Revue de presse du 28 mai 2024

En Tunisie, des journalistes réclament la libération de leurs confrères condamnés
Plusieurs dizaines de journalistes tunisiens ont manifesté, lundi 27 mai, à Tunis contre la « répression » des libertés dans le pays et appelé à la libération de deux chroniqueurs condamnés, selon eux, pour leur opinion, a constaté une journaliste de l’AFP. « Liberté pour la presse tunisienne », « L’Etat policier, c’est du passé », « Magistrature aux ordres », a scandé une soixantaine de manifestants devant le siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT)…Cette « journée de solidarité » était organisée après la condamnation mercredi 22 mai de deux journalistes connus à un an de prison pour des publications sur les réseaux sociaux et des déclarations dans les médias sur la situation socio-économique du pays et sur le président Kaïs Saïed, auteur d’un coup de force à l’été 2021…En un an et demi, plus de soixante personnes – journalistes, avocats et opposants à M. Saïed – ont été poursuivies sur la base de ce texte. Ces dernières semaines, une dizaine d’avocats, de journalistes et militants d’associations d’aide aux migrants ont été arrêtés sur la base de ce décret et pour d’autres motifs, suscitant l’« inquiétude » d’ONG internationales, de l’Union européenne, des Etats-Unis et de la France. Le Monde avec AFP

Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara « candidat naturel » à la présidentielle de 2025, selon son parti
Le parti au pouvoir en Côte d’Ivoire a affirmé, lundi 27 mai, que le chef de l’Etat Alassane Ouattara était son « candidat naturel », pour la présidentielle de 2025, un appel à ce dernier pour qu’il concourt à un quatrième mandat. M. Ouattara ne s’est pas encore prononcé sur cette éventualité…Les appels à une candidature de M. Ouattara, âgé de 82 ans, pour un quatrième mandat à la tête de la Côte d’Ivoire se sont multipliés ces dernières semaines au RHDP. Début mai, les cadres du vaste district des Savanes, fief du parti dans le Nord du pays, avaient appelé le chef de l’Etat à être candidat, lors d’un meeting au stade de Korhogo, devant des dizaines de milliers de partisans et plusieurs ministres. La présidentielle doit se tenir en octobre 2025. Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, ne s’est pas officiellement prononcé sur sa candidature à un nouveau mandat, qui, en cas de victoire, s’achèverait en 2030. Le Monde avec AFP

Sahel : exercice militaire « d’envergure » des armées du Niger, Mali, Burkina Faso, Tchad et du Togo
Un exercice militaire « d’envergure », regroupant les armées du Niger, du Mali, du Burkina Faso, du Tchad et du Togo est en cours depuis le début de la semaine dans l’ouest du Niger, proche du Mali, a annoncé dimanche 26 mai le ministère de la défense nigérien. Dans cette zone où sévissent les groupes djihadistes, un « exercice national d’envergure est en cours au centre de formation des forces spéciales » à Tillia, depuis lundi, déclare le ministère dans un communiqué…Le Togo fait partie des pays ouest-africains ayant adopté un ton plus conciliant avec les régimes militaires arrivés au pouvoir par des coups d’Etat au Mali, au Burkina et au Niger…Le centre d’entraînement de ses forces spéciales de Tillia, qui abrite l’exercice, a été financé par l’Allemagne et est opérationnel depuis juillet 2021 près de la frontière du Mali, théâtre d’attaques récurrentes et meurtrières de djihadistes affiliés au groupe Etat islamique et à Al-Qaida…En septembre 2022, les Etats-Unis ont doté le centre de Tillia d’équipements militaires d’un coût de 13 millions de dollars (près de 8 milliards francs CFA) composés essentiellement de plusieurs types de véhicules dont des blindés. Depuis, le Niger, où un régime militaire a pris le pouvoir en juillet 2023, a dénoncé les accords militaires avec Washington et exigé le départ des troupes de son sol avant le 15 septembre. Le Monde avec AFP

Soudan : le bilan des combats dans la ville d’El-Fasher s’élève à au moins 134 morts, selon Médecins sans frontières
Au moins 134 personnes ont péri au Soudan dans les combats qui font rage depuis plus de deux semaines dans la ville d’El-Fasher, selon un bilan actualisé fourni dimanche 26 mai par Médecins sans frontières (MSF). L’ONG a annoncé aussi la mort d’un des « gardiens » affectés à sa pharmacie, tué la veille « quand les bombardements ont touché sa maison ». Transporté au Southern Hospital, seul établissement hospitalier opérationnel à El-Fasher, il a succombé à ses blessures. C’est dans cet hôpital bénéficiant du soutien de MSF que « 979 blessés ont été soignés depuis le début des combats il y a plus de deux semaines », dit l’organisation dans un communiqué…Seule capitale des cinq Etats du Darfour à échapper au contrôle des FSR, El-Fasher avait longtemps été relativement épargnée par les combats. La ville, accueillant de nombreux réfugiés, faisait office de plate-forme humanitaire pour cette vaste région de l’ouest du Soudan menacée par la famine. Le 10 mai, des combats intenses y ont éclaté, faisant craindre un nouveau tournant « alarmant » dans le conflit, d’après le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres…Selon les Nations unies, El-Fasher est de fait soumise à un siège, avec des routes bloquées et une circulation dangereuse ou faisant l’objet de restrictions. Les organisations humanitaires ont appelé à autoriser de nouvelles entrées d’aides humanitaires, les Nations unies (ONU) craignant que les stocks disponibles au Southern Hospital ne permettent de couvrir que les besoins de la semaine à venir. Le Monde avec AFP

Soudan: importante réunion du front civil soudanais pour mettre fin à la guerre
À partir de lundi et pour trois jours, la coalition nommée « Taqaddum », dirigée par l’ancien Premier ministre Abdallah Hamdok, réunit les dirigeants de partis politiques, des comités de résistances, des associations et des syndicats. C’est la plus importante réunion du front civil depuis le début de la guerre au Soudan. Le but est d’unir leur voix et faire pression sur les belligérants pour mettre fin à la guerre et proposer une alternative démocratique. Huit mois après la naissance de Taqaddum, les rangs de la coordination des forces civiles ont bien grossi. Plus de la moitié des 600 personnes présentes sont de nouveaux arrivants venant des 18 États du Soudan et de la diaspora de 24 pays du monde…Mais les dirigeants du front civil n’ont pas réussi à rallier à eux de nouveaux partis politiques comme le Mouvement populaire de libération du Soudan Nord, le Parti démocratique unioniste ou le parti communiste. Ils ont refusé de devenir membres mais ont accepté d’envoyer des représentants. Un signe positif pour Khalid Omar : « Cela ouvrira la voie à une coordination entre Taqaddum et ces trois forces politiques très importantes ». Au programme des trois jours : l’élaboration d’un programme politique alternatif pour la fin de la guerre. La définition d’un plan d’action humanitaire précis pour venir en aide à la population. Et le dernier jour se tiendra les élections des membres du conseil de direction et du président de Taqaddum qui détermineront si Abdallah Hamdok reste à la tête du mouvement. RFI

Au Burkina, le régime de transition militaire prolongé de cinq ans
Le régime militaire du capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir au Burkina Faso en septembre 2022 par un coup d’Etat, va s’y maintenir pour cinq années supplémentaires dans le cadre de la transition, selon une charte adoptée, samedi 25 mai, à l’occasion d’assises nationales organisées à Ouagadougou. « La durée de la transition est fixée à 60 mois à compter du 2 juillet 2024 », a annoncé le colonel Moussa Diallo, président du comité d’organisation de ces assises, à l’issue des travaux. Selon l’article 22 de la charte signée par le capitaine Traoré samedi soir et qui entre immédiatement en vigueur, des élections peuvent toutefois être organisées « avant cette échéance si la situation sécuritaire le permet ». Le capitaine Traoré, dont le statut passe de « président de transition » à « président du Faso », pourra par ailleurs se présenter aux « élections présidentielles, législatives et municipales », qui doivent être organisées à l’issue de cette période, a poursuivi le colonel Diallo. Les assises nationales, qui devaient initialement s’achever dimanche, ont rassemblé notamment des représentants de la société civile, des forces de défense et de sécurité et des députés de l’assemblée de transition, mais la plupart des partis politiques traditionnels ont boycotté l’évènement. Dans la nouvelle charte, les « quotas » qui étaient alloués aux partis politiques issus notamment de l’ex-majorité et opposition pour les postes de députés de l’assemblée législative de transition ont été supprimés. Douze postes sur 71 restent alloués aux partis politiques, mais sans attribution spécifique à une formation en particulier. Le « patriotisme » est érigé comme critère pour siéger à cette assemblée ou au gouvernement. Le Monde avec AFP

Au Mali, 18 civils tués par des hommes armés dans le Centre
Dix-huit civils ont été tués, samedi 25 mai, par des hommes armés dans une localité du centre du Mali, ont annoncé, dimanche, des habitants, cités par l’Agence France-Presse (AFP). Plus de cent trente civils avaient été tués en juin 2022 à Diallassagou. Le gouvernement malien avait attribué ce massacre à la katiba Macina, affiliée au groupe djihadiste Al-Qaida, qui avait démenti en être responsable. Le Mali est plongé dans une crise multiforme depuis le lancement, en 2012, d’insurrections indépendantiste et djihadiste dans le Nord. Des militaires ont pris le pouvoir par un coup d’Etat en 2020 et ont rompu leur partenariat militaire avec la France, ancienne puissance coloniale, pour se tourner vers la Russie. Le Monde avec AFP

Au Mali, un proche de Choguel Kokalla Maïga interpellé après avoir critiqué la junte
Un proche du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, a été interpellé lundi 27 mai par des hommes du renseignement, quelques jours après la publication d’un document ouvertement critique de la junte au pouvoir. Boubacar Traoré est le signataire d’un communiqué diffusé vendredi et s’opposant fermement à un éventuel maintien des colonels au pouvoir plusieurs années supplémentaires. Le communiqué est présenté comme émanant de la faction du M5-RFP (Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques) restée fidèle au Premier ministre. Le mouvement étant divisé en factions antagonistes, il n’est pas confirmé que Choguel Kokalla Maïga en approuvait le contenu. Il a toutefois a été largement considéré comme susceptible de sceller la rupture entre le Premier ministre et les colonels qui l’ont nommé en 2021. Selon un membre de son entourage, Boubacar Traoré a été interpellé dans son bureau dans les locaux abritant les services du Premier ministre. Des agents du renseignement l’ont emmené dans un véhicule pour une destination inconnue. Le texte rendu public vendredi critique la possible prolongation des colonels à la tête du pays, à leur promotion au rang de général et à l’ouverture d’un dialogue avec les jihadistes. Des propositions qui sont issues des recommandations des récentes consultations nationales organisées par la junte, qui a signalé son intention de les mettre en œuvre. Jeune Afrique avec AFP

Au Mali, le difficile quotidien des détenus politiques à la prison de Bamako
Dans la plus grande prison du Mali, où huit prisonniers sur dix sont en attente de jugement, les conditions de vie sont spartiates. Construite en 1951 pour 400 prisonniers, elle en abrite aujourd’hui plus de 3 600, soit un taux de surpopulation carcéral de 900 %. Ces derniers mois, plusieurs détenus sont morts à cause des fortes chaleurs et des coupures d’électricité qui ont empêché les systèmes de ventilation de fonctionner correctement. Face à la détérioration de la situation carcérale, les autorités maliennes ont décidé d’accorder des grâces collectives à 298 détenus « ayant fait preuve de leur amendement et montré de bonnes prédispositions à la resocialisation ». Mais aucun des 140 détenus de l’aile pénitentiaire dédiée aux activistes, politiciens et fonctionnaires du gouvernement malien n’a bénéficié d’une telle clémence. Leur militantisme ou leur capacité de mobilisation est toujours perçue comme une menace par la junte d’Assimi Goïta, qui a interdit, le 10 avril, les activités des partis et des associations politiques…Isolé du reste de la prison, leur pavillon se présente en deux espaces distincts. Le premier, appelé « la chambre », mesure une vingtaine de mètres de large sur soixante-dix de long. À l’intérieur, deux rangées de matelas avec des moustiquaires. Un petit couloir mène à la seconde partie : « la grille », qui sert de cour intérieure. En cette période de fortes chaleurs, les détenus y passent le plus clair de leurs journées. Jeune Afrique

Tchad: un nouveau gouvernement restreint mais ressemblant au précédent
Au Tchad, la Ve République a son premier gouvernement : après la prestation de serment de Mahamat Idriss Déby à la présidence, jeudi 23 mai, et la nomination dans la foulée d’Allamaye Halina à la primature, la nouvelle équipe a été annoncée ce lundi après-midi par le secrétaire général de la présidence. Avec 35 membres – 27 ministres et huit secrétaires d’État –, ce gouvernement du Tchad en compte sept de moins que le précédent : 21 ont déjà occupé une fonction ministérielle, la plupart étaient de l’équipe sortante. Justice, administration du territoire, sécurité publique ou infrastructures : l’épine dorsale ne change pas, l’enseignement supérieur non plus avec Tom Erdimi. Parmi les six personnes à faire leur première entrée : le conseiller à la présidence et ancien gouverneur de l’Ennedi Est, Issakha Malloua Djamous, succède à Dago Yacoub à la Défense. Un poids lourd quitte l’équipe : le chef de la diplomatie Mahamat Saleh Annadif, en accord avec sa volonté, selon certaines indiscrétions. Pour le remplacer, c’est un autre ancien qui prend du galon : Abderramane Koullamalah devient ministre des Affaires étrangères tout en demeurant porte-parole du gouvernement. Maître dans l’art de la négociation, il pourrait donner une impulsion plus offensive à la diplomatie tchadienne. L’Économie est rattachée aux Finances sous la houlette de Tahir Hamid Nguilin, une des chevilles ouvrières de la campagne présidentielle du chef de l’État. À l’Éducation, c’est un ancien secrétaire d’État, Mamadou Gana Boukar, qui revient avec une promotion dans ce qui ressemble à un « gouvernement de remerciement », selon un analyste. Sans surprise, les trois ministres proches de Succès Masra, qui avaient intégré le gouvernement de transition à ses côtés début janvier, n’ont pas été reconduits dans la nouvelle équipe. RFI

RDC: Une délégation du Groupe de coordination des partenaires à Bukavu avant le départ définitif de la Monusco
Le GCP, délégation composée d’une vingtaine de partenaires techniques et financiers de la République démocratique du Congo (RDC), mène actuellement une visite au Sud-Kivu pour préparer avec les autorités locales l’après-Monusco. La mission de maintien de la paix de l’ONU doit quitter définitivement cette province de l’Est de la RDC le 30 juin…La délégation s’est entretenue avec les autorités provinciales du Sud-Kivu sur le processus de planification conjoint qui attend une validation à Kinshasa car les défis sécuritaires et liées aux infrastructures routières sont nombreux. Mais Bruno Lemarquis reste optimiste : « Souvent, quand on parle du Congo, on dit que c’est un pays en guerre, que c’est un pays en crise. Donc c’est important de changer le narratif. Avant de parler des défis, il faut parler des opportunités de cette province ». Composé d’une vingtaine de partenaires techniques et financiers de la RDC parmi lesquels des chefs des coopérations, des représentants de l’Union européenne, de la Banque mondiale, de la Monusco et des agences et des systèmes des Nations unies, le groupe de coordination des partenaires va passer cinq jours au Sud-Kivu. RFI