Au Mali, au Sénégal et plus récemment au Tchad, lors des mouvements de protestation, les jeunes du Continent s’en prennent aux symboles de la présence française en Afrique. Pourquoi cette hostilité 60 ans après les indépendances chez une génération qui n’a jamais connu l’époque coloniale ? Pas moins de trois présidents français – Emmanuel Macron et ses deux prédécesseurs – ont sonné le glas de la Françafrique. Et pourtant, nous avons encore cette conversation. Le mois dernier, des manifestants sont descendus dans les rues de N’djamena pour dénoncer ce qu’ils considéraient comme un coup d’État après la mort du président Idris Deby. Les pancartes qu’ils brandissaient disaient non seulement « Oui à un dialogue inclusif » et « Non à la monarchisation du pouvoir » mais aussi « Non au néocolonialisme français », « Macron missionnaire de la Françafrique ». Les manifestants ont brûlé des pneus et des drapeaux français. … Dans une partie de l’Afrique francophone, on assiste à une montée du sentiment anti-français. Des mouvements citoyens font de l’opposition à la France leur cheval de bataille. … Selon ces militants, il faut que Paris revoie son approche en termes de démocratie. « La France a soutenu et maintenu contre la volonté de son peuple Idriss Deby pendant 30 ans. Sa mort tragique aurait dû lui permettre de reconsidérer son soutien à un pouvoir décrié par les tchadiens, au lieu de cela elle est venue conforter la junte militaire dirigée par son fils », conclut Makaila Nguebla. BBC
À l’ordre du jour, la mise en place du Conseil national de transition, le parlement provisoire qui sera chargé de surveiller l’action gouvernementale en attendant les prochaines élections. Le président de la transition, qui a le pouvoir de désigner les membres du futur parlement, a choisi de déléguer. Lors de la communication qu’il a livrée aux acteurs politiques et aux membres de la société civile, le général Mahamat Idriss Déby a indiqué qu’il avait décidé de confier la désignation des membres du Conseil national de transition à un comité présidé par son vice-président le général Djimadoum Tiraïna. Le comité sera ouvert à toutes les sensibilités et veillera à sélectionner les candidatures sur la base de critères objectifs de manière à avoir un parlement provisoire représentatif de toutes les forces vives de la nation. Selon de bonnes sources, le comité en question sera mis en place assez rapidement et d’ici un mois, le parlement de transition devrait être installé. RFI
Au Mali, le vice-président, le colonel Assimi Goïta ne cache pas qu’il veut être au centre de la transition. On ne sait pas encore s’il ira jusqu’au bout ou si le costume sera trop ample, mais depuis la démission du président Bah N’Daw, il est sur le devant de la scène et se comporte comme le véritable homme fort du pays. Le colonel Assimi Goïta l’avait déjà dit à la délégation de la Cédéao, il ambitionne d’être au centre de la transition. Un pas de plus ? Il a, jeudi 27 mai, « décapité » le cabinet du président démissionnaire. Un décret signé de sa main limoge les principaux collaborateurs de l’ancien président de transition Bah N’Daw. … Le vice-président a-t-il l’intention de remplacer tout ce monde par des hommes à lui, issus de son propre cabinet ? On devrait rapidement le savoir. Et comme pour montrer qu’il est le chef, ne serait-ce que pour le moment, le colonel Goïta pose un autre acte. Ce vendredi 28 mai, il a convoqué, pour un échange, les partis politiques et la société civile malienne. … On en sait, par ailleurs, plus sur les conditions des arrestations de Bah N’Daw et de son Premier ministre Moctar Ouane. Le président de transition a été le premier arrêté. Ensuite, les hommes du colonel Assimi Goïta qui menaient l’opération, se sont arrêtés chez le Premier ministre Moctar Ouane. RFI
Le gouvernement somalien a annoncé jeudi la tenue « d’ici 60 jours » des élections nationales, dont le report avait provoqué l’une des pires crises politiques de ces dernières années dans ce pays de la Corne de l’Afrique. Mi-avril, la prolongation pour deux ans du mandat du président Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, expiré le 8 février sans que des élections aient pu être organisées, avait mené à de violents affrontements à Mogadiscio. Cette crise a rompu le fragile équilibre sécuritaire et réveillé les souvenirs de la guerre civile, des soldats désertant leur poste dans les zones rurales pour venir combattre auprès de leur leader politique dans la capitale. Début mai, dans un geste d’apaisement, Farmajo a finalement chargé le Premier ministre, Mohamed Hussein Roble, d’organiser des élections dans les meilleurs délais. Ce dernier a appelé à la tenue d’une réunion entre tous les responsables politiques. Ouverte samedi, à huis clos, elle s’est achevée jeudi avec une cérémonie officielle et la lecture d’un communiqué résumant les principaux points de l’accord conclu entre les dirigeants. AFP
Alors que l’Organisation mondiale de la santé note une nouvelle accélération des contaminations en Afrique, une étude menée dans 19 pays du continent renforce les inquiétudes en soulignant que les chiffres sont sans doutes sous-estimés. « Il est trop tôt pour dire si l’Afrique est sur le point de subir une troisième vague. Néanmoins, nous savons que le nombre de cas augmente et le temps presse. Les chiffres diminuaient depuis trois semaines mais depuis lundi, nous observons une reprise. » Une fois encore, la directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique se voit contrainte de tirer la sonnette d’alarme, d’appeler les populations du continent à la vigilance et la communauté internationale à la solidarité. Avec bientôt 4,8 millions de contaminations et 129 000 décès, le continent demeure peu touché par rapport au reste du monde, mais les tendances ne sont pas bonnes. En particulier au sud, où l’hiver arrive et pourrait, estime le Dr Matshidiso Moeti, « inciter les gens à rester chez eux, ce qui pourrait provoquer une hausse des contaminations. » Jeune Afrique
20 millions. C’est le nombre de doses de vaccins AstraZeneca dont le continent africain a besoin d’ici à la mi-juillet pour administrer leur deuxième injection aux personnes déjà vaccinées, a prévenu l’OMS dans son point d’information hebdomadaire jeudi 27 mai. L’organisation internationale recommande en effet un intervalle de huit à douze semaines entre les deux injections. En plus de ce besoin urgent, 200 millions de doses sont nécessaires pour que le continent puisse vacciner 10 % de sa population d’ici 2021. « L’Afrique a besoin de vaccins maintenant. Toute pause dans nos campagnes de vaccination mènera à une perte de vies et une perte d’espoir », a déclaré le docteur Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. Officiellement lancée jeudi 20 mai, elle bénéficie d’un premier lot de 60 000 doses du vaccin AstraZeneca, fourni par le mécanisme Covax. A cette date, 7 010 cas de Covid-19 ont été enregistrés dans le pays, pour 96 décès. Mais les chiffres sont en forte augmentation depuis le début de 2021. « L’épidémie s’étend en profondeur dans les villages, a affirmé le président Faustin Archange Touadéra, s’inquiétant d’une « menace qui a un potentiel déstabilisateur inquiétant et dont l’ampleur s’intensifie chaque jour ». Le Monde
Il ne se passe plus une semaine sans que des policiers ou des symboles du pouvoir fédéral ne soient attaqués dans le sud-est du Nigeria, faisant craindre une flambée de violence séparatiste, un demi-siècle après la guerre du Biafra. Au moins 127 policiers ou membres des forces de sécurité ont été tués et une vingtaine de postes de police ont été pris d’assaut depuis le début de l’année, selon un décompte des médias locaux, dans cette région peuplée majoritairement par l’ethnie Igbo. Les autorités désignent le Mouvement des peuples indigènes du Biafra (Ipob), le principal groupe séparatiste qui dément et en retour accuse Abuja d’être prêt à tout pour discréditer leur mouvement. « Les attaques quasi-quotidiennes ont transformé notre terre en un théâtre de guerre », déplore Vivian Okafor, une habitante de Owerri, la capitale de l’Etat d’Imo, où de nombreuses attaques ont été perpétrées. AFP
En Gambie, la Commission vérité, réconciliation et réparations a clos ce jeudi 27 mai ses auditions, entamées en janvier 2019. Elle a enquêté sur les violations des droits humains commises sous le régime de Yahya Jammeh. Elle doit maintenant rendre ses conclusions et faire des propositions aux autorités actuelles. En plus de deux ans, la liste des exactions évoquées lors des audiences retransmises en direct à la télévision aura été longue : « chasses aux sorcières » contre les opposants emprisonnés et torturés, meurtres de journalistes et d’hommes d’affaire, massacre de migrants, viols, ou encore traitement forcé des personnes séropositives par un remède concocté par le chef de l’État… Plus de 370 témoins ont été entendus, dont d’anciens membres du gouvernement, des chefs de la police et du renseignement, et des « junglers », ces miliciens dont l’unité est qualifiée « d’escadron de la mort ». À chaque fois, les cadres de l’ancien régime ont reporté la responsabilité sur un homme, Yahya Jammeh, en exil en Guinée équatoriale. RFI
Gilets pare-balles sur le dos, arme automatique à la main, des soldats français et maliens patrouillent dans la ville de Gossi, au nord-est du Mali. Le soleil n’est levé que depuis quelques heures, la chaleur déjà étouffante. Sur le marché, les militaires arrêtent des véhicules et quelques passants pour les contrôler. Benjamin – pour leur sécurité, les militaires français en opération à l’étranger ne donnent que leur prénom –, un sergent âgé d’une vingtaine d’années, lunettes de soleil opaques, explique que l’objectif est de « rendre leur présence visible », faire en sorte « que rien ne vienne perturber la population dans sa vie quotidienne ». … La France voudrait voir ses partenaires européens, dont la Belgique, lui apporter leur soutien dans ce combat contre ceux qu’elle qualifie de « groupes armés terroristes », les « GAT ». Mais le déploiement de soldats belges, dans des opérations au sol, dans une guerre qui s’enlise, est loin d’être acquis. RTBF
Le président Emmanuel Macron est attendu aujourd’hui vendredi 28 mai en Afrique du Sud, dans la foulée de sa visite au Rwanda, pour un voyage centré autour de la lutte contre le Covid-19 et la crise économique engendrée par la pandémie. Ce déplacement, prévu il y a plus d’un an, avait dû être repoussé en raison de la pandémie. Le pays est officiellement le plus touché d’Afrique, avec plus d’1,6 million de cas et plus de quelque 56 000 morts. Mais le chef de l’Etat a tenu à concrétiser cette visite car l’Afrique du Sud « est un partenaire majeur sur le continent, membre du G20, régulièrement invitée du G7, essentielle dans l’approche sur le multilatéralisme », a précisé l’Elysée avant le voyage. M. Macron devait être accueilli en milieu de journée dans la capitale Pretoria par son homologue Cyril Ramaphosa, qu’il a rencontré il y a deux semaines à Paris dans le cadre d’un sommet de soutien aux économies africaines. Les deux chefs d’Etat ont échangé à plusieurs reprises sur la question brûlante de l’accès aux vaccins contre le Covid-19. Le Monde avec AFP
L’Allemagne a pour la première fois reconnu vendredi avoir commis un « génocide » contre les populations des Herero et Nama en Namibie pendant l’ère coloniale et va verser au pays plus d’un milliard d’euros d’aides au développement. « Nous allons demander pardon. » L’Allemagne a pour la première fois reconnu, vendredi 28 mai, avoir commis un « génocide » contre les populations des Herero et Nama en Namibie, dans ce territoire africain colonisé par l’Allemagne de 1884 à 1915. Berlin va verser au pays plus d’un milliard d’euros d’aides au développement, qui doivent profiter en priorité aux descendants des deux populations. « Nous qualifierons maintenant officiellement ces événements pour ce qu’ils sont du point de vue d’aujourd’hui : un génocide », a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, dans un communiqué. Dans cette déclaration, le chef de la diplomatie allemande salue la conclusion d’un « accord » avec la Namibie après plus de cinq ans d’âpres négociations sur les événements survenus dans ce territoire africain colonisé par l’Allemagne à la fin du XIXe siècle. France24 avec AFP