L’Union africaine (UA) a annoncé, jeudi 27 février, qu’elle comptait envoyer 3 000 soldats au Sahel pour tenter d’enrayer la progression du djihadisme et la dégradation de la sécurité dans la région, sans toutefois préciser les modalités et le calendrier exact de ce déploiement. La décision, prise lors du sommet de l’UA début février, n’avait pas encore été rendue publique. Elle a été annoncée en conférence de presse à Addis-Abeba par le commissaire de l’UA à la paix et la sécurité, Smaïl Chergui, dans le cadre d’un sommet Union africaine/Union européenne. « Sur la décision du sommet de travailler au déploiement d’une force de 3 000 hommes pour aider les pays du Sahel à affaiblir les groupes terroristes, je pense que c’est une décision sur laquelle nous allons travailler avec le G5 Sahel et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao), a déclaré M. Chergui. Cette décision a été prise parce que, comme vous le voyez (…), la menace progresse et devient plus complexe. » Le Monde avec AFP
Des affrontements ont opposé jeudi des manifestants aux forces de l’ordre en Guinée, où des urnes ont été détruites et où l’armée est en état d’alerte à trois jours d’un référendum et de législatives que l’opposition entend boycotter et empêcher. Depuis mardi, toutes les unités de l’armée de l’air ont été mises « en état d’alerte sur tout le territoire », selon un message du chef d’état-major adressé à ses troupes que l’AFP a consulté. Elles doivent organiser des patrouilles diurnes et nocturnes et se tenir prêtes à « renforcer la sécurité des bureaux de vote » dimanche, jour du double scrutin. Les militaires des postes frontières doivent également effectuer un « contrôle systématique et une fouille effective de tous les véhicules et passagers » entrant dans le pays, selon la même source. Epicentre de la contestation contre l’intention prêtée au président Alpha Condé de briguer un troisième mandat à la fin de l’année, le quartier de Wanindara, dans la banlieue de la capitale Conakry, a connu de nouveaux heurts. … « Alpha, tu as divisé les Guinéens, va-t-en, merci, c’est bon », scandaient notamment les manifestantes, pour la plupart vêtues de rouge, la couleur de l’opposition. Les opposants à la nouvelle Constitution dénoncent une manœuvre du chef de l’Etat, élu en 2010 et réélu en 2015, pour briguer sa propre succession à la fin de l’année, alors que le nombre de mandats est limité à deux par la Constitution en vigueur. AFP
Un cas de contamination au nouveau coronavirus a été confirmé à Lagos, la capitale économique du Nigeria, rappelant les peurs déclenchées pendant l’épidémie d’Ebola qui avait touché cette mégalopole tentaculaire de 20 millions d’habitants il y a six ans. « Ce cas qui a été confirmé le 27 février 2020 est le premier à être recensé au Nigeria depuis le début de l’épidémie », a indiqué le ministère fédéral de la Santé sur Twitter. Le ministère précise qu’il s’agit d’un ressortissant italien travaillant au Nigeria et qui est revenu dans ce pays depuis la ville italienne de Milan le 25 février. « Le patient est dans un état clinique stable et ne présente pas de symptômes inquiétants », a assuré le ministère, sans toutefois donner de précisions sur les lieux de son hospitalisation. Il s’agit de la première contamination confirmée et officielle en Afrique subsaharienne, jusque-là apparemment préservée de l’épidémie mondiale. Le Nigeria, pays le plus peuplé du continent, avec près de 200 millions de personnes, est l’un des pays les plus vulnérables au monde à cause d’un système de santé fragile et d’une densité de population extrêmement importante (près de 7 000 habitants au km2, selon World Population Review). Le Monde avec AFP
Dans l’est de la RDC, la signature d’un accord de paix entre le gouvernement congolais et la Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) est attendue. Gilbert Kankonde Malamba, vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, est arrivé à Bunia ce jeudi 27 février pour cet événement qualifié, par les autorités nationales, d’historique et de lueur d’espoir pour la paix dans la zone. Après plusieurs tentatives avortées pour diverses raisons, le gouvernement et la milice FRPI espèrent finalement signer cet accord ce vendredi 28 février et parvenir à un cessez-le-feu avec effet immédiat. Active depuis 2002 principalement dans le territoire d’Irumu, la FRPI, en signant cet accord, cessera d’exister comme groupe armé. Elle devrait ainsi lancer le processus de sa transformation en parti politique. Forte d’environ 1 000 hommes, dont des dépendants, la FRPI exprime également sa volonté d’entrer dans le processus de désarmement, démobilisation, réinsertion et réintégration qui sera mis en œuvre par le gouvernement avec l’appui des partenaires, dont l’ONU. RFI
Devant faire face à des défis socio-économiques et environnementaux, plusieurs pays du Sahel sont en proie à des violences impliquant divers groupes armés, dont des groupes djihadistes. Pour la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, il est clair qu’il faut adopter « une approche » qui dépasse le seul « cadre militaire pour s’attaquer aux causes profondes de l’extrémisme violent ». Dans les pays du Sahel, en particulier au Burkina Faso, au Mali et au Niger, il faut notamment s’attaquer à « l’extrême pauvreté, les inégalités, l’exclusion, ainsi que la responsabilité et la protection inadéquates des droits de l’homme ». En plus de s’engager avec la Force conjointe du G5 pour le Sahel afin d’établir un cadre de conformité aux droits de l’homme, les services de Mme Bachelet intensifient leur travail dans toute la région sur les questions de gouvernance, de migration, de changement climatique, de justice, de développement et de droits des populations déplacées. L’agence onusienne prévoit même d’ouvrir cette année un nouveau bureau national au Niger, et espère renforcer également sa présence au Burkina Faso. ONU Info
Incident diplomatique entre Paris et Bamako : l’ambassadeur malien en France, qui a accusé mercredi des soldats français de « débordements » dans les quartiers chauds de Bamako, a été rappelé dans son pays après avoir provoqué l’ire des autorités françaises pour des propos « faux et inacceptables ». Au lendemain des déclarations très mal reçues de l’ambassadeur Toumani Djimé Diallo au Sénat incriminant la Légion étrangère, le Mali a décidé jeudi de rappeler son diplomate et de dépêcher son ministre des Affaires étrangères en France pour arrondir les angles, selon des responsables maliens. Le ministre malien des Affaires étrangères, Tiébilé Dramé, devait partir jeudi soir pour Paris « pour apaiser la situation », d’après une source proche de la présidence. « Cette visite rentre dans le cadre du renforcement des relations d’amitié et de coopération entre les deux pays », renchérit un communiqué des Affaires étrangères maliennes. Le Point
Ce samedi 29 février est annoncée une grande mobilisation citoyenne, à l’appel de l’Imam Mahmoud Dicko, au Palais de la Culture de Bamako. L’ancien Président du Haut conseil islamique a lancé cet appel pour la stabilisation du pays, en proie à une crise sécuritaire sans précédent. Sur les réseaux sociaux, ses partisans mobilisent pour venir écouter Dicko, qui, mis à part le thème annoncé, la « stabilisation du pays », ne s’est pas épanché sur les raisons de son appel. Toutefois, son porte-parole, Issa Kaou N’Djim, a tenu à préciser que l’appel à la mobilisation citoyenne n’était pas lancé au nom de la CMAS, le mouvement politique créé en septembre 2019 pour soutenir l’Imam. « C’est l’Imam Dicko qui appelle à cette mobilisation », a-t-il assuré. À travers cette précision, N’Djim répond à de nombreux Maliens qui assimilent cette mobilisation à un nouveau combat politique, comme ce fut le cas le 5 avril 2019, lorsque la démission du Premier ministre d’alors, Soumeylou Boubeye Maiga, avait été réclamée. Journal du Mali
Le Conseil de sécurité de l’ONU a fermement condamné jeudi les violations de l’accord de paix et les violences perpétrées par des groupes armés en République centrafricaine (RCA), en particulier dans le nord et l’est du pays. Dans une déclaration à la presse publiée par la Présidence du Conseil, les quinze membres ont exigé des groupes armés qu’ils cessent « toutes les formes d’hostilités, d’incitation à la haine et à la violence ethniques et religieuses, et de violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme ». Ils ont rappelé à cet égard la possibilité d’appliquer des sanctions aux signataires de l’accord de paix qui ne respectent pas cet accord. Le Conseil de sécurité s’est en outre déclaré gravement préoccupé par la poursuite des attaques contre la Mission des Nations Unies en RCA (MINUSCA) et a rappelé que les attaques visant des Casques bleus pouvaient constituer des crimes de guerre. Il a aussi dénoncé une récente campagne médiatique anti-MINUSCA « diffusant des informations fausses et inacceptables sur la Mission et son personnel ainsi que des incitations à la haine ». La semaine dernière, le Conseil de sécurité avait entendu un exposé de la situation en RCA par l’envoyé de l’ONU dans ce pays, Mankeur Ndiaye. Celui-ci avait déploré la reprise des combats, tout en se félicitant des avancées obtenues grâce à l’accord de paix du 6 février 2019. ONU Info
C’est un jour qui a tout changé au Mozambique. Avant le jeudi 5 octobre 2017, le pays caressait l’espoir d’un boom économique spectaculaire. Sept ans auparavant la compagnie pétrolière américaine avait découvert de gigantesques réserves de gaz dans les sous-sols du pays, dans le nord. Son exploitation pourrait faire du Mozambique le premier producteur de gaz. Et multiplier son PIB par huit. Mais ce jeudi 5 octobre, l’assurance d’un avenir économique radieux va basculer. Au petit matin, une trentaine d’hommes armés pénètrent dans la ville de Mocimboa da Praia, 30 000 habitants, région de Cabo Delgado. Ils attaquent trois postes de police et une caserne de l’armée. La riposte de la police, rapide, déclenche de violents combats. Le bilan est lourd : seize personnes, dont un chef traditionnel, perdent la vie. Le siège a duré 16 heures. Il met au jour l’existence d’un groupe armé dont les actions sont restées, jusque-là, confidentielles. Mais qui met sérieusement en péril la manne gazière. Le Point
Le porte-parole de Mme Dlodlo a déclaré à l’agence de presse Reuters que le clonage a été découvert lorsque plusieurs personnes ont reçu des SMS prétendument de la ministre Ayanda Dlodlo. Cet aveu embarrassant survient quelques semaines après un cambriolage au siège de l’Agence de sécurité de l’État dans la capitale, Pretoria. Les voleurs sont entrés dans un bureau et sont repartis avec des documents classifiés et une somme d’argent non divulguée en monnaie locale et étrangère, selon le site d’information de l’OIL en Afrique du Sud. Lors d’une faille de sécurité l’année dernière, les courriels du président Cyril Ramaphosa relatifs à une campagne électorale ont été piratés et ont fait l’objet d’une fuite. Des téléphones portables appartenant à la ministre sud-africaine du renseignement Ayanda Dlodlo et à son adjoint, Zizi Kodwa, ont été clonés. Des enquêteurs de haut niveau ont examiné comment les téléphones – et ceux de plusieurs autres agents de renseignement – avaient été clonés, a déclaré le ministère de la sécurité. Le clonage implique le transfert de données d’un téléphone portable à un autre. Les responsables de ce clonage ne sont pas encore connus et l’on ne sait pas si des informations sensibles ont été compromises, a déclaré le ministère. BBC
La Banque mondiale a annoncé, jeudi 27 décembre, la normalisation de ses relations avec le gouvernement de la Somalie après trente ans d’interruption de la coopération entre les deux parties. Cette décision du Conseil de se réengager auprès de ce pays de la Corne de l’Afrique « est fondée sur le solide bilan du gouvernement en matière de réformes fiscales, politiques, sociales et économiques ces dernières années », explique l’institution de Washington dans un communiqué. La relation entre les deux parties avait été brutalement interrompue en 1991 au moment de la chute du président autocrate Siad Barre. Privé de gouvernement central, le pays avait alors sombré dans une guerre civile dévastatrice qui a anéanti son système bancaire et plongé l’économie somalienne dans la crise. Le pays a lentement repris la voie des progrès socio-économiques et politiques, même si la violence reste très présente, notamment à cause des attaques des islamistes chabab – affiliés à Al-Qaida – qui ont juré la perte du gouvernement somalien. Le Monde avec AFP