Gabon : dans l’attente des résultats et d’une possible nouvelle crise post-électorale
Le pays a été placé sous couvre-feu et l’accès à Internet a été coupé. Les premières tendances fournies par les observateurs de la société civile donnent le principal candidat de l’opposition en tête. C’est une population gabonaise isolée du monde qui attend les résultats des élections générales organisées samedi 26 août, dont l’enjeu n’est autre que le départ de la famille Bongo du pouvoir qu’elle occupe depuis 1967. … Après avoir exclu la présence d’observateurs internationaux et refusé l’accréditation de journalistes étrangers, le gouvernement a coupé l’accès à Internet dès la fin du vote et imposé dimanche un couvre-feu nocturne de 19 heures à 6 heures en invoquant les risques de « propagation d’appels à la violence et de fausses informations ». Dans la foulée, la diffusion de RFI, France 24 et TV5 Monde, très suivis localement, a été suspendue. … « Ces décisions sont tout à fait inacceptables, dénonce Georges Mpaga, président exécutif du Réseau des organisations libres pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG). Rien ne les justifie si ce n’est la préparation d’un coup d’Etat électoral et, une nouvelle fois, la prise en otage du pays par la famille Bongo. Le scrutin s’est déroulé dans le calme et sans incidents majeurs en dehors de problèmes ponctuels d’organisation liés à l’incompétence des institutions électorales. » Certains bureaux ont notamment ouvert quatre à six heures après l’horaire légal d’ouverture. L’absence de bulletins de vote en faveur de candidats de l’opposition a également été signalée. … Les estimations tirées du comptage parallèle des résultats qu’elles ont réalisé sur un échantillon de 1 000 bureaux de vote attribuent « 68 % des suffrages exprimés » à Albert Ondo Ossa, le candidat de la plate-forme Alternance 2023 – les treize autres candidats, dont le chef de l’Etat sortant, se partageant les 32 % restants. Le Monde
Gabon : l’opposition exige les vrais résultats des urnes
[…] Selon nos sources, le dépouillement des bulletins de vote a pris fin depuis dimanche et l’on attend plus que l’annonce des résultats mais Geoffroy Foumboula, membre d’une ONG qui suit le processus électoral, redoute que des manipulations soient en cours dans les bureaux de vote. « Ce qui se passe actuellement, c’est que dans certaines commissions, il semblerait que les commissaires, en attente avec d’autres scrutateurs, sont en train de refaire des procès-verbaux. Qu’ils ont besoin de temps. Nous continuons à mettre la pression. Nous, nous avons également les copies des PV qui ont été récupérés par nos scrutateurs au sortir des urnes. Il n’en saurait être autrement par rapport aux informations qui seront diffusées » , dit l’activiste de la société civile. … Le porte-parole du candidat Albert Ondo Ossa, Mike Jocktane, … a notamment mis en garde contre toute manipulation des chiffres en faveur du président sortant. Il a aussi parlé d’intimidations dans les bureaux de vote. « Dans une forte majorité des bureaux de vote, [il] affirme … le candidat d’Alternance 2023 est arrivé en tête du scrutin avec des écarts considérables. Il nous revient que certains scrutateurs, notamment dans les provinces du Haut-Ogoué et du Moyen-Ogoué, font l’objet d’intimidations en vue de procéder à la modification des procès-verbaux en la défaveur de notre candidat, Albert Ondo Ossa. » DW
Niger : le parti du président Bazoum dénonce « une campagne » visant à le diviser
Le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) du président déchu Mohamed Bazoum a dénoncé lundi « une campagne » visant à « le diviser », un mois après le coup d’Etat militaire qui a renversé le chef de l’Etat élu. « Notre parti est victime d’une campagne visant à le diviser », nourrie par « des rumeurs savamment distillées » sur les réseaux sociaux et dans la presse, déplore le PNDS, dans une lettre adressée à ses différents responsables. Ces dernières semaines, plusieurs publications sur les réseaux sociaux ont évoqué le rôle supposé de Mahamadou Issoufou, prédécesseur de M. Bazoum à la tête du Niger et également issu du PNDS, dans le coup d’Etat du 26 juillet. « Archi-faux », avait répondu M. Issoufou dans une interview à Jeune Afrique, le 17 août, appelant à la libération de M. Bazoum et sa « restauration dans ses fonctions ». « Depuis le 26 juillet, date de la forfaiture du général Abdourahamane Tiani et de sa prise d’otage, notre parti (…) subit plusieurs assauts visant à l’affaiblir » poursuit le courrier. Le PNDS, qui dirigeait le Niger depuis avril 2011, déplore que ces « assauts » visent à le priver « des moyens classiques de lutte » comme des manifestations et meetings pour « obtenir le rétablissement de l’ordre constitutionnel » et « la libération » du président Mohamed Bazoum et sa famille. Le jour du putsch, une manifestation des partisans de M. Bazoum avait été dispersée par les forces de l’ordre. Le PNDS appelle ses militants à « ne pas se laisser divertir et distraire par les calomnies et autres rumeurs » et à « continuer la mobilisation pour le combat contre les putschistes ». VOA/AFP
Mali : bombardements à Anefis, vers une reprise de la guerre entre l’État et les ex-rebelles de la CMA?
Au Mali, les ex-rebelles de la CMA, signataires de l’accord de paix de 2015, dénoncent de nouveaux bombardements de leurs positions 29 août 2023 à Anefis, dans la région de Kidal. La veille, l’armée malienne affirmait avoir visé des groupes armés terroristes. Alors que Bamako appelle les groupes signataires à revenir à la table des négociations, les faits sur le terrain semblent plutôt indiquer la lente reprise d’une guerre qui ne dit pas son nom. RFI
Mali : fermer en 6 mois la MINUSMA après 10 ans de présence est une entreprise complexe
Le chef de la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) a prévenu lundi les membres du Conseil de sécurité que la clôture de la Mission en six mois, après dix ans de présence dans le pays, était une entreprise « complexe et ambitieuse ». Le Conseil de sécurité a pris la décision, le 30 juin, de mettre un terme au mandat de la MINUSMA, conformément à la demande des autorités maliennes, demandant que la fermeture soit achevée avant le 31 décembre 2023. « La MINUSMA a établi un groupe de travail intégré afin d’élaborer un plan de réduction et de retrait de la Mission. Ce plan prévoit un retrait et un rapatriement du personnel et des équipements et matériels déployés dans les zones d’opération de la MINUSMA, selon un calendrier et un ordre séquentiel précis, tout en gardant à l’esprit l’exigence d’un processus ordonné et conduit en toute sécurité », a expliqué M. Wane dans un exposé lors d’une réunion du Conseil consacrée à la situation au Mali. … Concrètement, cela implique le rapatriement de 12.947 personnels en uniforme, la séparation de 1.786 personnels civils, le rapatriement et/ou la relocalisation d’un chargement d’environ 5.500 conteneurs maritimes de matériel des contingents et appartenant à l’ONU et de près de 4.000 véhicules, ainsi que le fermeture et remise de 12 camps et d’une base opérationnelle temporaire aux autorités civiles maliennes. ONU Info
Somalie : La SSC a pris une importante base de l’armée du Somaliland
La milice SSC (Sool, Sanaag et Ayan), fidèle au gouvernement somalien, a annoncé vendredi avoir pris une base importante de l’armée du Somaliland dans le sud de cette république autoproclamée, près de la ville de Las Anod, théâtre de combats depuis plus de six mois. Les affrontements qui ont éclaté autour de cette ville le 6 février ont fait des centaines de morts. Ils opposent les combattants d’une milice clanique, connue sous le nom de SSC, aux forces du Somaliland, région séparatiste de Somalie qui a proclamé son indépendance en 1991 mais n’est pas reconnue par la communauté internationale. Les combattants SSC se sont emparés de la base militaire de Goojacade, une des plus importantes de la région située à une dizaine de kilomètres de Las Anod, après « une attaque majeure » lancée vendredi matin. « Il y a des victimes des deux côtés », a indiqué Abdiqani Mohamed, ajoutant que des armes avaient également été saisies et des soldats capturés. Un autre commandant des SSC, Abdullahi Muhidin, a précisé qu’outre la base de Goojacade, les miliciens « ont aussi pris contrôle du poste militaire avancé de Maraaga et de plusieurs checkpoints ». Sahel-Intelligence
Guerre au Soudan : le chef de l’armée en Egypte, des dizaines de morts au Darfour
Le chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane, est en visite mardi en Egypte, son grand allié, pour son premier voyage à l’étranger en quatre mois d’une guerre contre les paramilitaires, qui a de nouveau tué des dizaines de civils. Au moins 39 personnes, en majorité des femmes et des enfants, ont péri mardi à Nyala, chef-lieu du Darfour-Sud (ouest), tuées par des roquettes tombées sur leurs maisons lors de combats entre armée et paramilitaires, selon un médecin et des témoins. En Egypte, le président Abdel Fattah al-Sissi a accueilli le général Burhane à sa descente d’avion à El-Alamein, sur la côte nord, avant des discussions sur « les derniers développements au Soudan et les relations bilatérales », selon le bureau du général Burhane. … Depuis le 15 avril, la guerre entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Daglo a fait au moins 5.000 morts, un bilan très sous-estimé en raison du chaos général. Mardi, de nouveau, au moins 39 personnes ont été tuées au Darfour, ont rapporté un médecin et des témoins à l’AFP. TV5Monde
RDC : Au moins 14 morts lors d’une attaque en Ituri
Au moins une quinzaine de personnes ont été tuées et d’autres blessées au cours d’une attaque de la milice Codeco (Coopérative pour le développement du Congo) à Gobu, en Ituri, situé dans le nord-est de la République démocratique du Congo, selon des sources locales. Des miliciens Codeco ont mené dimanche une attaque dans un camp de pêcheurs à Gobu, une zone enclavée, a déclaré Charité Banza, président de la société civile de Bahema Nord, une chefferie de la province de l’Ituri. Il s’agit de « neuf civils, un militaire et quatre miliciens Codeco tués », a annoncé le colonel Mapela Mviniama. Le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l’armée, a accusé la Codeco d’avoir « attaqué les civils qui étaient en pleine prière le dimanche dans leur église à Gobu, au bord du lac Albert », qui marque la frontière avec l’Ouganda. Sahel-Intelligence
En RDC, la défense d’un élu jugé pour « trahison » dénonce un procès de la « haine »
Interpellé début mars, Edouard Mwangachuchu, élu tutsi de Masisi (Nord-Kivu), est notamment accusé d’« intelligence avec le M23 ». La défense d’un député en République démocratique du Congo (RDC) accusé de complicité avec les rebelles du M23, et dont le ministère public a requis la perpétuité, a dénoncé lundi 28 août un procès de « discrimination » et de la « haine » lié à l’appartenance ethnique. Interpellé début mars et accusé notamment de « trahison » ou d’« intelligence avec le M23 », Edouard Mwangachuchu, élu de Masisi (Nord-Kivu) et propriétaire d’une société minière stratégique, est détenu depuis lors et jugé par une cour militaire à Kinshasa. Le ministère public a requis vendredi la perpétuité. La défense a estimé lundi que les preuves qu’on a tenté d’apporter contre M. Mwangachuchu « s’articulent autour de son appartenance à l’ethnie tutsi ». Le Monde
Deux ans de prison pour un chercheur et un journaliste algériens
Le tribunal de Constantine en Algérie a condamné mardi à deux ans de prison ferme le chercheur algéro-canadien Raouf Farrah et le journaliste algérien Mustapha Bendjama, incarcérés depuis plus de six mois, a annoncé à l’AFP l’avocat de M. Farrah. « Ils ont été condamnés tous les deux à deux ans de prison ferme », a déclaré Me Kouceila Zerguine, alors qu’il se trouvait encore au tribunal. Raouf Farrah, 36 ans, et Mustapha Bendjama, 32 ans, ont été condamnés pour « publication d’informations et de documents dont le contenu est classé partiellement ou intégralement secret, sur un réseau électronique ou d’autres moyens technologiques de médias ». VOA/AFP
Afrique : Des groupes du Hezbollah Libanais quittent l’Afrique pour soutenir l’Armée Syrienne face à Israël
D’après des récentes informations, certains groupes du Hezbollah libanais auraient quitté leurs positions en Afrique pour rejoindre les rangs des forces armées syriennes, en raison des tensions croissantes avec Israël. Selon des sources fiables, plusieurs factions affiliées au Hezbollah et à l’Iran, actives en Afrique dans des domaines tels que le soutien logistique, le financement et l’encadrement, ont reçu l’ordre de se redéployer en Syrie afin de soutenir les unités syriennes. Les tensions croissantes entre Israël et la Syrie, suite à une série d’incidents frontaliers et d’affrontements, ont renforcé les craintes d’un conflit plus étendu. Le Hezbollah, organisation militante chiite libanaise, joue depuis longtemps un rôle clé dans la région avec des liens étroits avec l’Iran et une opposition persistante envers Israël. Sa présence en Afrique avait été constatée ces dernières années, principalement dans des activités de collecte de fonds, de recrutement, d’encadrement et d’armement. … En parallèle à la présence du Hezbollah libanais et des milices iraniennes en Algérie, des rapports signalent également leur implication croissante dans certaines régions d’Afrique. Ces milices sont souvent affiliées à des groupes paramilitaires soutenus par l’Iran, qui ont participé à des conflits au Moyen-Orient. Le Sahel, s’étendant à travers plusieurs pays d’Afrique, s’est révélé propice aux activités des milices iraniennes. Des groupes paramilitaires liés à l’Iran y ont établi des camps d’entraînement et des centres de recrutement, profitant des vastes étendues désertiques pour agir discrètement. Sahel-Intelligence
L’opposition égyptienne dénonce la détention « politique » d’un de ses cadres
Le « Courant libre », une coalition de partis d’opposition libérale en Egypte, a dénoncé lundi la détention « politique » de Hicham Kassem, l’un de ses dirigeants, poursuivi pour « diffamation » par un ancien ministre et pour « outrage » à des policiers. Alors que l’Egypte se prépare à un scrutin présidentiel au printemps 2024, M. Kassem, figure du journalisme indépendant et de la défense des droits humains, a été convoqué par la justice le 20 août. D’abord entendu comme témoin après une plainte pour « diffamation », il a été « surpris de voir que des accusations étaient retenues contre lui », a expliqué l’un de ses avocats, Mohamed Abou Elainain, lors d’une conférence de presse. Ses défenseurs tentent « depuis quatre jours d’obtenir des copies ou au moins de voir le dossier » avant son audience du 2 septembre, a-t-il ajouté, alors que de nouvelles charges pour « outrage » contre des policiers ont été retenues lors de son placement en détention provisoire. VOA/AFP
Ethiopie : au moins 183 morts dans les affrontements en Amhara depuis juillet, selon l’ONU
Au moins 183 personnes ont été tuées depuis juillet dans les affrontements dans l’Etat éthiopien de l’Amhara en proie à la violence depuis plusieurs semaines, ont annoncé mardi les Nations unies. Le Haut-commissariat aux droits de l’homme de l’ONU s’est aussi dit « préoccupé par la situation des droits de l’homme » dans ce pays depuis l’instauration de l’état d’urgence début août, faisant notamment état d’informations sur des « arrestations massives ». « Dans la région de l’Amhara, à la suite d’une recrudescence des affrontements entre l’armée éthiopienne et la milice régionale Fano, et de la déclaration de l’état d’urgence le 4 août, la situation s’est considérablement aggravée », a déclaré à la presse à Genève la porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH), Marta Hurtado. TV5Monde
Grand barrage éthiopien : fin de la première phase des négociations tripartites
L’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan se sont entendus pour poursuivre les négociation autour du remplissage et de l’exploitation du GERD. C’est un grand pas que viennent de franchir l’Ethiopie, le Soudan et l’Egypte dans les négociations relatives à l’exploitation du Grand barrage éthiopien de la Renaissance (GERD). Lors d’un premier cycle de discussions qui s’est déroulé ces deux derniers jours au Caire, la capitale égyptienne, les trois pays ont « échangé leurs points de vue afin de parvenir à une situation gagnant-gagnant », a assuré le ministère éthiopien des Affaires étrangères. Les délégations des trois pays riverains du Nil ont conclu leur premier cycle de négociations en acceptant de poursuivre leurs discussions à Addis-Abeba. Addis-Abeba accueillera les négociations prévues en septembre 2023, selon le ministère des Affaires étrangères. APA
Les accents guerriers de Mahamat Déby choquent au Tchad
Les propos tenus par Mahamat Déby Itno, il y a quelques jours, créent la polémique au Tchad. Lors de son récent séjour dans le Nord, le président de la transition tchadienne a tenu un discours martial après la reprise des hostilités avec deux groupes rebelles. Il affirme leur laisser le choix : la paix ou la guerre. Des propos qui suscitent des critiques portant sur le fait que les autorités veulent œuvrer pour la réconciliation, tout en tenant un discours guerrier. Après un accrochage avec les rebelles dans le nord du pays, près de la frontière libyenne, il y a une semaine, le président de la transition, dans une vidéo tournée alors qu’il était entouré de hauts gradés, a indiqué : « Je suis bien vivant et je veux envoyer ce message aux rebelles : vous avez deux options. Si vous voulez la paix, la porte est ouverte. Mais si vous voulez la guerre, je suis ici à Kouri et je vous attends ». … Pour avoir caractérisé les propos du président de la transition de « belliqueux » et d »‘inepties », le journal tchadien en ligne Alwidah Infos a été suspendu pour huit jours par la Haute autorité des médias et de l’audiovisuel. Son directeur de publication, Djimet Wiché, vit depuis samedi dans la clandestinité, après avoir échappé à une tentative d’enlèvement, selon ses propres déclarations. DW
Liberté de la presse au Tchad : «Il y a des sujets où les autorités ne veulent pas qu’on s’immisce»
« De manière générale, les menaces existent dès lors qu’un organe de presse tente de faire de la critique sur la gestion du pays par la transition. » Au Tchad, Juda Allahondoum, directeur de publication du journal Le Visionnaire et président de l’organisation du Patronat de la presse tchadienne (PPT), s’inquiète de la liberté de la presse dans son pays où cinq organisations du secteur des médias ont dénoncé le climat d’intimidation, suite notamment à la suspension du site d’information Alwihd par la Haute autorité des médias et de l’audiovisuel (Hama). Au Tchad, cinq organisations du secteur des médias dénoncent le climat d’intimidation contre la presse. Dans un communiqué commun ce 28 août 2023, elles alertent sur les « menaces » actuelles contre les journalistes et la liberté d’expression. Cette déclaration fait suite à la suspension depuis le 26 août et pour huit jours du site d’information Alwihd par la Haute autorité des médias et de l’audiovisuel (Hama). Une suspension jugée « infondée » par les signataires, qui s’inquiètent également des intimidations et d’une tentative d’enlèvement du directeur du site, Djimet Wiche, au cours du week-end. RFI
Migrations : la détermination des migrants à rejoindre l’Italie depuis la Tunisie
[…] Hossam El-Din El-Jababli, porte-parole de la Garde nationale tunisienne, a déclaré à la BBC qu’entre janvier et juin de cette année, les autorités de son pays ont contrecarré une tentative de passage de plus de 34 000 personnes, dont 4 000 Tunisiens, soit à peu près le même nombre enregistré l’année dernière. … Selon Al-Jabali, des migrants tunisiens ont réussi, le mois dernier, à prendre le contrôle d’un commissariat de police, après avoir menacé son commandant, avant qu’une force de sécurité n’intervienne pour en reprendre le contrôle. Dans la matinée, un émigré tunisien a menacé de jeter à la mer sa fille qui l’accompagnait dans son périlleux voyage. « Il y a aussi ceux qui menacent de se jeter hors de l’embarcation ou de s’immoler par le feu », témoigne al-Jababli. Les autorités tunisiennes sont accusées de persécuter les migrants, quelle que soit leur nationalité. Le directeur exécutif du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux, Alaa Talbi, a déclaré à la BBC que le discours du président Kaïs Saïed, en février dernier, dans lequel il affirmait qu’il y avait un projet visant à changer l’identité du peuple tunisien à travers l’immigration, a véhiculé l’idée selon laquelle l’immigré est l’ennemi numéro un des Tunisiens. BBC
Nigeria : le gouvernement s’attaque une nouvelle fois au détournement du pétrole dans le delta du Niger
Une nouvelle opération militaire dans la région de Warri a permis de détruire quelques 14 réservoirs contenant des centaines de milliers de litres de produit raffinés illégalement. Une délégation gouvernementale a pu visiter ce week-end un autre site sur lequel une connexion illégale le long d’un oléoduc a été découverte, cette fois dans l’État d’Abia. Cette connexion illégale découverte à Owaza aurait permis de détourner l’équivalent de 7 millions de dollars de pétrole brut chaque mois. Le nouveau ministre des Ressources pétrolières du Nigeria et son homologue de la Défense ont pu constater sur place le désastre environnemental lié à l’exploitation illégale du pétrole. Des activités qui « empêchent le Nigeria d’atteindre les quotas qui lui sont alloués par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole » (Opep), ont-ils rappelé. Près de 400 000 barils de pétrole brut seraient ainsi détournés quotidiennement selon le gouvernement, alors que le Nigeria peine à produire plus 1,5 million de barils par jour. D’ailleurs, le secteur pétrolier ne contribue plus qu’à 5,3 % du Produit intérieur brut (PIB) du Nigeria, le taux le plus bas depuis 8 ans selon les chiffres du Bureau national des statistiques. La nouvelle administration a donc lancé une nouvelle opération militaire dans le Delta du Niger, qui vise à détruire les installations illégales et à décourager le raffinage artisanal. RFI