Revue de Presse du 29 avril 2022

Nord-Kivu : deux élèves blessés, après l’explosion d’une bombe à Pabuka
Deux élèves de l’école secondaire Lisasa ont été blessés, ce jeudi 28 avril, dans l’explosion d’une bombe artisanale, à Pabuka, dans le territoire de Beni (Nord-Kivu). Selon le coordonnateur de la Nouvelle société civile congolaise du secteur de Ruwenzori, ces deux élèves ont marché sur cet engin explosif pendant qu’ils effectuaient des travaux d’assainissement de leur école. La même source rapporte que les deux blessés sont admis aux soins dans un centre de santé de la région et leur vie ne serait pas en danger. En décembre dernier, six personnes avaient péri et une dizaine d’autres grièvement blessées après une attaque à la bombe au centre-ville de Beni. Le maire de cette ville avait attribué ce drame à un kamikaze. Ce dernier avait actionné sa charge devant le restaurant bar « In Box » où s’étaient rassemblées de nombreuses personnes pour fêter Noël. Radio Okapi

Cameroun: MSF lance un nouvel appel pour la libération de ses collaborateurs
L’ONG Médecins sans frontières demande de nouveau aux autorités camerounaises la libération de ses quatre collaborateurs détenus dans la région du Sud-Ouest. Cela fait quatre mois qu’une infirmière et un ambulancier ont été arrêtés alors qu’ils portaient secours à un homme blessé par balle. L’infirmière enceinte et l’ambulancier emprisonnés sont mis en cause par les autorités camerounaises pour « complicité de sécessionnisme » car l’homme qu’ils transportaient était membre d’un groupe armé séparatiste. Mais Médecins sans frontières (MSF) assure que les deux humanitaires l’ignoraient et rappelle que de toute façon, une ONG d’aide médicale soigne tous les blessés et n’a pas à choisir un camp. RFI

Au Soudan, les islamistes refont surface à la faveur du coup d’Etat
Six mois après le coup d’Etat du général Abdel Fattah Al-Bourhane, les partis islamistes du Soudan avancent leurs pions. Alors que l’économie du pays est au bord du gouffre, que les manifestations se poursuivent contre le pouvoir militaire et qu’aucun véritable gouvernement n’a été formé malgré les promesses de la junte, ils ont annoncé, lundi 18 avril, la formation d’une nouvelle alliance, le Grand Courant islamique, actant leur retour officiel sur la scène politique. Pour l’occasion, des centaines de membres d’organisations islamistes se sont retrouvés, dans un parc de Khartoum à l’heure de la rupture du jeûne et en mémoire de la bataille de Badr, la première victoire des partisans de Mahomet, en octobre 623. De nombreux soutiens de l’ancien dictateur Omar Al-Bachir, renversé en 2019 après trente ans de règne, se pressaient ce soir-là dans la foule des galabiyyas blanches. D’après Amin Hassan Omer, l’une des figures du mouvement islamiste soudanais, proche des Frères musulmans, l’objectif de la nouvelle coalition est de faire « renaître le pays dans la religion » et de « structurer les différents groupes islamistes » en vue des élections promises par les militaires en 2024. Le Monde

Plus de 4000 réfugiés nigérians de retour dans le bastion des jihadistes
Plus de 4.000 Nigérians ayant fui les exactions jihadistes dans le nord-est du Nigeria vers le Niger voisin sont rentrés chez eux malgré l’insécurité et des services quasi-inexistants dans la région. Les travailleurs humanitaires craignent que le retour fin mars des réfugiés à Malam Fatori, dans l’Etat du Borno, épicentre d’une insurrection jihadiste vieille de plus de 10 ans, cause davantage de victimes et de déplacés. Car la ville, déserte pendant une demi-décennie, reste proche de zones contrôlées par les insurgés. Les autorités locales ont récemment décidé de fermer des camps surpeuplés de déplacés internes et reloger ceux qui souhaitant rentrer chez eux. L’objectif affiché: inciter la population à subvenir à ses propres besoins en retournant travailler dans les champs. Née en 2009, l’insurrection jihadiste dans le nord-est a fait plus de 40.000 morts et 2.2 millions de déplacés. VOA

Méditerranée : selon l’ONU, en 2021, plus de 3000 migrants ont perdu la vie en mer, le double de 2020
Plus de 3000 migrants sont morts l’an dernier en mer alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Europe, soit le double du bilan enregistré en 2020, a indiqué l’ONU vendredi. « Sur ce total, 1924 personnes ont été déclarées mortes ou disparues sur les routes de la Méditerranée centrale et occidentale, tandis que 1153 autres ont péri ou ont été portées disparues sur la route maritime de l’Afrique du Nord-Ouest vers les îles Canaries », a déclaré une porte-parole de l’agence de l’ONU pour les réfugiés à Genève, Shabia Mantoo. En 2020, 1.544 décès avaient été signalés pour les deux routes. « Fait alarmant, depuis le début de l’année, 478 personnes supplémentaires ont péri ou ont été portées disparues en mer », a relevé Shabia Mantoo. Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés, la pandémie de Covid-19 et les fermetures de frontières qui en ont découlé ont eu un impact sur les flux migratoires, de nombreux réfugiés et migrants se tournant vers des passeurs pour tenter de rejoindre malgré tout l’Europe. La plupart des traversées en mer se font à bord de bateaux gonflables bondés et en mauvais état, indique le HCR. Nombre de ces embarcations se dégonflent ou chavirent, entraînant le décès des occupants. RTBF

Guinée : 2 autres ex-ministres d’Alpha Condé écroués pour corruption
La justice guinéenne a annoncé jeudi l’inculpation et la mise en détention de deux ex-dirigeants supplémentaires alors que les poursuites judiciaires pour corruption se multiplient contre les proches du président déchu Alpha Condé depuis le coup d’État militaire de septembre à Conakry. « Amadou Damaro Camara et Lounceny Camara sont sous mandat de dépôt et ils viennent d’être envoyés en prison », a déclaré à la presse le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief), Aly Touré. Amadou Damaro Camara, ancien président de l’Assemblée nationale, et Loucény Camara, ex-président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et ancien ministre de l’Hôtellerie et du Tourisme, ont été inculpés pour des faits présumés de « détournement de deniers publics », « enrichissement illicite », « blanchiment de capitaux », et « corruption », a indiqué M. Touré. Tous deux sont des membres importants du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), le parti d’Alpha Condé, qui a été président de fin 2010 jusqu’à sa chute en 2021. … L’incarcération et la mise en examen des deux hommes porte à au moins neuf le nombre de responsables de l’ancien pouvoir. AfricaNews/AFP

Le parti de l’opposant Martin Fayulu saisit la justice militaire contre la police de Kinshasa
Une plainte a été déposée à l’auditorat militaire général pour dénoncer la répression policière en fin de semaine dernière contre la manifestation des partisans de l’Ecide. Ces derniers manifestaient devant le Parlement et au siège de l’Ecide pour protester contre la révision de la loi électorale qui est en discussion au Parlement. Ils accusent le pouvoir en place de vouloir faire adopter une loi électorale qui lui soit favorable. Avec cette plainte, le parti d’opposition compte dénoncer ce qui s’est passé vendredi dernier au siège du Parlement. L’avocat de l’Ecide, maitre Clément Muza, parle d’une violence insoutenable de la part des forces de l’ordre : « Ils sont entrés au siège de l’Ecide et ils ont non seulement saccagé, volé, violé, et ils ont même tiré à bout portant à balles réelles. Nous avons aujourd’hui des victimes internées dans un hôpital militaire, le camp Kokolo. » Les responsables de la police, eux, accusent les partisans de l’opposant Martin Fayulu d’avoir été en possession d’armes blanches pendant leur manifestation devant le Parlement. RFI

Le président égyptien gracie plus de 3 000 détenus
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a gracié des milliers de prisonniers, parmi lesquels le journaliste Hossam Moniss, emprisonné pour « diffusion de fausses nouvelles ». Au total, le président égyptien a gracié 3 273 détenus à l’occasion de l’anniversaire de la « libération du Sinaï », péninsule occupée de 1967 au 25 avril 1982 par Israël, a indiqué le ministère de l’Intérieur dans un communiqué. Hossam Moniss, figure de la gauche égyptienne, avait été condamné à quatre ans de prison en novembre pour « diffusion de fausses nouvelles », un chef d’inculpation régulièrement utilisé contre les opposants en Égypte, selon des ONG des droits humains. Le journaliste avait été arrêté en 2019 avec d’autres opposants qui tentaient de former une alliance sous le nom de la « Coalition de l’espoir » pour se présenter aux législatives de 2020. AfricaNews/AFP

Ouganda: Museveni envisage l’envoi de troupes au Mozambique pour lutter contre les terroristes
En Ouganda, le président mozambicain Filipe Nyusi est en visite officielle pour trois jours dans le pays depuis mercredi. Après avoir rencontré son homologue ougandais Yoweri Museveni, les deux chefs d’État ont tenu une conférence de presse commune. Parmi les point abordés : la situation sécuritaire de la province mozambicaine du Cabo Delgado, en proie à une rébellion islamiste depuis 2017. Si certains pays, dont le Rwanda, ont déployé depuis juillet 2021 des troupes pour combattre ces rebelles, le président Yoweri Museveni n’exclut d’envoyer, lui aussi, des soldats ougandais. « Du matériel pour l’instant, et des troupes si nécessaire », c’est ce qu’a déclaré le président Yoweri Museveni aux côtés de son homologue mozambicain Filipe Nyusi. « Si le problème perdure, nous devrons nous mobiliser et contribuer, même en effectif », a-t-il ajouté, s’inquiétant de la proximité de l’Afrique de l’Est avec la région du Cabo Delgado au nord du Mozambique, touchée par la rébellion des shebabs depuis 2017. RFI

Rougeole : l’Afrique particulièrement touchée, avec une hausse de 400 % des cas
L’Afrique est particulièrement touchée par l’explosion des cas de rougeole du fait du retard de la vaccination des enfants, avec une hausse de 400 % pour les trois premiers mois de 2022 par rapport à la même période de 2021, a annoncé jeudi 28 avril le bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). De janvier à mars, près de 17 500 cas de cette maladie virale hautement contagieuse ont été répertoriés sur le continent, où vingt pays ont signalé des épidémies de rougeole, soit huit de plus que durant les trois premiers mois de 2021, précise le bureau Afrique de l’OMS dans un communiqué. Mercredi 27 avril, l’OMS et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) avaient annoncé à Genève que les cas signalés de rougeole avaient bondi de 79 % dans le monde durant les deux premiers mois de l’année en comparaison avec la même période de 2021. La plupart des épidémies ont été rapportées en Afrique et dans la région de la Méditerranée orientale, précisaient les deux organisations de l’ONU. Le Monde/AFP

Recrudescence des cas de covid en Afrique, notamment en Afrique du Sud
L’Afrique connaît une augmentation des cas de COVID-19 en grande partie en raison du doublement des cas signalés en Afrique du Sud, a annoncé jeudi l’Organisation mondiale de la santé (OMS), exhortant le continent à continuer la vaccination. L’Afrique avait connu une accalmie des cas de COVID-19 et l’OMS avait souligné au début du mois la plus longue baisse des infections hebdomadaires sur le continent depuis le début de la pandémie. Mais les infections ont commencé à augmenter la semaine dernière en Afrique du Sud — pays enregistrant à ce jour le plus de cas et de décès sur le continent — et les autorités sanitaires du pays surveillent les signes d’une cinquième vague de contaminations. « Cette semaine, les nouveaux cas et décès de COVID-19 sur le continent ont augmenté pour la première fois après une baisse de plus de deux mois pour les infections et d’un mois pour les décès », a déclaré Benido Impouma, directeur du bureau des maladies transmissibles et non transmissibles de l’OMS en Afrique, lors d’une conférence de presse en ligne. VOA/AFP

La dégradation des terres affecte la moitié de la population mondiale
L’agriculture moderne est la principale cause d’épuisement des sols, selon la deuxième édition du « Global Land Outlook », publié par la Convention de l’ONU sur la lutte contre la désertification. Un phénomène qui engendre pauvreté, précarité alimentaire, migrations et conflits. Sur la planète, 40 % des terres sont désormais dégradées, ce qui affecte directement la moitié de l’humanité, alerte la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), dans un rapport publié mercredi 27 avril, Perspectives foncières mondiales (Global Land Outlook). Or, l’épuisement des sols est synonyme de pauvreté, de faim, d’émergence de zoonoses (maladies infectieuses qui passent de l’animal à l’homme), de migrations et de conflits, exposent les auteurs de cette vaste évaluation, publiée en amont de la quinzième Conférence des parties (COP15) qui se tiendra à Abidjan, en Côte d’Ivoire, du 9 au 20 mai. La moitié du PIB mondial en est ainsi menacée, soit 44 000 milliards de dollars. Et la situation s’aggrave très rapidement : la précédente édition de ce rapport, publiée en 2017, évaluait à 25 % la part des sols dégradés, et à 3 milliards le nombre de personnes affectées. Le Monde

Centrafrique : vers un mécanisme régional pour les réfugiés
Une nouvelle déclaration appelant à une action mieux concertée pour venir en aide à près d’ 1,4 million de Centrafricains déplacés a été signée mercredi au terme d’une conférence régionale clé organisée au Cameroun. Les signataires de la déclaration, les pays accueillant des réfugiés, le HCR et les bailleurs de fonds ont convenu d’établir un cadre de coopération régionale, avec le soutien de la communauté internationale, pour renforcer la protection et la recherche de solutions au bénéfice des personnes déracinées par les crises en République centrafricaine. Six pays voisins de la RCA hébergent aujourd’hui environ 700 000 réfugiés. Le Cameroun accueille le plus grand nombre de réfugiés (345.000), suivi par la République démocratique du Congo (212.000), le Tchad (119.000), le Congo (29 000), le Soudan (28.000) et le Soudan du Sud (2.500). Ces solutions incluent la levée des obstacles juridiques aux opportunités d’emploi, à la formation et à l’accès aux services sociaux. Les pays d’asile ont accepté d’intégrer les réfugiés dans les systèmes d’enregistrement nationaux, de faciliter la délivrance de documents d’état-civil et d’assurer leur reconnaissance par les services publics et privés ainsi que les institutions financières. AfricaNews/AFP

Kenya : funérailles nationales de l’ancien président Mwai Kibaki
Le Kenya organise vendredi des funérailles nationales pour l’ancien président Mwai Kibaki, décédé une semaine plus tôt à l’âge de 90 ans et dont la décennie au pouvoir fut marquée par un renouveau économique mais aussi par des scandales et des violences. Mwai Kibaki fut le troisième chef de l’Etat de l’histoire du Kenya, de décembre 2002 à avril 2013, succédant à 20 années du régime autoritaire de Daniel arap Moi et précédant l’actuel président Uhuru Kenyatta, fils du premier chef de l’Etat kenyan, Jomo Kenyatta. Vendredi matin, déclaré jour férié, les bancs du stade national, au cœur de la capitale Nairobi, se remplissaient sous un ciel chargé tandis qu’un cortège accompagnant le cercueil approchait lentement vers 10h30, en vue des cérémonies. Mwai Kibaki, ancien professeur d’économie formé en Ouganda et à Londres, avait été élu en 2002 sur la promesse de lutter contre la corruption. Mais la décennie qu’il a passé au pouvoir a été marquée par des scandales de corruption ainsi que par les pires violences politiques depuis l’indépendance. RTBF

Noyades en Afrique : comment s’organise la surveillance des plages dans les pays côtiers ?
Quand il fait chaud beaucoup de personnes se rendent à la plage pour se rafraichir. Et c’est là qu’arrive souvent le pire. Dans les pays qui ont une façade maritime les plages sont le plus souvent surveillées ou interdites. Malgré ces mesures les cas de noyades sont croissants dans la plupart des pays côtiers d’Afrique. Selon l’Organisation mondial de la santé, la noyade est la troisième cause de décès par traumatisme non intentionnel dans le monde et représente 7 % de l’ensemble des décès par traumatisme. En 2021, l’OMS estimait à 236 000 le nombre annuel de décès par noyade au niveau mondial. Ce sont les enfants, les personnes de sexe masculin qui sont souvent en contact avec l’eau qui sont les plus exposés à la noyade. Le Rapport mondial de l’OMS sur la noyade, publié en 2014, révèle que l’âge est l’un des principaux facteurs de risque. Les taux de noyade les plus élevés sont enregistrés chez les enfants âgés de 1 à 4 ans, suivis des 5-9 ans. … Bien que l’accès à la baignade sur les plage soit règlementé, les populations ne respectent pas toujours les interdits. A Dakar, la capitale, les plages sont ouvertes pour les baignades de 9H GMT à 19H, avec surveillance des maitres-nageurs. Si dans la capitale sénégalaise la quasi-totalité des plages est surveillée par des maitres-nageurs (une vingtaine sur les 26 plages de Dakar), les municipalités de la banlieue dakaroise peinent encore à mettre un dispositif sécuritaire au niveau des plages. BBC