Revue de Presse du 28 septembre 2020

Moctar Ouane, un diplomate de carrière pour conduire le gouvernement de transition au Mali
L’ancien ministre des affaires étrangères Moctar Ouane, 64 ans, désigné dimanche 27 septembre pour diriger le gouvernement de transition au Mali est un diplomate chevronné, jouissant d’une solide réputation internationale mais peu connu dans son pays. Ce natif de Bidi, dans le centre du pays, actuellement la région la plus touchée par les attaques djihadistes qui, entremêlées à des violences intercommunautaires, ensanglantent le Mali, aura la lourde tâche de le conduire jusqu’à des élections pour rendre le pouvoir aux civils dans les dix-huit mois. La nomination d’un civil à ce poste était attendue depuis l’investiture vendredi comme président de transition de N’Bah Daw, un colonel à la retraite et ancien ministre de la défense. Les pays d’Afrique de l’Ouest en ont fait leur principale condition à la levée des sanctions imposées au Mali à la suite du putsch contre le président Ibrahim Boubacar Keïta. Le Monde avec AFP

Nigeria : une embuscade jihadiste fait au moins 30 morts dans le Nord-Est
Une nouvelle embuscade jihadiste dans la région du lac Tchad. Trente personnes ont été tuées, vendredi 25 septembre, lors d’une attaque de jihadistes contre un convoi transportant le gouverneur de l’État de Borno, dans le nord-est du Nigeria, ont communiqué samedi 26 septembre des sources sécuritaires de l’AFP. Un précédent bilan établi vendredi faisait état de quinze morts. Ce dernier a doublé selon deux sources sécuritaires. Celles-ci ont précisé que douze policiers, cinq soldats, neuf civils et quatre membres d’une milice soutenue par le gouvernement font partie des victimes. … Un convoi de véhicules du gouverneur de l’État de Borno, Babagana Umara Zulum, près de la ville de Baga sur la rive du lac Tchad, est tombé vendredi dans une embuscade tendue par des jihadistes liés à l’organisation État islamique. Le gouverneur, selon des sources sécuritaires, est sain et sauf. France24 avec AFP

RDC : sanglante incursion de miliciens armés à Lubumbashi
L ‘attaque a fait une vingtaine de morts, dont deux policiers décapités, dans la capitale minière de Lubumbashi, où l’ordre a été rétabli samedi à la mi-journée. « Les forces loyalistes ont été obligées de répliquer avec force » à plusieurs centaines d’assaillants d’un groupe séparatiste, qui ont lancé une opération sur Lubumbashi dans la nuit de vendredi à samedi, a indiqué le ministre provincial de l’Intérieur. « Deux policiers ont été décapités. Ils (les assaillants) ont aussi réussi à tuer un militaire », a ajouté le ministre, Philbert Kunda Milundu, dans une communication officielle aux médias après le retour au calme. … Plusieurs témoins ont indiqué que des miliciens avaient réussi à hisser le drapeau de l’ex-république autoproclamée du Katanga (juillet 1960-janvier 1963) sur la place de la Poste, en plein centre de Lubumbashi. Jeune Afrique avec AFP

Nouveau regain de tension entre le Kenya et la Somalie
Des échanges de tirs soutenus ont duré plusieurs minutes entre les forces armées des deux pays voisins, racontent des témoins. Cela se passe dans la ville de Bulo Hawo dans l’ouest de la Somalie, située juste à la frontière kenyane. Ce samedi, des habitants de cette localité manifestent contre les forces armées kenyanes accusées de procéder à des exécutions extrajudiciaires. La veille, la police antiterroriste kenyane aurait exécuté trois civils, membres présumés du groupe terroriste les shebabs. La manifestation dégénère lorsque des habitants s’approchent des positions de l’armée kenyane qui ouvre alors le feu, entrainant la riposte des soldats somaliens. Pour l’heure, aucune victime n’est à déplorer. L’incident ravive en tout cas les tensions entre le Kenya et la Somalie. RFI

Ghana : la région de la Volta exige son indépendance
Une vingtaine d’individus ont été arrêtés ce vendredi au Ghana. D’après les services de sécurité, ils vont aider dans les investigations après que le groupe sécessionniste Homeland Study Foundation a pris possession de deux postes de police et enlevé trois agents dans l’est du pays. Le groupe dit vouloir instaurer un Etat indépendant appelé « Western Togoland ». Ses membres ont érigé des barrages routiers et brûlés des pneus. Selon nos informations, il y a une forte présence militaire et policière dans cette partie du territoire ghanéen, non loin du Togo. On ignore cependant s’il y a eu des victimes à l’issue de ces manifestations qui sont organisées régulièrement. DW

Togo : le premier ministre et le gouvernement ont démissionné
Komi Sélom Klassou était premier ministre, depuis 2015, de ce pays de huit millions d’habitants dirigé depuis plus d’un demi-siècle par la famille Gnassingbé. Un changement politique était attendu au Togo depuis que Faure Gnassingbé a été réélu en février à la présidence pour un quatrième mandat, mais ce changement a été retardé par la pandémie due au nouveau coronavirus. … La victoire de Faure Gnassingbé à l’élection présidentielle a été acquise après un amendement de la Constitution qui lui a permis d’être de nouveau candidat. Faure Gnassingbé a été déclaré vainqueur au premier tour du scrutin du 22 février avec 70,78 % des suffrages devant Agbéyomé Kodjo (19,46 %). L’opposition a dénoncé des bourrages d’urnes, des procès-verbaux présignés et des reports de résultats falsifiés. Le Monde avec AFP

Côte d’Ivoire : à l’approche de l’élection présidentielle, l’ONU appelle à préserver l’unité et la paix
Aux termes d’une visite d’une semaine en Côte d’Ivoire, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas, a exhorté les Ivoiriens à agir « en synergie et en concertation pour préserver l’unité et la paix » à quelques semaines de l’élection présidentielle. … Tout en félicitant les Ivoiriens pour leurs efforts pour la paix, le Représentant spécial a réitéré son appel à tous les acteurs politiques pour qu’ils poursuivent leur engagement pour l’organisation d’une élection pacifique et inclusive, dans le respect des droits de l’homme. Un appel qui s’inscrit dans celui formulé deux semaines plus tôt par Mme Bachelet qui avait instamment invité les autorités ivoiriennes à veiller à ce que les droits de l’homme de chacun soient pleinement protégés et respectés en cette période électorale importante. ONU Info

Gbagbo doit réintégrer la course à la présidentielle ivoirienne, selon la Cour africaine
C’est un nouveau revers. Pour la deuxième fois en dix jours, la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) a désavoué la Conseil constitutionnel ivoirien, lui ordonnant vendredi 26 septembre de réintégrer l’ex-président Laurent Gbagbo sur la liste électorale de la présidentielle du 31 octobre. Il y a dix jours, elle avait déjà fait de même pour la candidature de l’ex-Premier ministre Guillaume Soro, écarté lui aussi par le Conseil constitutionnel. Dans son jugement, la CADHP ordonne à l’État ivoirien de « prendre toutes mesures nécessaires en vue de lever immédiatement tous les obstacles empêchant le requérant [Laurent Gbagbo] de s’enregistrer sur la liste électorale ». L’ex-chef d’État (2000-2010) ne figure pas sur les listes électorales révisées cette année, il ne peut donc ni voter, ni être candidat. France24 avec AFP

Présidentielle au Burkina : Zida investi candidat, son retour « différé »
C’est un faux départ dont Yacouba Zida, réfugié au Canada, se serait bien passé. Le congrès d’investiture du Mouvement patriotique pour le Salut (MPS) a dû se résoudre vendredi à l’investir en son absence. Les partisans de l’ancien Premier ministre de la Transition dénoncent une manœuvre des autorités burkinabè pour empêcher Yacouba Isaac Zida de participer à son investiture à Ouagadougou. Le gouvernement oppose un démenti formel à ces allégations qu’il qualifie de « désinformation savamment orchestrée par le Mouvement patriotique pour le Salut ». D’après nos informations, Yacouba Zida aurait pris langue avec le président Kaboré et le patron de la justice militaire, en vue de son éventuel retour au bercail. « Zida devait passer par Bruxelles, Paris et Berlin avant de rentrer. Mais ils n’ont pas pu gérer », affirme un proche.  Dans l’entourage du Chef de l’État, on répond en revanche qu’il n’en est rien : « C’est du bluff », dit-on. Jeune Afrique

Centrafrique: le président Touadéra annonce sa candidature
Le président de la Centrafrique, Faustin Archange Touadéra, a annoncé samedi sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 27 décembre, dans un pays meurtri par plus de sept années de guerre civile et encore aux deux tiers sous la coupe de groupes armés rebelles. … Plus de 7 ans après le coup d’Etat d’une coalition de groupes armés à majorité musulmane, la Séléka, qui a renversé le président François Bozizé en 2013, le premier tour des élections présidentielle et législatives est prévu pour le 27 décembre, mais l’incertitude prévaut aujourd’hui quant à la possibilité de les tenir dans ce délai, des retards importants s’étant fait jour dans leur organisation, notamment l’enregistrement des électeurs. AFP

Les États-Unis sanctionnent deux sociétés du Russe Evgueni Prigozhin en RCA
Le Trésor américain a annoncé la semaine dernière de nouvelles mesures contre Evgueni Prigozhin et son réseau en Centrafrique. L’homme d’affaire russe, proche de Vladimir Poutine, est accusé d’ingérence lors des élections de 2016 aux États-Unis. Depuis, il figure sur la liste des sanctions américaines. Il est également accusé d’être l’homme de main du Kremlin en Afrique, via ses liens avec le groupe de mercrenaires Wagner. Cette fois, les sanctions visent trois Russes et deux sociétés impliquées dans les opérations de Prigozhin en RCA. Dans un communiqué, le Trésor américain sanctionne deux entreprises minières opérant en Centrafrique appartenant à Evgueni Prigozhin. La première, la société russe M Finans, s’occupe d’extraction de métaux précieux et fournit des services de sécurité privés. … La deuxième société, Lobaye Invest, a été fondée en RCA en 2017. RFI

Les États-Unis allouent 152 millions de dollars en aide pour le Sahel
Les États-Unis ont annoncé une nouvelle aide de près de 152 millions de dollars pour quatre pays du Sahel, à savoir le Niger, le Mali et le Burkina Faso, et la Mauritanie. Ces pays font face à des déplacements massifs de populations et à l’insécurité alimentaire à cause des conflits dans la région. Plus de 85 millions de dollars proviennent de l’Agence USAID et près de 67 millions de dollars du département d’État. C’est une aide pour les personnes déplacées, les réfugiés et les communautés qui les accueillent. Elle comprend de la nourriture, des abris d’urgence; l’accès aux soins de santé primaires, des fournitures médicales, des produits pharmaceutiques et de l’eau potable et des moyens de subsistance. AFP

Afrique du Sud: la ministre de la Défense mélange les genres, l’opposition veut son depart
Nosiviwe Mapisa-Nqakula a subi les remontrances du président Cyril Ramaphosa pour avoir transporté dans un avion militaire une délégation de l’ANC lors d’un déplacement effectué ce mois-çi à Harare au Zimbabwe. Pour tenter d’éteindre la polémique, le président sud-africain a décidé de ne pas lui verser son salaire pendant trois mois. Mais le principal parti d’opposition demande désormais sa démission. Pour Cyril Ramaphosa, Nosiviwe Mapisa-Nqakula a commis « une erreur de jugement ». La présidence sud-africaine a annoncé samedi 26 septembre au soir lui avoir transmis « une réprimande formelle ». La ministre de la Défense se verra ainsi privée de son salaire pendant trois mois de novembre à janvier, argent qui sera versé au fonds de solidarité mis en place pour lutter contre la pandémie de coronavirus. RFI

« Hirak » en Algérie: nouvelles condamnations
La justice algérienne a condamné dimanche Brahim Laalami, une figure du mouvement de protestation populaire « Hirak », à trois ans de prison ferme, a-t-on appris auprès du Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Par ailleurs, Khaled Tazaghart, un ex-député et militant antirégime, a écopé d’un an ferme dans un autre procès, selon la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH). Brahim Laalami comparaissait devant le tribunal de Bordj Bou Arreridj, au sud-est d’Alger, pour sept affaires au total, a précisé à l’AFP Kaci Tansaout, porte-parole du CNLD. Le CNLD, association de soutien aux détenus du « Hirak », a qualifié la sentence d' »incroyable et inadmissible ». AFP

Massacre du 28-septembre en Guinée: la promesse d’un procès en 2020 sera-t-elle tenue?
Onze ans après le massacre du 28-septembre, les victimes n’ont toujours pas obtenu justice malgré les promesses réitérées du gouvernement. Les États-Unis, la France et l’Union européenne « exhortent le gouvernement guinéen à tenir un procès dans les plus brefs délais ». L’instruction est clôturée depuis fin 2017 et 13 accusés doivent être jugés par le tribunal de première instance de Dixinn statuant en matière criminelle. Mais faute d’avancée significative, les partenaires de la Guinée réfléchissent à d’autres voies de recours. … Le 28 septembre 2009, des éléments des forces armées guinéennes sous la junte du capitaine Moussa Dadis Camara, prenaient d’assaut un stade de Conakry, la capitale, où s’étaient réunis plusieurs milliers d’opposants. Près de 160 personnes ont alors été tuées dans l’attaque et 1 400 autres blessées et plus d’une centaine de femmes ont été violées. RFI

L’éco, future monnaie unique ouest-africaine, au point mort
Serpent de mer monétaire dont on parle depuis trente ans, l’éco devait être lancé en 2020. Mais à trois mois de la fin de l’année, l’hypothétique future monnaie unique ouest-africaine est au point mort. L’annonce en 2019 par les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédeao) de l’implantation de la nouvelle devise dès l’année suivante semblait irréaliste : il fallait en quelques mois créer une banque centrale, décider du régime de change, fabriquer pièces et billets, adapter les systèmes informatiques et les administrations… Ce que l’Europe a mis une quinzaine d’années à faire pour lancer son euro. La crise du Covid-19 a eu raison de ce calendrier… Le Monde avec AFP

Béchir déboulonné, les exilés soudanais veulent rebâtir leur pays
Après 33 ans d’exil à l’étranger, Elsadig Mohamed a renoncé à sa vie douillette au Canada pour revenir au Soudan et offrir son savoir-faire en matière d’environnement à son pays ruiné et isolé sous le régime d’Omar al-Béchir, aujourd’hui déchu. « Avec la révolution, je me suis dit qu’il était temps de rentrer malgré le luxe dont on jouit en Occident et le sacrifice financier », affirme ce directeur du département Santé et Environnement de la compagnie publique des ressources minérales du Soudan (SMRC). … « L’ancien régime a tout détruit durant trente ans, le pays tombe en ruines. Je dois offrir ma contribution là où d’autres ont donné leur vie afin de bâtir un nouveau Soudan pour la nouvelle génération », déclare M. Mohamed, ingénieur civil de 55 ans qui a enseigné à l’université de Calgary. Il est rentré en novembre 2019, sept mois après la chute du régime d’Omar el-Béchir sous la pression d’une révolte populaire et de l’armée. Depuis août 2019, les autorités en place gèrent la transition jusqu’aux prochaines élections. AFP