Revue de presse du 28 décembre 2023

RDC : 28 blessés à la suite des échauffourées entre jeunes et policiers
Au moins 28 personnes ont été blessées 12 graves lors des échauffourées survenues, mercredi 27 décembre, entre des jeunes et des policiers, à Kinshasa. La plateforme politique de l’opposition LAMUKA a livré ces chiffres ce jeudi 28 décembre. Ces jeunes projetaient une marche pour dénoncer les irrégularités constatées lors des élections générales du 20 décembre courant. De son côté, le commissaire provincial de la PNC à Kinshasa, Blaise Kilimbalimba dit avoir enregistré deux policiers blessés et un mineur touché par des gaz lacrymogènes. La marche de l’opposition a été étouffée par la police nationale, après avoir assiégé tous les points chauds de la ville. Radio Okapi

La Russie rouvre son ambassade au Burkina
La Russie va rouvrir jeudi son ambassade au Burkina Faso qu’elle avait fermée en 1992, poursuivant un rapprochement avec ce pays sahélien dirigé par un régime militaire depuis l’an dernier, et qui cherche à diversifier ses partenaires depuis sa rupture avec la France. « La Russie ouvre officiellement son ambassade ce jeudi à Ouagadougou », a indiqué le ministère des Affaires étrangères burkinabè dans un communiqué. Selon la même source, cette annonce fait suite à des échanges mercredi à ce sujet entre le chef de la diplomatie burkinabè fraîchement nommé, Karamoko Jean-Marie Traoré, et l’ambassadeur de Russie en Côte d’Ivoire accrédité au Burkina Faso, Alexeï Saltykov. L’ambassadeur au Burkina sera nommé par le président russe, Vladimir Poutine, a indiqué à l’AFP Alexeï Saltykov. M. Saltykov résidait jusqu’à présent à Abidjan mais a fait ces derniers mois des déplacements réguliers à Ouagadougou…L’ambassade de Ouagadougou à Moscou avait elle été rouverte en 2013, après une fermeture en 1996, selon le ministère des Affaires étrangères de Russie. Depuis le dernier coup d’Etat qui a porté le capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir en septembre 2022, le Burkina Faso rompt ses relations avec la France et cherche à diversifier ses partenaires. Ouagadougou a notamment obtenu en début d’année le départ des troupes françaises de son sol, avant de se rapprocher de la Russie. AFP

Le puissant chef militaire des FSR, le général soudanais «Hemetti», en visite en Afrique de l’Est
Le général Mohamed Hamdane Daglo, également connu sous le nom de « Hemetti », commandant des forces paramilitaires en guerre contre l’armée au Soudan, est arrivé jeudi 28 décembre en Éthiopie, au lendemain d’une visite en Ouganda, ses premiers déplacements à l’étranger depuis le début du conflit, a annoncé le gouvernement éthiopien, rapporte l’AFP. Ces voyages interviennent alors que l’organisation est-africaine, l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) – dont l’Ouganda et l’Éthiopie sont membres, redouble d’efforts pour amener à la table des négociations le général «Hemetti» et le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane…Depuis le début de la guerre, les déplacements de « Hemetti » se font dans le plus grand secret. Sa position est d’ailleurs rarement connue. Mais sa visite en Ouganda serait le premier voyage officiel à l’étranger du chef des Forces de soutien rapide. Il a rencontré, mercredi 27 janvier, le président Yoweri Museveni dans sa résidence de Rwakitura, dans le sud-ouest du pays…D’ailleurs, la rencontre ougandaise vient contrebalancer le blocage de l’IGAD. L’organisation sous-régionale avait annoncé une rencontre inédite entre « Hemetti » et al-Burhan ce jeudi. Mais Djibouti, qui préside l’institution, vient d’annoncer son report à janvier, officiellement pour « raisons techniques »…Ces derniers temps, c’est la diplomatie africaine qui s’active, alors que les pourparlers de Jeddah, sous l’égide de l’Arabie saoudite et des États-Unis, eux, sont au point mort. RFI

Au Burkina Faso, un ancien ministre des affaires étrangères, jugé trop critique, enlevé à son domicile
La répression des voix discordantes s’intensifie au Burkina Faso. A Ouaga 2000, quartier huppé de la capitale, l’ancien ministre des affaires étrangères, Ablassé Ouédraogo a été enlevé à son domicile, dimanche 24 décembre, par des inconnus cagoulés, se réclamant de « la police nationale », indique son parti Le Faso autrement dans un communiqué publié trois jours plus tard. Ce dernier signale également n’avoir depuis « aucune nouvelle de son président » et ne pas savoir « exactement où il se trouve ». M. Ouédraogo, 70 ans, s’était fait remarquer en octobre par ses critiques contre le régime militaire, dénonçant dans une lettre ouverte « les restrictions des libertés individuelles et collectives, le musellement de la presse » et « le recul de la démocratie », depuis le coup d’Etat du 30 septembre 2022 du capitaine Ibrahim Traoré. Son arrestation intervient alors que l’ancien directeur adjoint de l’Organisation mondiale du commerce faisait depuis le 5 novembre l’objet d’une réquisition des autorités lui enjoignant de rejoindre le front afin de participer à la lutte contre les groupes islamistes armés…L’enlèvement de M. Ouédraogo vient confirmer la tendance liberticide du pouvoir burkinabé. Imams, hommes d’affaires, lanceurs d’alerte, journalistes, responsables politiques : une dizaine de personnalités sont portées disparues depuis mars 2022. Cinq d’entre elles, selon les sources du Monde Afrique, ont été envoyées au front, à l’instar de Daouda Diallo, lauréat 2022 du prix Martin-Ennals pour les défenseurs des droits humains. Le Monde

Nigeria : 198 personnes tuées dans des attaques dans le centre du pays, selon un nouveau bilan des autorités locales
Le bilan des attaques des villages de l’Etat du Plateau, dans le centre du Nigeria, entre samedi soir et mardi matin, s’est alourdi, mercredi 27 décembre, à près de 200 morts, ont annoncé les autorités locales. Le président du conseil du gouvernement de Bokkos, Monday Kassah, a déclaré avoir dénombré « 148 villageois de Bokkos massacrés de sang-froid », auxquels s’ajoutent « au moins 50 personnes tuées » dans quatre villages de la circonscription voisine de Barkin Ladi, selon Dickson Chollom, un élu de l’assemblée locale. Le précédent bilan faisait état de 163 morts. Il y a pour l’heure, « 500 blessés et des milliers de déplacés », a déclaré M. Kassah à l’Agence France-Presse. « Pas moins de 20 villages » entre samedi soir et lundi matin, a-t-il précisé, soulignant que « les attaques étaient bien coordonnées ». ..Les populations des régions du nord-ouest et du centre du Nigeria vivent dans la terreur des attaques des groupes djihadistes et des bandes criminelles, qui pillent les villages et tuent ou enlèvent leurs habitants. Depuis des années, une âpre compétition fait rage également entre éleveurs et agriculteurs sur ce territoire, les seconds accusant les premiers de saccager leurs terres avec leur bétail. Le Monde avec AFP

La Côte d’Ivoire va approvisionner la Guinée en essence
La Côte d’Ivoire va livrer 50 millions de litres d’essence par mois à la Guinée, suite à l’explosion et l’incendie du principal dépôt de carburant de ce pays, a annoncé mercredi soir télévision nationale ivoirienne. « La Côte d’Ivoire s’engage à livrer 50 millions de litres d’essence par mois à la Guinée », a affirmé une journaliste de la Radio télévision ivoirienne (RTI), sans préciser la durée de cette aide. « Les modalités pratiques du contrat et la sécurisation des convois vont être signés ce jeudi », a indiqué un autre journaliste de la chaîne, précisant que la Guinée avait un besoin mensuel de 70 millions de litres d’essence…Samedi, cinq jours après l’explosion et l’incendie à Conakry du principal dépôt de carburant du pays qui a fait 24 morts et 454 blessés, selon un nouveau bilan, le gouvernement guinéen avait annoncé la reprise de la distribution d’essence, en la rationnant. Vingt-cinq litres par véhicule, 5 litres par moto et tricycle étaient autorisés, avec l’interdiction de servir des bidons. La population était privée d’essence sur l’ensemble du territoire depuis l’explosion et l’incendie, entraînant la paralysie d’une grande partie de l’économie. Des manifestations dans plusieurs localités la semaine dernière ont parfois tourné à l’affrontement entre des groupes de jeunes réclamant le retour de l’essence dans les stations-services et les forces de sécurité. AFP

Sénégal: des candidatures toujours incertaines pour la présidentielle
Pour les élections présidentielles du 25 février 2024 au Sénégal, 79 candidats ont officiellement déposé leur dossier au Conseil constitutionnel dans l’attente de leur validation, à l’issue d’une opération de contrôle notamment du parrainage. Mais déjà à Dakar, on épilogue sur la possibilité d’écarter certains candidats, et pas des moindres…Ousmane Sonko, en prison et radié sur les listes électorales, est pourtant dans la course. La volonté affichée par le farouche opposant de briguer le mandat présidentiel s’est heurtée jusqu’ici à de nombreux obstacles. Sa réintégration sur le fichier électoral est toujours suspendue, malgré une décision de la justice sénégalaise. Ousmane Sonko a pourtant déposé son dossier, mais sans, selon certain juristes, deux pièces indispensables : les fiches de parrainage, dont on lui a refusé le retrait, et l’attestation de versement de sa caution d’environ 45 000 euros obligatoire pour participer. Il ne sera pas le seul puisque Karim Wade, fils de l’ancien chef de l’État Abdoulaye Wade, exilé au Qatar, devra également prouver sa nationalité sénégalaise exclusive, alors qu’on lui prête une double nationalité franco-sénégalaise de part sa mère. Dans son camp, on persiste à dire qu’il est exclusivement sénégalais. Khalifa Sall, un autre opposant et ancien maire de Dakar, fait aussi l’objet de toutes les attentions, après sa condamnation en mars 2018 à cinq ans de prison et au paiement d’une amende de 5 millions de francs CFA pour détournement de deniers publics. RFI

Présidentielle aux Comores: l’opposition divisée sur une possible candidature unique
Pour la présidentielle du 14 janvier 2024, le candidat Abdallah Daoudou Mohamed a proposé la mise en place d’un tirage au sort pour désigner le seul adversaire d’Azali Assoumani parmi les candidats concurrents. Il exhorte ses pairs de l’opposition à s’organiser pour choisir un représentant unique parmi les cinq candidats en lice. Du côté des autres candidats, bien que la porte ne soit pas fermée de manière définitive, la priorité actuelle réside ailleurs…Le candidat Mouigni Baraka Saïd Soilihi rappelle qu’en 2016, c’est Azali Assoumani, candidat parmi une multitude d’opposants, qui a remporté le scrutin. Pour lui, le problème n’est donc pas sur le nombre des candidats : « On aura au total 4 300 et quelques membres de bureau de vote. Le risque est que tous ces membres-là seront des membres du pouvoir, estime-t-il. Alors, face à une seule personne qui représente le candidat de l’opposition, imaginez. Si jamais le pouvoir accepte que ces nombres de représentants dans les bureaux de vote soient repartis au nombre de candidats, là, il y aura peut-être une chance que l’assesseur qui sera désigné par le candidat de l’opposition pourra faire l’affaire. » Mettre l’accent sur la sécurisation du scrutin semble donc être la priorité du candidat Mouigni Baraka, qui affirme néanmoins qu’une candidature unique, une fois cette condition remplie, est possible, même la veille du scrutin. RFI

Bénin: le port de Cotonou lève l’interdiction d’importer vers le Niger, toujours sous sanctions de la Cédéao
Le port autonome de Cotonou lève la mesure d’interdiction des importations de marchandises à destination du Niger. La direction générale du port l’annonce dans un courrier daté de mercredi 27 décembre 2023. Toutefois, les conteneurs débarqués ne pourront pas entrer au Niger par les frontières du Bénin, elles restent toujours fermées en application des sanctions économiques de la Cédéao. Certains biens peuvent toutefois contourner les sanctions en passant par le Burkina Faso. Une telle mesure qui intervient quelques jours seulement après le souhait du président béninois Patrice Talon de normaliser rapidement ses relations avec le Niger fait penser tout de suite à un premier pas. On n’y est pas encore, explique le directeur commercial et marketing du port autonome de Cotonou Kristof Van den Branden : « Ceci ne veut pas dire que les mesures de la Cédéao sont levées. Il ne s’agit que des mesures pour les opérations du port de Cotonou »…Officiellement, la mesure d’interdiction frappant les importations à destination du Niger, prise en octobre, a été également claire : les conteneurs s’empilaient au port. Car malgré les sanctions de la Cédéao, il y avait toujours des commandes pour le Niger : en octobre dernier, le port fait le constat que ses espaces de stockage étaient encombrés jusqu’à 90 % et c’est là que les importations vers le Niger ont été suspendues. Les commandes pour Niamey arrivaient toujours…Les marchandises pour le Niger représentent 80 % du volume du transit au port de Cotonou. Au début des sanctions, certains importateurs, dont les conteneurs étaient bloqués, ont mis leurs marchandises en consommation au Bénin. D’autres ont contourné les frontières béninoises en passant par le Burkina Faso. RFI

Centrafrique : la MINUSCA déployée dans la zone d’un massacre de 23 civils
Des Casques bleus de l’ONU se déploient au nord-ouest de la Centrafrique, où 23 civils ont été tués le 21 décembre dans un massacre attribué au groupe armé 3R, a-t-on appris mercredi auprès de la force onusienne…Le groupe armé des 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation) est l’un des plus puissants parmi une multitude de groupes rebelles ou bandes criminelles qui terrorisent la population dans ce vaste pays d’Afrique centrale. Une énième guerre civile avait éclaté en Centrafrique en 2013, quand une rébellion dominée par les musulmans, la Séléka, a renversé le président François Bozizé, et que le camp du chef de l’Etat déchu a lancé en représailles des milices d’autodéfense à majorité chrétienne et animiste, les anti-balakas. Les combats entre ces groupes, dont les civils ont été les principales victimes, ont culminé en 2018 avant que la guerre civile, jusqu’alors très meurtrière, ne baisse d’intensité. Anti-balakas et Séléka ont tous deux été accusés par l’ONU de crimes de guerre et contre l’humanité. Les groupes armés issus des deux camps se sont ensuite partagé plus des deux tiers de la Centrafrique jusque début 2021. Les 3R, des ex-Sélékas, ont rejoint la rébellion de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) qui a lancé en décembre 2020 une vaste offensive contre Bangui pour tenter de renverser le pouvoir du président Faustin Archange Touadéra. Africanews avec AFP