En l’absence d’un cadre réglementaire solide, le déploiement des sociétés de sécurité chinoises en Afrique va croissant. Cela constitue des risques accrus envers les citoyens africains, et pose des questions fondamentales sur la responsabilité de la sécurité en Afrique. Depuis 2012, plus de 200 000 travailleurs chinois se sont expatriés en Afrique pour travailler sur l’Initiative « La Ceinture et la Route », aussi connue sous le nom d’Initiative ceinture et route, amenant à 1 million le nombre d’immigrants chinois sur le continent. Il y a plus de 10 000 entreprises chinoises en Afrique, dont au moins 2000 entreprises publiques. Les entreprises publiques chinoises ont un enjeu majeur dans les projets de construction en Afrique, qui génèrent des recettes de plus de 40 millions de dollars par an. … Le gouvernement chinois se repose par conséquent de plus en plus sur les sociétés de sécurité chinoises pour assurer sa sécurité. … La prolifération de sociétés de sécurité étrangères a des implications importantes sur les politiques de l’Afrique, puisque cela sape le rôle des gouvernements en tant que premiers pourvoyeurs de sécurité de leurs pays, et que cela accroît le risque de violations des droits de l’homme. Un processus réglementaire plus ferme sera essentiel en Afrique afin de prioriser et de protéger les intérêts des citoyens africains. Centre d’Études Stratégiques de l’Afrique
Trois employés de Médecins sans frontières (MSF), une Espagnole et deux Ethiopiens, ont été tués dans une attaque dans la région en guerre du Tigré éthiopien, a annoncé, vendredi 25 juin, la branche espagnole de MSF. « Nous avons perdu le contact avec eux et la voiture dans laquelle ils voyageaient hier dans l’après-midi, et ce matin le véhicule a été retrouvé vide et leurs corps sans vie à quelques mètres », a indiqué l’organisation non gouvernementale (ONG) dans un communiqué en dénonçant « un assassinat brutal ». Maria Hernandez, de nationalité espagnole et âgée de 35 ans, était l’une des coordinatrices d’urgence de MSF au Tigré. Yohannes Halefom Reda et Tedros Gebremariam Gebremichael, tous deux Ethiopiens et âgés de 31 ans, étaient assistant de coordination et chauffeur pour l’ONG. « Maria, Yohaness et Tedros étaient là-bas pour aider la population et il est impensable qu’ils aient payé de leurs vies pour cela », a poursuivi l’ONG, sans communiquer plus de détails. … Le secrétaire général adjoint par intérim de l’ONU pour les affaires humanitaires, Ramesh Rajasingham, a qualifié ces meurtres de « scandaleux et désolants ». « Les autorités doivent désormais enquêter rapidement » sur ces meurtres qui sont des « violations graves du droit international humanitaire », a-t-il ajouté dans un communiqué à New York. Le Monde avec AFP
L’ONG a annoncé samedi la mort d’une femme dans l’attaque d’un convoi de Médecins sans frontières qui transportait des blessés dans le nord de la Centrafrique. Une femme a été tuée et trois personnes blessées jeudi dans une attaque d’un convoi de Médecins sans frontières par des hommes armés. Celui-ci transportait des blessés dans le nord de la Centrafrique, a annoncé samedi 26 juin l’ONG dans un communiqué. « Deux pilotes de motos embauchés par MSF ont été pris dans une embuscade par des hommes armés en Centrafrique alors qu’ils transportaient des blessés à Batangafo », une ville à 380 km au nord de la capitale Bangui, a écrit MSF, ajoutant qu’une femme avait été tuée au cours de cette attaque. Trois autres personnes ont été blessées dont un enfant. Le convoi était « clairement identifié », a assuré l’ONG. « Les deux motards, attaqués en plein jour, avaient chacun un dossard MSF et un petit drapeau sur la moto », a précisé à l’AFP Caroline Ducarme, cheffe de mission de MSF en Centrafrique. France24 avec AFP
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé dimanche 27 juin de nouvelles restrictions dans le pays, le plus touché du continent, pour faire face à la forte hausse des contaminations au Covid-19, provoquées par le très contagieux variant Delta. L’Afrique du Sud, qui subit de plein fouet une troisième vague, est « confronté à une résurgence massive des contaminations », a déclaré le chef d’Etat lors d’une allocution télévisée, qui a dressé un tableau très noir de la situation. « Nos services de santé travaillent à l’extrême limite de leurs possibilités (…), il n’y a que très peu de lits disponibles en réanimation », a-t-il ajouté, avant d’annoncer que l’Afrique du Sud se trouvait désormais et pour une durée de deux semaines au stade 4 d’alerte sanitaire, le dernier avant le confinement. « Tous les rassemblements – qu’ils soient en intérieur ou en extérieur – sont interdits », à l’exception des enterrements, avec un maximum de cinquante personnes pouvant y assister, a poursuivi Cyril Ramaphosa, précisant que les ventes d’alcool étaient désormais interdites. Le Monde avec AFJP
Le Mali a connu, vendredi 25 juin, une nouvelle journée sanglante avec deux attaques, l’une contre un poste militaire dans le centre et l’autre contre une position temporaire de l’ONU au nord. L’attaque d’un poste militaire dans le village de Boni (centre) a fait six morts parmi les soldats et un blessé. Dix soldats maliens avaient déjà été tués en février dans ce même village. Les troupes ont « vigoureusement repoussé » des « attaques simultanées » menées dans ce village vendredi après-midi, ont précisé les Forces armées maliennes sur leur page Facebook. Plus tôt dans la journée, 15 Casques bleus de l’ONU au Mali ont été blessés dans une attaque au véhicule piégé contre une position temporaire dans le Nord, a indiqué la Mission des Nations unies dans le pays (Minusma) sur les réseaux sociaux. « Ce (vendredi) matin, une base opérationnelle temporaire de la Force de la Minusma près du village d’Ichagara, dans la commune de Tarkint, région de Gao, a été la cible d’une attaque au véhicule piégé », a-t-elle rapporté sur Twitter. France24 avec AFP
Alors que l’élection présidentielle doit en principe se tenir en février 2022, plusieurs personnalités sont pressenties pour être candidates. C’est le cas de l’ancien Premier ministre Boubou Cissé, qui a adhéré ce week-end à l’URD, un important parti politique malien. L’entourage immédiat de Boubou Cissé affirme qu’il a adhéré à l’Union pour la république et la démocratie (URD), parce qu’il partage l’idéal de paix et de justice de ce parti, dont le leader, Soumaïla Cissé, est décédé l’an dernier. Mais si l’ancien Premier ministre malien dépose ses bagages à l’intérieur de la formation, membre de l’Internationale libérale, c’est aussi parce qu’il a des ambitions politiques. RFI
De nouvelles attaques meurtrières se sont déroulées, jeudi 24 juin aux environs de 15 h 30 locales (14 h 30 GMT), dans la région ouest de Tillabéri, au Niger, ont rapporté à l’AFP des élus locaux. Les assaillants à moto ont tué 19 personnes, selon un bilan définitif. « Quinze personnes ont été tuées à Danga Zaouni, dont un marabout (chef religieux), et quatre autres dans le village voisin de Tolba Koira », a indiqué vendredi un responsable municipal qui a également évoqué deux blessés dans ces deux villages. « Hier, on en était à quinze morts, mais quatre corps ont été découverts ce matin dans la brousse par les Forces de défense et de sécurité », a précisé ce responsable qui s’est rendu vendredi sur les lieux des attaques avec des autorités du gouvernorat et de la préfecture de cette région. Sur les 19 victimes, « seize ont été abattues dans leur champ » où elles semaient des céréales, a-t-il témoigné. En outre, 19 greniers à céréales, douze cases et une boutique ont été « brûlés », une autre « cambriolée », a-t-il indiqué. Le territoire de cette commune rurale de Tondikiwindi avait été la cible en janvier d’attaques particulièrement meurtrières sur les villages de Tchoma Bangou et Zaroumadereye, au cours desquelles 100 civils avaient été tués par des hommes armés venus à moto qui avaient fui vers le Mali voisin. France24 avec AFP
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi dans les régions du Nord et du Centre-Nord du Burkina Faso, contre « l’insécurité grandissante », appelant les autorités à des mesures face aux attaques jihadistes récurrentes, a-t-on appris auprès des manifestants et d’autorités locales. Dans le Centre-Nord, les manifestants réunis à Kaya, le chef lieu de la région, ont marché vers le gouvernorat, brandissant des pancartes où on pouvait lire : « Des morts et des morts, on n’en veut plus ! », « Non à l’insécurité grandissante » ou encore « On veut cultiver nos champs en paix ». Cette manifestation « fait suite à l’attaque contre une unité de police sur l’axe Barsalogo-Foubé qui a coûté la vie à onze d’entre eux, lundi dernier », a expliqué Boukari Ouédraogo, président du mouvement « Appel de Kaya », à l’origine de la marche. « Nous ne voulons plus que des avions ramènent les corps de nos maris », a affirmé une manifestante, Aguiratou Sawadogo, épouse d’un soldat. Jeune Afrique
Le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a appelé dimanche l’opposition et la société civile à « surseoir aux marches et meetings projetés » contre l’insécurité dans son pays en proie à des attaques djihadistes de plus en plus meurtrières. L’opposition a appelé à des « marches » dans tout le pays les 3 et 4 juillet, pour « protester contre la dégradation de la situation sécuritaire et exiger des mesures fortes » face à la montée des violences djihadistes. Samedi, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans les régions du Nord et du Centre-Nord du pays, contre « l’insécurité grandissante », appelant les autorités à des mesures face aux attaques djihadistes récurrentes. Africanews avec AFP
Le chef de la junte militaire qui a pris le pouvoir au Tchad au lendemain de la mort du président Idriss Déby Itno en avril n’exclut pas une prolongation de la « transition » de 18 mois avant des élections promises, dans une interview à l’hebdomadaire Jeune Afrique. Un Conseil militaire de transition (CMT) de 15 généraux présidé par l’un des fils du défunt, Mahamat Idriss Déby, général de 37 ans, a pris le pouvoir le 20 avril en annonçant la mort du chef de l’État, au pouvoir depuis 30 ans et tué au front contre des rebelles. La junte s’est engagée le même jour à organiser des « élections libres et démocratiques » à l’issue d’une « transition » de 18 mois, renouvelable une fois. Mais la communauté internationale, Union africaine (UA) en tête, ont exigé que cette période n’excède pas 18 mois. … Le 20 avril, le CMT avait dissous le Parlement et le gouvernement et abrogé la Constitution du Tchad. Sous la pression internationale, la junte avait finalement nommé un « gouvernement de transition » de civils le 2 mai, dirigé par Albert Pahimi Padacké, le dernier Premier ministre de feu Idriss Déby. Le CMT avait également promis de « nommer » les membres d’un Conseil national de transition (CNT) qui devra faire office d’organe législatif durant la transition, désignation qui se fait encore attendre. AFP
L’intégration dans l’armée régulière d’un puissant groupe paramilitaire constitue l’obstacle le plus récent pour le fragile processus de transition politique vers un pouvoir civil au Soudan, plus de deux ans après la chute du dictateur Omar al-Béchir. Le Soudan est dirigé par des civils et des militaires en vertu d’un accord conclu en août 2019 après la chute de Béchir, chassé du pouvoir en avril de la même année, sous le coup de manifestations populaires. Dirigé par un civil, Abdallah Hamdok, le gouvernement fait face à une économie désastreuse et cherche à tourner la page de décennies de conflits internes. L’objectif est notamment d’unifier les forces armées, avec l’intégration de groupes paramilitaires, dont la puissante organisation des Forces de soutien rapide (RSF), dans l’armée régulière. Mais le commandant de cette force, le général Mohamed Hamdan Daglo dit « Hemedti », a rejeté début juin cette intégration, pourtant prévue par l’accord d’août 2019. AFP
C’est un véritable déchaînement de violences inouïe qui s’est passé le samedi 26 juin au soir au centre du Burundi. Un groupe armé non identifié a tendu une embuscade aux véhicules qui circulaient sur la route nationale n°2 qui relie Bujumbura à Gitega, la nouvelle capitale du pays. Le bilan est lourd, de 15 à 20 civils tués, certains ont été brulés vifs de sang-froid. L’embuscade a eu lieu dans la commune de Rutegama, dans la province de Muramvya, à quelque 70 kilomètres à l’est de Bujumbura, aux environs de 20 heures, heure locale (18h TU). Des assaillants lourdement armés ont coupé la route avec des pierres en plein milieu de la chaussée, obligeant les véhicules à s’arrêter. Ils se sont alors mis à tirer à bout portant sur les premiers arrivés notamment deux véhicules de transport. Puis les assaillants ont aspergé d’essence ces deux véhicules où il y avait encore une douzaine de personnes en train de crier et de pleurer, avant d’y mettre le feu, selon le témoignage de rescapés, qui décrivent une scène « d’une grande cruauté ». Au final, treize personnes ont été brûlées vives dans les deux véhicules, entre 3 et 5 ont été tuées par balles et quinze autres blessées. Ces assaillants se sont repliés une dizaine de minutes plus tard, en tuant deux personnes qui ont eu le malheur de croiser leur route un kilomètre plus loin, avant que les secours n’arrivent sur place. RFI
Deux bombes artisanales ont explosé dans la ville de Beni, dimanche 27 juin, dont une à l’intérieur d’une église – une première dans cette région de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) où sévissent les Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe armé affilié aux djihadistes de l’Etat islamique (EI), selon les Etats-Unis. Le colonel Narcisse Muteba, policier et également maire de Beni, a décrété dimanche soir un couvre-feu dans la ville. « Je ne veux voir personne dans la rue, que tout le monde se barricade parce que d’après les informations à notre disposition, il y a quelque chose qui se prépare encore. Je ne veux voir que des policiers et des militaires dans les rues », a-t-il déclaré à la presse. Une première bombe a détoné dimanche à 6 heures : « une bombe artisanale » placée à l’intérieur d’une église catholique assomptionniste, a déclaré à l’AFP le colonel Muteba. Deux femmes ont été blessées, l’explosion ayant eu lieu avant l’heure d’affluence des fidèles pour une importante cérémonie de sacrement de confirmation aux enfants, a précisé à l’AFP le vicaire général de Beni, Mgr Laurent Sondirya. « Ils ont visé une grande foule parce que la cérémonie va réunir des enfants, leurs parents et des fidèles », a expliqué le prélat, ajoutant : « La messe pour administrer le sacrement de confirmation ne sera pas reportée. » Le Monde avec AFP
Que les émeutes de mars 2021 se soient arrêtées ne signifie pas que la tension politique et sociale est retombée au Sénégal. L’illustration en est l’atmosphère dans laquelle est plongé le pays depuis cette semaine. En cause : le vote ce vendredi 25 juin par 70 députés contre 11, de deux projets de loi modifiant le Code pénal et le Code de la procédure pénale pour « renforcer la lutte contre le terrorisme ». L’article 279 du Code pénal avait été déjà voté par l’Assemblée nationale le 28 octobre 2016, mais les nouveautés concernent des dispositions sur « le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et la piraterie maritime », ainsi que sur les peines encourues. Pour le gouvernement, il s’agit d’« élargir la palette des infractions de financement du terrorisme [et] de donner une vocation plus englobante de l’infraction d’association de malfaiteurs ». Dans un contexte sahélien trouble avec la montée du terrorisme dans les pays voisins, le Sénégal renforce depuis 2016 sa sécurité, notamment aux frontières. Si, pour l’heure, le pays n’a pas connu d’attaques djihadistes, plusieurs affaires liées au terrorisme ont été traitées ces dernières années. Mais, pour l’opposition et les organisations de la société civile, les définitions d’« association de malfaiteurs » et celle d’« actes terroristes » ne seraient que prétexte pour limiter l’opposition en interdisant le droit de manifester. Le Point
Cette semaine, la justice égyptienne a condamné deux influenceuses, Mawada al-Adham et Haneen Hossam, elles ont été condamnées à six et dix ans de prison pour « traite d’êtres humains » et de « débauche » pour avoir publié des vidéos sur TikTok et Likee. « L’affaire des filles TikTok » secoue l’Egypte depuis un plus d’un an, un combat entre les défenseurs des droits des femmes et l’Égypte conservatrice. En 2018, le président Abdel Fattah al-Sissi promulgue une loi sur a réglementation de la presse et des médias, permettant ainsi aux autorités de surveiller certains utilisateurs de réseaux sociaux. Cette loi ne concerne pas que les médias, mais aussi toute personne ayant plus de 5000 abonnés. Ces personnes sont donc surveillées par les autorités. Sous couvert de lutte contre le « terrorisme » ou ce qui nuit aux « intérêts du pays », l’Égypte arrête et emprisonne. Depuis la promulgation de la loi, le Conseil supérieur de régulation des médias, est autorisé à suspendre ou bloquer des sites ou comptes s’il estime qu’ils « publient ou diffusent de fausses nouvelles » ou « incitent à violer la loi, à la violence ou à la haine ». Plus de 500 sites d’informations ou d’ONG sont bloqués en Égypte, car les autorités estiment qu’ils sont « une menace pour la sécurité nationale » ou encore pour « l’économie nationale ». RTBF
La présidente tanzanienne, Samia Suluhu Hassan, a annoncé le 26 juin 2021, la décision de son gouvernement de relancer les pourparlers sur la mise en œuvre de plusieurs projets visant à accélérer la croissance économique du pays. Parmi eux, celui du port de Bagamoyo, une station balnéaire située à 75 km au nord de Dar-es-Salaam, la capitale économique. Il s’agit, en effet, d’un projet de construction d’un port et d’une zone économique spéciale dont les contrats ont été signés depuis octobre 2015 avec China Merchants Holdings International. Mais il avait été annulé par l’administration de l’ex-président John Magufuli, en 2016, dans le but de renégocier les termes contractuels, et ce, dans le cadre d’une série de renégociation d’accords importants conclus sous le règne de son prédécesseur Jakaya Kikwete avec des investisseurs étrangers dans les domaines de l’exploitation minière, du gaz naturel, des télécommunications et des infrastructures. Financial Afrik