Revue de Presse du 28 février 2022

Ukraine-Russie : de la Centrafrique au Mali, Wagner participe à la guerre de Poutine
Présents à Bamako et à Bangui, les mercenaires russes ont depuis quelques jours le regard tourné vers l’Ukraine. Des hommes y auraient été envoyés depuis la Centrafrique, où la propagande tourne à plein régime pour soutenir l’invasion de Poutine. … L’apport de Wagner est-il uniquement militaire ? « Son impact le plus visible est en réalité sur le plan de l’information », explique un spécialiste du groupe. Ce dernier n’hésite en effet pas à se servir de la Centrafrique et du Mali pour alimenter la propagande de Vladimir Poutine. Ces derniers jours, deux faux contenus ont notamment été abondamment relayés par les médias liés au groupe et faisaient état de la reconnaissance par Bamako et Bangui des républiques de Donetsk et Lougansk, qui se sont proclamés indépendantes avec le soutien de Moscou. … « Wagner joue sur le sentiment anti-occidental pour obtenir un élan de sympathie envers la politique de Poutine », explique un chercheur fin connaisseur du groupe. « C’est un cas d’école, explique un autre expert de Wagner et de la Russie. La doctrine russe inclut la désinformation dans les stratégies nécessaires à toute opération militaire. Chez eux, ils contrôlent l’information et, chez les autres, ils tentent de l’influencer. C’est l’un des rôles principaux de certaines unités du GRU, qui travaille en collaboration avec Wagner et le groupe Patriot de Prigojine ». Jeune Afrique

Réchauffement climatique: la moitié des habitants de la planète «très vulnérables» , dit le Giec
Entre 3,3 et 3,6 milliards de personnes, soit près de la moitié des habitants de la planète, sont « très vulnérables » aux impacts du réchauffement climatique, selon le nouveau rapport des experts climatiques de l’ONU (Giec), publié ce lundi 28 février. C’est le constat de 270 chercheurs du monde entier qui estiment que retarder encore l’action climatique réduit les chances d’un « avenir vivable ». … L’Afrique risque une perte de biodiversité généralisée. Au-dessus d’1 degré et demi de réchauffement planétaire, la moitié des espèces vont perdre 30% de leur effectif ou de leur habitat. Au-delà de 2 degrés, c’est l’extinction assurée de 7 à 18% des espèces et de 90% des coraux d’Afrique. L’alimentation humaine est aussi menacée par la sécheresse, avec la baisse des rendements, par exemple, du maïs. Les captures de poisson réduites dans un océan plus chaud, vont induire des carences en fer et en vitamines pour des millions d’habitants du continent. Davantage de maladies transmises par les insectes comme le paludisme, au-delà d’1,5 de réchauffement mondial, près d’un demi-million d’Africains de moins de 5 ans et de plus de 60 ans seront exposés à des vagues de chaleur à plus de 42 degrés pendant 15 jours d’affilée. Sans oublier la montée du niveau des eaux dans les villes côtières. Toutes ces perturbations vont entraîner des migrations supplémentaires internes au continent, jusqu’à 90 millions de déplacés dont les deux tiers en Afrique de l’Ouest si l’on atteint 2 degrés et demi de températures supplémentaires. RFI

Au Mali, un 27 février sans élection
L’élection présidentielle malienne devait se tenir ce 27 février 2022. Assimi Goïta a finalement décidé de la repousser, déclenchant un bras-de-fer avec la Cedeao et Paris. Retour en dix dates sur dix-huit mois de transition. Ce dimanche 27 février aurait dû marquer le premier tour de l’élection présidentielle, comme cela était convenu entre Bamako et ses partenaires internationaux au lendemain de la chute du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) en août 2020. Après un deuxième renversement de régime, le calendrier a changé et les relations diplomatiques entre le Mali, la France et la Cedeao n’ont cessé de se dégrader, débouchant sur des décisions importantes. Retour en dix dates sur un an et demi de transition. Jeune Afrique

Guinée : une délégation conjointe Onu-Cedeao à Conakry pour parler chronogramme de transition
Une mission conjointe de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) et des Nations-Unies est à Conakry depuis dimanche 27 février dans le cadre de la transition politique entamée dans le pays depuis le coup d’Etat de septembre 2021. Elle rencontre, à partir de ce lundi, les autorités de transition, notamment le président Mamady Doumbouya, les acteurs politiques, le corps diplomatique accrédité à Conakry et des représentants de la société civile. « Nous sommes là pour rencontrer les autorités guinéennes et faire le point de la situation. Un certain nombre d’actions ont été menées et nous allons échanger avec les autorités pour voir un peu où est-ce que nous en sommes », a déclaré Jean-Claude Kassi Brou, président de la commission de la Cedeao, qui conduit la délégation conjointement avec Mahamat Saleh Annadif, représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’ouest et le Sahel. Réunie début en début de mois à Accra, la conférence des chefs d’Etat avait pris note de la création récente du Conseil national de transition (CNT) en tant qu’organe législatif. Mais n’a pas caché sa « préoccupation » au sujet de l’absence d’un chronogramme clair de transition, 5 mois après le coup d’Etat comme elle l’avait « exigé » lors de la session extraordinaire du 16 septembre 2021. Financial Afrik

Soudan: les comités de résistance proposent une charte de transition
Au Soudan, une nouvelle « marche du million » pour restitution du pouvoir aux civils est prévue ce lundi 28 février à Khartoum et dans plusieurs villes du pays. Les manifestants défilent pacifiquement depuis des mois pour demander le départ du pouvoir des militaires. Mais dimanche 27 février, les Comités de résistance de l’État de Khartoum ont en plus proposé une Charte de transition commune. Dimanche soir, devant une foule de micros, c’est à tour de rôle que de jeunes porte-paroles des Comités de résistance de l’État de Khartoum sont venus présenter la « Charte pour l’instauration de l’autorité du peuple ». Une charte politique décrivant une transition de deux ans, au cours desquels le Soudan serait dirigé par un Premier ministre, chef de l’État et chef de l’armée, nommé par les signataires de la Charte. Celui-ci gouvernerait avec une Assemblée qui, au terme de la transition, serait chargée de ratifier une nouvelle Constitution, après quoi des élections libres seraient tenues, ouvertes à tous, sauf aux alliés du président déchu Omar el-Béchir et aux soutiens du coup d’État du 25 octobre. RFI

Les Nigérians iront aux urnes le 25 février 2023 pour élire leurs président et députés
Au Nigeria, les électeurs se rendront aux urnes pour les élections générales le 25 février 2023 selon la Commission électorale nationale indépendante (INEC). Cette annonce faite à Abuja intervient après la signature de la nouvelle loi électorale par le président Muhammadu Buhari sous la pression des organisations de la société civile. … La nouvelle loi permet désormais la transmission électronique des résultats des élections au Nigeria mettant fin à des années de controverse. Dans l’ensemble, les Nigérians estiment que la collecte et la transmission manuelle des résultats des élections est l’un des facteurs qui favorisent la fraude électorale. « Nous espérons aussi cela va donner plus de confiance aux Nigérians », s’est réjouie Ene Obi, activiste et directrice de l’ONG ActionAid Nigeria. Pour sa part, l’opposition a salué le geste du président, tout en exprimant des inquiétudes. « Des lois sont votées mais ce qui manque c’est leur application. Pendant le scrutin, les gens vont toujours trouver des moyens pour l’achat de consciences afin d’influencer les électeurs moyennant de l’argent », a dit Yabagi Yusuf Sani, du Parti Action Démocratique (ADP). La promulgation de la nouvelle loi électorale ouvre la voie à des élections plus crédibles au Nigeria. Les échéances électorales de 2023 sont considérées comme cruciales pour trouver un successeur au président Buhari qui est à son deuxième et dernier mandat dans un contexte d’insécurité grandissante. VOA

Des jihadistes tuent 27 personnes dans le nord-est du Nigeria
Vingt-sept personnes ont été tuées depuis vendredi dans quatre attaques distinctes attribuées à des jihadistes dans le nord-est du Nigeria, ont indiqué dimanche à l’AFP des sources sécuritaires et des habitants. Le groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), branche dissidente de Boko Haram qui a fait scission en 2016, a multiplié les attaques ces dernières semaines malgré les opérations militaires en cours dans la région. Samedi soir, l’Iswap a tué 24 civils dans trois villages de l’État du Borno, ont déclaré à l’AFP un chef de milice antijihadiste et un habitant, affirmant que ces civils étaient visés pour avoir aidé les troupes face aux insurgés. Les assaillants ont ciblé les villages de Sabongarin Kimba, Mandara-Girau et Ngama, aux abords de la forêt de Sambisa, l’un des principaux repaires des jihadistes, ont indiqué ces sources. « Les terroristes ont tué 24 personnes dans les trois villages la nuit dernière », a déclaré le chef de milice antijihadiste, Mustapha Karimbe. AFP

En Ethiopie, des attaques « sans précédent » contre les réfugiés érythréens
A l’est du Tigré, dans le nord de la région Afar, des camps de personnes déplacées ont été victimes de violences de la part de rebelles tigréens. La scène est devenue commune dans une Ethiopie ravagée par la guerre : des milliers de réfugiés érythréens, choqués, séparés de leurs proches et fuyant à pied les tirs d’artillerie et d’armes à feu. En février, à nouveau, un camp de réfugiés situé à Bahrale, dans le nord-est de la région Afar, a été attaqué. Les assaillants étaient, selon des victimes, des rebelles de la région voisine du Tigré, où le conflit a débuté il y a quinze mois. Au moins cinq personnes ont été tuées et un nombre inconnu de femmes ont été kidnappées. Ceux qui ont eu la chance de fuir sont maintenant éparpillés à travers l’Afar, perdus dans un pays qu’ils considéraient comme un havre de paix comparé à leur terre natale, avant que n’éclate la guerre. Pour la première fois à Bahrale, des réfugiés érythréens ont été ciblés en dehors du Tigré, renouvelant les inquiétudes quant à la prise en charge de cette population extrêmement vulnérable. Le Monde avec AFP

Des hommes armés font irruption au siège de l’opposition à Bissau
Des hommes armés et masqués ont fait irruption samedi au siège de l’ancien parti au pouvoir en Guinée-Bissau, ont déclaré deux membres du parti, dans ce pays d’Afrique de l’Ouest récemment secoué par une tentative de coup d’État. Le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), qui a dirigé la transition de cette ancienne colonie portuguaise vers l’indépendance en 1974, conteste toujours l’élection en 2019 du président Umaro Sissoco Embalo. Selon Sabado de Pina, membre du PAIGC, des hommes armés et masqués ont fait irruption samedi au siège du parti dans la capitale, Bissau, et « semé la panique en frappant les agents de sécurité ». « Ils ont ensuite endommagé la porte principale avant de s’introduire à l’intérieur de notre siège où ils ont procédé à une fouille systématique », a-t-elle déclaré à l’AFP. Mme De Pina a laissé entendre que les assaillants étaient des membres des forces de sécurité. Fatima Martins, une autre membre du parti, a fait un récit similaire, jugeant cette intrusion « inacceptable ». AFP

Guerre en Ukraine : L’Algérie se dit prête à fournir plus de gaz à l’UE « en cas de difficultés »
Sonatrach, le géant public algérien des hydrocarbures, est prêt à fournir davantage de gaz à l’Europe, en cas de baisse des exportations russes liée à la crise ukrainienne, en l’acheminant notamment via le gazoduc Transmed reliant l’Algérie à l’Italie, a affirmé son patron, dimanche 27 février. Sonatrach est « un fournisseur fiable de gaz pour le marché européen et est disposé à soutenir ses partenaires de long terme en cas de situations difficiles », a déclaré son PDG, Toufik Hakkar, au quotidien Liberté. L’Europe est le « marché naturel de prédilection » pour l’Algérie, qui contribue actuellement à hauteur de 11 % à ses importations de gaz, a-t-il souligné. Des apports supplémentaires en gaz naturel ou gaz naturel liquéfié (GNL) restent néanmoins tributaires de la « disponibilité de volumes excédentaires après satisfaction de la demande du marché national » et des « engagements contractuels » envers les partenaires étrangers, a-t-il ajouté. Sonatrach « dispose d’une capacité non utilisée sur le gazoduc Transmed », qui pourrait servir à « augmenter les approvisionnements du marché européen », selon M. Hakkar. Ce gazoduc peut transporter jusqu’à 32 milliards de mètres cubes par an, soit quatre fois plus que le gazoduc Medgaz qui alimente l’Espagne. Le Monde avec AFP

Pologne: les Sénégalais s’organisent pour leurs compatriotes en Ukraine
L’organisation pour l’évacuation des ressortissants des pays africains est en cours en Ukraine. Le Sénégal y compte environs 70 ressortissants, principalement des étudiants. Bien qu’ils ne soient pas nombreux, le ministère des Affaires étrangères, en coordination avec l’ambassadeur du Sénégal en Ukraine et en Pologne, Papa Diop, est mobilisé. Une cellule de crise a été mise en place et les Sénégalais résidents en Ukraine commencent à arriver en Pologne. Les autorités sénégalaises répondent présent pour leurs ressortissants en Ukraine. Depuis deux jours, Papa Diop, l’ambassadeur du Sénégal en Ukraine et en Pologne, les accueillent à Varsovie. Pour réussir à traverser, l’attente peut être longue : « À la frontière, explique Papa Diop, il y a une affluence massive de tout le monde : des Ukrainiens et des étrangers. Bien sûr, les difficultés ne manquent pas. Mais selon les informations que j’ai avec mes représentants sur place, on a une dizaine de Sénégalais qui ont pu traverser, alors qu’ils étaient environ 25 à la frontière. Le temps d’attente étant donné l’affluence est long. Il y en a qui ont passé la nuit. Certains ont même attendu deux jours. » RFI