Le « Travail Politique Militaire » de la Chine et la formation militaire professionnelle en Afrique
La formation des officiers étrangers, qui fait partie de ce que la Chine appelle le « travail politique militaire », est devenue un domaine clé de l’engagement chinois en Afrique…Ces activités incluent la sensibilisation politique et idéologique au sein de l’armée, les affaires publiques et la « stratégie de Front Uni » (pour mobiliser le soutien en dehors du parti), ainsi que des fonctions éducatives telles que la formation militaire professionnelle (FMP)…Les étudiants africains inscrits dans les académies militaires chinoises sont exposés à la vision du monde et aux méthodes de la Chine, notamment à la culture stratégique de l’APL, au mode de fonctionnement du PCC et à la façon dont il interagit avec les forces armées chinoises et les contrôle…Compte tenu de l’héritage tragique de l’Afrique en matière de gouvernement militaire, les pays africains devraient veiller à adhérer aux normes africaines bien établies en matière d’éducation et de formation des cadres et de gestion militaire. Centre d’Études Stratégiques de l’Afrique
Soudan : échanges d’obus à Khartoum, atrocités rapportées au Darfour
L’armée soudanaise et les paramilitaires ont échangé lundi des obus depuis deux rives opposées du Nil dans la capitale, rapportent des habitants de Khartoum, au septième mois d’une guerre dont les ONG dénoncent les atrocités…L’armée a battu en retraite à plusieurs reprises au cours des dernières semaines, tandis que les FSR prenaient le contrôle de bases militaires dans la vaste région du Darfour (ouest). Les paramilitaires ont annoncé avoir pris le « contrôle total » d’El Daein, le chef-lieu du Darfour-Est marquant la dernière des avancées fulgurantes des FSR au Darfour, où seul le chef-lieu du Darfour-Nord, El Fasher, est encore aux mains de l’armée. Les experts, les humanitaires et les Etats-Unis ont mis en garde contre une attaque imminente d’El Fasher tandis que les défenseurs des droits humains ont fait état de massacres ethniques massifs dans les localités contrôlées par les FSR au Darfour, déjà ravagé par des décennies de violences ethniques. AFP
Nigeria: une cinquantaine de jihadistes tués dans une explosion de mine anti-véhicule
Deux camions chargés de militants de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) ont explosé dimanche en heurtant une mine terrestre à l’extérieur du village d’Arina Masallaci, dans l’État de Borno, selon deux miliciens anti-jihadistes qui aident l’armée nigériane à combattre les jihadistes… L’Iswap, qui a fait sécession de Boko Haram en 2016, est actif dans la région du lac Tchad où il est engagé dans des luttes intestines avec Boko Haram. L’Iswap et Boko Haram sont connus pour poser des mines terrestres sur les routes et les autoroutes afin de cibler les convois militaires et civils dans le cadre de leur insurrection qui dure depuis 14 ans et a fait quelque 40 000 morts et plus de deux millions de déplacés. RFI
Plus de 450.000 nouveaux déplacés dans l’est de la RDC, s’alarment le HCR et l’UNICEF
Depuis le 7 octobre dernier, les combats qui font rage dans la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), ont eu comme conséquence directe le déplacement de plus de 450.000 personnes qui rejoignent les millions de personnes déplacées dans le pays, se sont alarmées vendredi l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). Selon le HCR, plus de 3.000 violations des droits humains ont été répertoriées depuis octobre dans cette région, soit le double du mois de septembre. Les viols et les exécutions arbitraires figurent en bonne place dans ces résultats, ainsi que les enlèvements, l’extorsion et la destruction de biens, illustrant une tendance « profondément préoccupante » aux abus infligés aux populations civiles. ONU Info
En RDC, la « congolité » au cœur des crispations de la campagne présidentielle
A l’approche des élections générales (présidentielle, législatives, provinciales et une partie des communales) prévues le 20 décembre, les propos xénophobes, notamment à l’encontre des populations rwandophones, gagnent du terrain en RDC. Et plus encore depuis la reprise du conflit avec les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) fin 2021, désignées par Kinshasa comme des envahisseurs étrangers téléguidés par Kigali…[Depuis plusieurs mois, des personnalités politiques ont lancé] les campagnes de dénigrement…contre les « faux Congolais » ou les « antivaleurs ». Parmi eux, le député Noël Tshiani, dont la proposition de loi réservant l’accès à la magistrature suprême aux seuls Congolais « de souche » a été inscrite au calendrier parlementaire en mars, malgré son rejet deux ans auparavant par l’Assemblée nationale. Si l’objectif de cette initiative était d’évincer de la course à la présidentielle Moïse Katumbi, dont le père est d’origine grecque, c’est raté : la candidature du milliardaire et ancien gouverneur de la province du Katanga a été validée par la Cour constitutionnelle, le 20 septembre, et le chef du parti Ensemble pour la République est finalement l’un des principaux rivaux de Félix Tshisekedi, le président sortant, candidat à sa réélection. Le Monde
Au Togo, des législatives en 2024 sur fond d’insécurité
Le gouvernement togolais a annoncé l’organisation d’élections législatives et régionales « au plus tard à la fin du premier trimestre 2024 ». « Le président de la République a instruit le gouvernement de prendre sans tarder toutes les mesures pour permettre d’organiser les prochaines élections au plus tard à la fin du premier trimestre de l’année 2024 », a déclaré Yawa Kouigan, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, à la télévision d’État le 27 novembre. Les dernières élections législatives et régionales ont eu lieu en 2018 et avaient été boycottées par l’opposition qui avait dénoncé des « irrégularités » dans le recensement électoral…Les questions sécuritaires seront au cœur de l’organisation des prochaines élections. Le gouvernement a assuré « tenir compte de la persistance des défis sécuritaires pour garantir à tous – candidats, électeurs et citoyens – la sécurité nécessaire sur toute l’étendue du territoire national ». Fait rare, le gouvernement togolais a aussi dressé le bilan des attaques « terroristes » dans le pays, ce 27 novembre. Jeune Afrique avec AFP
Mauritanie: l’ex-président Ould Abdel Aziz s’exprime une dernière fois à son procès
L’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz est jugé depuis neuf mois aux côtés d’une dizaine de co-accusés entre autres pour enrichissement illicite et abus de pouvoir. Après les plaidoiries des avocats de la partie civile et de ceux de la défense, l’heure est désormais aux dernières déclarations des accusés…Ce lundi 27 novembre, l’ex-chef de l’État a lancé de nouvelles accusations…Devant les juges, il a affirmé qu’une partie de sa fortune non déclarée viendrait de dons qu’il aurait reçu de l’actuel président Mohamed Ould Ghazouani juste après son investiture. L’ancien chef de l’État est accusé d’avoir amassé une immense fortune, en exerçant notamment des activités commerciales incompatibles avec ses fonctions de président de la république…Dans les prochains jours, une dizaine de co-accusés doivent aussi prendre la parole pour la dernière fois. Avant les délibérations et le jugement du tribunal. RFI
Trois ans de prison pour un internaute accusé d’offense au roi du Maroc
La justice marocaine a condamné lundi en appel un internaute à trois ans de prison ferme pour offense au roi, après des publications sur les réseaux sociaux en 2020 critiquant la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Saïd Boukioud, né en 1975, avait écopé en août d’une peine de cinq ans de prison pour offense à la monarchie pour des publications sur Facebook, qui ont depuis été retirées de la plateforme. Lundi, la cour d’appel de Casablanca a requalifié les faits en offense à la personne du roi et allégé la peine à trois ans d’emprisonnement, a indiqué à l’AFP son avocat, Me El Hassan Essouni. Aux termes de la Constitution, la politique extérieure du Maroc est une prérogative du monarque, en l’occurrence Mohammed VI…L’Association marocaine des droits humains (AMDH) avait indiqué en août avoir recensé, en deux ans, des « dizaines de poursuites judiciaires » à la suite notamment de publications critiquant les autorités sur les réseaux sociaux. AFP
Des jeunes Malawites envoyés dans les fermes désertées d’Israël
Un premier vol transportant 221 jeunes hommes a quitté samedi le Malawi pour Israël, a annoncé le ministère du Travail du petit pays d’Afrique australe, ajoutant que d’autres prendraient bientôt le même chemin. Des milliers d’employés agricoles ont quitté les fermes d’Israël, un secteur important de l’économie du pays, depuis les attaques du Hamas du 7 octobre qui ont déclenché des bombardements israéliens massifs sur Gaza en représailles…Selon le ministre du Travail du Malawi, Wezi Kayira, Israël fait partie des pays visés par un programme du gouvernement destiné à trouver du travail à ses jeunes à l’étranger, et permettre par ce biais au pays de recevoir des devises étrangères dont il a cruellement besoin…Ces départs interviennent à peine deux semaines après qu’Israël a accordé 60 millions de dollars d’aide au Malawi, qui lutte contre une crise économique…[Le Malawi] avait déjà envoyé par le passé en Israël des diplômés en agriculture. AFP