Présidentielle en Mauritanie : anti-Wagner et ami de la France, Ghazouani cultive sa singularité
Avec ses voisins, le Malien Assimi Goïta, le Burkinabè Ibrahim Traoré ou encore le Nigérien Abdourahamane Tiani, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a pris ses distances. Cet ancien chef d’état-major des armées, qui fut aussi ministre de la Défense, se veut un interlocuteur fiable pour les alliés du pays, et la France en particulier, qui apprécient cet homme discret et rationnel, qui a largement contribué, aux côtés de son prédécesseur Mohamed Ould Abdelaziz, à enrayer depuis 2011 la vague d’attentats qui a frappé la Mauritanie. Le pays, appelé à devenir une puissance gazière, devrait également très vite attirer de nombreux investisseurs. De plus, le chef de l’État mauritanien, qui a accueilli une ambassade d’Ukraine dans son pays le 20 mai, puis déjeuné avec son homologue Emmanuel Macron à l’Élysée le 29, n’affiche pas de proximité particulière avec la Russie, avec laquelle il continue néanmoins de cultiver des liens anciens. Il a également exprimé à plusieurs reprises, et notamment auprès du ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en visite à Nouakchott en février 2023, son refus catégorique d’accueillir des mercenaires de la société militaire privée Wagner…Cette bonne image à l’extérieur, il doit aussi s’assurer de la conserver chez lui. Sur la scène politique mauritanienne, l’élection du 29 juin est annonciatrice d’une nouvelle époque. Celle où les opposants d’hier, devenus de nouveaux alliés, cèdent la place à la relève. Jeune Afrique
Mauritanie: les mesures prises pour la transparence du scrutin présidentiel
Dans chaque bureau de vote, chaque candidat pourra mandater un représentant pour assister aux opérations électorales, assure la Commission électorale (Ceni). Cette dernière rappelle aussi que cette année, tous les résultats des bureaux de vote seront rendus publics sur le site internet My CENI. Mais du côté des acteurs politiques, des inquiétudes subsistent. L’opposition a réclamé la vérification biométrique du nom des électeurs pendant le vote. Une demande que la Ceni a jugée trop tardive et trop coûteuse…Le gouvernement mauritanien a mis en place un Observatoire national chargé de surveiller l’élection, avec 600 observateurs déployés dans tout le pays, mais l’opposition questionne leur impartialité. L’Union africaine va envoyer 30 observateurs de court terme, tandis que l’Organisation internationale de la Francophonie en dépêche six. Enfin, pas d’observateurs du côté de l’Union européenne qui déploiera trois experts électoraux à la Ceni. RFI
Au Soudan, plus de la moitié de la population confrontée à « une insécurité alimentaire aiguë »
Quelque 25,6 millions de personnes sont confrontées à « une insécurité alimentaire aiguë » en raison du conflit qui ravage le Soudan, a affirmé, jeudi 27 juin, un rapport appuyé par l’ONU. Ce désastre touche, dès lors, plus de la moitié de la population de ce pays du nord-est de l’Afrique. Selon les projections du rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), sur lequel se basent les agences de l’ONU, ce chiffre inclut « plus de 750 000 » Soudanais confrontés à la « famine », le niveau le plus élevé de l’échelle IPC, définit comme « un état de privation alimentaire extrême ». Plus de 8,5 millions de personnes sont aussi en situation d’« urgence », dernier palier avant la famine…Il existe « un risque de famine dans quatorze zones » du Darfour (Ouest), du Kordofan (Sud-Ouest), de Gezira (Centre) et de la capitale Khartoum et ses environs, selon l’IPC. Dans ces régions les plus affectées par le conflit, « la situation est particulièrement critique pour les populations piégées par la guerre », a précisé le rapport. « Des niveaux d’inanition, de décès, de dénuement et de malnutrition aiguë critiques sont manifestes ou risquent de le devenir », a-t-il ajouté. Le Monde avec AFP
L’armée française se dote d’un commandement pour l’Afrique
L’armée française s’est dotée d’un commandement pour l’Afrique, comme l’ont déjà fait depuis longtemps les armées américaines, à un moment charnière de la présence militaire française, en forte décrue sur le continent, selon le Journal officiel. Daté de mercredi 26 juin, le JO stipule que « le général de brigade Pascal Ianni [est] nommé général commandant le commandement pour l’Afrique » à partir du 1er août. Le général Ianni, ancien membre du cabinet militaire de la ministre des armées Florence Parly, a aussi occupé le poste de porte-parole du chef d’état-major des armées. Il était chargé de l’anticipation et de la stratégie au sein de l’état-major des armées, spécialiste des questions d’influence et de lutte informationnelle. Cette création inédite en France d’un commandement pour l’Afrique, annoncée par plusieurs sources concordantes à l’Agence France-Presse (AFP) à la mi-juin, survient alors que Paris prévoit de réduire à quelques centaines d’hommes sa présence militaire en Afrique de l’Ouest et centrale, dans le cadre de partenariats « rénovés » et plus discrets. Une mutation décidée après les cuisantes déconvenues au Sahel. Le Monde avec AFP
Résolution pacifique du conflit en RDC : le Président angolais négocie une rencontre entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame
Le Président Joao Lourenço envisage, pour une résolution pacifique du conflit dans l’Est de la RDC, une rencontre entre les Présidents Félix-Antoine Tshisekedi et Paul Kagame. Il l’a déclaré jeudi 27 juin alors qu’il était en visite officielle à Abidjan, en Côte d’Ivoire. « Nous sommes en train de négocier au niveau ministériel dans la perspective de très prochainement pouvoir mettre ensemble les deux chefs d’État Tshisekedi et Kagame pour un échange direct sur cette situation dans l’objectif de parvenir à la paix », a lancé Joao Lourenço. Le médiateur désigné par l’Union africaine dans la crise qui oppose la RDC au Rwanda souligne que l’unique issue pour lui c’est la négociation pour mettre fin à ce conflit…Le Président Joao Lourenço a été nommé par l’Union africaine (UA) comme médiateur pour traiter la question des relations entre la République démocratique du Congo et le Rwanda. Au cours d’une rencontre avec son homologue angolais, Joao Lourenço, le 27 février à Luanda, le Président congolais, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, avait donné son accord de principe pour rencontrer le Président du Rwanda, Paul Kagame. Radio Okapi
Législatives à Madagascar: la coalition présidentielle Irmar remporte la majorité absolue
À Madagascar, la coalition présidentielle Irmar remporte les élections législatives du 29 mai. Fait majeur des résultats proclamés par la Haute Cour Constitutionnelle jeudi 27 juin, les nombreuses requêtes déposées en annulation de voix ont été en grande majorité rejetées quand elles venaient de l’opposition. Elles ont toutefois fait basculer l’issue de l’élection au bénéfice du camp présidentiel dans trois districts. La coalition d’Andry Rajoelina décroche finalement avec 84 sièges sur 163, la majorité absolue dans la future Assemblée nationale. Trois sièges seulement ont suffi pour changer le cours de l’élection. Grâce à eux, la coalition présidentielle orange, donnée initialement en tête avec 81 sièges, obtient finalement la majorité absolue tant espérée au Palais de Tsimbazaza. Les résultats proclamés ont basculé, sur décision de la Haute Cour constitutionnelle, en faveur de la plateforme du pouvoir Irmar dans les districts de Maevatanana et d’Antsohihy au nord-ouest du pays ainsi qu’à Vondrozo au sud-est. Dans ces trois cas, les juges ont donné raison aux requêtes déposées par les candidats Irmar, en procédant à l’annulation de voix de leurs adversaires…Reste que le suspens n’est pas tout à fait levé. Pour élargir encore sa marge de manœuvre, l’Irmar se lance dans l’ambitieux pari de rallier 25 des 51 députés indépendants élus, afin d’obtenir 2/3 des sièges à l’Assemblée. Une telle configuration donnerait à Andry Rajoelina un horizon dégagé jusqu’à la fin de son quinquennat en lui permettant notamment de modifier la Constitution et de mettre son gouvernement à l’abri d’une motion de censure. RFI
Frontière Cameroun-Nigeria: Abuja accepte de ne pas saisir la Cour internationale de Justice
Le dialogue plutôt que la justice internationale pour trouver un consensus sur les derniers kilomètres de frontière à démarquer. Le Cameroun et le Nigeria se sont mis d’accord ce mercredi 26 et jeudi 27 juin 2024 lors de la 20e session extraordinaire de leur commission mixte à Yaoundé. Ainsi, le Nigeria accepte de ne pas saisir la Cour internationale de Justice pour résoudre les derniers points litigieux en suspens. Il reste à s’accorder sur trois points précis dans les derniers 35 km de frontière à définir sur 2100 km environ qui séparent le Cameroun du Nigeria. Deux villages, Kodja, Rhumsiki et une borne dont l’emplacement est discuté. D’un côté, la région de l’Extrême-Nord camerounais. De l’autre, celle nigériane de l’Adamawa. Pour les deux villages, le tracé datant de 1906 est à revoir, car un village s’est développé plus vers le Nigeria, l’autre vers le Cameroun…Les deux grands voisins souhaitent avoir achevé le nouveau tracé complet de leur frontière commune avant la fin 2025. Les besoins des populations affectées par les travaux de démarcation devront être financés. Pendant deux décennies, il aura fallu toujours chercher le consensus, surmonter des obstacles géographiques naturels, parfois sécuritaires. Cette commission mixte Cameroun-Nigeria créé pour mettre en œuvre la décision de la Cour internationale de Justice de 2002 sur la péninsule de Bakassi est un cas unique en Afrique, selon Leonardo Santos Simão. RFI
Dans l’impasse en Tunisie, de plus en plus de migrants rapatriés dans leur pays d’origine
Le nombre de migrants africains rapatriés de Tunisie vers leur pays connaît une forte augmentation depuis le début de l’année, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), sur fond de montée d’un sentiment anti-immigrés alimenté par un discours officiel aux accents xénophobes. « Entre le 1er janvier et le 25 juin, l’OIM a facilité le retour volontaire d’environ 3 500 personnes depuis la Tunisie vers leur pays d’origine », soit une augmentation de 200 % par rapport à 2023 à la même période, a détaillé l’OIM, à Tunis, auprès de l’Agence France-Presse, qui précise que les principaux pays de retour sont la Gambie, le Burkina Faso et la Guinée…Leurs conditions de vie se sont encore détériorées quand ils ont été chassés de grandes villes comme Sfax pour s’entasser dans des campements de fortune insalubres, sans aucune ressource, dans l’attente d’un hypothétique départ…La Tunisie est l’un des principaux points de départ des migrants qui risquent la périlleuse traversée de la Méditerranée pour rejoindre l’Europe. Selon le ministère de l’intérieur tunisien, environ 23 000 migrants irréguliers seraient actuellement présents dans le pays. Plus de 1 300 migrants sont morts ou ont été portés disparus en 2023 dans des naufrages au large des côtes tunisiennes, selon le FTDES. Le Monde avec AFP
Variole du singe : une nouvelle souche plus dangereuse apparue en RDC inquiète l’OMS et les chercheurs
Plus transmissible et plus dangereuse que les précédentes, une nouvelle souche du virus mpox baptisée « Ib », responsable de la mort d’enfants en République démocratique du Congo (RDC), pourrait se propager à d’autres pays, alertent des chercheurs et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) mercredi 26 juin. Tous les Etats devraient se préparer « avant qu’il ne soit trop tard », a déclaré à l’AFP Jean-Claude Udahemuka, chercheur à l’université du Rwanda qui étudie cette épidémie. Depuis la première détection de la maladie chez des humains en RDC en 1970, mpox – également connu sous le nom de variole du singe ou monkeypox – a engendré des flambées régulières, principalement en Afrique, sous l’effet de la souche I du virus…Plus de 1 000 cas de mpox souche Ib ont été signalés dans la province du Sud-Kivu depuis, a déclaré Leandre Murhula Masirika, qui pilote des recherches locales, évoquant plus de 20 nouveaux cas chaque semaine rien qu’à Kamituga. Or, selon les chercheurs, 5 % des adultes et 10 % des enfants contractant cette souche de la maladie en meurent. Le Monde avec AFP
Burundi : condamnation à perpétuité d’un ancien premier ministre confirmée en appel
La Cour suprême du Burundi a confirmé jeudi 27 juin en appel la condamnation à la prison à perpétuité de l’ancien tout-puissant premier ministre, le général Alain-Guillaume Bunyoni, a affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) une source judiciaire. En décembre 2023, en première instance, M. Bunyoni avait été jugé coupable d’avoir voulu renverser le gouvernement et d’avoir menacé la vie du président, Evariste Ndayishimiye, ainsi que d’enrichissement illégal et de déstabilisation de l’économie…L’ancien premier ministre peut encore se pourvoir en cassation, a affirmé un juriste, qui a également requis l’anonymat. Lors de son procès en appel, à la fin de mai, le général Bunyoni avait de nouveau plaidé non coupable de tous les chefs d’accusation et demandé à être « acquitté purement et simplement ». Devenu premier ministre en juin 2020, Alain-Guillaume Bunyoni avait été démis de ses fonctions en septembre 2022, quelques jours après que le président avait dénoncé des velléités de « coup d’Etat ». M. Bunyoni, considéré comme le véritable numéro deux du régime et le chef de file des durs parmi les généraux œuvrant dans les coulisses du pouvoir, avait ensuite été arrêté en avril 2023. Le président, Evariste Ndayishimiye, a succédé en juin 2020 à Pierre Nkurunziza, mort après avoir dirigé d’une main de fer le Burundi durant quinze ans. Si la communauté internationale a salué une certaine ouverture du pays depuis son arrivée au pouvoir, une commission d’enquête de l’ONU affirmait en septembre 2021 que la situation des droits humains restait « désastreuse » au Burundi. Le Monde avec AFP