Revue de presse du 27 septembre 2023

Wagner : Poutine négocie l’après-Prigojine avec Touadéra
Le ministère de la Défense russe estime en effet nécessaire de remplacer les ex-lieutenants de Prigojine, jugés potentiellement trop attachés à leur ancien patron, lequel s’était rebellé contre l’armée en juin 2023 au point de lancer ses hommes sur la route de Moscou. Les principaux cadres de Wagner à Bangui, Vitali Perfilev et Dmitri Sytyi, sont donc officiellement dans le viseur de Moscou, ce qui a été confirmé à Faustin-Archange Touadéra. Mais le président centrafricain a fait savoir à son interlocuteur en treillis qu’il ne souhaitait pas que le dispositif en place à Bangui change de manière trop radicale. Selon nos sources, il a notamment plaidé pour un maintien de son homme de confiance, Dmitri Sytyi, lequel supervise toutes les opérations civiles du groupe Wagner en Centrafrique – de la propagande sur les réseaux sociaux à l’exploitation et l’exportation des matières premières. Malgré la mort d’Evgueni Prigojine le 23 août, Dmitri Sytyi reste en effet le principal interlocuteur des autorités centrafricaines au quotidien. Proche de nombre de membres du gouvernement mais surtout du président Touadéra lui-même, il conseille le pouvoir en matière de politique et de communication, et il s’est particulièrement impliqué lors du référendum constitutionnel du 30 juillet dernier, qui devrait permettre au chef de l’État de briguer, à terme, un nouveau mandat. Jeune Afrique

Centrafrique: trois jours de grève à la mairie de Bangui
En Centrafrique, le personnel de la mairie de Bangui, toutes catégories confondues, est en grève à partir de ce mardi 26 septembre pour trois jours. Ils revendiquent leurs arriérés de salaires, qui s’accumulent jusqu’à neuf mois pour certains. Les employés dénoncent aussi de mauvaises conditions de travail et réclament des autorités la titularisation des stagiaires, dont certains ont fait plus de vingt ans de service. Malgré un soleil ardent qui brille qui sur la ville de Bangui, les mécontents, plus de 700 selon les organisateurs, ont barricadé l’entrée principale de la mairie. Pour se faire entendre, ils utilisent des casseroles et des sifflets. Sur les principales banderoles des grévistes, on peut lire « Trop c’est trop » ou encore « Payez nos arriérés de salaires ». Roméo est l’un d’eux : « Les personnels banquiers totalisent aujourd’hui trois mois d’arriérés de salaire. Pour les éboueurs, ça fait neuf mois et pour les gardiens et balayeurs des marchés, ils totalisent aujourd’hui six mois d’arriérés de salaire et de non-versement de nos cotisations à la Caisse nationale de sécurité sociale. C’est la raison pour laquelle nous rentrons en grève. » RFI

Le maréchal Haftar en visite en Russie
Le maréchal Khalifa Haftar est arrivé le 26 septembre en Russie pour discuter avec les responsables de ce pays de la situation en Libye et des relations bilatérales, ont annoncé ses Forces armées arabes libyennes (LAAF). L’homme fort de l’Est libyen a été reçu par le vice-ministre russe de la Défense Iounus-Bek Ievkourov, ex-dirigeant de la république russe à majorité musulmane d’Ingouchie. « Le développement de la situation en Libye, les relations bilatérales et les moyens de les développer et les dossiers d’intérêt commun » sont au menu de la visite du maréchal Haftar, ont indiqué les LAAF sur leur page Facebook. Ievkourov s’est rendu à plusieurs reprises dans l’est de la Libye pour rencontrer le maréchal Haftar. Leur dernière rencontre date du 17 septembre et a eu lieu dans le QG des LAAF à Benghazi, quelques jours après les inondations qui ont fait des milliers de morts et de disparus dans l’est de la Libye. La Russie mène depuis plusieurs années une offensive diplomatique en Afrique pour y supplanter les puissances occidentales traditionnelles. Isolée sur la scène internationale et en quête d’alliés, elle a décuplé ses efforts depuis son assaut contre l’Ukraine en février 2022. Moscou entretient des relations étroites avec le maréchal Haftar qui a eu recours à des mercenaires du groupe paramilitaire russe Wagner, dans sa tentative ratée de s’emparer de la capitale Tripoli, d’avril 2019 à juin 2020. Jeune Afrique

L’ambassadeur de France au Niger a quitté Niamey
Le 24 septembre, le président français, Emmanuel Macron, avait annoncé le retour à Paris de Sylvain Itté « dans les prochaines heures ». Le lendemain, le régime nigérien arrivé au pouvoir par un putsch le 26 juillet avait dit attendre « que cette déclaration soit suivie d’actes officiels émanant des autorités françaises compétentes ». Les militaires exigeaient le départ de Sylvain Itté depuis fin août. Ils lui avaient retiré son immunité et son visa diplomatiques, mais Paris refusait jusqu’ici de le rappeler. La France affirme depuis le coup d’État qu’elle ne reconnaît pas la légitimité des militaires au pouvoir et que son interlocuteur reste le président renversé Mohamed Bazoum. Emmanuel Macron a également annoncé que les 1 500 soldats français déployés au Niger dans la lutte antijihadiste quitteraient le pays d’ici la fin de l’année, une autre demande du régime de Niamey. Jeune Afrique

À quelques jours de l’anniversaire du coup d’État, les soutiens du capitaine Ibrahim Traoré avaient appelé à descendre dans la rue pour défendre le régime.
Plus tôt dans la soirée, des soutiens du capitaine Traoré avaient appelé, via les réseaux sociaux, la population à descendre dans la rue pour défendre le régime, après la diffusion de rumeurs selon lesquelles des tentatives de déstabilisation de l’exécutif étaient en cours. Certains manifestants ont par ailleurs érigé des barrages sur les principales artères de la capitale pour contrôler les véhicules. Cette manifestation survient près d’un an jour pour jour après la prise de pouvoir du capitaine Traoré par un coup d’État, le 30 septembre 2022. Le 25 septembre, les autorités de transition ont par ailleurs annoncé la « suspension jusqu’à nouvel ordre de tous les supports de Jeune Afrique au Burkina Faso », à la suite de la publication sur notre site d’articles faisant état de tensions et de divergences de vue au sein de l’armée. Jeune Afrique a officiellement protesté contre cette décision, qui porte atteinte à la liberté d’informer. Reporters sans frontières (RSF) regrette pour sa part qu’un an après le putsch, « la liberté de la presse [se soit] réduite comme peau de chagrin dans le pays » et appelle le gouvernement « à cesser ces violations et à respecter le droit à l’information de la population burkinabè ». « Le Burkina Faso se dirige dangereusement vers une zone de non-information, regrette Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique de RSF. Médias suspendus, poursuivis, correspondants de presse expulsés du pays, voix indépendantes ou critiques soumises au silence, visées par des intimidations et des campagnes de dénigrement… La junte use de toutes les violations de la liberté de la presse afin de museler et de mettre au pas les médias. » Jeune Afrique

Tchad: l’opposition dénonce la révision du fichier électoral
Si la Conorec n’a pas publié de rapport final ni de synthèse concernant la mise à jour des listes électorales, les autorités ont multiplié les messages pour saluer des taux records d’enrôlement de nouveaux électeurs, « qui dépassent de loin les prévisions » selon la présidence. Il faut dire que dans certaines provinces, le nombre d’électeurs inscrits doublerait. Max Kemkoye, président du parti Union des démocrates pour le développement et le progrès (UDP), s’est exprimé devant la presse ce mardi à Ndjamena. L’opposant demande officiellement l’annulation « pure et simple » de la révision du fichier électoral et la dissolution de la Conorec, le comité chargé d’organiser le référendum constitutionnel de décembre prochain. Pour lui, ce processus est loin d’être transparent et réaliste. « Nous disons tout simplement que l’échec est là. Le chiffre qu’on vous donne, c’est simplement un gonflement effectif et le paradoxe est que, quand on arrive à 200% d’objectifs atteints, comment se fait-il qu’à 24h de la fin de cette opération, l’ensemble de cette meute-là appelle maison par maison les Tchadiens à se faire recenser. De notre point de vue, du fait de l’atteinte au corps électoral, nous avons demandé que cette opération de révision soit tout simplement annulée et nous demandons la dissolution de la Conorec pour faute grave. Nous n’avons que la voie judiciaire pour exiger son annulation. ». RFI

Nigeria: la mort d’une star de l’afrobeat provoque l’émoi au sein de la jeunesse du sud du pays
Sur des campus et dans les rues de plusieurs villes du sud du Nigeria, depuis deux semaines, le mouvement Justice for Mohbad demande la vérité sur la mort de l’artiste. À seulement 27 ans, il est décédé dans un hôpital de Lagos, capitale économique et culturelle du pays. Les causes de ce décès n’ont pas été rendues publiques. Cette absence d’informations alors que le chanteur était très populaire, et le fait qu’il ait été enterré à la hâte ont engendré des soupçons. Ses fans se demandent s’ils subissaient des pressions au sein de l’industrie musicale, si sa mort est naturelle ou s’il y a eu volonté de cacher quelque chose. La carrière de Mohbad, à la voix grave et trainante, a décollé en 2019 avec le label Marlian Music de Naira Marley, avec qui il sort notamment les titres « Feel Good » et « Ko por Ke », mais qu’il quitte finalement l’an dernier. Et certains fans accusent Naira Marley d’avoir harcelé l’artiste défunt. Dans un communiqué de presse, le label rejette ces allégations : « Aucune famille n’est parfaite », peut-on lire, « les familles ont des désaccords, mais aucun mal n’a été souhaité à Mohbad », « cette tragédie est une perte », conclut le communiqué. RFI

RDC – Aveu d’un « accord frauduleux » entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila : « Les Congolais veulent savoir ce qu’il s’est passé en 2019 »
Cette fois, c’est écrit noir sur blanc. Corneille Nangaa, l’ancien président de la Commission électorale (Céni), affirme dans un communiqué qu’un accord frauduleux a été passé entre Félix Tshisekedi, l’actuel président de la République démocratique du Congo (RDC), et son prédécesseur Joseph Kabila, juste avant la publication des résultats du scrutin présidentiel de décembre 2018. Corneille Nangaa avoue qu’il en est lui-même le co-auteur. Un accord écrit-il, « pour la stabilité du pays », « qui a permis la première passation du pouvoir en RDC, sans effusion de sang » et qui a été certifié par trois chefs d’Etat africains. Selon nos confrères de Radio France Internationale (RFI), il s’agirait de l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Kenya. Corneille Nangaa ne donne pas plus de précision sur le contenu de cet accord. Mais si l’on revient aux faits, on peut comprendre de quoi il s’agit. De quels faits s’agit-il ? Après le scrutin de décembre 2018, les évêques du Congo (Cenco), dont la voix est très respectée dans le pays, affirment que la victoire revient à Martin Fayulu. Leur congrégation avait déployé des observateurs. A l’époque, ils appellent la Commission électorale à respecter la vérité des urnes. Devant ces chiffres contradictoires, Martin Fayulu réclame un recomptage des voix. RTBF

Rapt de masse au Nigeria: dix nouvelles libérations
L’armée a libéré dix nouveaux otages parmi la trentaine de personnes enlevées lors d’une attaque d’une université dans le nord-ouest du Nigeria, a appris lundi l’AFP de sources militaire et proche de l’université. Vendredi à l’aube, plusieurs dizaines d’hommes armés avaient pris d’assaut une université dans l’Etat de Zamfara et des foyers d’étudiantes, enlevant une trentaine de personnes, dont au moins 24 étudiantes. L’armée déployée après le raid avait poursuivi les assaillants, et réussi à libérer six étudiantes, tandis qu’un soudeur avait réussi à s’échapper au cours des combats. Lundi, les troupes nigérianes ont réussi grâce à un renseignement à localiser dans la forêt les bandits et les otages qui se dirigeaient vers un village, selon un responsable militaire à l’AFP. Une opération de l’armée a permis de sauver « dix personnes enlevées, dont sept étudiantes », a-t-il déclaré. « Les terroristes ont été obligés d’abandonner certains des otages à cause des échanges de tirs », a-t-il précisé, ajoutant que l’opération était toujours en cours pour sauver le reste des otages. AFP

Trafic de voitures vers l’Afrique: sept inculpations à Paris
Un conteneur transportant des voitures à destination de l’Afrique de l’Ouest a été intercepté mardi en Espagne, dans le cadre d’une enquête sur un réseau ayant déjà débouché sur sept inculpations en France, a indiqué mardi une source policière. Cette nouvelle interception d’un conteneur, dans la ville portuaire d’Algésiras en Espagne, fait suite à deux saisies au Havre (nord-ouest) et une à las Palmas (Espagne), a précisé à l’AFP cette source, tandis que l’enquête se poursuit. Le 12 septembre, de premières arrestations avaient visé « les noyaux durs » de ce réseau « particulièrement actif », a expliqué à l’AFP Guillaume Maniglier, adjoint au chef de l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO). Ces interpellations avaient abouti à la mise en examen le 15 septembre de sept hommes, dont trois ont été placés en détention provisoire, pour vols en bande organisée et recel en bande organisée, selon une source judiciaire. « 180 voitures sont passées entre les mains de cette équipe à tiroirs » et « plusieurs conteneurs étaient envoyés par semaine », a précisé M. Maniglier. AFP

La CAF attribue la CAN 2025 au Maroc et celle de 2027 au trio Kenya-Ouganda-Tanzanie
C’est la fin d’un suspense sinon d’une longue attente pour les suiveurs du foot africains et les pays candidats à l’organisation des Coupes d’Afrique 2025 et 2027. La CAF a tranché et, fidèle à son habitude depuis quelques années, elle a confié en même temps l’organisation de deux CAN à plusieurs pays. Retirée à la Guinée en septembre 2022, l’organisation de la CAN 2025 a été donc attribuée au Maroc après un an d’atermoiements, de (faux) suspense, d’inspections et de lobbying en coulisses des pays candidats avec le royaume chérifien. Finalement, à quelques heures du vote des membres du Comex, l’Algérie a retiré sa candidature avant que la Zambie, et le duo Nigéria-Bénin, ne « décalent » leur candidature pour 2027 au lieu de 2025, laissant la voie royale au Maroc, seul candidat à l’ouverture des débats. RFI