Il était attendu sur la nomination d’un nouveau chef du gouvernement, mais Kaïs Saïed a préféré botter en touche ce mercredi soir dans son discours. Il a énoncé des mesures qui rappellent fortement son programme électoral de 2019. Kaïs Saïed a dénoncé les 13,5 millions de dinars – soit 4 millions d’euros -, volés par les hommes d’affaires corrompus sous la dictature et leur proposer une forme de réconciliation. Sont concernées, 460 personnes dont les noms ont été répertoriés dans le rapport d’une commission d’enquête sur la corruption et les violations sous Ben Ali, publiée en 2011. Kaïs Saïed leur propose d’investir dans des projets, hôpitaux ou écoles par exemple, au sein de régions défavorisés. Des projets choisis par ordre de priorité via des comités régionaux populaires. … À l’étranger, les inquiétudes sont toujours présentes sur l’issue de cette crise. Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian a appelé mercredi à la nomination rapide d’un chef du gouvernement en Tunisie tout en rassurant sur le soutien de la France pour faire face à la situation sanitaire dans le pays. RFI
La formation islamo-conservatrice fragilisée après la suspension du Parlement, se pose en garante de la démocratie face au président Kaïs Saïed. … Placé dans une position délicate, Ennahda est en quête d’une stratégie pour sortir de la crise. Son chef de file et leader du Parlement, Rached Ghannouchi, a interrompu après quelques heures, lundi, le sit-in qu’il avait entamé devant l’entrée du Parlement. Après avoir dénoncé un « coup d’Etat » mené par Kaïs Saïed, le parti joue l’apaisement. Pour éviter la violence, il a demandé à ses partisans de ne pas descendre dans la rue. Il tente d’assurer sa survie politique et de soigner son image internationale, en se posant en garant des institutions démocratiques face à celui qui les aurait bafouées. Ennahda appelle ainsi à un dialogue national et au rassemblement d’un front avec diverses formations politiques pour amener Kaïs Saïed à revenir sur ses décisions. La formule a des airs de déjà-vu : la principale centrale syndicale du pays, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), la réclame depuis six mois, sans succès. Ennahda conditionne, en outre, sa demande au rétablissement de l’activité parlementaire. Or, face à lui, Kaïs Saïed fait cavalier seul. Il n’a toujours pas nommé de nouveau chef de gouvernement, et préfère aux réunions politiques celles avec les forces de sécurité, les partenaires sociaux et le monde associatif. Le Monde
La scène se passe à l’hôpital d’Ain Taya, dans la banlieue est d’Alger. Elle ne dure qu’une minute : des hommes, certains en blouses médicales, se ruent sur un camion et emportent en courant des bonbonnes d’oxygène. Derrière l’apparence de chaos, il y a en réalité l’urgence : des malades en insuffisance respiratoire attendent le salut. La vidéo, très partagée sur les réseaux sociaux ces derniers jours, illustre bien la situation du secteur sanitaire algérien, submergé par une nouvelle vague meurtrière liée au variant Delta qui n’a pas été anticipée par les autorités. L’Institut Pasteur d’Algérie a indiqué que ce variant, bien plus contagieux, représentait, au 15 juillet, 71 % des cas de Covid-19 en circulation dans le pays et qu’il pourrait dépasser les 90 % dans les semaines à venir. Les hôpitaux connaissent un afflux considérable de malades et font face à une pénurie d’oxygène qui a été fatale à de nombreux patients hospitalisés. Une situation paradoxale, l’Algérie ayant presque quadruplé sa production par rapport à 2020 pour la porter, selon le ministre de l’industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, à 430 000 litres d’oxygène liquide par jour (soit près de 400 millions de litres d’oxygène gazeux). Cette augmentation qui « permet de prendre en charge de dizaines de milliers malades », a-t-il précisé, n’a pas été accompagnée d’une bonne préparation logistique dans un pays grand comme trois fois et demi la France. « Il ne s’agit pas simplement de produire cet oxygène, mais aussi de le transporter », a admis le ministre. Le Monde
Après la Tanzanie, il y a à peine quelques jours, c’est au tour du Burundi de virer à 180° degré par rapport au vaccin contre le Covid-19. Le Comité de lutte contre la propagation du Covid-19 a annoncé hier, mercredi soir, avoir accepté une offre de la Banque mondiale de lui fournir ces vaccins, a annoncé le ministre de la Santé publique et vice-président de ce comité, le Dr Thadée Ndikumana, au cours d’un point presse. Mais Gitega a annoncé son refus de signer tout engagement pour une prise en charge des effets secondaires éventuels de ces vaccins, comme cela est exigé par les firmes pharmaceutiques. … Dans le nord-est du Burundi, deux communes plutôt rurales, Kiremba et Kirundo, font face depuis la semaine dernière à une brusque flambée de cas de Covid-19. En une semaine, les contaminations ont été multipliées par plus de trois, avec près de 600 cas détectés.Le ministre a été joint par Esdras Ndikimana du service Afrique. RFI
Cette nouvelle attaque, dans le nord de la région de Tillaberi, au Niger, est attribuée à de présumés jihadistes. Près de vingt villageois ont été tués, mardi matin, par des hommes armés non identifié. La bande frontalière entre le Niger et le Mali est de plus en plus dangereuse pour les populations qui y vivent. C’est le village de Alou Koira, situé à une vingtaine de kilomètres de la préfecture de Banibangou, qui a été la cible des assaillants venus à moto. Dix-huit civils trouvés dans le village et dans les champs de mil environnants, ont été tués. Au moins trois villageois ont été blessés. Selon plusieurs sources, les hommes armés étaient auparavant dans le village de Deykoukou où ils ont tenté, sans succès, d’enlever plusieurs têtes de bétail. Craignant d’être rattrapés par l’armée nigérienne, ils ont abandonné le troupeau. Un autre groupe d’hommes armés a été aperçu par des villageois entre les villages de Farka et de Dingazi Banda, dans une zone boisée et propice aux jihadistes, un couloir de passage pour le ravitaillement en carburant et en motos neuves. RFI
Le dirigeant de la minorité chiite du Nigeria, Ibrahim Zakzaky, et sa femme, accusés de meurtre et emprisonnés depuis 2015, ont été acquittés mercredi 28 juillet par le tribunal de Kaduna, dans le nord du pays, et ont été libérés, a-t-on appris auprès de son avocat. « La Cour a relaxé et acquitté le cheikh Ibrahim Zakzaky et sa femme de toutes les accusations portées contre eux. Ils ont été libérés aujourd’hui », a déclaré à l’AFP l’un de ses avocats, Sadau Garba. « Nous allons certainement demander des dommages et intérêts au gouvernement de l’État de Kaduna pour toutes les privations et les souffrances subies par notre client », a-t-il ajouté. Le dirigeant chiite et sa femme « doivent maintenant rentrer chez eux, se reposer et répondre à leurs besoins médicaux urgents », a-t-il poursuivi. Contacté par l’AFP, l’avocat général du tribunal de Kaduna n’était pas joignable mercredi en début de soirée. … Fin 2016, un tribunal fédéral avait jugé illégale la détention du chef religieux et ordonné sa libération. Mais cette décision n’avait jamais été exécutée. Le Min, apparu comme un mouvement étudiant en 1978 avant de se muer en groupe révolutionnaire, est aujourd’hui encore proche de Téhéran et suscite une grande hostilité au Nigeria, où l’élite musulmane sunnite ne cache pas ses affinités avec l’Arabie saoudite. Les manifestations du groupe sont régulièrement matées dans le sang. France24 avec AFP
L’Afrique du Sud va envoyer 1 495 militaires au Mozambique pour combattre les djihadistes qui terrorisent depuis plus de trois ans le nord-est de ce pays voisin riche en gaz naturel, a annoncé mercredi 28 juillet le Parlement sud-africain. Le Parlement a indiqué dans un communiqué « avoir reçu une correspondance du président Cyril Ramaphosa l’informant avoir autorisé l’utilisation de 1 495 membres » des forces de défense sud-africaines pour soutenir le Mozambique dans sa « lutte contre les actes de terrorisme et les extrémistes violents ». Des groupes djihadistes, connus localement sous le nom d’Al-Shabab (« les jeunes » en arabe), font régner la terreur depuis fin 2017 dans la province de Cabo Delgado, frontalière de la Tanzanie, riche en gaz naturel mais à la population très pauvre. Le déploiement des forces sud-africaines, prévu du 15 juillet au 15 octobre, fait suite à l’annonce en juin par la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) de l’envoi d’une mission de sa « force d’attente » au Mozambique. Cette opération devrait coûter à l’Afrique du Sud plus de 984 millions de rands (quelque 56 millions d’euros), selon le communiqué. Le Monde avec AFP
L’Afrique du Sud a dénoncé mercredi la décision « unilatérale » prise la semaine dernière par la Commission de l’Union africaine (UA) d’accorder à Israël un statut d’observateur au sein de l’organisation panafricaine. Dans une déclaration sans équivoque, Pretoria, qui a assuré l’année dernière la présidence tournante de l’UA, s’est dite « consternée par la décision injuste et injustifiée de la Commission de l’UA d’accorder à Israël le statut d’observateur au sein de l’Union africaine ». La Commission de l’UA a pris cette « décision unilatéralement sans » consulter ses membres, selon le ministère sud-africain des Affaires étrangères, qui l’a qualifiée d' »inexplicable » et « incompréhensible ». L’UA a accordé la semaine dernière à Israël le statut d’observateur, qu’il réclamait depuis des années. Une victoire diplomatique pour l’Etat hébreu qui, selon les deux parties, devrait notamment permettre à Israël d’aider le continent à lutter contre la pandémie de Covid-19 et le terrorisme. « La décision d’accorder à Israël le statut d’observateur est encore plus choquante en cette année où le peuple opprimé de Palestine a été persécuté par des bombardements destructeurs et la poursuite de la colonisation illégale sur ses terres », a ajouté le ministère. L’Afrique du Sud soutient la cause palestinienne avec des relations diplomatiques officielles établies en 1995, un an après la fin de l’apartheid. AFP
Les confessions religieuses congolaises ont obtenu un répit de 48 heures, qui expire vendredi à minuit, pour désigner le futur président de la stratégique Commission électorale nationale indépendante (Céni), chargée d’organiser les élections générales prévues fin 2023 en République démocratique du Congo (RDC), rapporte ce jeudi la presse kinoise. Le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso N’Kodia Pwanga, a accordé mercredi deux jours de plus aux confessions religieuses pour s’accorder et transmettre les dossiers complets de leurs candidats à la présidence de la Céni en vue de l’entérinement de leur choix par la chambre basse du parlement congolais, a annoncé son chef de cabinet, Samuel Mbemba Kabuya, dans un communiqué parvenu à l’agence Belga. En RDC, les huit confessions religieuses officiellement reconnues désignent le président de la Céni et un membre de la plénière de cette instance. Ce choix doit ensuite être entériné par l’Assemblée nationale, avant la nomination officielle par le chef de l’État. Mboso a reçu mercredi les chefs des différentes confessions religieuses avant d’annoncer qu’il leur accordait un délai supplémentaire de 48 heures qui expire ce vendredi 30 juillet à minuit. Belga
C’est dans le cadre d’un contrôle général, lancé depuis plus d’une semaine, et qui concerne les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, placées sous état de siège. Avant eux, 11 autres officiers ont été arrêtés à Bunia. Parmi les officiers concernés, il y a le colonel Polydor Lumbu Mutindu. Il est chargé de l’administration et de la logistique au secteur opérationnel Sukola 1 Grand Nord. Il y a également trois lieutenants-colonels, un major et un sergent. Selon le porte-parole de l’Inspection générale de l’armée, ils seraient tous impliqués dans un détournement avéré de fonds. C’est l’analyse de plusieurs documents comptables qui a mené à cette conclusion. Ces officiers seront transférés à l’auditorat supérieur à Goma pour la poursuite de la procédure. D’autres arrestations sont également annoncées. L’Inspection générale de l’armée promet de tout déballer d’ici à samedi, au cours d’une conférence de presse. Des noms de certains généraux, sur qui pèsent de sérieux soupçons de détournements de fonds, seront dévoilés. Après ce contrôle, qui ne vise que l’aspect financier, un autre interviendra et concernera notamment la logistique et l’armement. RFI
Au Tchad, le déminage est un domaine traditionnellement masculin, mais depuis dix ans, Zouleikha Abakar y a fait ses preuves. Rencontre avec la première femme à exercer cette fonction dans le pays. Un portrait signé Khadidja Douga et Aliou Thiam. Démineuse au Tchad depuis dix ans, Zouleikha Abakar est la première femme à exercer ce métier dans le pays. En tant que cheffe d’équipe, elle est la seule à être habilitée à analyser les objets à détruire. « Zouleikha a un comportement exemplaire et c’est une femme très active, elle est toujours très motivée et a l’amour de son travail. Nous sommes tous convaincus qu’elle a un brillant avenir qui l’attend » explique Oumda Béchir Niam, superviseur national du déminage, aux journalistes de France 24. Si la jeune femme est aujourd’hui très respectée dans ce milieu essentiellement masculin, cela n’a pas toujours été facile. « J’ai choisi ce métier parce que j’ai perdu mon oncle suite à un accident causé par une mine en 2008. En faisant le déminage, on sauve des vies, on construit le futur en réduisant les risques et les dangers pour la communauté », souligne la jeune femme. France24