Revue de Presse du 28 mars 2022

La Cédéao maintient ses sanctions contre le Mali et donne un ultimatum à la Guinée et au Burkina
Lors de sa session du 25 mars, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a décidé de maintenir la pression sur la junte au pouvoir au Mali, où les sanctions restent en place. La Guinée et le Burkina Faso sont menacés de nouvelles sanctions. La Cédéao « engage les autorités de la transition à s’inscrire dans une période complémentaire de 12 à 16 mois » avant l’organisation d’élections et le retour des civils au pouvoir à Bamako, écrit l’organisation dans son communiqué final reçu samedi matin par l’AFP. … Le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, pays en proie à des crises politiques mais aussi sécuritaires pour les deux premiers, ont été le théâtre de coups d’Etat militaires depuis août 2020. Le Mali a même vécu deux putschs. La Cédéao fait pression sur les juntes au pouvoir pour qu’elles rendent rapidement le pouvoir aux civils. Elle a suspendu les trois pays de ses instances. AFP/VOA

Burkina Faso : l’ex-président de l’Assemblée nationale interpellé puis libéré
Alassane Bala Sakandé, ex-président de l’Assemblée nationale, et par ailleurs président du Mouvement du peuple pour le progrès, a été interpellé ce dimanche 27 mars par la gendarmerie à Ouagadougou, selon des responsables du parti. Selon ses avocats, cette interpellation est liée aux propos tenus au cours de sa conférence de presse du jeudi dernier, au cours de laquelle il avait demandé la libération sans délais et sans condition de l’ex-président Roch Marc Christian Kaboré. RFI

Le continent africain dans le viseur de la chaîne russe RT
« Je ne connais pas grand-chose à la guerre. Mais je peux vous dire que j’ai le sentiment que c’est notre Ukraine qui bombarde les civils. » Ce témoignage troublant, recueilli auprès d’une femme présentée comme ayant réussi à fuir Marioupol, ville située dans le sud de l’Ukraine, figurait, mercredi 23 mars, sur le compte Twitter de l’ambassade de Russie en France. Dépourvu de tout commentaire, monté à partir d’images créditées du ministère russe de la défense, il était estampillé RT France. Même interdite de diffusion dans l’Union européenne (UE) depuis le 2 mars, au même titre que la plate-forme Sputnik, la chaîne d’information russe en français continue d’être accessible à ceux qui contournent la sanction en utilisant un VPN (réseau privé virtuel). Elle l’est aussi dans la plupart des pays africains francophones, où le média d’Etat russe devrait confirmer son ancrage. Dès le 25 janvier, soit bien avant que ne tombe la sanction européenne, le média accusé de diffuser de « la propagande de guerre » avait déposé plusieurs noms de domaine Internet révélateurs de ses projets de développement : Rt-afrique.com, Africa-rt.com, Rtafrica.media, Rtafrique.online, etc. Le Monde

Comment Barkhane envisage son redéploiement au Niger
À quelques jours ou semaines du vote à l’Assemblée nigérienne de l’accord de coopération militaire entre l’armée nigérienne et Barkhane, l’armée française se prépare. Depuis le 1er mars, le colonel Hervé Pierre, le nouveau commandant qui coordonnera le retrait de Barkhane du Mali s’est installé à Niamey. Pour son futur déploiement au Niger, le commandement du partenariat installe son quartier général à Niamey entouré de son staff. Le colonel Hervé Pierre, ayant participé aux opérations Licorne, Serval et Sangaris, nous parle du retrait du Mali : « C’est une manœuvre logistique et opérationnelle, bien sûr. Et c’est une manœuvre, évidemment, extrêmement complexe ». Tout en se préparant, les moyens aériens de Barkhane continuent d’effectuer des reconnaissances. Des frappes ont même eu lieu, il y a 48h : « Une quinzaine de GAT [Groupes armés terroristes ndlr] ont été neutralisés, selon le haut-gradé. Donc finalement, nous avons des hommes qui sont engagés dans le cadre de l’Almahaou aux côtés des forces armées nigériennes et qui combattent tous les jours. » RFI

Mali: les combats entre le CSP et les jihadistes de l’EIGS s’intensifient dans la région de Gao
De violents affrontements entre le CSP, le Cadre stratégique permanent, qui rassemble l’ensemble des groupes signataires de l’accord de paix de 2015, et l’EIGS, l’État islamique dans le Grand Sahara, ont lieu depuis près de trois semaines, dans la région de Gao, au nord-est du pays. Ces conflits ont fait des centaines de morts en quelques jours dans chaque camp et provoquent des déplacements importants de populations. RFI

Guinée: la maison de l’opposant Cellou Dalein Diallo à Conakry détruite
En Guinée, les autorités ont détruit des résidences de la cité ministérielle, à Conakry. Elles inscrivent ces démolitions dans leur opération de récupération des domaines de l’État lancée en 2021. Selon le pouvoir, ces bâtiments n’étaient plus aux normes. L’opposant Cellou Dalein Diallo indique que sa maison a été démolie. Ce sont des images de gravats, de ruines, de murs effondrés qui proviennent de la Cité ministérielle, à Conakry, où plusieurs résidences cossues ont été démolies. Un témoin affirme même avoir vu des gens quittant les lieus avec leurs objets personnels. L’opposant Cellou Dalein Diallo déclare que sa résidence fait partie des logements visés. L’homme politique avait contesté le projet d’expropriation des autorités et précise que ces démolitions ont lieu alors que « le dossier est encore en cours d’instruction ». RFI

Soudan du Sud : la résidence du vice-président encerclée ?
Au Soudan du Sud la résidence du vice-président Riek Machar à Juba, la capitale aurait été encerclée par les forces gouvernementales. Samedi, déjà, Riek Machar faisait état de sa vive préoccupation face à la détérioration de la ‘’ situation sécuritaire’’ dans son pays. Dans la foulée, il sollicitait l’intervention urgente des pays d’Afrique de l’Est rassemblés au sein de l’Igad. Le vice-président sud-soudanais a notamment demandé l’implication du Soudan dans une lettre adressée au général Al-Burhan. Khartoum faisant partie des garants de l’accord de paix signé en 2018 entre le gouvernement et les forces de Riek Machar. Initiative qui a abouti à son retour à Juba en février 2020. Mais cet accord bat de l’aile. Le vice-président sud-soudanais accuse les forces loyalistes d’attaquer ses troupes. Avec les risque de voir le plus jeune Etat du continent basculer une nouvelle fois dans la violence. Alors que la mise en place d’une armée unifiée peine à se matérialiser. AfricaNews

En Ethiopie, un premier pas vers une paix compliquée
L’annonce par le gouvernement d’une « trêve humanitaire illimitée » ne signifie pas dans l’immédiat l’arrêt des combats, ni la livraison de l’aide promise au Tigré. Il aura fallu plus de dix-sept mois pour qu’un rapprochement s’esquisse entre le gouvernement éthiopien du premier ministre Abiy Ahmed et les insurgés du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Alors que les combats ravagent le nord de l’Ethiopie depuis près d’un an et demi, le temps des pourparlers semble enfin s’annoncer. Le Monde

Centrafrique: que retenir du dialogue républicain?
Le dialogue républicain en Centrafrique s’est terminé ce dimanche 27 mars 2022. Une semaine de discussions, 450 participants, mais pas l’opposition ni les groupes armés, et au final, 600 propositions. Près de 600 propositions ont donc été retenues à l’issue de cette semaine de discussion. La seule mesure à avoir véritablement déchainer les passions a finalement été retirée. Elle prévoyait une révision de la Constitution. Certains proches de pouvoir y voyaient déjà la possibilité d’un troisième mandat pour le président Touadéra. La société civile s’y est aussi fermement opposée. Le dialogue s’est déclaré incompétent et a renvoyé la question vers la présidence et l’Assemblée nationale. Les recommandations retenues sont assez générales. Il s’agit de réviser les accords bilatéraux et multilatéraux, renforcer l’armée, réformer les institutions électorales, trouver de nouvelles recettes pour les finances publiques. Pour vérifier l’application de ces mesures, le dialogue propose la création d’un organe de suivi rattaché à la présidence, mais sans préciser de calendrier. RFI

Reprise des pourparlers entre le gouvernement tchadien et les mouvements politico-militaires à Doha
Après deux jours de suspension en raison du week-end, les pourparlers entre le gouvernement tchadien et les mouvements politico-militaires ont repris ce dimanche 27 mars à Doha, au Qatar. La capitale de l’émirat abrite les pourparlers depuis le 13 mars. Pour cette reprise, les médiateurs ont fait un compte-rendu des exigences des trois groupes rebelles rencontrés la semaine dernière. Et, le ministre des Affaires étrangères, Chérif Mahamat Zène, qui devait se rendre à une rencontre régionale sur le Sahel, a dû céder son fauteuil de négociateur en chef pour le compte de l’État tchadien, à l’ancien chef de file de l’opposition, Saleh Kebzabo, vice-président du comité gouvernemental chargé des négociations. RFI

Une émission d’obligations par la Banque mondiale pour sauver les rhinocéros d’Afrique du Sud
Faire appel aux investisseurs pour sauver les rhinocéros noirs, c’est l’idée de la Banque mondiale qui va émettre, le 31 mars prochain, un emprunt de 150 millions de dollars en « Rhino Bonds ». Les investisseurs qui achèteront ces obligations ne seront rémunérés que si les objectifs de croissance de la population des rhinocéros noirs en Afrique australe sont atteints. Après les « Blue bonds », pour financer la protection des océans, la Banque mondiale lance une émission obligataire de 150 millions de dollars de « Rhino bonds ». Les investisseurs qui achèteront ces titres ne percevront pas d’intérêt pendant la durée de vie de l’obligation. Les bénéfices seront versés à deux réserves naturelles d’Afrique du Sud qui ont pour mission de protéger les rhinocéros noirs. Ils serviront notamment à acheter des drones de surveillance contre les braconniers. Ces animaux sont, en effet, abattus pour leurs cornes qui sont très prisées en Asie pour leurs prétendues vertus aphrodisiaques. Il reste aujourd’hui, près de 5 000 rhinocéros noirs. Il y a 50 ans, il y en avait 65 000 dans le monde. RFI

« De plus en plus loin » : une série tournée au Burkina sur la migration et le trafic humain
Tournée au Burkina, cette première série originale Canal+ vient confirmer le rayonnement de la création audiovisuelle locale. Et adopte le genre du thriller social pour aborder ce thème bien connu. Une série de huit épisodes de 52 minutes tournée au Burkina Faso sous le label Canal+ International : du jamais vu dans le paysage audiovisuel local. Pourtant, le pays des hommes intègres rayonne sur la scène cinématographique et audiovisuelle africaine depuis 1969 grâce au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). « C’est un pays très dynamique, ça tourne beaucoup sur place, constate Alex Ogou, co-producteur de la série De plus en plus loin créée par l’acteur ivoirien Michel Bohiri (vu dans Ma famille) et la Malienne Adiaratou Sangaré. Mais les créations peinent à sortir du continent et ne sont pas commercialisées », note le scénariste et réalisateur franco-ivoirien, déjà à l’origine du succès télévisé de la série de 52 minutes estampillée Canal+ Afrique, Les Invisibles (2018), tournée en Côte d’Ivoire. Jeune Afrique