L’ONU confirme l’implication du Rwanda au côté des rebelles du M23 dans l’est du Congo-Kinshasa
Il va être de plus en plus difficile pour le Rwanda de camper sur son déni d’ingérence dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) après la diffusion, jeudi 22 décembre, du dernier rapport des experts des Nations unies. Ses conclusions sont en effet sans équivoques. Les cinq enquêteurs assurent avoir « trouvé des preuves substantielles de (…) l’intervention directe des forces de défense rwandaises sur le territoire de la RDC, soit pour renforcer le Mouvement du 23 mars – Armée révolutionnaire du Congo [le M23, un groupe rebelle en guerre avec Kinshasa], soit pour mener des opérations militaires contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda » établies en RDC, d’origine rwandaises et opposées au régime de Kigali. Le Monde
RDC: le gouvernement présente sa nouvelle politique de défense
Le gouvernement congolais a dévoilé sa politique de défense dans un document stratégique. Ce plan devrait permettre la montée en puissance des forces armées aux prises avec des dizaines des groupes armés, notamment sur la façade orientale de la République démocratique du Congo. Le document présenté le mardi 27 décembre par le gouvernement congolais prévoit la création d’une industrie de défense inexistante depuis l’indépendance du pays en 1960. Des militaires aussitôt retraités devraient constituer une armée des réservistes. Ce n’est pas tout. Une école de cadets pour les « vocations militaires » et un service militaire obligatoire pour la jeunesse sont également prévus, notamment pour « ceux qui terminent les humanités », détaille le ministre de la Défense, Gilbert Kabanda. Il poursuit : « Nous avons pensé qu’il faut instaurer un système de service militaire contractuel pour certains cadres techniques scientifiques qui seraient affectés dans nos laboratoires de recherche avec un contrat de 5 ans, de 10 ans comme cela se fait dans certains pays ». RFI
Soudan du Sud: au moins 166 civils morts depuis le début des affrontements communautaires
Le conflit a éclaté il y a plusieurs mois dans le village de Tonga, dans l’État du Haut-Nil. Il s’est nourri des tensions entre deux rivaux, leaders de l’opposition, Johnson Olony, issue de la communauté Shilluk, et Simon Gatwech, de la communauté Nuer. Puis, les affrontements se sont propagés dans les régions du Jonglei et d’Unité, toujours dans le nord du Sud-Soudan. Et s’ils opposent des milices armées rivales, ils touchent directement les populations civiles sur place. Au moins 166 civils sont morts dans ce conflit, selon les Nations unies au cours des quatre derniers mois, dans l’État du Haut-Nil, dans le nord du Sud-Soudan. Différentes sources décrivent également le déplacement de dizaines de milliers de personnes, certaines cherchant même refuge au Soudan voisin. RFI
Après le Tigré, l’Ethiopie voit surgir le spectre d’une autre guerre civile dans la région Oromia
L’Ethiopie assiste une nouvelle fois, angoissée, à la poussée de fièvre qui s’empare de l’Oromia, la région la plus peuplée du pays. Début décembre, des manifestations étudiantes organisées pour protester contre la répression des opposants oromo et les affrontements avec les milices de la région voisine, l’Amhara, ont rallumé les braises. Etudiants des universités et lycéens sont descendus dans la rue et une dizaine de villes ont connu de sérieux remous. « Nous dénonçons les attaques coordonnées contre les Oromo par le gouvernement fédéral et les forces amhara », assure au Monde l’un des organisateurs, chef de file du mouvement Qeerroo, représentant la jeunesse oromo. Or, lorsque la colère gronde dans l’Oromia, Addis-Abeba tremble. Les tribulations politiques de ces dernières années peuvent en témoigner. La vague de contestation oromo de 2016 avait fait vaciller le régime de l’époque. Et en 2020, les troubles qui ont suivi l’assassinat d’un chanteur populaire oromo avaient paralysé le pays pendant tout un été. Alors qu’un accord de paix vient d’être signé pour mettre fin à deux ans de guerre civile au Tigré (nord), le regain de tension en Oromia menace ainsi de faire de nouveau plonger l’Ethiopie dans son instabilité chronique. Le Monde
Niger: pas de bavure de l’armée lors de l’attaque de Tamou, conclut l’enquête de la CNDH
L’attaque par des jihadistes contre le poste de police du village de Tamou, dans le parc animalier du W le 24 octobre 2022, avait suscité la controverse. Après la riposte de l’armée, la société civile avait évoqué 150 victimes dans cette zone d’orpailleurs. Mais après une enquête, la Commission nationale des droits humains (CNDH) a publié un rapport faisant état de 11 morts. Selon son président, il n’y aurait pas eu de bavure de l’armée. RFI
Burkina Faso: le lieutenant-colonel Zoungrana à nouveau devant la justice militaire
Au Burkina Faso, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana a été interpellé mardi 27 décembre et emmené vers Ouagadougou depuis son domicile, à Pabré. Ce militaire respecté au sein de l’armée venait d’être remis en liberté provisoire il y a moins de quinze jours après avoir été arrêté en janvier, accusé de tentative de putsch contre l’ex-président Roch Marc Christian Kaboré. Cette nouvelle interpellation a provoqué des tensions, avec des soutiens regroupés pour empêcher l’interpellation. RFI
Bénin : la violence djihadiste se propage en Afrique de l’Ouest
Cela fait plus d’un an que les djihadistes ont pris d’assaut la ville d’Igor Kassah, dans le nord du Bénin, mais le prêtre vit toujours dans la peur. Sa vie, autrefois paisible, est désormais marquée par des appels téléphoniques menaçants et des diatribes islamistes placardées sur les portes des églises pour demander aux gens de partir. Les corps qu’il a vus de personnes tuées lors des attaques le hantent. « Nous n’avons plus une vie normale », déclare cet homme de 41 ans par le biais de textos. « Il est difficile de parler et d’agir avec confiance parce que vous ne savez plus qui est en face de vous ». Les violences perpétrées par des extrémistes liés à Al-Qaïda et au groupe État islamique ont ravagé une grande partie de la région intérieure du Sahel pendant plus de sept ans. Aujourd’hui, elle s’étend aux États côtiers, le Bénin étant le plus durement touché, selon les experts. Les attaques djihadistes au Bénin ont plus que décuplé entre juillet et décembre par rapport à la même période l’année dernière, passant de deux à 25, selon l’Armed Conflict Location & Event Data Project. C’est plus que tout autre État côtier d’Afrique de l’Ouest. Si la violence extrémiste continue de se propager, elle pourrait avoir des conséquences considérables, estiment les analystes. AfricaNews avec AP
La Gambie veut faire la lumière sur le coup d’État déjoué contre Adama Barrow
Une commission d’enquête, qui doit rendre son rapport dans un mois, a été créée le 27 décembre en Gambie pour faire la lumière sur la tentative de coup d’État déjouée il y a tout juste une semaine, a indiqué le porte-parole du gouvernement. Composée de onze personnes parmi lesquelles des membres du ministère de la Justice, de la police, de l’armée et des services de renseignement, la commission a « trente jours pour enquêter, préparer et soumettre » son rapport, a écrit Ebrima G. Sankareh dans un communiqué. La veille, la présidence a aussi annoncé dans un communiqué l’arrestation au cours du week-end du 25 décembre d’un capitaine et d’un lieutenant supposément impliqués dans le coup d’État manqué. Cinq autres soldats sont détenus dans le cadre de cette affaire. Au moins deux autres personnes accusées d’avoir joué un rôle dans cette tentative de putsch sont toujours recherchées, selon les autorités. Jeune Afrique
Une commission d’enquête pas assez indépendante au Tchad?
Alors que l’opinion nationale et internationale continuent d’exiger la mise sur pied d’une commission d’enquête composée de plusieurs institutions internationales, c’est plutôt une commission régionale dirigée par la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, la CEEAC, qui séjourne à N’Djamena depuis bientôt deux semaines. Même si les membres de cette commission affirment que des courriers ont été adressés aux Nations-Unies, à l’Union européenne, à l’Union Africaine afin que ces organisations se joignent à la mission d’enquête en cours, le politologue Evariste Ngarleme Toldé doute de la crédibilité des conclusions de cette enquête attendue dans les jours à venir. « Tout le monde sait que la Communauté économique des États de l’Afrique centrale CEEAC est une institution qui soutient à bras le corps le régime en place. Et le fait que certaines organisations ne soient pas de l’équipe, décrédibilise la mission en cours. C’est pourquoi on s’interroge de savoir si c’est une mission préliminaire auquel cas, ce n’est pas encore la mission qui est attendue et qui pourra faire la lumière sur les événements du 20 octobre 2022. … Le Barreau du Tchad qui a été également contacté par les membres de cette mission dit avoir refusé d’échanger sur le fond avec cette commission d’enquête. Les avocats exigent la mise sur pied d’une commission véritablement indépendante, et la suspension des travaux de la commission dirigée par la CEEAC. DW
Pourquoi l’ex-rebelle Baba Laddé a (encore) été arrêté au Tchad
Baba Laddé vient de passer une deuxième nuit en détention à N’Djamena. Interpellé le 26 décembre, l’ancien chef de groupe armé est toujours incarcéré dans les locaux de l’Agence nationale de sécurité (ANS, les services de renseignement tchadiens). Aucune communication officielle n’a encore été faite par les autorités au sujet de son arrestation. Selon nos informations, la détention de Baba Laddé fait suite à des tensions entre le Tchad et la Centrafrique. L’ancien rebelle, qui a longtemps opéré en RCA, avait fait circuler il y a peu une mise en garde contre de supposés projets d’attaques des ambassades française et américaine à Bangui par les partisans du président Faustin-Archange Touadéra (FAT). Selon ce document, adressé le 21 décembre aux représentants de la France et des États-Unis à N’Djamena, Blaise Didacien Kossimatchi, leader de la Galaxie nationale centrafricaine et proche de FAT, aurait préparé l’agression de représentations de Paris et Washington en Centrafrique, avec la complicité de mercenaires russes du groupe Wagner d’Evgueni Prigojine. Jeune Afrique
Ihsane El-Kadi arrêté : une nouvelle voix dissidente ciblée par le régime algérien
L’arrestation par les autorités algériennes, dans la nuit du 24 décembre, du journaliste et directeur du média d’opposition Radio M, Ihsane El-Kadi, continue à susciter l’émoi des défenseurs de la liberté d’expression, rapporte le site d’information panafricain Afrique2050. Pour le parti d’opposition Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), l’interpellation du journaliste et la mise sous scellés des médias libres Radio M et Maghreb émergent sont une preuve supplémentaire que “la restriction des libertés et des droits prend quotidiennement des dimensions préoccupantes dans le pays”. Condamné à six mois de prison ferme et une amende de 50 000 dinars algériens (près de 340 euros), le journaliste Ihsane El-Kadi paie les frais d’un article publié en 2021 dans lequel il était question du mouvement islamiste Rachad, classé comme organisation terroriste par le régime. Courrier international
Législatives en Tunisie : « Le principal risque pour le pouvoir, c’est la rue »
La débâcle des élections législatives va-t-elle permettre au pouvoir tunisien de mettre en place les réformes financières qu’il prévoit ? Le camouflet du scrutin, marqué samedi 17 décembre par une abstention record de plus de 90 %, permet d’en douter. Le président Kaïs Saïed, dont l’opposition réclame le départ, se retrouve très affaibli pour redresser une économie à la peine. Seuls 8,8 % des électeurs tunisiens se sont rendus aux urnes pour participer aux élections législatives en vue d’élire un nouveau Parlement, privé de pratiquement tout pouvoir, dernière étape de la transformation du pays en régime ultra-présidentiel sous la houlette de Kaïs Saïed. « Le principal risque pour le pouvoir tunisien, c’est la rue, estime Vincent Geisser, politologue et sociologue au CNRS. On peut s’attendre à des manifestations relayées par le syndicat national historique, l’UGTT (Union générale tunisienne du travail), qui pourrait être du côté de la population dans les protestations et se réconcilier avec ses anciens alliés pour former un bloc d’opposition face à un président de plus en plus isolé. » France24 avec AFP
Afrique: Le continent doit former 650 millions de personnes au numérique d’ici 2030, selon le BCG
Jusqu’à 650 millions d’Africains devraient bénéficier d’une formation aux compétences du numérique d’ici 2030, et ce afin que le continent puisse tirer le plus de bénéfice possible du boom numérique actuel. C’est ce que souligne une étude du cabinet de conseil en stratégie Boston Consulting Group, selon laquelle près de neufs patrons africains sur dix estiment prioritaire le développement des formations aux techniques du numérique. En 10 ans, la pénétration d’internet en Afrique a été multipliée par 10. Les services numériques – que ce soit dans les paiements, la téléphonie, la santé, le commerce et l’industrie – sont en plein boom. Le secteur numérique bat des records de croissance. Et le continent rattrape peu à peu son retard. Le constat des experts du Boston Consulting Group (BCG) a de quoi réjouir, mais le principal défi reste la formation. RFI