnes et des biens ». Il parle aussi de violation du Code électoral et de son article L.61, qui proscrit toute propagande « déguisée » dans les 30 jours précédant l’ouverture de la campagne électorale. Celle-ci doit s’ouvrir le 10 juillet en vue des législatives du 31 juillet. AfricaNews/AFP
Mamadou Diouf : « La démocratie régresse au Sénégal »
La tension politique enfle au Sénégal à l’approche des élections législatives, qui doivent se tenir fin juillet. L’opposition a appelé à une nouvelle manifestation mercredi 29 juin pour dénoncer l’invalidation d’une liste de sa principale formation par le Conseil constitutionnel. Trois personnes sont mortes lors d’un précédent mouvement de protestation le 17 juin. Plusieurs figures politiques ont également été arrêtées et placées sous mandat de dépôt pour « attroupement non armé, rassemblement illicite et dégradation de biens d’autrui ». Président depuis 2012, Macky Sall cristallise la colère de l’opposition et d’une partie de la jeunesse, qui l’accusent de vouloir se représenter pour la troisième fois en 2024 au mépris de la Constitution, qui fixe à deux le nombre mandats successifs autorisés. Mamadou Diouf, professeur d’études africaines et d’histoire à l’université Columbia de New York et spécialiste de l’histoire politique du Sénégal, alerte sur le risque de basculement de l’un des derniers Etats stables d’Afrique de l’Ouest, longtemps érigé en modèle de démocratie sur le continent. Le Monde
Sénégal: recherche de survivants à Kafountine après le naufrage d’un navire de migrants
Les recherches se poursuivent au large de la Casamance, au sud du Sénégal, après le naufrage d’un bateau sur lequel des migrants avaient embarqué dimanche 26 juin. La pirogue a pris feu, provoquant la mort de plusieurs personnes, selon un bilan difficile à établir : 87 rescapés ont été repêchés, mais certains témoins affirment que jusqu’à 150 personnes, des Sénégalais pour la plupart, étaient à bord. Le drame s’est produit à Kafountine, un village proche de Ziguinchor. « Il y avait une pirogue de migrants qui ont pris départ à Hillol dans la forêt. Il y avait plus d’une centaine de migrants, la plupart sont des Sénégalais », explique un employé de la mairie de Kafountine, Mamadou Seydou Diabang, joint par Timbi Bah de la rédaction fulfulde. RFI
RCA: des ex-Seleka et Anti-Balaka au service de Wagner?
Depuis l’année dernière, des habitants de certaines préfectures comme celle d’Ouaka, à plus de 370 kilomètres de Bangui, évoquent le recrutement d’anciens combattants de la Seleka et de milices Anti-balaka par les mercenaires russes de Wagner. Ces anciens membres des deux groupes rebelles seraient ensuite déployés dans différentes provinces du pays pour soutenir les forces armées centrafricaines. L’inquiétude des populations est que ces « Wagner noirs », comme on les surnomme, commettent des atrocités contre des civils. La société civile centrafricaine et des ONG de défense des droits de l’homme s’étaient jusque-là limitées à condamner l’impunité dont jouissent d’anciens rebelles soupçonnés de crimes de guerre mais qui sont en liberté et dont certains sont même proches du pouvoir. En outre, « depuis le mois d’octobre dernier », a asuré à la DW un témoin qui préfère garder l’anonymat que « le groupe paramilitaire russe, Wagner, a commencé à recruter au sein de ces anciens rebelles. Ce sont les Anti Balaka et les Seleka qui ont volontairement déposé les armes. Ils sont hébergés à quatre kilomètres de Bambari et font de la pratique en ville ». DW
Le groupe paramilitaire russe Wagner serait bien présent au Soudan, selon une ONG
Le groupe paramilitaire russe Wagner serait bel et bien présent au Soudan, malgré les dénégations officielles, et s’est même rendu coupable de tueries du côté centrafricain de la frontière du Sud Darfour. L’Association du barreau du Darfour, une organisation de veille sur les droits de l’Homme dans la région, l’a confirmé vendredi 24 juin après que des témoignages dans ce sens ont été publiées les derniers mois dans la presse étrangère. Des photographies les montreraient au café, dans les rues, dans la brousse autour de la localité soudanaise de Um Dafuq, à la frontière avec la République centrafricaine. Cette fois, l’Association du barreau du Darfour dit avoir les preuves de la présence dans la région de mercenaires russes du Groupe Wagner. En plus d’appuyer les paramilitaires des Forces de soutien rapide, ces derniers sont déjà notoirement présents et actifs au nord de Khartoum, dans la raffinerie d’al-Ibediyya, sur le Nil, après Atbara. Dans ce complexe industriel, une usine est opérée par Meroe Gold, une société soudanaise dirigée par un homme d’affaires russe proche du patron de Wagner. RFI
Dans le sud-est du Niger, le difficile retour des déplacés de Boko Haram
[…] Sept ans après la première attaque contre la ville nigérienne de Diffa et ses environs, une nouvelle ère, plus prometteuse, va-t-elle commencer au milieu de cette désolation ? Mohamed Bazoum, le président du Niger, le croit. Il estime que les conditions de sécurité sont désormais réunies pour organiser le retour de quelque 40 000 personnes déplacées d’une quarantaine de villages. Autant de lieux postés malgré eux sur la ligne de front virtuelle de cette guerre asymétrique qui, si elle a perdu en intensité dans la région de Diffa, n’a pas pris fin pour autant. « Le retour est un pari risqué », juge un humanitaire onusien, en invoquant aussi bien la volatilité de la situation que l’ampleur des destructions. … Depuis son élection en mars 2021, le président nigérien, plusieurs fois ministre, affiche son volontarisme pour faire revenir la population dans ses villages d’origine. Mais comment convaincre les déplacés nigériens de la commune de Gueskérou de revenir dans ce champ de ruines ? Comment relancer la culture du poivron et de la pêche, qui faisaient de cette région l’une des plus prospères du pays ? Comment éviter de reproduire des erreurs commises durant la première vague de retour bricolée par l’Etat entre juin et juillet 2021 ? A l’époque, 27 000 personnes avaient été raccompagnées dans 19 villages. « Dans certains endroits, la sécurité n’était pas assez renforcée, il n’y avait pas les conditions de vie. Des milliers de personnes qui étaient rentrées se sont à nouveau déplacées », concède un ministre nigérien. Le Monde
L’écrivaine zimbabwéenne Tsitsi Dangarembga visée par un mandat d’arrêt
Un mandat d’arrêt a été lancé ce mardi 28 juin contre Tsitsi Dangarembga. L’écrivaine zimbabwéenne de renommée internationale est poursuivie notamment pour incitation à la violence publique et violation des règles anti-Covid après une manifestation anti-gouvernement organisée fin juillet 2020. L’artiste, actuellement en Allemagne, risque plusieurs années de prison. Durant l’audience, son avocat a expliqué que Tsitsi Dangarembga était en Allemagne pour raisons médicale. Le procureur n’en a pas moins demandé aux magistrats de ne pas rendre leur verdict tout de suite, craignant que l’écrivaine et cinéaste refuse de rentrer au Zimbabwe si la décision des juges lui était défavorable. À la place, il a demandé qu’un mandat d’arrêt soit lancé. RFI
Après le drame de Melilla : l’Espagne promet une « collaboration totale » avec les enquêtes
Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a promis mercredi une « collaboration totale » de son gouvernement avec les enquêtes sur la mort de 23 migrants africains qui tentaient de pénétrer dans l’enclave espagnole de Melilla à partir du territoire marocain. Je déplore la perte en vies humaines », a déclaré le chef du gouvernement dans une interview à la radio Cadena Ser, mettant de nouveau en avant « le droit de Ceuta et Melilla », les deux enclaves espagnoles en territoire marocain, « à des frontières sûres » et accusant « les mafias […] qui se livrent au trafic d’êtres humains ». « Je déplore les morts survenues à Nador », ville du nord du Maroc limitrophe de Melilla, a affirmé M. Sánchez. Depuis, de nombreuses images ont montré des actes de brutalité à l’égard des quelque 2000 migrants qui essayaient d’entrer par la force à Melilla. « Je n’ai pris connaissance de ces informations et de ces images qu’après avoir fait ces déclarations » samedi, a commenté M. Sánchez. Il a rappelé que trois enquêtes sur les évènements de Melilla étaient ouvertes, dont deux en Espagne. En outre, M. Sánchez a rappelé qu’une enquête avait été lancée au Maroc par le procureur de Nador. RTBF
Tirs soudanais nourris sur la frontière avec l’Éthiopie, selon un responsable éthiopien
Les forces armées soudanaises ont tiré à l’artillerie lourde lors d’affrontements dans une région orientale contestée à la frontière avec l’Éthiopie, a déclaré un responsable éthiopien mardi 28 juin, selon l’agence Reuters. Les deux pays sont dans une querelle de longue date concernant leur frontière, Khartoum ayant rappelé lundi son ambassadeur à Addis-Abeba après avoir accusé l’Éthiopie d’avoir « exécuté » sept soldats et un civil soudanais. La tension monte encore sur la frontière entre le Soudan et l’Éthiopie, sur une zone revendiquée par les deux pays. Selon un responsable éthiopien cité par l’agence Reuters, les forces soudanaises auraient tiré à l’artillerie lourde lors d’affrontements dans la région. Le même jour, le Soudan a capturé Jabal Kala al-Laban, une zone proche de la frontière contestée, à la suite d’un barrage d’artillerie et d’une frappe aérienne, selon une source militaire soudanaise qui a requis l’anonymat, car elle n’était pas autorisée à parler à la presse. RFI
Manifestation au Ghana: 29 personnes arrêtées
La police ghanéenne a arrêté mardi vingt-neuf personnes après avoir dispersé à coups de gaz lacrymogène une manifestation contre la vie chère émaillée de violences à Accra, selon un nouveau bilan. Depuis le matin, des centaines de manifestants défilaient dans les rues de la capitale brandissant des pancartes aux inscriptions: « Monsieur le Président, où avons-nous fait fausse route? » et « Le coût élevé de la vie va nous tuer ». En milieu d’après-midi, une centaine de manifestants ont tenté de dévier l’itinéraire officiel de la manifestation, ont constaté des journalistes de l’AFP. Ils ont été stoppés par un barrage de dizaines de policiers, sur lesquels ils ont lancé des projectiles. La police a répliqué en faisant usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule, ont observé les journalistes de l’AFP. « Quelle honte, nous étions là pour vous protéger et assurer votre sécurité, mais vous nous lancez des pierres », a écrit la police sur Twitter, précisant que 12 policiers ont été blessés. VOA/AFP
Angola : 49 militaires jugés pour corruption
Le procès de 49 militaires et agents de sécurité d’Etat s’est ouvert en Angola. Mardi, les prévenus poursuivis dans une affaire de plusieurs millions d’euros pour corruption, détournement de fonds et abus de pouvoir se sont présentés à cette audience placée sous haute sécurité. Selon le parquet, cette affaire aurait coûté plus de 52 millions d’euros à l’Etat. Les accusés étaient pour la plupart en fonction sous le règne de l’ex-président Jose Eduardo dos Santos. L’ancien chef d’état, accusé d’avoir ruiné l’Angola pour son enrichissement personnel a été au pouvoir pendant 38 ans. Ce procès illustre la vaste campagne anti-corruption lancée par son successeur le président Joao Lourenço depuis son élection en 2017. Il est candidat à la prochaine présidentielle prévue fin août. AfricaNews/AFP
L’ancien dictateur Gambien contacté par la Cour Pénale Internationale (CPI)
Yahya Jammeh, l’ancien dictateur Gambien qui a régné d’une main de fer pendant 22 ans, a « été contacté par la Cour Pénale Internationale (CPI) concernant de sérieuses allégations de violations des droits de l’Homme, notamment des meurtres, des exécutions arbitraires, des disparitions et actes de torture… » Des informations reçues par le journal The Point à la suite de rapports selon lesquels la Cour Pénale Internationale a lancé des poursuites judiciaires contre l’ancien dictateur ont également révélé que suite à l’approbation des recommandations de la Commission de la Vérité de la Gambie par le gouvernement du président Barrow, il est dorénavant important de prendre contact officiellement avec l’accusé ou ses représentants…Si le suspect est disponible, il pourrait bien sûr être transféré à la Cour Pénale Internationale (CPI). » The Point
Sahel : une grave insécurité alimentaire menace 12 millions de personnes (PAM)
Plus de 12 millions de personnes sont menacées d’une grave insécurité alimentaire dans cinq pays du Sahel, a alerté mardi une agence humanitaire de l’ONU, relevant que cette partie sahélienne de l’Afrique de l’Ouest est à « un tournant critique ». En 2022, la région est confrontée simultanément à des crises de conflits, du climat, de l’impact économique de la Covid-19 ainsi qu’à la montée en flèche des prix des denrées alimentaires, du carburant et des engrais. Dans ces conditions, au moins 12,7 millions de personnes souffriront gravement de la faim en 2022 dans le G5 Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso, Mauritanie et Tchad). Selon le Programme alimentaire mondiale (PAM), il s’agit de trois fois plus qu’en 2019. Parmi ces plus de 12 millions de personnes menacées par la faim, 1,4 million sont en situation d’urgence (IPC4). De plus, six millions d’enfants devraient souffrir de malnutrition aiguë cette année et des millions d’autres sont menacés. ONU