Revue de Presse du 29 juillet 2022

Mali : le GSIM annonce des « opérations » contre Bamako
Moins d’une semaine après l’attaque du camp de Kati, où vit le président Assimi Goïta, le groupe jihadiste clame dans une vidéo qu’il s’est déployé autour de Bamako pour y intervenir « de jour comme de nuit ». … Cette déclaration intervient alors que, ces dernières semaines, de nombreuses tensions entre les combattants de la katiba Macina et les Forces armées maliennes (Fama) se sont ravivées dans le centre du pays. Ce mercredi 27 juillet encore, un communiqué de l’état-major général des armées (EMA) faisait part d’affrontements entre les deux camps. Selon l’EMA, les Fama auraient repoussé les attaques jihadistes dans les localités de Sévaré, Sokolo et Kalumba, dans le centre. Ces derniers jours, Ségou a également été victime de nombreux affrontements : la cité se trouve à seulement 300 km de Bamako. Jeune Afrique

Neuf morts dont six soldats dans l’explosion d’engins artisanaux au Faso
Six soldats et trois supplétifs civils de l’armée en patrouille ont été tués dans deux explosions distinctes d’engins artisanaux, dans le nord du Burkina Faso, ont indiqué jeudi à l’AFP des sources sécuritaires. … Cette attaque a été confirmée par une autre source sécuritaire qui précise que le véhicule des soldats « en mission de reconnaissance sur l’axe Sebba-Dori a sauté sur une mine ». Un pont de franchissement à Dinalaye, toujours sur l’axe Sebba-Dori, a également été dynamité par des individus dans la même journée de jeudi, a ajouté cette source. Ces dernières semaines, des groupes jihadistes ont entrepris de détruire à la dynamites plusieurs ponts sur les grands axes menant vers les villes du nord du pays, comme Dori et Djibo. Les attaques avec des engins artisanaux se sont multipliées depuis 2018 au Burkina Faso, coûtant la vie à près de 400 personnes – civils et militaires –, selon un décompte de l’AFP. Ces attaques sont souvent couplées à des embuscades. AFP

Guinée : des manifestations contre la junte paralysent Conakry, un mort selon les organisateurs
Des manifestations contre la junte au pouvoir en Guinée depuis septembre 2021 ont paralysé jeudi la capitale, faisant un mort selon les organisateurs de ce mouvement de rue marqué par des heurts entre manifestants et forces de l’ordre, alors que l’organisation des Etats ouest-africains affirme avoir convaincu les militaires de réduire la transition de trois à deux ans. Les autorités n’ont pas confirmé ce mort lors de ces manifestations interdites à Conakry, menées à l’initiative du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), une importante coalition de partis, de syndicats et d’organisations de la société civile, qui dénoncent la « gestion unilatérale de la transition » par la junte. L’ancien parti au pouvoir, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) et une autre importante coalition formée de partis, de mouvements et d’associations, l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (Anad), avaient également appelé à se joindre au mouvement de protestation. AFP

Guinée: les tractations se poursuivent autour de la transition
Umaro Sissoco Embalo, président de la Guinée-Bissau et président en exercice de la Cédéao, a affirmé ce jeudi avoir convaincu la junte guinéenne de ramener la durée de la transition à 24 mois. Une information que n’a pas confirmé la junte qui évoque plutôt 36 mois. Désormais, la Guinée souhaite que les discussions portent sur le contenu de la transition et non sur sa durée. RFI

Tchad: le président du conseil militaire de transition Mahamat Déby maintient le dialogue pour le 20 août
Le président du conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Déby, a rencontré ce jeudi 28 juillet 2022 les partis politiques en l’absence d’une bonne partie de l’opposition. À quelques semaines de l’ouverture du dialogue national inclusif, que de nombreux partis et mouvements politico-militaires menacent de boycotter, le président de la transition dénonce « une mauvaise foi » et annonce que le dialogue commencera bel et bien à la date prévue. … Le président des Transformateurs, Succès Masra, qui n’a pas apprécié l’invitation à la dernière minute, a rappelé à Mahamat Idriss Deby Itno que le procédé est inapproprié. « Tant que les conditions de sincérité et d’équilibre ne seront pas établies, on ne peut rien attendre du dialogue tel que préparé », a-t-il indiqué. RFI

Équipements militaires, nouvelles restitutions… Ce que Talon et Macron ont convenu
Patrice Talon et Emmanuel Macron se sont entretenus en tête-à-tête pendant une heure au palais de la Marina, dans une salle autrefois appelée les « Pas perdus de la présidence », attenante au bureau du chef de l’État béninois. Puis ils ont été rejoints par leurs équipes respectives, avec leurs ministres et conseillers concernés par les sujets de coopération évoqués. En matière de défense et de sécurité, Patrice Talon s’est dit impatient d’obtenir dès que possible de nouveaux équipements militaires. Dès 2021, le président s’était rapproché de la Turquie (à qui il a acheté trois drones, en cours de livraison) et de la Chine. Son armée souhaite en effet acquérir des drones, mais aussi des hélicoptères, des véhicules blindés et du petit matériel de surveillance pour stopper la menace jihadiste qui gagne le nord du pays. Et ce, sans intermédiaires. Pour faciliter leur achat auprès d’industriels de l’armement français, Emmanuel Macron lui a donc proposé d’envoyer à Cotonou, dans les prochaines semaines, des experts de la Direction générale de l’armement pour aider les autorités à structurer leur processus d’acquisition de matériel de défense. Jeune Afrique

Au Bénin, le sort des détenus politiques et des exilés
La justice a remis en liberté ce mercredi (27.07) trente opposants arrêtés durant la présidentielle d’avril 2021 et qui avait été émaillée de violences. Parmi les personnes libérées figurent des responsables et de jeunes militants du parti d’opposition les Démocrates. Si la libération des détenus a coïncidé avec la visite du président français Emmanuel Macron à Cotonou, deux grandes figures de la scène politique béninoise ne figurent pas sur la liste. L’ancienne Garde des Sceaux Reckya Madougou condamnée à vingt ans de réclusion pour « terrorisme » et le constitutionnaliste Joël Aïvo, condamné à dix ans de prison pour « complot contre l’autorité de l’Etat » en décembre 2021 sont toujours en détention. En dépit de nombreux appels d’organisations de défense des droits humains et d’une partie de l’opposition, le president français Emmanuel Macron n’a fait aucune mention des condamnations ou du recul démocratique constaté par plusieurs observateurs au Bénin. DW

L’Algérie, le Nigeria et le Niger signent un mémorandum pour le gazoduc transsaharien
Les ministres de l’énergie algérien, nigérian et nigérien ont signé, jeudi 28 juillet, un mémorandum d’entente de concrétisation du projet de gazoduc transsaharien (le TSGP) qui permettra d’acheminer du gaz nigérian vers l’Europe, selon l’agence officielle Algérie Presse Service (APS). Le TSGP devrait transporter à terme des milliards de mètres cubes de gaz nigérian vers l’Algérie en passant par le Niger. L’Algérie pourra ensuite envoyer vers les pays de l’Union européenne du gaz nigérian via le Transmed, qui relie le pays à l’Italie en passant par la Tunisie, et du gaz naturel liquéfié (GNL) transporté par des méthaniers. Lors de la troisième réunion ministérielle tripartite Algérie-Niger-Nigeria, jeudi à Alger, le ministre algérien de l’énergie et des mines, Mohamed Arkab, et ses homologues du Nigeria, Timipre Sylva, et du Niger, Mahamane Sani Mahamadou, ont signé le mémorandum d’entente après avoir discuté des aspects du projet, notamment son état d’avancement, selon l’APS. Pour l’instant, aucune indication n’a été donnée sur sa date d’achèvement. Le Monde avec AFP

Géopolitique : que veut la Russie en Afrique ?
La visite du ministre russe des affaires étrangères, Sergei Lavrov, en Égypte, en République du Congo, en Ouganda et en Éthiopie « avait pour but de montrer que Moscou avait encore des amis sur la scène mondiale », selon les experts. L’offensive de charme a toutefois été éclipsée par la menace d’insécurité alimentaire qui pèse sur des millions de personnes sur le continent africain, notamment en raison du blocus russe des ports et des exportations alimentaires ukrainiens. … Mais l’accueil chaleureux qu’il a reçu ne signifie pas que le continent choisit la Russie plutôt que l’Occident ; les nations africaines ne peuvent tout simplement pas se permettre de perdre des partenaires, estiment les experts. BBC

RDC: Tshisekedi lance le processus de mise en vente de 30 sites pétroliers et gaziers
La RDC a mis aux enchères 27 blocs pétroliers et 3 blocs gaziers. Les appels d’offres internationaux ont été lancés officiellement jeudi 28 juillet à Kinshasa. En dépit de l’opposition de quelques ONG internationales comme Greenpeace qui craignent une catastrophe écologique, le gouvernement congolais veut accélérer le processus. RFI

RDC : l’armée peine à sécuriser l’est du pays
« Si l’autorité de l’État ongolais existait réellement dans cette partie du pays, ce qui est en train d’arriver aujourd’hui n’arriverait pas, a declaré à la DW Jean-Jacques Lumumba, banquier, lanceur d’alerte, ambassadeur d’Unis, un réseau panafricain de lutte contre la corruption et porte-parole de la Dynamique Congo 2060. Comme lui, beaucoup de Congolais estiment que même si les Casques bleus de l’Onun’ont pas réussi à pacifier l’est de la RDC, c’est à l’État congolais qu’incombe cette responsabilité. Jean-Jacques Lumumba ajoute que « malheureusement, pendant plus de 20 ans, sécuritairement, le pays ne s’est pas renforcé. Beaucoup de programmes, entre autres le DDR qui a été mis en place au sortir de Sun City (l’Accord de Sun City est un accord signé le 19 avril 2002 à Sun City en Afrique du Sud entre certaines parties à la Deuxième Guerre du Congo, à l’issue du dialogue inter-congolais, ndlr). Cet accord n’a malheureusement pas été respecté. Ce qui fait qu’aujourd’hui, cette partie souffre réellement d’une crise et de l’absence de l’Etat. » DW

Le Nigeria menace la BBC de sanctions pour un reportage sur des bandes armées
Le gouvernement du Nigeria a menacé jeudi de sanctions le média britannique BBC et un groupe local de médias pour « glorification du terrorisme » après la diffusion d’informations sur des bandes armées dans le nord-ouest du pays. Le nord-ouest et le centre du pays le plus peuplé du continent africain sont la proie de violences de la part de bandes d’hommes armés qui attaquent les villages pour les piller et enlever des habitants pour demander des rançons. Le reportage « The Bandit warlords of Zamfara » diffusé dans l’émission télévisée de la BBC « Africa Eye » donne la parole à des membres de ces bandes mais aussi aux victimes pour documenter la violence dans l’Etat de Zamfara. Trust TV, qui fait partie d’un groupe local de médias Daily Trust, a également diffusé une interview avec un chef de bande bien connu dans un documentaire sur la violence. AFP

Au Maroc, le drame de Melilla au cœur d’une bataille des récits
Toute la lumière pourra-t-elle être faite sur le drame survenu le 24 juin à l’entrée de Melilla, dans le nord du Maroc ? Ce jour-là, près de 1 500 migrants ont tenté de franchir les barrières grillagées séparant l’enclave espagnole du territoire marocain – seule frontière terrestre, avec Ceuta, de l’Union européenne en Afrique. Au moins 23 migrants y ont perdu la vie. Un mois après ces événements qui ont suscité une indignation internationale, chaque pays se renvoie la responsabilité. L’Espagne accuse les « mafias qui se livrent au trafic d’êtres humains » d’avoir orchestré « l’assaut ». Le Maroc critique les « méthodes très violentes » des migrants et le « laxisme délibéré » de l’Algérie dans le contrôle des frontières, tandis que des ONG dénoncent la brutalité des forces de l’ordre et exigent une enquête indépendante pour comprendre ce qui a pu conduire à un tel bilan humain. Au Maroc, deux rapports ont été publiés en juillet, qui ont livré deux versions des faits divergentes. Celui du Conseil national des droits de l’homme (CNDH, un organisme officiel), publié le 13 juillet, conclut à 23 décès « par asphyxie » – en attendant confirmation par les autopsies – au moment où les migrants étaient « agglutinés » dans le poste-frontière de Barrio Chino. … Une semaine plus tard, l’Association marocaine des droits humains (AMDH) dénonçait à l’inverse, dans un rapport sévère, une « répression sans précédent des autorités marocaines avec la complicité de leurs homologues espagnols ». Le Monde

Au Sénégal, le vote des jeunes attire toutes les convoitises
Au Sénégal, c’est le dernier jour de la campagne électorale avant les législatives de dimanche. Emploi, vie chère, cadre de vie… Les candidats multiplient les engagements à l’endroit de la jeunesse. Leur vote fait l’objet de toutes les convoitises : les moins de 35 ans représentent 75 % de la population. Comment vivent-ils cette campagne ? Croient-ils encore aux promesses des candidats ? Nos correspondants sont allés à leur rencontre. France24

Plus de 90 millions d’Africains infectés par l’hépatite B ou C (OMS)
Plus de 90 millions d’Africains vivent avec l’hépatite B ou l’hépatite C, qui sont les souches les plus mortelles du virus, a annoncé jeudi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), relevant que cette maladie demeure « une menace importante pour la santé publique en Afrique ». Le tableau de bord 2021 sur cette maladie virale, publié aujourd’hui en marge de la Journée mondiale contre l’hépatite, note que plus de 8 % de la population totale de 19 pays est infectée par le virus de l’hépatite B, pendant que la prévalence de l’hépatite C est supérieure à 1 % dans 18 pays. Les hépatites B et C sont à l’origine de cas de cirrhose et de cancer du foie. ONU Info