Revue de presse du 28 janvier

En Afrique, les élections de 2025 se révèleront un test de crédibilité pour la défense des normes démocratiques
Après son « année des élections » en 2024, pendant laquelle 19 pays africains avaient prévu d’organiser des élections pour choisir leur chef d’État, la liste des élections africaines de 2025 est plus modeste, avec 10 scrutins attendus. La crédibilité sera un thème clé des élections de cette année, la moitié des scrutins prévus s’annonçant comme des processus hautement orchestrés dont le résultat prévisible est la victoire du président sortant…La majorité des élections de cette année se dérouleront dans des pays francophones et sept des dix élections auront lieu en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, l’épicentre des opérations d’influence russes visant à saper la démocratie sur le continent…Puisque toutes les élections prévues en 2025, à lexception de deux d’entre elles, se déroulent au cours du dernier trimestre de lannée, la fin de l’année électorale sera donc bien remplie. La longue période de préparation sera loccasion dexaminer de plus près les enjeux de chaque élection et leurs implications pour le développement démocratique. Centre d’études stratégiques de l’Afrique

RD Congo : combats meurtriers à Goma
Les combats ont fait rage lundi à Goma, à la frontière du Rwanda dans l’est de la République démocratique du Congo, entre les forces congolaises et les combattants du groupe armé M23 alliés à des troupes rwandaises, faisant 17 morts et près de 370 blessés. Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine doit se réunir mardi, de même que le Conseil de sécurité de l’ONU, à propos de cette crise qui a fait un demi-million de déplacés en janvier selon l’ONU. Au terme d’une progression éclair au cours des dernières semaines, et depuis l’échec d’une médiation RDC-Rwanda sous l’égide de l’Angola mi-décembre, des combattants du M23 (« Mouvement du 23 mars ») et des soldats rwandais, dont le nombre est estimé au total à plusieurs milliers en RDC selon l’ONU, sont arrivés aux portes de Goma dimanche. Au moins 17 personnes ont été tuées et 367 blessées dans ces combats, selon les bilans de plusieurs hôpitaux obtenus par l’AFP. TV5 avec AFP

Goma : les hôpitaux débordés par des blessés, certains médicaments en rupture
La situation sanitaire et humanitaire est catastrophique dans la ville de Goma au Nord-Kivu depuis quelques jours. Les hôpitaux et autres structures de santé sont débordés par des blessés à la suite des affrontements qui se déroulent dans et autour de Goma entre les M23 soutenus par le Rwanda et les FARDC. A l’hôpital général de référence CBKA Virunga par exemple, le docteur Michael Bolingo, contacté mardi 28 janvier par Radio Okapi, dit avoir enregistré à ce jour, plus de 400 blessés et une vingtaine de morts dont, des militaires et des civils, y compris des enfants. « Depuis le matin, nous venons de recevoir 109 blessés, et nous venons de compter cinq morts. Nous sommes débordés par les blessés, la capacité de l’hôpital est tellement insuffisante. Nous sommes débordés. Nous sommes quatre médecins, mais nous sommes épaulés par nos médecins stagiaires et les infirmiers. Nous sommes en manque de certains intrants d’urgence, comme le paracétamol injectable, l’adrénaline pour la réanimation et tant d’autres intrants de l’hôpital », témoigne Dr Michael Bolingo. Radio Okapi

Soudan : Au Darfour, « une nouvelle génération subit le même enfer enduré par d’autres générations », selon le procureur de la CPI
Une nouvelle génération de Soudanais subit au Darfour le même « enfer » que lors de la guerre civile du début des années 2000, a dénoncé, lundi 27 janvier, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), qui prépare des demandes de mandats d’arrêt. « Il est clair pour mon bureau (…) qu’au moment où nous parlons des crimes internationaux sont sans aucun doute en train d’être commis au Darfour », a déclaré Karim Khan, qui fait le point tous les six mois devant le Conseil de sécurité de l’ONU…« Une nouvelle génération subissant le même enfer enduré par d’autres générations du Darfour », a-t-il insisté…La CPI, saisie en 2005 par le Conseil de sécurité de l’ONU concernant la guerre civile qui avait fait quelque 300 000 morts au début des années 2000, a ouvert en 2023 une nouvelle enquête pour crimes de guerre dans cette région, touchée également par le nouveau conflit qui oppose depuis près de deux ans l’armée soudanaise aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Le Monde avec AFP

Soudan: le chef de l’armée retrouve son quartier général à Khartoum
Le chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane, a retrouvé dimanche son quartier général à Khartoum, qu’il avait dû abandonner en août 2023 à ses rivaux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Ce retour intervient deux jours après une attaque sanglante de drone contre le principal hôpital d’El-Facher -la capitale du Darfour-nord, dans l’ouest, assiégée par les FSR, qui a suscité l’indignation des Nations unies et de l’Arabie Saoudite qui finance cet établissement…La reconquête du QG est la plus grande victoire de l’armée dans la capitale depuis la reprise d’Omdurman, ville jumelle de Khartoum sur la rive ouest du Nil, il y a près d’un an. L’armée soudanaise contrôle, selon des témoins, la majeure partie de Bahri (Khartoum-Nord), ainsi que le nord et centre d’Omdurman. Dans le sud de Khartoum, elle tient aussi la base du Corps blindé. Au début du conflit, l’armée avait perdu Khartoum et Omdurman. Encerclé dans son quartier général, le général Burhane s’était échappé en hélicoptère en août 2023 pour Port-Soudan, devenu la capitale de facto du pays. AFP

Niger: plus de 4 mois de protestation de demandeurs d’asile soudanais à Agadez
À Agadez, dans le nord du Niger, un groupe de demandeurs d’asile dénoncent des conditions de vie difficiles et demandent à être réinstallés ailleurs. Originaires du Soudan, pour la plupart, certains ont été expulsés par l’Algérie voisine. D’autres arrivent de Libye. Ils interpellent le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés…À Agadez, dans le nord du Niger, un groupe de demandeurs d’asile dénoncent des conditions de vie difficiles et demandent à être réinstallés ailleurs. Originaires du Soudan, pour la plupart, certains ont été expulsés par l’Algérie voisine. D’autres arrivent de Libye. Ils interpellent le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés…L’agence onusienne reconnait les difficultés rencontrées par les demandeurs d’asile. Elle rappelle qu’en raison du nombre de places très restreint accordées par les gouvernements, moins de 1% des réfugiés bénéficient d’une réinstallation dans un pays tiers. Et met en avant des solutions locales pour qu’ils puissent vivre et travailler au Niger. RFI

Le Tchad organise fin février les dernières élections de sa transition politique
Les élections sénatoriales se tiendront au Tchad le 25 février a annoncé, dimanche 26 janvier, l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE)…Au Tchad, les sénateurs représentent pour un mandat de six ans les collectivités autonomes. Deux tiers d’entre eux sont élus au suffrage universel indirect par un collège électoral composé des conseillers communaux et provinciaux. Un tiers des sénateurs est nommé par le président de la République…Fin décembre, [les] Tchadiens s’étaient rendus aux urnes pour des scrutins législatifs, provinciaux et locaux…Le premier parti d’opposition, Les Transformateurs, avait qualifié « d’échec retentissant » le processus électoral en raison d’un « boycott massif » auquel le parti et d’autres groupes de l’opposition avaient appelé, en prévoyant des « résultats préfabriqués »…En mai 2024, Mahamat Idriss Déby a obtenu un mandat présidentiel de cinq ans lors d’un scrutin boycotté par une partie de l’opposition et qualifié par des ONG internationales de « ni libre », « ni crédible ». Le Monde avec AFP

L’Assemblée sénégalaise lève l’immunité d’un député proche de l’ex-président Sall
L’Assemblée nationale du Sénégal a levé vendredi l’immunité parlementaire d’un député d’opposition, un proche de l’ex-président Macky Sall soupçonné d’être mêlé à des irrégularités financières présumées dans un dossier de plus de 192 millions d’euros, a constaté un journaliste de l’AFP. Les députés en séance plénière ont voté pour la levée de l’immunité parlementaire de Mouhamadou Ngom dit Farba par 130 voix pour, trois contre et trois abstentions. Les députés de la coalition de l’ancien président Sall (2012-2024) ont boycotté le vote, en l’absence de M. Ngom, membre de cette alliance et maire d’une commune dans le nord du pays. L’Assemblée nationale avait été saisie de la demande de levée de l’immunité parlementaire de M. Ngom par le parquet du pool judiciaire financier (PJF), un organe mis en place par les anciennes autorités. Ce parquet affirmait avoir reçu des rapports de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), un organe du ministère des Finances, qu’il a transmis à l’Assemblée nationale, largement contrôlée par le pouvoir, pour la levée de l’immunité de M. Ngom. AFP

Présidentielle au Cameroun: les chefs traditionnels apportent leur «soutien» au président Paul Biya
Au Cameroun, à dix mois de l’élection présidentielle prévue en octobre prochain, les grandes manœuvres ont commencé. Ce lundi 27 janvier, à Yaoundé, le Conseil des chefs traditionnels qui regroupe en son sein près d’un millier de chefs issus des dix régions du pays, a apporté son soutien à la candidature du président Paul Biya à cette élection. « Un soutien ferme et définitif », ont affirmé les chefs, alors cette question de la candidature de Paul Biya, 92 ans cette année, dont 42 au pouvoir, divise l’opinion publique camerounaise. Les travaux des chefs traditionnels, tenus au palais des Congrès de Yaoundé, ont rassemblé, selon les sources du ministère de l’Administration territoriale, trois cents Autorités traditionnelles issues des quatre aires géographiques et culturelles du pays…Ni le débat qui a cours sur l’âge du président, 92 ans, au mois de février, ni la situation socio-économique du pays qui a fait récemment l’objet de vives critiques de la part de certaines autorités religieuses, n’ont eu de prise sur la position des chefs auxiliaires de l’administration, comme ils l’ont eux-mêmes rappelé. RFI

Guinée: de nombreux partis politiques sous menace de dissolution avec la fin d’un délai pour leur réorganisation
Dernière ligne droite pour les partis politiques en Guinée pour se mettre en règle au risque d’être dissous. Dans un rapport publié en octobre 2024, le ministère de l’Administration du territoire avait dissous 53 partis politiques et en a mis une centaine sous observation pour trois mois. La Transition dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya a donné jusqu’à mercredi 29 janvier aux partis, parmi lesquels figurent les principales formations politiques. Avec son opération, le pouvoir de Transition en Guinée dit viser à « assainir l’échiquier politique du pays ». Les résultats de la première évaluation, publiés dans un rapport publié le 29 octobre 2024, était sans équivoque : sur les 211 partis politiques évalués, aucun n’a été jugé conforme, selon le ministère de l’Administration du territoire. Le rapport pointe notamment le manque de transparence sur l’origine des sources de financement des partis et l’organisation des congrès en interne.

La Côte d’Ivoire se cherche une place sur le marché carbone
La Côte d’Ivoire entend se « positionner comme un acteur clé sur les marchés internationaux de carbone », a déclaré son ministre de l’environnement, Jacques Assahoré Konan, lors de la cérémonie d’ouverture du premier forum d’Afrique de l’Ouest consacré au sujet, qui s’est tenu à Abidjan les 23 et 24 janvier. Une « opportunité économique et environnementale », a souligné le ministre, pour l’Afrique en général et pour le pays en particulier. La Côte d’Ivoire, qui a perdu plus de 80 % de son couvert forestier depuis 1960, entend donc devenir le fer de lance de la politique carbone de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, qui cherche à se doter d’un marché carbone régional standardisé…Un projet de loi sur le changement climatique, destiné notamment à déterminer la propriété des crédits carbone et les modalités de leur gestion, devrait passer dans les prochaines semaines devant l’Assemblée nationale…Pour le moment, la Côte d’Ivoire n’a commencé à vendre que des crédits carbone de faible valeur, à 4,80 euros (5 dollars) la tonne, grâce à des projets de déforestation évitée. Le Monde

Interpol annonce le démantèlement d’un réseau de trafiquants de tortues protégées
Des tortues protégées de Tanzanie, saisies à Bangkok en 2022, ont été rapatriées cette semaine dans leur pays d’origine, épilogue d’une longue enquête ayant permis de démanteler un réseau de trafiquants d’espèces protégées et d’arrêter 15 de ses membres, a annoncé Interpol vendredi…Elle a débuté en juillet 2022 à l’aéroport de Bangkok avec la découverte de 116 bébés tortues dans les bagages d’une Ukrainienne en provenance de Dar es-Salaam, précise l’organisation internationale de police criminelle, dont le siège est en France, à Lyon. Il s’agissait de tortues crêpes, de tortues radiées et de tortues géantes d’Aldabra, toutes protégées par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), selon Interpol. La passeuse présumée avait réussi à fuir la Thaïlande avant d’être jugée. Les enquêteurs ont finalement réussi à la localiser en Bulgarie en mars 2023 et elle a été transférée trois mois plus tard vers la Tanzanie qui avait demandé à Interpol de diffuser une « notice rouge » à ses pays-membres. L’enquête a ensuite permis d’arrêter 14 autres personnes soupçonnées d’appartenir au même réseau que l’Ukrainienne et originaires notamment d’Égypte, Indonésie, Madagascar et Tanzanie, selon Interpol. AFP