Des « irrégularités de grande ampleur » menacent « l’intégrité du scrutin » en cours mercredi en Tanzanie, a dénoncé mercredi Tundu Lissu, principal adversaire du président tanzanien sortant John Magufuli à la présidentielle. « Des informations concernant le vote font état d’irrégularités de grande ampleur », affirme M. Lissu sur son compte Twitter, citant le refus de laisser des observateurs entrer dans les bureaux de vote et la découverte d’urnes remplies, notamment à Dar es Salaam. « Si cela continue, une action démocratique de masse sera la seule option pour protéger l’intégrité de l’élection », prévient M. Lissu. … L’opposition et plusieurs observateurs s’inquiètent de ce que le scrutin ne soit pas équitable, soulignant le fait que plusieurs membres de la commission électorale ont été nommés par le chef de l’Etat lui-même. … Son premier mandat a été marqué par un recul très net des libertés individuelles et des droits humains dans le pays, selon de nombreuses organisations de droits de l’Homme. Belga
La médiation internationale en Guinée a « exhorté » mardi les autorités guinéennes « à lever (le) dispositif » de sécurité qui empêche l’accès au domicile du chef de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, et au siège de son parti, après huit jours de violences qui ont suivi la réélection contestée du président sortant Alpha Condé. La mission des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), de l’Union africaine (UA) et de l’ONU « exhorte » dans un communiqué « les autorités guinéennes à lever ce dispositif dans la perspective d’un dialogue inclusif », au lendemain d’une rencontre avec M. Diallo à son domicile, où il affirme être séquestré depuis plusieurs jours par les forces de l’ordre. La médiation demande en outre « aux autorités guinéennes de faire en sorte que les forces de défense et de sécurité agissent avec retenue et professionnalisme dans la gestion des manifestations ». Elle appelle aussi à des « enquêtes pour faire la lumière sur les violences afin de traduire les auteurs en justice ». AFP
Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH) a dénoncé, mardi, les « discours de haine » à relent ethnique pendant la campagne pour l’élection présidentielle prévue le 31 octobre prochain en Côte d’Ivoire. « L’utilisation persistante de discours haineux – ou d’un langage équivalant à un appel à la haine qui constitue une incitation à la discrimination et à la violence sur la base d’affiliations ethniques et politiques – tant en ligne que hors ligne, et la manipulation des différences ethniques à des fins politiques sont très préoccupantes », a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du HCDH, lors d’un point de presse à Genève. « Compte tenu de l’histoire de la violence électorale en Côte d’Ivoire », l’ONU redoute surtout les conséquences de tels propos sur le terrain. ONU Info
Plusieurs États ont déjà mis sur pied des comités chargés d’enquêter sur les violences policières, l’une des demandes de la jeunesse dont le mouvement de contestation a été réprimé dans le sang après une intervention de l’armée le 20 octobre à Lagos. Un « comité judiciaire d’enquête et de restitution » composé de huit membres a débuté son travail mardi 27 octobre dans la mégalopole pour tenter de rendre justice à certaines victimes. Pour cette première journée de travail, le comité judiciaire de Lagos a entendu deux témoignages de victimes de la SARS [Special Anti-Robbery Squad, la brigade spéciale anti-braquage], la brigade de police dont les graves dérives ont déclenché le mouvement de protestation de la jeunesse nigériane début octobre. RFI
L’option militaire choisie par Yaoundé pour ramener la paix dans les régions anglophones divise les acteurs politiques après le massacre, le 24 octobre, de huit élèves dans une école de Kumba, dans le Sud-Ouest. Depuis bientôt quatre ans, le lundi est traditionnellement une journée « ville morte » dans les régions anglophones. Ces dernières semaines, une timide reprise de l’activité avait été observée mais, ce 26 octobre, les rues de Kumba (Sud-Ouest) sont désertes. La ville pleure la mort de huit élèves du collège Mother Francisca, tués deux jours plus tôt par des hommes armés non identifiés. La peur de nouvelles violences a achevé de convaincre ses habitants de rester chez eux. Jeune Afrique
Les écoles sont « une arme de guerre » depuis le début du conflit qui agite les deux régions anglophones du Cameroun, mais l’attaque qui a tué samedi sept enfants de neuf à douze ans dans leur classe est une première qui provoque la psychose des habitants. Enlèvements d’enfants, agressions d’enseignants et destructions d’écoles sont courantes dans ces deux régions où l’armée et des groupes séparatistes s’affrontent quasi-quotidiennement depuis fin 2017, prenant en tenaille les civils, victimes d’exactions des deux camps. « L’école est utilisée comme une arme de guerre dans ce conflit », explique à l’AFP Ilaria Allegrozzi, chercheuse de l’ONG Human Rights Watch (HRW) pour l’Afrique Centrale. AFP
Les deux accusés entrent cagoulés et menottés dans une salle d’audience comble. Les procès des attentats contre le restaurant La Terrasse et l’hôtel Radisson Blu de Bamako, qui avaient respectivement fait cinq et vingt morts en 2015, vont commencer. Qui va comparaître ce mardi 27 octobre ? La question hante le prétoire depuis la libération de 204 personnes arrêtées pour faits de terrorisme en échange de Sophie Pétronin, Soumaïla Cissé, Pier Luigi Maccalli et Nicola Chiacchio. Une fois l’imposant sac de tissu opaque retiré, le visage de Fawaz Ould Ahmed, alias « Ibrahim 10 », se dévoile. Surprise. Plusieurs sources avaient annoncé son élargissement. Selon des rumeurs persistantes à Bamako, cet ancien lieutenant de Mokhtar Belmokhtar figurait sous pseudonyme sur la liste des djihadistes libérés début octobre contre les otages retenus par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), principale formation djihadiste du Mali. Des supputations que sa présence à l’audience achève de démentir. Le Monde
Invité spécial à la conférence du mercredi 28 octobre, le représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations unies en RDC, en charge des opérations et de la protection, David Gressly, a fait le point de ses visites dans les Kivus, se disant très préoccupé par notamment la situation sécuritaire à Pinga, Beni et Bijombo. La MONUSCO a lancé ses drones, qui ont permis de repérer et récupérer des centaines des évadés de la prison central de Beni, a-t-il relevé. David Gressly est arrivé à Beni au lendemain de l’évasion massive des détenus et parle d’une situation préoccupante : « Nous avons lancé nos drones le matin de cette évasion – moi-même j’ai été contacté ici à Goma pour cette autorisation. Ils ont survolé toute la zone concernée et détecté plusieurs échappés (…) Je crois que jusqu’à maintenant, parmi ces évadés, il y a plus de trois cents qui ont été capturés. » Radio Okapi
L’Autorité nationale des élections va ouvrir le dépôt des candidatures le 1er novembre alors que dans les quartiers généraux des partis politiques, les discours se durcissent. Le cardinal Dieudonné Nzapalainga s’est donc associé à une lettre publiée récemment et appelant les différents partis politique au calme afin d’éviter de nouvelles violences : « Nous avons dans notre lettre demandé à ce qu’il y ait dialogue et consensus pour qu’on puisse aller de manière transparente et apaisée aux élections. Mais l’option prise par le gouvernement et la communauté internationale est différente. Nous n’avons pas les mêmes agendas…” … Préoccupé par les risques d’embrasement du pays, l’imam Kobine Layama appelle lui aussi la classe politique à plus de responsabilité pour préserver la paix : « Je m’adresse à tous les hommes politiques, à tous ceux qui aspirent à être président : ils doivent nous créer les conditions de la paix, qu’il n’y ait pas d’insécurité, ni de division ni de haine ! … “ DW
Ngoto est loin de tout, mais ici aussi le coronavirus « a tout gâté », disent ses habitants. Ce village reculé de la Lobaye, région du sud-ouest de la Centrafrique riche en or et en diamants, ne déplore aucun cas. Seule une affiche posée à l’entrée de l’église rappelle la menace sanitaire, mais les croyants ne s’en méfient plus depuis longtemps. Les masques sont inexistants, la distanciation est un concept entendu à la radio. Ici, l’impact est économique. … L’économie centrafricaine a payé un lourd tribut à la pandémie de Covid-19 et devrait enregistrer une croissance nulle en 2020 selon le Fonds monétaire international (FMI). Le secteur minier figure parmi les plus touchés. Le diamant a été doublement touché. D’une part, le brut s’est effondré sur le marché d’Anvers, en Belgique, capitale du diamant. D’autre part, l’arrêt des vols a bloqué les exportations. Le Monde
Après plusieurs semaines de lente décrue, l’Algérie, dont les frontières restent fermées, connaît une recrudescence des contaminations au coronavirus. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui s’est mis à l’isolement samedi dernier après des cas suspects de Covid-19 dans son entourage, a été admis dans un hôpital militaire d’Alger, mais « son état de santé n’inspire aucune inquiétude », a annoncé, mardi 27 octobre, la présidence. Cette hospitalisation survient à cinq jours d’un référendum sur la révision de la Constitution présentée par le président Tebboune pour fonder une « Algérie nouvelle ». M. Tebboune, âgé de 74 ans, est également censé inaugurer mercredi soir la salle de prière de la grande mosquée d’Alger, la troisième plus grande au monde, à la veille de la fête de Mawlid – la naissance de Mahomet. Le Monde
La capitale congolaise a abrité mardi 27 octobre un colloque international à l’occasion de la célébration du 80e anniversaire du Manifeste de Brazzaville, l’acte par lequel le général Charles de Gaulle désignait cette ville comme capitale de la France libre pendant la Seconde Guerre mondiale. Au moins quatre chefs d’État africains qui ont pris part ont saisi cette opportunité pour appeler à plus de solidarité pour lutter contre le terrorisme qui secoue le continent. Premier dirigeant à prendre la parole, le président de la RDC Félix Tshisekedi a déploré le terrorisme aveugle qui sévit à l’est de son pays et qu’il ne pourra vaincre tout seul. « Cette lutte de tous les jours nécessite notre engagement, notre solidarité et la conjugaison de nos efforts pour éradiquer ensemble ce fléau de notre siècle », a souligné M. Tshisekedi. Dans le « vaste Sahel », selon l’expression du président tchadien Idriss Déby Itno, les pays africains ont besoin de davantage de soutien pour venir à bout des terroristes. RFI
En Afrique centrale se trouve un lac profond qui a une dangereuse propension à exploser – mais l’exploiter comme source d’énergie pourrait aider à éviter une catastrophe. Le lac Kivu est l’une des plus étranges étendues d’eau d’Afrique. Un ensemble de propriétés inhabituelles en font un sujet intrigant pour les scientifiques, ainsi qu’une source potentielle de danger et de prospérité pour les millions de personnes vivant à proximité. Le Kivu ne se comporte pas comme la plupart des lacs profonds. En général, lorsque l’eau à la surface d’un lac est refroidie – par les températures de l’air en hiver ou les rivières qui transportent la fonte des neiges au printemps, par exemple – cette eau froide et dense coule, et l’eau plus chaude et moins dense remonte des profondeurs du lac. Ce processus, connu sous le nom de convection, maintient généralement la surface des lacs profonds plus chaude que leur profondeur. BBC