C’est un tournant. Après près de huit mois de combat, les forces loyales aux anciennes autorités dissidentes du Tigré sont entrées, lundi 28 juin, dans Makalé, la capitale de cette région du nord de l’Ethiopie. Le gouvernement fédéral n’a fait aucun commentaire, se contentant de décréter en début de soirée un « cessez-le-feu unilatéral », selon plusieurs médias d’Etat. « Afin que les agriculteurs puissent cultiver paisiblement, que l’aide humanitaire puisse être distribuée en dehors de toute activité militaire, que les forces résiduelles du [Front populaire de libération du Tigré, TPLF] puissent reprendre le chemin de la paix (…), un cessez-le-feu unilatéral et inconditionnel a été décrété à compter d’aujourd’hui, 28 juin, jusqu’à la fin de la saison des cultures », a annoncé le gouvernement dans son communiqué. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a jugé ces événements « extrêmement préoccupants ». « Ils démontrent, une fois de plus, qu’il n’y a pas de solution militaire à la crise », a-t-il déclaré, disant avoir « bon espoir qu’une cessation effective des hostilités aura lieu ». … Les Etats-Unis, l’Irlande et le Royaume-Uni ont demandé une réunion d’urgence publique du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Tigré, ont rapporté des sources diplomatiques. Le Monde avec AFP
Des « instructeurs » russes envoyés en Centrafrique ont commis, avec les forces centrafricaines, « des violations du droit humanitaire international », selon un rapport annuel des experts de l’ONU chargés de ce pays. Si Moscou argue que ces « instructeurs » ne sont pas armés et ne participent pas aux combats, le groupe d’experts affirme avoir reçu « des témoignages confidentiels sur un recours excessif à la force par les Faca (armée centrafricaine) et les instructeurs russes dans plusieurs régions visitées », d’après ce document remis récemment au Conseil de sécurité et obtenu lundi 28 juin par l’AFP. Parmi les « violations du droit international humanitaire commises par les soldats des Faca et des instructeurs russes », figurent notamment des « assassinats aveugles, des occupations d’écoles et des pillages à grande échelle y compris d’organisations humanitaires », précisent les experts. « Le groupe a reçu de nombreux rapports faisant état d’assassinats aveugles de civils non armés par des instructeurs russes », insiste le rapport, qui détaille plusieurs événements et relève leur implantation dans les régions minières centrafricaines. France24 avec AFP
La répression « brutale » de toute opinion dissidente menée par le président zambien, Edgar Lungu, menace le déroulement de la présidentielle dans un pays où « les droits humains sont en crise », a mis en garde l’ONG Amnesty International, lundi 28 juin. La Zambie votera le 12 août pour des élections présidentielle et législatives. A 64 ans, l’actuel président est candidat à un second mandat controversé. Dans un rapport, Amnesty énumère des cas de violations des libertés ces dernières années, incluant l’emprisonnement de figures de l’opposition et la fermeture de médias indépendants. Selon l’ONG, au moins cinq personnes ont été tuées dans des violences policières depuis que M. Lungu est au pouvoir. Pointant « une répression de plus en plus brutale des droits humains », le directeur régional d’Amnesty, Deprose Muchena, a estimé dans un communiqué qu’« il est devenu dangereux de dénoncer la corruption ou les abus du gouvernement ». Les opposants sont « intimidés et harcelés » et certaines manifestations ont été réprimées avec « une force létale », a-t-il rappelé. Le Monde avec AFP
Un jugement sans précédent en Afrique du Sud : l’ancien président Jacob Zuma a été condamné à 15 mois de prison pour outrage à la justice. Le verdict très attendu de la Cour constitutionnelle est tombé ce mardi 29 juin 2021. Poursuivi dans plusieurs affaires de détournement et blanchiment d’argent, Jacob Zuma était, cette fois-ci, jugé pour son refus de comparaître devant une commission anticorruption. C’est à la majorité que la plus haute cour du pays a rendu son verdict. « Il n’y a absolument aucun doute », a déclaré la juge de la Cour constitutionnelle, avant l’énoncé de la sentence : « Monsieur Zuma est coupable d’outrage à la justice. » « Jamais auparavant, a-t-elle précisé, l’autorité et la légitimité de cette Cour n’a été sujette à autant d’attaques de la part de Monsieur Zuma. Jamais la justice n’a été autant menacée. Nous n’avons pas d’autres choix que de le juger coupable. » L’ancien président, qui est poursuivi dans plusieurs affaires de corruption, dont une affaire de pot-de-vin du groupe français Thalès, écope donc de 15 mois de prison. RFI
Solhan. Au Burkina Faso, le nom de ce village minier dans le nord-est du pays risque de rester longtemps associé aux images macabres d’hommes, de femmes et d’enfants gisant au sol, de fosses communes remplies de dizaines de corps enveloppés à la va-vite dans des nattes. Dans la nuit du 4 au 5 juin, des hommes armés ont attaqué cette localité, tuant 160 personnes selon des sources locales, 132 selon les autorités. Jamais un massacre d’une telle violence n’avait été perpétré dans le pays. Une « boucherie », un « carnage », « l’horreur ». Sur les réseaux sociaux, les mots des Burkinabés, d’habitude si pudiques lorsqu’il s’agit d’exprimer leur peine et leur souffrance, sont empreints d’une profonde amertume. Trois semaines après le drame de Solhan et un deuil national de soixante-douze heures, l’onde de choc reste intacte. Face à la multiplication des attaques terroristes, chaque fois plus meurtrières, la colère gronde. Le 12 juin, plusieurs milliers de personnes ont marché à Dori, le chef-lieu de la région du Sahel, pour dénoncer « l’inaction » du gouvernement. Le Monde
Le 5 juin 2021, des hommes armés ont attaqué cette localité de la province du Yagha à l’est du pays, tuant au moins 130 personnes, selon les autorités. Ce lundi 28 juin, le procureur du Faso Emile Zerbo a publié un communiqué pour faire le point sur l’enquête. Diligentée par la Brigade spéciale des investigations antiterroristes et de lutte contre la criminalité, l’enquête a permis, le 25 juin, la présentation au parquet de deux hommes : Tidjani Mano, appelé aussi Ali, et Dikouré Woba. D’après le communiqué, ces deux hommes, âgés de 28 ans, sont originaires de la localité d’Ouro-Diako dans le département de Boundoré, toujours dans le Yagha. Ils sont membres d’un groupe dénommé « Mouhadine », qui signifie « les gens solidaires ». D’après l’enquête, Tidjani Mano serait le chef de l’une des bases de ce mouvement, cachée en forêt de Boundori. Le massacre de Solhan ne serait pas leur premier fait d’armes. Dans son communiqué, le procureur du Faso leur attribue plusieurs attaques à Sebba, Boundoré et Koholoko, sans en donner les dates. RFI
À quoi va servir le dialogue national que le Premier ministre malien veut organiser d’ici septembre ? Pour certains, il s’agit d’un prétexte pour prolonger la transition. Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga les présente comme le « deuxième chantier du gouvernement », qui doit permettre « d’établir un diagnostic partagé de la gravité et de la profondeur de la crise traversée » par le pays et de prendre conscience « des enjeux, des défis et des vulnérabilités structurelles » auxquels il doit répondre. L’objectif affiché des « assises nationales de la refondation » tient en un slogan : « refonder l’État ». « Tous les documents issus de différentes assises vont servir de matière première pour en élaborer la charpente, a détaillé le Premier ministre, le 21 juin dernier. Celle-ci va être envoyée dans toutes les régions, tous les cercles, toutes les communes, pour que les citoyens discutent ». Et pour conduire ce chantier, il devrait désigner un fidèle : Ikassa Maïga, l’un de ses plus proches alliés, tout récemment nommé ministre de la Refondation de l’État, chargé des relations avec les institutions. Jeune Afrique
À Beni, dans l’Est de la RDC, l’armée s’est déployée dans la ville à la suite de deux explosions ayant causé deux blessés et des dégâts matériels dimanche. Selon les Forces Armées de la RDC (FARDC), il s’agirait d’attaques terroristes des combattants de l’ADF, le groupe armé d’origine ougandaise actif dans la région, mis sous pression depuis l’instauration de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Selon l’armée, l’un des auteurs de ces attentats serait ougandais. Selon les informations fournies par l’armée, le kamikaze s’appelait Ngudi Abdallah. De nationalité ougandaise, il était connu des services de l’armée. Ses activités étaient documentées. Avant cet attentat, selon les renseignements militaires, il s’était illustré dans l’organisation des réseaux de recrutement de combattants pour les ADF. Ses recrues étaient formées notamment dans le forêt de Madina. Ce dimanche, lui et ses complices s’étaient présentés comme des clients dans un bistrot, autour du rond-point Malu-Malu. RFI
Le bilan de la dernière attaque des présumés rebelles ADF dans la nuit de dimanche à lundi 28 juin, à Manzobe au sud d’Irumu a été revu à la hausse. Selon des sources locales, quatorze civils et deux militaires ont été tués par des présumés rebelles ougandais des ADF. Dix-sept maisons ont été incendiées lors de ces incidents. Cette attaque a entrainé le déplacement de la population dans trois villages proches de la zone des combats. Les sources locales affirment que les rebelles des ADF ont surgi la nuit de dimanche dernier au village de Zunguluka, en chefferie de Walesse Vonkutu au sud du territoire d’Irumu. Alertées par la population, les FARDC ont traqué l’ennemi qui a contourné pour attaquer le village de Manzobe. Selon toujours ces sources, les habitants ont été surpris dans leur sommeil par des tirs nourris de balles de ces rebelles des ADF. Radio Okapi
La grève de trois jours suite à l’assassinat d’un procureur se transforme en grève illimitée soutenu par les deux principaux syndicats de la magistrature. Ils exigent des conditions de sécurité dans l’exercice de leurs fonctions parce qu’ils estiment vivre dans l’insécurité. Leurs revendications portent aussi sur des changements de certains responsables dans la haute administration tchadienne. Les magistrats étaient très en colère lors de l’assemblée générale de ce lundi matin 28 juin. Ils indiquent qu’ils ne reprendront pas le travail tant que leur sécurité ne sera pas assurée et dénoncent l’attitude des personnalités qui se sont illustrées par des outrages envers les juges sans jamais avoir été inquiétés. Il s’agit de la ministre de l’Aménagement du territoire qui est accusée d’avoir violenté des magistrats en mission, et du directeur général de la police, dont les gardes du corps ont brutalement interpellé un magistrat qui circulait librement. RFI
Alors que le chef de l’État affirmait vouloir solder les années Bouteflika, la répression des opposants atteint des niveaux jamais observés sous la présidence précédente. Antar ! Il y a quelques années, il suffisait de prononcer le nom de cette caserne de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI, ex-DRS) pour glacer d’effroi tout opposant, quelle que soit sa couleur politique. Si le détail de ce que cachent les murs de ce centre opérationnel des services secrets situé sur les hauteurs d’Alger n’est pas connu, les quelques témoignages qui ont filtré sur les conditions de détention et d’interrogation des suspects suffisent à en faire une sinistre légende. En février dernier, la caserne est au cœur d’une affaire de tortures et de sévices présumés dont l’étudiant Walid Nekiche se dit être victime après y avoir été détenu en 2019 et interrogé dans le plus grand secret pendant une semaine, avant d’être déféré devant un juge et placé en détention préventive. L’affaire Walid Nekiche, qui a éclaté dans l’enceinte d’un tribunal avec les révélations de l’étudiant devant le juge, soulève un tel tollé en Algérie et à l’étranger que la justice civile décide d’ouvrir une enquête avant que celle-ci ne soit récupérée par le tribunal militaire de Blida. Jeune Afrique
Depuis 2015, le chef de l’État a déjà quitté le pays à six reprises pour se faire soigner à l’étranger. Sans jamais dire de quoi il souffrait, ni passer le relais à son vice-président. Dix semaines seulement se sont écoulées entre le retour de Muhammadu Buhari, qui était allé recevoir des soins à Londres, et l’annonce fin juin de sa nouvelle absence – dont la date n’a pas encore été précisée – pour « un suivi médical programmé ». Fidèle à son habitude, l’entourage du président nigérian n’a pas été plus précis, refusant obstinément de dire de quoi souffre l’ancien général, aujourd’hui âgé de 78 ans. Élu en 2015, réélu en 2019, celui-ci s’est déjà absenté à six reprises – et parfois plusieurs semaines – pour raisons médicales. Une présidence par intermittence qui fait grincer des dents. « Par souci de transparence et de responsabilité, le chef de l’État devrait communiquer son bilan de santé aux Nigérians », insiste Seun Onigbinde, co-fondateur de BudgIT, une organisation civique nigériane de premier plan. Il ajoute que les proches du président n’ont jamais évoqué plus qu’un « examen médical de routine » et que, loin d’apaiser l’opinion publique, ces éléments de langage alimentent la suspicion. Jeune Afrique
La création du Parlement, il y a 17 ans, s’inscrivait dans le cadre d’un grand plan élaboré par certains des dirigeants africains de l’époque, dont le Libyen Mouammar Kadhafi, pour unifier un continent composé de plus de 50 États. Ils envisageaient que l’Union africaine (UA) soit le fer de lance de la formation d’un gouvernement unique, dont le parlement serait le bras législatif. Mais, lorsqu’il n’est pas un ring de boxe, le parlement n’est – comme le dit le think-tank South African Institute for Security Studies – rien de plus qu’un « talk shop glorifié ». Le député sénégalais Toussaint Manga signale à la BBC qu’une grande partie du problème est le fait que seuls 11 des 54 États membres de l’UA ont ratifié un accord de 2014 – connu sous le nom de protocole de Malabo – visant à donner au parlement un pouvoir législatif. Il faut au moins 28 pays. « Si nous voulons vraiment faire avancer ce parlement, les pays doivent ratifier et accorder les pleins pouvoirs au parlement », souligne-t-il. BBC
Les 193 pays membres des Nations unies ont échoué à se mettre d’accord sur le budget pour l’année à venir des opérations de paix qui expire le 30 juin, ce qui pourrait conduire à « un gel de toutes les missions », a-t-on appris lundi de sources diplomatiques. Selon ces sources, l’absence d’accord vient notamment de la Chine et de pays africains qui ont multiplié des demandes de dernière minute. Le budget des opérations de la paix (une vingtaine dans le monde) s’élève à environ 6,5 milliards de dollars et couvre chaque année une période de 12 mois débutant en juillet. Interrogé par l’AFP sur l’absence d’accord au sein de l’Assemblée générale de l’ONU, Stéphane Dujarric, le porte-parole de l’ONU, a indiqué que les missions de paix avaient été prévenues. Il leur a été demandé de préparer des plans au cas où les missions devraient s’interrompre, selon lui. « Nous espérons qu’ils (les Etats membres) parviendront à un accord rapidement », a-t-il dit, soulignant qu’à défaut les missions de paix ne pourront plus engager de dépenses à compter du 1er juillet. Dans ce cas, le secrétaire général de l’ONU ne pourra effectuer des dépenses que pour la sécurité des personnels civils, militaires et civils mobilisés dans les opérations de Casques bleus, a ajouté le porte-parole. Belga