Les leçons du dialogue intercongolais pour la crise en RDC
Le rôle important joué par les pays étrangers en RDC a également alimenté les craintes d’une conflagration régionale rappelant les première et deuxième guerres du Congo, au cours desquelles au moins huit armées africaines ont déployé des forces pour soutenir les différents belligérants. Le caractère multidimensionnel de la crise en RDC la rend particulièrement difficile à résoudre…La question de la gestion des vastes ressources naturelles et des richesses minérales du Congo est tout aussi litigieuse et sensible. Elles restent une source de conflit et de concurrence entre des dizaines de milices armées et les pays voisins…Cette complexité reflète les conflits précédents en RDC. Le dialogue inter-congolais (DIC) et les accords de Sun City (Afrique du Sud) qui en ont résulté et qui ont mis fin à la deuxième guerre du Congo (1998-2003) sont particulièrement pertinents. Ce conflit avait des causes profondes, des acteurs et des dimensions externes similaires à ceux de la crise actuelle. L’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, l’un des principaux architectes de ces pourparlers, a fait remarquer que le conflit actuel ne présentait rien de fondamentalement nouveau en termes de questions essentielles. L’examen des leçons tirées du DIC peut donc fournir des orientations pour prévenir une nouvelle escalade de la crise actuelle en RDC. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Est de la RDC: les troupes de l’organisation d’Afrique australe SADC ont commencé à quitter Goma
En République démocratique du Congo (RDC), les troupes de la Southern African Development Community (SADC, Communauté de développement d’Afrique australe) ont commencé à se retirer ce 29 avril 2025 de Goma dans l’est de la RDC. Un retrait négocié avec le groupe politico-militaire AFC/M23 qui contrôle la capitale de la province du Nord-Kivu depuis fin janvier. L’organisation régionale ne précise pas combien d’hommes ont quitté les lieux ce mardi matin. Pas de chiffre, pour des raisons de sécurité, indique un porte-parole de la SADC. L’organisation régionale confirme juste qu’il s’agit du premier contingent de la SAMIRDC à quitter Goma, en-dehors d’environ 200 soldats blessés qui avaient déjà été évacués fin-février. Ces troupes sont parties tôt ce matin, par la route, dès l’ouverture de la frontière avec le Rwanda, précise ce même porte-parole. Il ajoute que le retrait définitif de cette force militaire devrait s’achever d’ici fin-juin. Les effectifs de la SAMIRDC n’ont jamais été communiqués, mais les analystes estiment qu’ils étaient d’environ 1 300 hommes. Composée de soldats d’Afrique du Sud, du Malawi et de la Tanzanie, cette force était déployée depuis décembre 2023, pour soutenir l’armée congolaise et empêcher la progression du M23. Depuis la prise de Goma par les rebelles, les effectifs de la SAMIRDC étaient réfugiés dans une base de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en république démocratique du Congo (Monusco), à Goma, sans pouvoir en sortir. RFI
RDC: le chef de la diplomatie belge a rencontré Félix Tshisekedi à Kinshasa
Après s’être rendu en Ouganda et au Burundi, le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de Belgique, Maxime Prévot, a bouclé sa tournée dans la région des Grands Lacs en RDC. Lundi 28 avril à Kinshasa, celui-ci a successivement rencontré la Première ministre congolaise, Judith Suminwa, puis le président Félix Tshisekedi avec lesquels il a notamment évoqué la crise avec le Rwanda. Lors de la dernière étape de sa tournée dans la région des Grands Lacs à Kinshasa, le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de Belgique a notamment évoqué la question de la guerre dans l’est de la RDC avec la Première ministre congolaise, Judith Suminwa, et le président Félix Tshisekedi. Si, dans ce dossier, celui-ci avait déjà salué les initiatives du Qatar et des États-Unis qui ont permis d’arracher un accord de principe entre Kinshasa et les rebelles du M23 d’un côté, Kinshasa et Kigali de l’autre, Maxime Prévot a toutefois profité de sa visite dans la capitale congolaise pour renouveler son appel à la prudence. RFI
Les États du Sahel soutiennent l’initiative marocaine d’accès à la mer
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, pays enclavés, ont approuvé une initiative du Maroc visant à leur donner accès à l’océan Atlantique, a annoncé le ministère marocain des Affaires étrangères. Les ministres des Affaires étrangères de ces trois pays d’Afrique de l’Ouest sous domination militaire ont fait part de leurs positions respectives lors d’une réunion lundi avec le roi Mohammed VI à Rabat, capitale du Maroc, selon un communiqué du ministère. Le bloc des trois pays, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, a annoncé l’année dernière sa sortie de la CEDEAO. Ils ont ensuite créé leur propre partenariat de sécurité, l’Alliance des États du Sahel, rompu leurs liens militaires avec des partenaires occidentaux de longue date tels que les États-Unis et la France, et se sont tournés vers la Russie pour obtenir un soutien militaire. En décembre 2023, le Maroc a annoncé une initiative commerciale visant à faciliter l’accès du Mali, du Burkina Faso et du Niger à l’océan Atlantique via les ports marocains, après que la CEDEAO a imposé des restrictions commerciales aux trois pays dirigés par la junte…Cette réunion intervient dans un contexte de tensions croissantes entre l’Algérie, rivale régionale du Maroc, et les États du Sahel. Le mois dernier, l’Algérie a affirmé avoir abattu un drone malien alors qu’il pénétrait dans son espace aérien près de la ville frontalière de Tin Zaouatine. Le Mali a nié que le drone ait franchi la frontière. Africanews
Au Mali, les autorités organisent une concertation nationale boycottée par la majorité des partis
Les autorités du Mali, qui veulent adopter une charte des partis politiques, organisent une concertation nationale lundi et mardi 29 avril. Mais la plupart des formations la boycottent, craignant être suspendues ou dissoutes, comme dans les deux autres pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), le Niger et le Burkina Faso. Selon le ministre chargé des Réformes politiques, Mamani Nassiré, qui a pris la parole à l’ouverture de la concertation au centre international de conférences de Bamako, cette dernière est organisée « pour la mise en œuvre » des recommandations politiques des assises. Organisées fin 2022 par les militaires au pouvoir, elles avaient préconisé cette charte. Trois recommandations avaient été faites, dont une sur « la réduction » des partis. Le ministre dit avoir saisi depuis décembre « les 297 partis politiques » officiellement recensés, pour leurs avis à ces recommandations mais la majorité n’ont pas, selon lui, répondu. La concertation a été boycottée lundi par la quasi-totalité des partis d’opposition, selon des responsables de ces formations joints lundi par l’AFP. Le week-end dernier, la plupart des partis politiques s’étaient rassemblés pour faire part de leur mécontentement : « On ne veut pas de la dissolution des partis politiques », a ainsi réagi Abdallah Yattara, un responsable de leur coalition, lors d’une conférence de presse à Bamako. Ces derniers avaient déjà été suspendus entre avril et juillet 2024. Le gouvernement les accusait de « discussions stériles » et de « subversion » et avait mis en avant le danger qu’ils faisaient peser sur un « dialogue » national en cours au Mali. La junte aurait par ailleurs dû remettre le pouvoir aux civils début 2024, et n’a toujours pas organisé d’élection présidentielle à ce jour. Jeune Afrique avec AFP
Inéligibilité de Tidjane Thiam : le PDCI saisit à son tour la justice
Alors que Tidjane Thiam, le président de la première formation d’opposition en Côte d’Ivoire, est désormais inéligible, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a annoncé, lundi 28 avril, avoir saisi la justice pour contester sa radiation de la liste électorale…Pour l’ancien parti de Félix Houphouët-Boigny, le maintien sur la liste électorale de son candidat est « non négociable ». « Il n’y a pas de plan B », a assuré le porte-parole du parti, Soumaïla Bredoumy, à la presse. En pleine résurgence du débat sur le concept d’« ivoirité » dans le pays, c’est l’obtention de la nationalité française par Thiam, en 1987, alors qu’il était majeur, qui est au cœur du litige. En mars, le candidat du PDCI a renoncé à cette nationalité française, puisqu’il est impossible de prétendre devenir président en ayant une double nationalité…Mais la justice invoque l’article 48 du code de la nationalité, datant des années 1960, qui indique que l’acquisition d’une autre nationalité entraîne la perte de la nationalité ivoirienne. L’article ne s’applique pas à ceux qui sont nés français, mais à ceux qui ont demandé la nationalité plus tard. Pour les magistrats ivoiriens, Thiam a donc perdu sa nationalité ivoirienne entre 1987 et mars 2025, et ne remplissait pas les conditions pour s’inscrire sur les listes électorales en 2022. Mais ses avocats affirment, eux, qu’il est né ivoirien par sa mère et français par son père, et n’est ainsi pas concerné par l’article 48. Un argument que la justice a rejeté, car « insuffisant en preuves », a déclaré lundi Augustin Kouamé, directeur des Affaires civiles et pénales au ministère de la Justice, lors d’une conférence de presse au tribunal du Plateau. Il a également indiqué que Tidjane Thiam était redevenu ivoirien depuis qu’il avait renoncé à sa nationalité française, en mars. Jeune Afrique avec AFP
En Centrafrique, des victimes de Wagner témoignent
Les mercenaires russes qui soutiennent le gouvernement sont en effet accusés d’avoir commis de nombreux crimes contre les civils. Ces faits ont été recensés par plusieurs rapports de l’Onu et des organisations de défense des droits de l’Homme. Alors que la peur les empêchait jusqu’alors de parler, les victimes des crimes commis par les mercenaires russes commencent peu à peu à briser le silence. C’est le cas d’Alvin qui raconte comment son frère a été tué à Bouar. Selon lui, « les Russes sont venus à la maison, mais ils l’ont manqué. Inquiet, je l’ai appelé et lui ai posé la question de savoir ce qu’il avait fait pour que les Russes viennent le chercher. Il m’a répondu qu’il n’avait aucun problème avec eux et qu’il n’avait rien à se reprocher, qu’il allait quitter son champ pour savoir pour quelles raisons les Russes le cherchaient ». Mais Privat ne savait pas qu’il avait affaire à des hommes qui allaient le tuer. À son retour à la maison, les Russes l’ont aperçu et l’ont pris dans leur véhicule. Ils ont ensuite commencé par le brutaliser avant de le tuer. Sa femme pleurait…Conscient de l’impunité dont bénéficient les membres de l’Africa Corps, tout puissants en République centrafricaine, Adrien Poussou, ancien ministre et auteur de plusieurs livres sur la présence militaire russe en Afrique, incite toutefois les victimes à déposer plainte…Mais d’ici-là, la justice centrafricaine demeure bien trop faible et pas suffisamment indépendante pour ouvrir des procédures à l’encontre des mercenaires russes incriminés. Les victimes et leurs proches devront donc attendre pour obtenir peut-être un jour réparation. DW
Algérie : saisie record de 1,65 million de comprimés d’ecstasy, neuf arrestations
L’Algérie a annoncé lundi 28 avril la saisie de 1,65 million de comprimés d’ecstasy en provenance de Marseille et l’arrestation de neuf suspects liés à un « réseau criminel international opérant entre le Maroc et la France ». Dans un communiqué diffusé par la télévision nationale, la police a estimé la valeur de cette saisie à environ 4 milliards de dinars (quelque 26 millions d’euros), la qualifiant de « plus grande quantité de ce type de drogue jamais saisie en Afrique ». Les autorités algériennes n’ont pas dévoilé l’identité des personnes interpellées. Les suspects ont été présentés au procureur et doivent répondre d’accusations de « trafic de drogue international au sein d’un groupe criminel transfrontalier » et de « blanchiment d’argent », selon le communiqué. La police a affirmé que la cargaison était dissimulée dans un camion arrivé par bateau en provenance du port de Marseille, où vit une importante communauté algérienne. D’autres véhicules et d’importantes sommes d’argent, supposées provenir d’« activités illicites », ont également été saisis, ont précisé les forces de l’ordre. Le Monde avec AFP
Au Nigeria, vingt-six morts dans l’explosion d’un camion qui a roulé sur une mine
Au moins vingt-six personnes ont été tuées, lundi 28 avril, quand un camion a roulé sur une mine artisanale placée le long d’une route dans l’Etat de Borno, dans le nord-est du Nigeria, où les attaques djihadistes connaissent une recrudescence récente…a mine avait été placée le long d’une route dans le village de Furunduma, près de la ville de Rann, ont précisé l’officier et un habitant. Le camion avait quitté Rann dans la matinée et se dirigeait vers la ville de Gamboru, à 30 kilomètres de là, lorsqu’il a heurté la mine à 11 kilomètres du départ, selon l’officier militaire. L’Etat de Borno est le berceau et le bastion de l’organisation Boko Haram, dont l’insurrection djihadiste a fait, depuis quinze ans, plus de 40 000 morts et deux millions de déplacés dans cette région du pays le plus peuplé d’Afrique…Cette nouvelle attaque par mine n’a pas été revendiquée, mais Boko Haram et son rival, l’Iswap, ont intensifié leurs actions ces dernières semaines dans le nord-est du pays. Le Monde avec AFP