Revue de presse du 28 février 2024

Date de la présidentielle au Sénégal : la balle est dans le camp du président Sall
Le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall pourrait se prononcer rapidement sur une date de présidentielle, fort de recommandations proposant l’organisation du scrutin plusieurs semaines après l’expiration de son mandat actuel. M. Sall doit présider ce mercredi un conseil des ministres au cours duquel devrait être présenté un projet de loi d’amnistie générale. Cette amnistie est un des éléments de sa réponse à la crise provoquée par l’ajournement de la présidentielle qui devait avoir lieu dimanche dernier…Aucune indication officielle n’a été fournie quant au moment où M. Sall tranchera sur la date du scrutin, même s’il a déclaré ces derniers jours qu’il statuerait vite, voire « immédiatement », en cas de « consensus ». Lundi et mardi, un « dialogue national » s’est tenu pour réfléchir à cette question: réunissant quelques centaines de responsables politiques, religieux ou sociaux, il a accouché d’un « large consensus » sur différents points, ont indiqué plusieurs participants à l’AFP. D’après ce « consensus », dont on ignore s’il a été officiellement transmis à Macky Sall, la présidentielle aurait lieu après le 2 avril. Des participants ont cité la date du 2 juin au plus tôt; d’autres ont parlé de juillet. AFP

Niger : la Cédéao confie au Bénin, à la Sierra Leone et au Togo le dossier Mohamed Bazoum
Lors du dernier sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à Abuja au Nigeria, deux gestes ont probablement été appréciés à Niamey. Les partisans de l’ancien président Mohamed Bazoum n’ont pas été cette fois-ci autorisés à occuper le siège officiel du Niger, et dans les résolutions, la levée des sanctions contre Niamey n’a pas été liée à la libération du président Mohamed Bazoum renversé. Le terrain a donc été plutôt balisé pour la Troïka composée des représentants du Bénin, du Togo et de la Sierra Leone…Le Togo, leader de cette Troïka, apporte déjà une touche personnelle au dossier, grâce à son intervention, la junte nigérienne a libéré en janvier dernier le fils du président Mohamed Bazoum qui vit pour le moment à Lomé. Dans la capitale togolaise, on est plutôt optimiste sur les futures négociations afin d’aboutir à une possible libération de l’ex-président nigérien arrêté depuis sept mois. RFI

Quatre jours pour valider les objectifs du futur dialogue inter-Maliens
Deuxième journée d’atelier ce mardi 27 février sur le dialogue inter-Maliens…Le dialogue inter-Maliens, quand il aura commencé, devra durer un mois. Présenté comme une alternative 100% nationale à l’accord de paix de 2015, désormais officiellement rompu et qui avait été négocié en Algérie avec une médiation internationale, ce dialogue met à contribution toutes les communautés, toutes les régions et tous les profils du Mali – institutions et représentants de l’État, armée, chefs traditionnels, organisations religieuses ou socioprofessionnelles, réfugiés –, mais sans associer les principaux acteurs du conflit, à savoir les rebelles du CSP (Cadre stratégique permanent), signataires de l’accord de 2015. Le programme prévoit quatre niveaux de concertation et pour chacun, trois jours de travail…Cinq thématiques sont proposées : paix et réconciliation nationale, mais aussi questions politiques et institutionnelles, économie et développement durable, défense et sécurité ou encore géopolitique et environnement international. Un programme plus que vaste, qui devra aboutir à un rapport final et à des recommandations. RFI

RDC : une nouvelle demande de mise en liberté du journaliste Bujakera rejetée
Le tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe a rejeté mardi 27 février une nouvelle demande de mise en liberté provisoire du journaliste Stanis Bujakera. Le directeur de publication adjoint de Actualite.cd et correspondant de Jeune Afrique reste en détention préventive. D’après ses avocats, le journaliste attend d’être jugé pour des faits dont il ne cesse de clamer son innocence. Ces derniers signalent que plusieurs fois ses demandes de liberté provisoire ont été rejetées sans motif valable. Incarcéré depuis le 8 septembre, le journaliste est poursuivi pour des infractions présumées de propagation de faux bruits et falsification du sceau de l’Agence nationale des renseignements (ANR) dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de Chérubin Okende, ancien ministre des Transports et porte-parole du parti de l’opposition Ensemble pour la République. Radio Okapi

RDC : coup d’envoi du retrait progressif de la force de l’ONU
La Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (Monusco) a amorcé mercredi son retrait du pays, réclamé par Kinshasa qui la juge inefficace, avec la remise officielle aux autorités congolaises de la première de ses bases du Sud-Kivu (est)…Après 25 ans de présence, le départ des Casques bleus a été acté en décembre par le Conseil de sécurité des Nations unies, malgré ses inquiétudes sur l’escalade de la violence dans l’Est congolais. La Monusco (ex-Monuc), qui compte actuellement environ 15.000 Casques bleus, est encore présente dans les trois provinces les plus troublées de la région, le Sud et le Nord-Kivu, ainsi que l’Ituri. Pour un retrait que l’ONU et Kinshasa disent vouloir « ordonné, responsable et durable », un « plan de désengagement » en trois phases a été adopté. La première planifie le retrait de la Monusco du Sud-Kivu, d’ici le 30 avril pour ses militaires et policiers, le 30 juin pour sa composante civile. Avant le mois de mai, la force onusienne est donc censée quitter ses 14 bases de la province et les céder aux forces de sécurité congolaises. Celle de Kamanyola est la première dont les clés ont été remises à la police nationale (PNC). AFP

RDC : rencontre Tshisekedi-Lourenço sur la situation dans le Nord-Kivu
La situation à l’Est de la République démocratique du Congo était au cœur d’une rencontre, à Luanda, entre le président Félix Tshisekedi et son homologue angolais, João Lourenço, médiateur dans cette crise. Cette rencontre fait suite au mini-sommet organisé le 18 février dernier, en marge du sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba en Ethiopie : objectif établir un dialogue entre les président congolais et rwandais pour parvenir à une désescalade du conflit dans le Nord-Kivu…Le tête-à-tête entre Félix Tshisekedi et João Lourenço a duré trois heures, dans une ambiance « conviviale », assure-t-on côté congolais. Les deux présidents n’ont pas fait de déclaration à l’issue de leur rencontre. Seul le ministre des Affaires étrangères angolais a parlé au nom de la médiation : selon Tete Antonio, le chef de l’État congolais a donné son accord de principe pour une rencontre avec son homologue rwandais, Paul Kagame. RFI

Guinée : le chef de la junte nomme un Premier ministre au 2e jour d’une grève générale
Le chef de la junte en Guinée a nommé mardi un Premier ministre au deuxième jour d’une grève générale illimitée, et huit jours après avoir dissous contre toute attente le précédent gouvernement. Le nouveau chef de gouvernement aura comme première mission de dénouer la crise avec les syndicats à l’origine d’un large mouvement de contestation qui paralyse le pays depuis deux jours. Ancien collaborateur de l’ex-Premier ministre et opposant Cellou Dalein Diallo, leader du parti l’Union des Démocrates pour la Renaissance de la Guinée (UDRG), M. Oury Bah fut ministre de la Réconciliation nationale après les importantes grèves de janvier-février 2007 qui avaient secoué le régime autoritaire du président Lansana Conté, faisant 186 morts, selon des ONG. Il a toujours prôné le dialogue et a participé à toutes les rencontres proposées par la junte au pouvoir depuis 2021 et boycottées par l’opposition. Dans la capitale Conakry, les écoles, banques et assurances sont restées fermées mardi, tout comme la grande majorité des commerces. Un service minimum a été assuré dans les centres de santé et les administrations. Les rues sont aussi restées presque vides. AFP

Tchad : l’élection présidentielle est prévue pour le 6 mai
L’élection présidentielle au Tchad se tiendra le 6 mai, a annoncé l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE), un scrutin qui mettra fin à une période de transition qui aura duré trois ans…Les candidats qui souhaitent se présenter devront déposer leurs candidatures au plus tard le 15 mars, mais devront surtout affronter Mahamat Déby, investi par le Mouvement patriotique du salut (MPS), parti majoritaire fondé par son défunt père…Soumaine Adoum, porte-parole de Wakit Tama, principale plateforme d’opposition citoyenne, a dénoncé « un délai très court » et « des élections taillées sur mesure. » En cause, la nomination directe par le président des membres de l’ANGE, du Conseil constitutionnel et de la Cour suprême, organes chargés du contentieux électoral et de la validation des résultats. Mais aussi l’adoption, le 22 février par un Parlement provisoire dont les membres ont été désigné par l’exécutif, d’un nouveau code électoral qui abaisse l’âge minimal requis pour se présenter à l’élection présidentielle de 45 à 35 ans. Une aubaine pour le président-général, qui fêtera ses 40 ans au mois d’avril. TV5

Au Tchad, attaque meurtrière contre une agence des services de renseignement
Une attaque a visé dans la nuit du 27 au 28 février des bureaux de l’Agence nationale de sécurité de l’État, les puissants services de renseignement intérieur, faisant « plusieurs morts » à N’Djamena, a annoncé le gouvernement tchadien, qui accuse des « éléments » du Parti socialiste sans frontières (PSF), mené par l’opposant Yaya Dillo. « La situation est désormais totalement sous contrôle », a assuré le gouvernement dans un communiqué publié ce 28 février, en précisant que « les auteurs de cet acte ont été arrêtés ou sont recherchés et seront poursuivis ». Selon le communiqué, cette attaque est intervenue après l’arrestation d’un membre du PSF, accusé par le gouvernement de « tentative d’assassinat contre le président de la Cour suprême »…Farouche opposant au président de la transition Mahamat Idriss Deby Itno, dont il est un cousin, Yaya Dillo a dénoncé une « mise en scène » concernant les allégations de tentative d’assassinat contre le président de la Cour suprême. Jeune Afrique avec AFP

Bénin : Un festival de films valorise les productions féminines
La troisième édition du festival international des films de femmes de Cotonou au Bénin est placée sous le thème : « Le cinéma féminin pour plus de sororité ». La sororité étant la solidarité entre les femmes. Très présent aussi dans ce festival : la volonté des femmes de prendre plus de responsabilité dans un monde encore dominé par les hommes. Depuis mardi (20.02.2024), quand a débuté le Festival international des films de femmes à Canal Olympia, la plus grande salle de cinéma de Cotonou, les projections des films en compétition s’enchaînent. Elles se déroulent sur différents sites qui font chaque jour salle comble. Mais en s’inscrivant à cet événement, ces femmes du cinéma africain n’avaient pas uniquement pour but de remporter un prix. Il est aussi question de solidarité entre les femmes…Et pour faire preuve de plus de sororité, plusieurs figures emblématiques du cinéma africain, parmi lesquelles la maroco-sénégalaise Halimatou Khalima Gadji, qui a incarné le personnage de Marème Dial dans la série sénégalaise « Maîtresse d’un homme marié » ont honoré de leur présence l’initiative de la jeune cinéaste béninoise. DW