Sénégal: M. Faye remporte la présidentielle avec 54,28%, selon les résultats officiels provisoires
Les résultats officiels encore provisoires de l’élection présidentielle du dimanche 24 mars ont été annoncés ce mercredi 27 mars par la Commission nationale de recensement des votes. Bassirou Diomaye Faye est élu au premier tour avec 54,28%. Les résultats définitifs seront délivrés par le Conseil constitutionnel…Loin devant son principal concurrent, l’ancien Premier ministre Amadou Ba qui récolte 35,79% des suffrages exprimés. En troisième position : Aliou Mamadou Dia, le candidat du parti PUR. Il obtient 2,8 des voix, devant l‘ancien maire de Dakar Khalifa Sall, 1,56%, et l’ex-Premier ministre Idrissa Seck, sous a barre des 1%, comme tous les autres candidats qui ne récoltent que des miettes. Amady Diouf, le président de la Commission de recensement des votes, a précisé qu’ « aucune réserve ou objection n’a été relevée au cours des travaux. Les membres se sont tous accordés sur les données et valeurs reconnues. » La participation dimanche s’est élevée à 61,3% . C’est moins que lors de la dernière présidentielle de 2019. Ces résultats doivent encore être confirmés puis proclamés par le Conseil constitutionnel. RFI
Au Burkina Faso, la mobilisation générale contre « le terrorisme » est prolongée d’un an
Le Burkina Faso dirigé par un régime militaire depuis 2022, a décidé de prolonger d’un an la « mobilisation générale » pour lutter contre les groupes jihadistes qui ensanglantent ce pays, selon un document officiel consulté jeudi par l’AFP…Le décret de 2023 signé par le capitaine Ibrahim Traoré arrivé au pouvoir par un coup d’Etat le 30 septembre 2022, stipulait que, outre les membres des forces de défense et de sécurité, en activité ou non, « les jeunes gens de 18 ans ou plus, non membres des forces armées nationales, physiquement aptes », seront « appelés à s’enrôler selon les besoins exprimés par les autorités compétentes ». Par ailleurs, soulignait un des quatorze articles du décret, « les populations peuvent également s’organiser, sous l’encadrement des forces de défense et de sécurité pour défendre leur localité contre toutes formes de menaces notamment les groupes terroristes ». Il stipulait aussi que « les droits et les libertés individuels et collectifs garantis par les lois et règlements peuvent dans certains cas être restreints ou limités ». Plusieurs personnalités burkinabè ayant exprimé une voix discordante de celle du régime ont récemment été arrêtées ou enlevées. AFP
Poutine et Goïta évoquent un renforcement de la coopération antiterroriste entre la Russie et le Mali
Les chefs de l’Etat russe et malien se sont entendus pour renforcer la coopération antiterroriste mercredi lors d’un entretien téléphonique après l’attaque d’une salle de concert près de Moscou, a-t-on appris des deux parties. Vladimir Poutine s’est entretenu au téléphone avec le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, et le président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou Nguesso, « qui lui ont exprimé leurs condoléances » après l’attaque qui a fait au moins 137 morts, a indiqué le Kremlin dans un communiqué. MM. Poutine et Goïta se sont « mis d’accord pour renforcer la coopération antiterroriste », a dit le Kremlin. « Nous avons convenu de coopérer davantage dans la lutte contre le terrorisme », a dit de son côté le colonel Goïta sur les réseaux sociaux. Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force à Bamako en 2020 ont rompu l’alliance historique avec Paris, poussé vers la sortie les forces françaises qui combattaient les jihadistes au côté de l’armée malienne, et fait de la Russie leur partenaire politique et militaire privilégié. Ils ont fait appel aux services de la société privée de sécurité russe Wagner, dont la junte continue de réfuter la présence malgré la multitude de sources l’attestant. AFP
Mali : Le gouvernement de Choguel Kokalla Maïga abolit l’accord d’Alger avec les groupes indépendantistes du Nord
Le gouvernement malien a pris la décision de révoquer l’accord d’Alger signé avec les groupes indépendantistes du Nord en abolissant les décrets établissant les institutions nécessaires à sa mise en œuvre, a annoncé le gouvernement mercredi. Cette mesure est prise alors que les relations entre le Mali et l’Algérie connaissent une nette dégradation. Selon un communiqué du conseil des ministres publié mercredi, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a informé le conseil de l’abolition des décrets liés à la structure institutionnelle créée pour promouvoir la paix et la réconciliation nationale dans le cadre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Le gouvernement avait annoncé le 25 janvier la fin immédiate de cet accord signé en 2015. Cette décision s’inscrit dans le cadre de la lutte anti-terroriste menée par le gouvernement malien pour rétablir la paix et restaurer l’autorité de l’Etat…Depuis plusieurs années, la crise persistante au Mali est attribuée aux actions des services de renseignement algériens, qui viseraient à annexer le nord du Mali dans le dessein de créer une zone tampon, « buffer zone », pour sécuriser le sud algérien. Cette stratégie serait mise en œuvre pour contrôler les mouvements de libération du Sud de l’Algérie, notamment avec les Touaregs qui luttent pour leur indépendance. Sahel Intelligence
RDC: Salomon Idi Kalonda, conseiller spécial de Katumbi, libéré provisoirement
Arrêté le 30 mai 2023 à l’aéroport de Ndjili, Kinshasa, Salomon Idi Kalonda, conseiller spécial de Moise Katumbi, a bénéficié mercredi, d’une liberté provisoire. Il fait face à plusieurs accusations graves, incluant « atteinte à la sûreté de l’État », « incitation des militaires à commettre des actes contraires à leur devoir et discipline » et « détention illégale d’arme à feu et de munitions de guerre », – des charges qu’il a toujours niées…Ses avocats, qui ont ardemment plaidé pour sa mise en liberté en raison de son état de santé précaire, qualifient ce moment de majeur. Salomon Idi Kalonda, considéré comme le bras droit de Moise Katumbi, montrait des signes de fatigue et de maladie lors des audiences auxquelles il a assisté. Depuis septembre dernier, il n’était plus incarcéré en prison, mais était soigné dans un centre médical. La justice militaire avait requis l’expertise de 19 médecins, sélectionnés par ses soins, qui ont confirmé la nécessité d’une prise en charge médicale améliorée pour Salomon Kalonda…Malgré sa détention, Salomon Kalonda avait réussi en décembre dernier à être élu député provincial à Kindu. RFI
La situation sécuritaire et humanitaire dans l’est de la RDC s’est encore détériorée depuis la fin des élections en décembre
Au Conseil de sécurité, ce mercredi, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la République démocratique du Congo (RDC) a mis en garde contre la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans ce pays depuis la fin des élections en décembre 2023…Notant que presque 200 personnes ont été tuées depuis le début de l’année dans l’est de la RDC, la Représentante spéciale a estimé que « toutes les forces étrangères opérant illégalement sur le territoire de la RDC doivent se retirer, et les groupes armés nationaux et étrangers, tels que les ADF et les FDLR, doivent être désarmés ». « De plus, l’escalade des tensions entre le Rwanda et le Burundi a conduit à la fermeture de leur frontière respective par Bujumbura. Cela constitue un paramètre supplémentaire susceptible de déstabiliser la région dans son ensemble », a-t-elle souligné. Les Casques bleus ont essuyé des tirs directs du M23 dans le secteur de Sake dans le Nord-Kivu, blessant huit soldats de la paix, et six membres du personnel civil de la MONUSCO, a-t-elle rappelé. ONU Info
RDC: nouveaux combats entre les milices progouvernementales et le M23 dans la zone de Goma
Ce mercredi, de combats ont opposé les milices progouvernementales aux rebelles du M23 épaulé par le Rwanda dans les alentours de Sake, la dernière place forte avant Goma, la capitale du Nord-Kivu et principale ville de la région. De nouveaux combats qui ne sont pas isolés. Des affrontements ont été signalés sur plusieurs fronts dans les territoires du Masisi et du Nyiragongo…La semaine dernière, c’est aussi dans le territoire de Masisi, vers Bihambwe sur l’axe Mushaki-Masisi Centre que des tirs et combats ont été rapportés, ainsi que dans des zones plus reculées et éloignées des routes principales de la province. Samedi 23 mars, c’est sur un autre front, dans un autre territoire, celui du Nyiragongo que des déflagrations ont été entendues. Mardi, plusieurs miliciens Wazalendo ont été inhumés, provoquant dans la ville de Goma d’importants embouteillages. Parmi eux, plusieurs commandants du groupe armé l’UFDPC, l’Union des forces de défense patriotique. RFI
Libye: des représentants du camp de l’est menacent de quitter un comité préparant la réconciliation nationale
En Libye, pays en crise et divisé depuis la première guerre civile de 2011, des représentants du camp de l’est menacent de quitter un Comité national chargé de préparer une grande Conférence inclusive de réconciliation. En cause : leurs griefs envers celui qui dirige ce Comité national, Abdullah al-Lafi. Ce comité présidé par le chef de l’État congolais, Denis Sassou-Nguesso, a arrêté une date pour cette conférence qui se tiendrait à Syrte, le 28 avril prochain. Un comité national composé des représentants de l’est, de l’ouest et du sud libyen est chargé de la préparer…Les treize membres qui représentent le camp de l’est libyen au sein du comité national chargé de préparer la Conférence inclusive de la réconciliation menacent en effet de se retirer. Une situation qui pourrait entraver les efforts de l’Union africaine pour apaiser la situation libyenne avant l’organisation des élections. Ces représentants ont adressé, le 20 mars dernier, une lettre à Denis Sassou-Nguesso lui réclamant de remplacer Abdullah al-Lafi. Le camp de l’est libyen entend ainsi protester contre la décision récente d’Abdullah al-Lafi d’exclure les morts, les blessés et les disparus de l’Armée nationale libyenne (ANL) de ce qu’on appelle la Commission générale des martyrs et des disparus en Libye, ce qui prive leurs familles des indemnités de l’État. Selon ses détracteurs, Abdullah al-Lafi montre, par cette décision, qu’il ne respecte pas le principe de la neutralité. RFI
Afrique du Sud: l’ANC dispute en justice le nom du parti soutenu par Zuma
L’ANC au pouvoir en Afrique du Sud a réclamé mercredi devant un tribunal que le parti politique soutenu par l’ex-président Jacob Zuma change de nom et de logo, dénonçant un « vol de propriété intellectuelle et de patrimoine ». Le pays vote le 29 mai pour renouveler un Parlement qui choisira ensuite le prochain président. Jacob Zuma, ancien pilier du Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir depuis trente ans, et ennemi politique du président Cyril Ramaphosa, a créé la surprise en décembre en annonçant soutenir le petit parti radical Umkhonto We Sizwe (MK, lance de la nation en zoulou), récemment créé. A l’origine, MK est le nom de la branche armée de l’ANC pendant les décennies de lutte contre l’apartheid. L’ANC a déposé une requête en urgence contre « l’utilisation illégale des marques, symboles et de l’héritage de l’ANC »…Mardi, un tribunal a déjà rejeté un précédent recours de l’ANC réclamant que le parti MK soit tout simplement interdit de participer aux élections. « Nous estimons qu’il n’y a rien d’illégal dans l’enregistrement du MK » comme parti politique en septembre, a tranché la justice considérant le recours de l’ANC tardif et pas assez argumenté. AFP
Gabon : sept mois après le coup d’Etat, un dialogue national diversement apprécié
Sept mois après le coup d’Etat ayant mis fin à cinquante-cinq ans de « dynastie Bongo » au Gabon, le président de transition Brice Oligui Nguema tiendra promesse mardi 2 avril avec un dialogue national inclusif (DNI) d’un mois, censé préparer des élections en 2025…Les appels à reporter et réorganiser cette « consultation de toutes les forces vives de la nation » sont quotidiens dans la frange de l’ancienne opposition qui n’a pas rallié le pouvoir militaire et dans la presse indépendante. En cause, d’abord, une organisation « unilatérale » et la part belle, parmi les 580 participants, faite aux militaires et aux institutions nommées par le président depuis le coup d’Etat du 30 août 2023 : gouvernement, députés, sénateurs, « délégations spéciales » ayant remplacé conseils municipaux et départementaux, etc…Les 580 participants ont été nommés par M. Oligui, dont 104 militaires…Pour le reste des 580 participants, le chef de l’Etat en a choisi un parmi quatre proposés par chacun des 104 partis légalement reconnus, dont une grande majorité a fait allégeance au général depuis le putsch…[L]’absence d’informations sur la préparation et le déroulé des travaux inquiète l’opposition. Le Monde avec AFP
Togo : l’opposition monte au créneau après la modification de la Constitution
La tension politique monte au Togo, 48 heures après l’adoption d’une nouvelle Constitution instaurant un régime parlementaire, et non plus présidentiel, par une Assemblée dominée par l’Union pour la République (UNIR), le parti majoritaire. Craignant que cette modification de la loi fondamentale ne laisse la voie libre à la prolongation au pouvoir du président Faure Gnassingbé, les formations d’opposition et des groupes de la société civile ont fait part de leurs inquiétudes mercredi 27 mars lors d’une conférence de presse. « Trop, c’est trop. Nous sommes déterminés à engager la lutte. Nous allons leur livrer la bataille », a déclaré Jean-Pierre Fabre, président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC, l’un des principaux partis de l’opposition), lors d’une réunion au siège de l’ANC à Lomé, la capitale…D’autres partis avaient convoqué une conférence de presse mercredi matin au siège du parti d’opposition Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI), mais elle avait été interrompue et dispersée par une trentaine de gendarmes équipés de matraques sous prétexte que ses organisateurs n’avaient pas les autorisations nécessaires…Le pouvoir togolais est régulièrement décrié par les ONG de défense des droits humains pour ses atteintes aux libertés de la presse, de réunion et d’expression, et l’opposition dénombre une centaine de détenus politiques. Le Monde avec AFP
Crimes contre l’humanité : l’ex-commandant rebelle libérien Kunti Kamara condamné à Paris, en appel, à trente ans de réclusion
La cour d’assises de Paris a condamné, mercredi 27 mars, à trente ans de réclusion criminelle l’ex-commandant rebelle libérien Kunti Kamara, jugé en appel pour actes de barbarie et complicité de crimes contre l’humanité lors de la première guerre civile au Liberia (1989-1996). Cet ancien commandant faisait partie du Mouvement uni de libération du Liberia pour la démocratie (Ulimo), qui luttait contre la milice rivale de Charles Taylor. Il avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en première instance à Paris, fin 2022, au terme d’un procès inédit qui s’était tenu au titre de la « compétence universelle » exercée par la France, sous certaines conditions, pour juger les crimes les plus graves commis hors de son sol. Après trois semaines de débats en appel, l’accusé de 49 ans a été reconnu coupable mercredi d’une série d’« actes de tortures et de barbarie inhumains » contre des civils en 1993-1994, dont le supplice infligé à un enseignant dont il aurait mangé le cœur, la mise à mort d’une femme qualifiée de « sorcière » et des marches forcées imposées à la population…Les crimes de guerre n’ont jamais été jugés dans le pays, où d’anciens chefs rebelles occupent aujourd’hui de hautes fonctions dans l’appareil d’Etat. Lors de son discours d’investiture fin janvier, le nouveau président, Joseph Boakai, a cependant déclaré que son gouvernement étudierait la possibilité d’ouvrir un tribunal des crimes de guerre. Le Monde avec AFP