Au Soudan, le choléra a fait au moins 172 morts en une semaine
Au moins 172 décès liés au choléra ont été enregistrés en une semaine a annoncé, mardi 27 mai, le ministère de la santé soudanais, après plusieurs alertes sur la propagation de l’épidémie dans ce pays en guerre. « Le Centre fédéral des opérations d’urgence au Soudan a signalé une forte recrudescence du choléra, avec 2 729 cas et 172 décès enregistrés en une semaine », précise le ministère dans un communiqué. L’Etat de Khartoum concentre à lui seul 90 % des nouvelles infections. Au cours des trois premières semaines de mai, le choléra avait déjà fait 51 morts, selon un précédent bilan du ministère…Le choléra est déjà endémique au Soudan, mais les contaminations sont devenues bien plus fréquentes et virulentes en raison de l’effondrement des infrastructures sanitaires et d’approvisionnement en eau provoqué par la guerre…Selon le syndicat des médecins soudanais, jusqu’à 90 % des hôpitaux du pays ont été contraints de fermer temporairement en raison des affrontements. Le Monde avec AFP
Mali: les habitants de Souleye, dans la région de Ségou, appellent l’État à l’aide
Au Mali, les habitants du village de Souleye, région de Ségou, dans le centre du pays, ont enregistré dimanche 25 mai une vidéo pour décrire leur calvaire et appeler les autorités de transition à l’aide. Depuis, cette vidéo circule sur les réseaux sociaux. Comme d’autres localités, Souleye subit un blocus imposé par les jihadistes du Jnim, liés à al-Qaïda, depuis deux ans. Les habitants manquent de tout et demandent le soutien de l’État malien. Le chef du village, une représentante des femmes, un représentant des jeunes, d’autres encore, prennent courageusement la parole. À visage découvert, devant plusieurs dizaines d’habitants – hommes, femmes, enfants – rassemblés pour l’occasion, ils énumèrent leurs difficultés et demandent aux autorités et à l’armée de leur venir en aide…« Assimi Goïta, il faut nous aider, interpelle à son tour une représentante des femmes de Souleye, qui témoigne ouvertement mais dont le nom n’est pas cité. Quand nos hommes vont travailler aux champs ou quand ils partent chercher à manger, ils se font tuer. Il faut plus de soldats ! » Il y a trois mois, ce sont les habitants de Diosso, dans la même région de Ségou, qui avaient enregistré une vidéo similaire. RFI
Enlèvement du maire de Konna, dans le centre du Mali
Le maire de Konna, localité de la région de Mopti, dans le centre du Mali, a été enlevé le 25 mai 2025 par des hommes armés. C’est ce qu’ont confirmé à RFI de nombreuses sources locales. L’enlèvement d’Ousmane Kampo n’a pas été revendiqué, mais les sources jointes l’attribuent unanimement aux jihadistes du Jnim, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans. Ousmane Kampo, surnommé « Naba », travaillait dans son champ de riz pour les préparatifs de l’hivernage, lorsque des hommes armés ont surgi et l’ont emmené avec lui. Konna, comme plusieurs dizaines de localités du centre du Mali, avait conclu l’année dernière un accord local avec le Jnim, avec la bienveillance obligée des autorités et de l’armée, dont la présence et les opérations n’empêchent pas les jihadistes de contrôler de toujours plus larges pans du territoire. En concluant ces accords, les habitants acceptent de se soumettre aux règles du Jnim : paiement de l’impôt, fermeture des écoles publiques, port du voile pour les femmes et du pantalon court pour les hommes. En échange, les jihadistes laissent les populations circuler et travailler. RFI
Au Sénégal, le président Faye lance une concertation nationale pour réformer le système politique
Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a lancé, mercredi 28 mai, près de Dakar, une concertation nationale visant à réformer le système politique, et à « consolider la démocratie » dans le pays, dans un contexte de tension entre le pouvoir et l’opposition. Cette rencontre, qui se tient également en présence du premier ministre, Ousmane Sonko, a lieu dans la ville nouvelle de Diamniadio, près de Dakar. Elle a été boycottée par quelques partis de l’opposition, dont celui de l’ex-président Macky Sall (2012-2024), qui accuse le pouvoir de s’en prendre à ses responsables…Ces assises, présentées comme la cinquième édition du « Dialogue national » initié par Macky Sall, regroupent également des membres de la société civile, des syndicats, des experts et des universitaires. Elles doivent se poursuivre jusqu’à la remise, au président Faye, le 4 juin, des conclusions issues des concertations. Le Monde avec AFP
« SEN’EAU » un partenariat révolutionnaire entre le Sénégal et SUEZ
Lors du 9e Forum international sur les partenariats public-privé, organisé par la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU) à Belgrade, le Sénégal et SUEZ ont été distingués pour leur initiative commune, SEN’EAU. Ce projet révolutionnaire a pour mission d’améliorer l’accès à l’eau potable au Sénégal tout en favorisant la durabilité et l’innovation technologique. SEN’EAU, la seule initiative africaine sélectionnée parmi 60 projets internationaux, reflète l’importance de la collaboration entre les secteurs public et privé pour relever les défis contemporains de l’eau. Lancé il y a cinq ans, ce partenariat a permis à plus de 10 millions de Sénégalais d’accéder à de l’eau potable de qualité…Avec son modèle de gouvernance hybride, la coentreprise permet au gouvernement sénégalais de conserver un rôle central tout en bénéficiant de l’expertise technique de SUEZ. Ce partenariat a conduit à la numérisation des systèmes de distribution, offrant chaque jour 200 000 mètres cubes supplémentaires à Dakar grâce à des infrastructures modernisées. Africanews
En Guinée, l’opposant Aliou Bah retourne en prison
Condamné, au début de janvier, à deux années d’emprisonnement pour « offense et diffamation » à l’encontre du général Mamadi Doumbouya, président de la transition guinéenne, Aliou Bah espérait la relaxe en appel. Finalement, la Cour d’appel de Conakry a confirmé le verdict rendu en première instance et de nouveau condamné l’opposant, leader du Mouvement démocratique libéral (MoDel), à une peine de deux ans de prison. L’audience de ce mercredi 28 mai s’est tenue à huis clos, mais plusieurs dizaines de militants et de partisans d’Aliou Bah s’étaient massés devant la cour pour lui apporter leur soutien…Le procureur général avait requis une peine de cinq années d’emprisonnement. C’était le 22 avril dernier, au cours d’une audience sous haute surveillance et lors de laquelle téléphones, enregistreurs, ordinateurs, caméras et même montres avaient été interdits sur instruction du procureur général, Fallou Doumbouya. Pour étayer ses accusations, ce dernier avait produit devant la cour des extraits de vidéos enregistrées lors de réunions du MoDel ou d’entretiens avec la presse. Aliou Bah y critiquait les autorités sur la question du respect des droits humains et y évoquait un possible revirement de Mamadi Doumbouya, qui, après son arrivée au pouvoir par la force, en septembre 2021, s’était engagé à ne se porter candidat à aucune élection. L’opposant y dénonçait également le silence des chefs religieux face à la dégradation de la situation et la responsabilité de certains dirigeants politiques dans la disparition de plusieurs militants de la société civile – dont Oumar Sylla, alias Foniké Menguè, et Mamadou Billo Bah, du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) –, ainsi que du journaliste Habib Marouane Camara. Jeune Afrique
La Namibie commémore pour la première fois le génocide perpétré par l’Allemagne
Bien avant l’Holocauste, des camps de concentration avaient déjà été mis en place par les autorités coloniales allemandes dans ce qui s’appelait alors la Deutsch-Südwestafrika (l’Afrique allemande du Sud-Ouest), l’actuelle Namibie. Ce mercredi 28 mai, Windhoek commémore pour la première fois le génocide perpétré par l’Allemagne contre les Herero et les Nama. D’après le programme du gouvernement namibien, cette journée de commémoration a été instaurée « à la suite d’une motion déposée à l’Assemblée nationale en 2016, qui a donné lieu à un processus de consultation nationale mené entre 2017 et 2020 ». Cette nouvelle fête nationale sera célébrée chaque année, avec notamment une minute de silence et une veillée aux chandelles devant le Parlement. La date du 28 mai, qui symbolise le « début d’un cheminement national vers la guérison », correspond au jour où, en 1907, les autorités coloniales ont finalement décidé de fermer les camps de concentration…À l’époque, les communautés Nama et Ovaherero ont été prises pour cible par les troupes coloniales pour avoir refusé de livrer leurs terres et leur bétail au colonisateur…En 1905, plusieurs camps de concentration sont ouverts à Windhoek, Swakopmund et Shark Island. Les prisonniers y meurent à cause des travaux forcés et des maladies. Les restes de certaines victimes sont envoyés en Allemagne pour des expérimentations scientifiques qui nourrissent les thèses anthropologiques basées sur la différence raciale. Jeune Afrique
Le Nigeria renonce à un projet de loi rendant le vote obligatoire
L’Assemblée nationale du Nigeria a supprimé un projet de loi qui aurait rendu le vote obligatoire, a déclaré lundi le président de la Chambre des représentants, à la suite d’une réaction négative de la part d’avocats et de groupes de défense des droits civiques. Le projet de loi, qui prévoyait une peine de prison de six mois ou une amende pour les électeurs n’ayant pas voté, avait pourtant été adopté en deuxième lecture par le Parlement il y a dix jours. Un communiqué du bureau du président du Parlement, Abbas Tajudeen, qui avait co-parrainé le projet de loi, a déclaré qu’il avait décidé de retirer le projet de loi « à la suite de consultations approfondies avec un large éventail de parties prenantes ». Le taux de participation aux élections nationales du Nigeria n’a cessé de diminuer ces dernières années. L’élection présidentielle de 2023 a enregistré un taux de participation de 27%, le plus bas depuis que le pays a retrouvé un régime démocratique en 1999. Mais les groupes de défense des droits civiques ont rejeté cette tentative, certains la qualifiant de draconienne et d’inconstitutionnelle. AFP
Madagascar veut attirer les capitaux émiratis lors d’un premier forum économique bilatéral à Dubaï
Les 27 mai et 28 mai, la Grande île déploie ses atouts économiques aux Émirats arabes unis à l’occasion de la toute première édition du « Madagascar – Dubaï Business Forum ». L’objectif affiché est clair : Madagascar doit créer de nouveaux partenariats. Les investisseurs émiratis et leur force de frappe financière intéressent particulièrement le gouvernement malgache…Ce forum, à l’initiative du Président Andry Rajoelina, vise à renforcer les relations économiques bilatérales et à attirer les capitaux émiratis sur le sol de Madagascar. Le Chef de l’État malgache a emmené avec lui une délégation de huit ministres et une soixantaine de chefs d’entreprise de l’île. Le gouvernement espère ainsi séduire de nouveaux partenaires dans un contexte de baisse des financements des bailleurs internationaux traditionnels…Depuis un an, les autorités émiraties ont multiplié les signaux de rapprochement avec Madagascar. Notamment avec l’ouverture d’une ambassade, la création d’une ligne directe entre Antananarivo et Dubaï, la visite de Mohamed Alabbar, le patron du groupe Emaar Properties, à Andry Rajoelina. Les Émirats arabes unis ont aussi annoncé en janvier un ambitieux programme d’investissement de dix milliards de dollars financé par le Fonds d’Abu Dhabi. RFI
Les pays de la CEEAC se dotent d’un réseau pour l’organisation d’élections crédibles
Les pays membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) se sont dotés du Réseau des organes de gestion des élections d’Afrique centrale (ROGEAC), chargé de garantir la tenue d’élections crédibles et transparentes. Basée à Bujumbura, cette plateforme vise à consolider la démocratie à travers des élections transparentes, inclusives et apaisées. Selon Denis Kadima, président de la Commission électorale de la RDC, qui séjourne dans la capitale burundaise pour cette occasion, ce lancement marque une étape importante dans la structuration de la coopération électorale en Afrique centrale : « On a choisi le Burundi parce qu’il y a des élections, on fait d’une pierre deux coups. Nous allons adopter le statut, le règlement intérieur, le plan de travail et organiser des élections pour élire le nouveau comité qui va diriger cette institution ». Radio Okapi