Mali : près de vingt morts, dont des soldats et des civils, dans trois attaques coordonnées
Le Mali est la cible d’une série de raids coordonnés depuis une semaine. Trois attaques, attribuées à des « terroristes », ont tué au moins quinze soldats et trois civils mercredi, à Kalumba, Sokolo et Mopti (centre et ouest du pays). … Ces attaques interviennent cinq jours après celle de Kati, au coeur de l’appareil militaire malien, revendiqué par les jihadistes de la Katiba Macina, affiliée à Al-Qaïda. Cette attaque suicide commise avec deux camions piégés avait tué un soldat malien et fait six blessés, dont un civil. La veille, une série de raids quasi-simultanés attribués à des jihadistes avaient frappé six localités différentes du Mali, dans les régions de Koulikoro (proche de Bamako) ainsi que de Ségou et Mopti (centre). Dimanche, une nouvelle attaque, « déjouée » selon l’armée malienne, avait aussi frappé le camp de la garde nationale de Sévaré. C’est la première fois depuis 2012 que des attaques aussi coordonnées se déroulent en si grand nombre, dont certaines proches de la capitale. … Malgré une situation sécuritaire très dégradée, la junte s’est détournée de la France et de ses partenaires, préférant s’en remettre à la Russie pour tenter d’endiguer la propagation jihadiste. … En fin de semaine dernière, la direction de l’Aéroport du Mali avait annoncé un « renforcement des mesures de contrôle au niveau des check-point d’accès » à l’aéroport de Bamako, et « exhorté les usagers à réduire leur déplacement sur les lieux, sauf en cas de nécessité ». Et la tension s’étend au-delà des frontières du Mali. Mercredi, le ministère des Affaires étrangères français a passé tout le territoire malien en « zone rouge », c’est-à-dire formellement déconseillée aux voyageurs, en raison du « risque d’attentats et d’enlèvement ». France24 avec AFP
Afrique : Emmanuel Macron achève sa tournée en Guinée-Bissau sur fond de rivalité franco-russe
Après le Cameroun, puis le Bénin, Emmanuel Macron a achevé sa tournée en Afrique, jeudi 28 juillet, avec la rencontre du président Umaro Sissoco Embalo en Guinée-Bissau. Au menu des discussions avec celui qui vient de prendre la présidence de la Cédéao : la situation sécuritaire au Sahel. … Lors de de la conférence de presse avec son homologue, le président français a, à nouveau, fustigé la Russie, qualifiant la guerre en Ukraine d' »agression unilatérale caractérisée » de la part de Moscou. « Aujourd’hui, sur le sol européen, la seule puissance qui conteste l’intégrité territoriale et la souveraineté d’un peuple c’est la Russie » a-t-il assené. Emmanuel Macron a également estimé que la complicité « de fait » entre la junte malienne et le groupe russe Wagner est inefficace pour lutter contre le terrorisme. « Force est de constater que les choix faits pas la junte malienne aujourd’hui et sa complicité de fait avec la milice Wagner sont particulièrement inefficaces pour lutter contre le terrorisme », a-t-il affirmé, alors que la pays a été touché ces derniers jours par une vague d’attaques terroristes de grande ampleur. France24 avec AFP
RDC : 3e jour de manifestations pour réclamer le départ de la MONUSCO
De nouveaux affrontements meurtriers se sont produits lors d’une manifestation contre la mission de l’ONU en République démocratique du Congo. Descendus dans la rue pour la troisième journée de protestation consécutive, les manifestants accusent la force de maintien de la paix de ne pas protéger les civiles alors que la violence s’accroit dans la région orientale de la RDC. … L’est du Congo, riche en minerais, abrite une myriade de groupes rebelles et la sécurité de la région s’est détériorée malgré une année d’opérations d’urgence menées par une force conjointe des armées du Congo et de l’Ouganda. Les civils de l’est ont également dû faire face à la violence des rebelles djihadistes liés au groupe État islamique. En juin 2021 et juin 2022, la mission de maintien de la paix qui compte plus de 16000 soldats a fermé son bureau dans les régions congolaises du Kasaï central et du Tanganyika. La mission compte plus de 16 000 membres en uniforme au Congo, selon l’ONU. Les manifestations ont lieu alors que les combats se sont intensifiés entre les troupes congolaises et les rebelles du M23, forçant près de 200 000 personnes à fuir leurs foyers. AfricaNews
Babacar Gaye: « la Monusco est devenue un bouc émissaire »
Les populations de Goma et Butembo accusent les forces de l’Onu d’inefficacité dans la lutte contre les groupes armés qui agissent dans l’est du pays. Pour rétablir l’ordre, l’armée a été déployée dans ces deux villes, dans une province, le Nord-Kivu, qui est déjà sous état de siège depuis plus d’un an. À Butembo, troisième ville de la province du Nord-Kivu, on dénombre « trois morts parmi les membres de la Monusco, deux Indiens et un Marocain, et un blessé. Du « côté manifestants, sept morts et plusieurs blessés » ont été dénombrés, a déclaré le colonel Paul Ngoma, chef de la police urbaine. Et à Goma, la capitale provinciale, les manifestations ont fait sept morts parmi les manifestants. Au micro d’Eric Topona, le général Babacar Gaye, ancien patron des forces de l’Onu en République centrafricaine,dit comprendre la déception des populations. Cependant, il déplore le nombre de victimes que les manifestations ont occasionné et explique que la Monusco est devenue un bouc émissaire pour des populations exaspérées. DW
Près de 4 millions d’euros de l’ONU pour renforcer la sécurité au Burkina et en Côte d’Ivoire
Les populations des zones frontalières de Côte d’Ivoire et du Burkina Faso vont bénéficier d’un projet de 3,6 millions d’euros, financé par l’ONU, afin de « renforcer la gouvernance » dans ces régions menacées par les jihadistes et y « réduire la vulnérabilité » des habitants. Plus de 20.000 personnes des régions des Cascades (sud-ouest du Burkina), du Tchologo et du Bounkani (nord de la Côte d’Ivoire), bénéficieront de ce projet, indique jeudi un communiqué de l’Unicef et du programme des Nations unies pour le développement (Pnud). « Outre le renforcement de la cohésion sociale entre les communautés le long de la zone frontalière, puis entre ces communautés et les forces de sécurité et de défense, ce projet en place jusqu’à fin 2023 a également pour objectif d’améliorer les services sociaux », explique le communiqué, citant notamment l’approvisionnement en eau potable. Le texte pointe des « défis identiques » dans les trois régions, notamment la « gestion complexe et difficile des conflits fonciers », « le faible maillage étatique » ou « la méfiance latente entre les forces de défense et de sécurité et les populations ». La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso partagent 620 km de frontière. AFP
Les Sénégalais aux urnes dimanche, scrutin test à 19 mois de la présidentielle
Les Sénégalais élisent dimanche leurs députés lors de législatives ayant valeur de test avant la présidentielle de février 2024, un scrutin que l’opposition veut mettre à profit pour imposer une cohabitation à Macky Sall et freiner les intentions qu’elle lui prête de vouloir faire un 3e mandat. Le président Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, maintient le flou sur ses intentions en 2024. Une défaite aux législatives pourrait contrarier ses projets. Le scrutin législatif, à un seul tour, vise à renouveler pour cinq ans les 165 sièges du Parlement monocaméral largement contrôlé par le camp présidentiel. Macky Sall a aussi promis de nommer un Premier ministre – poste qu’il avait supprimé puis rétabli en décembre 2021 – au sein de la formation victorieuse des élections. Les députés sont élus selon un mode qui panache scrutin proportionnel avec des listes nationales pour 53 parlementaires, et scrutin majoritaire dans les départements pour 97 autres. La diaspora dispose de 15 députés. AFP
Guinée: le FNDC veut manifester malgré l’interdiction des autorités
Malgré l’interdiction des autorités, le Front National pour la défense de la Constitution, le FNDC, compte manifester ce jeudi dans la capitale Conakry. Les autorités craignent des troubles à l’ordre public et menacent de sanctions tous ceux qui comptent descendre dans les rues. Le FNDC estime que le pouvoir en place, après 10 mois de transition, ne respecte pas les droits et libertés. RFI
La jeunesse kenyane regarde de loin le « sale jeu » électoral
Sans emploi, l’ancienne poissonnière se dit tellement lassée par la classe politique qu’elle pense rester chez elle plutôt que d’aller voter pour élire le nouveau président, le parlement et les représentants locaux. Son apathie est loin d’être une exception parmi les jeunes, composante essentielle de ce pays d’Afrique de l’Est. Trois Kényans sur quatre ont moins de 34 ans, selon des chiffres officiels, et beaucoup parmi eux se détournent d’un jeu politique qu’ils jugent vicié par la corruption. Ils sont 5% de moins comparé à 2017 à s’être inscrits sur les listes électorales cette année, contrairement aux plus de 35 ans dont le nombre a augmenté, indiquait en juin la commission électorale du Kenya (IEBC). Le 9 août, 22,1 millions d’électeurs sont appelés aux urnes, dont un peu moins de 40% de jeunes, selon l’IEBC. AFP
Les syndicats nigérians manifestent contre la fermeture des universités d’État
Des centaines de manifestants ont marché mardi à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria, vers le siège du Parlement, chantant des slogans antigouvernementaux. C’était dans le cadre d’une manifestation nationale prévue pour trois jours contre la fermeture des universités publiques. Lancées lundi, ces manifestations se sont déroulées simultanément dans de nombreux autres États du pays. « Les enfants des travailleurs, les enfants des infortunés, sont à la maison depuis cinq mois, personne ne s’y intéresse. Aucune raison ne peut justifier le fait que les enfants des travailleurs et des pauvres restent à la maison même un seul jour », s’indigne Ayuba Wabba, président de la centrale syndicale du Nigeria. Depuis février dernier, les universités publiques ont fermé leurs portes en raison des désaccords qui opposent le syndicat des enseignants des universités publiques et le gouvernement fédéral. VOA
Élections en RDC : Denis Kadima pourra-t-il remplir sa mission ?
À Kinshasa, poser la question du respect du délai électoral vous expose, ces derniers mois, à une grande variété de réponses. Il y a d’un côté les ultra-pessimistes, pour qui il faudrait dès maintenant acter le glissement et organiser les conditions d’un dialogue, afin d’atténuer les effets d’une crise politique qu’ils jugent inévitable. À l’opposé, les éternels optimistes vous diront que le non-respect du délai n’est pas une option et que les élections pourront se tenir dans les temps. « Vous verrez qu’elles auront même lieu avant décembre 2023 », s’emporte un intime du chef de l’État. À mi-chemin se trouve Denis Kadima, président de la commission électorale nationale indépendante (Ceni). Neuf mois après sa prise de fonction, le chef d’orchestre du prochain scrutin maintient, à chacune de ses sorties en public, un optimisme prudent. S’il réaffirme dès qu’il le peut sa détermination à organiser un scrutin « crédible et transparent » en décembre 2023, il n’en multiplie pas moins les mises en garde et les alertes sur les risques, très concrets, de glissement du calendrier électoral. Jeune Afrique
RDC-Rwanda : les détails de la future visite du secrétaire d’État américain Antony Blinken
Trois ans et demi après l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi, et alors que ce dernier a considérablement resserré les liens entre la RDC et les États-Unis, le secrétaire d’État américain Antony Blinken doit se rendre pour la première fois à Kinshasa. Selon plusieurs sources, américaines et congolaises, le patron de la diplomatie américaine est attendu dans la première quinzaine du mois d’août. Si cette visite reste dépendante du « contexte international », précise-t-on à Washington, en référence à la guerre en Ukraine, les dates des 9 et 10 août ont été évoquées. Ce déplacement devrait s’effectuer dans le cadre d’une tournée qui doit également mener Blinken au Rwanda. Contactées, les autorités rwandaises n’ont pas répondu à nos sollicitations. … Les États-Unis sont également en perte de vitesse sur le terrain. Le département d’État est sans envoyé spécial pour la région des Grands Lacs depuis l’administration de Donald Trump et la fin du mandat de J. Peter Pham, tandis que le dernier ambassadeur américain au Rwanda a quitté son poste fin janvier. Le dernier ambassadeur américain en RDC, Mike Hammer, est devenu en juin l’envoyé spécial des États-Unis pour la Corne de l’Afrique. Sa remplaçante, Lucy Tamlyn, actuellement chargée d’affaires intérimaire au Soudan, attend encore que sa nomination soit confirmée par le Sénat. Jeune Afrique
Un sénateur américain appelle à reconsidérer l’aide des États-Unis au Rwanda
Robert Menendez, président du comité des affaires étrangères du Sénat américain, appelle à reconsidérer l’aide américaine au Rwanda. Dans une lettre datée du 20 juillet et adressée au secrétaire d’État Antony Blinken, le sénateur démocrate exprime ses inquiétudes quant au bilan de Kigali en termes de droits humains, et à son soutien présumé à la rébellion du M23 en RDC. RFI
RDC : Sommet de la CEEAC à Kinshasa sur les questions sécuritaires et le conflit en RDC
Les questions sécuritaires ont été au centre du sommet des chefs d’États et de gouvernements de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) tenu lundi 25 juillet à Kinshasa, en République démocratique du Congo. Outre l’hôte de la rencontre, le Congolais Félix Tshisekedi, les présidents Mahamat Idriss Déby du Tchad, Faustin Archange Touadera de la République centrafricaine et Carlos Vila Nova de Sao Tomé-et-Principe ont pris part à ce sommet. Les autres États membres ont été représentés par un Vice-président, un Premier ministre ou un ministre à cette 21ème session ordinaire de la CEEAC. A l’agenda figure également le conflit entre la RDC et la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) que Kinshasa accuse d’être soutenue par le Rwanda. Les chefs d’État ont indiqué « adhérer à la feuille de route de Luanda (Angola) relative à la cessation des hostilités par le groupe rebelle M23 et son retrait immédiat des positions occupées » sur le territoire congolais, indique le communiqué final. AFRIMAG
La régionalisation comme solution à la crise anglophone au Cameroun ?
Emmanuel Macron, était cette semaine au Cameroun pour la première étape de son voyage en Afrique. S’il s’est montré prudent sur la crise anglophone, une guerre civile qui ravage le pays depuis 2016 et qui a fait plus de 6.000 morts et plus d’un million de déplacés selon l’ONG International Crisis Group, il a toutefois prononcé une petite phrase qui a fait réagir au Cameroun. « Je demeure convaincu que la régionalisation demeure la réponse à la crise qui affecte le Cameroun dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest et que c’est par ce processus politique de dialogue, de réforme, qu’une solution durable pourra être trouvée », a déclaré Emmanuel Macron au cours de sa visite au Cameroun. Par ces mots prononcés ce mardi (26.07) à Yaoundé, Emmanuel Macron a présenté une possible solution dans la crise anglophone qui divise le pays.Il n’a pas prononcé le mot de fédéralisme, considéré comme tabou par le président Paul Biya, mais plutôt celui de régionalisation, une solution intermédiaire qui pourrait offrir plus d’autonomie aux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest anglophones. DW
Le rapport de l’Onusida dresse un tableau inquiétant de la lutte contre le VIH
Le VIH-Sida continue de tuer. 650 000 personnes sont mortes en 2021 en lien avec la maladie. C’est certes moins qu’en 2020 mais toujours bien trop élevé par rapport aux objectifs. C’est ce qu’on apprend dans le rapport annuel de l’Onusida, publié ce mercredi 27 juillet. Un rapport très pessimiste quant à l’avenir de la lutte contre la maladie. … L’accès au dépistage, aux traitements, ne sont quant à eux toujours pas aux niveaux attendus. Bref, le tableau est sombre. La raison est connue : le manque de financement chronique. L’Onusida le répète d’année en année, et il manque aujourd’hui 8 milliards de dollars pour lutter efficacement contre le VIH. Une situation d’autant plus frustrante que l’on dispose aujourd’hui de tous les outils qui permettraient de venir à bout de l’épidémie. RFI