Au Burkina Faso, l’arrestation d’une figure de la société civile fait craindre un durcissement de la junte
Au Burkina Faso, son visage est devenu le symbole de la grogne contre la junte militaire au pouvoir depuis janvier. Après l’interpellation, début septembre, du militant Ollo Mathias Kambou, le hashtag #FreeKamao (« libérez Kamao », son surnom) fleurit sur les réseaux sociaux. Vendredi 23 septembre, le procureur a requis contre lui six mois de prison, dont trois mois ferme, pour « outrage » au chef de la junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, suite à plusieurs publications critiques sur Facebook. … Plusieurs organisations de la société civile s’alarment dans un communiqué d’« une volonté de musellement des voix discordantes à celles du MPSR », le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, le nom de la junte. Alors qu’elle s’était engagée à « reconquérir » le territoire, celle-ci échoue à endiguer la propagation djihadiste, suscitant de nombreuses critiques au sein de la population. Plusieurs manifestations ont eu lieu ces dernières semaines dans le nord face à l’aggravation de l’insécurité. Une gronde dont certains craignent qu’elle provoque en retour un durcissement des putschistes. Le Monde
Burkina Faso : au moins une « dizaine de morts » dans une attaque djihadiste dans le Nord
Une attaque de djihadistes présumés à Gaskindé, dans le nord du Burkina Faso, a fait une « dizaine de morts », majoritairement des soldats, ont rapporté lundi à l’Agence France-Presse des sources sécuritaires. « Un convoi de ravitaillement des populations, escorté par une unité du 14e RIA [régiment interarmes] à destination de Djibo, a été la cible d’une attaque terroriste ce jour [lundi], près de la localité de Gaskindé », localité située dans la province du Soum, région du Sahel, annonce un communiqué de l’armée. « L’attaque a malheureusement causé des dégâts humains et matériels », poursuit le texte, précisant qu’« un bilan complet sera établi dès que possible ». Il a été évoqué un bilan provisoire d’une « dizaine de morts parmi les éléments du détachement. On a enregistré aussi de nombreux blessés graves ». « Le décompte se poursuit toujours et des renforts ont été déployés dans la zone pour apporter une assistance aux victimes et sécuriser la zone », a expliqué la même source. Le Monde avec AFP
L’ONU appelle à la « libération immédiate » des soldats ivoiriens détenus au Mali
Le secrétariat de l’ONU a appelé lundi dans un communiqué à la « libération immédiate » des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali depuis début juillet. Le secrétariat, qui inclut les structures de direction de l’ONU au quotidien dont le secrétaire général Antonio Guterres, « appelle à la libération immédiate des soldats ivoiriens détenus, dans l’esprit des relations fraternelles entre les peuples de Côte d’Ivoire et du Mali ». Il « soutient fortement tous les efforts pour faciliter cette libération ainsi que la restauration de la confiance et la promotion du bon voisinage entre les deux pays », a ajouté le communiqué, soulignant sa « profonde appréciation de la contribution de la Côte d’Ivoire aux opérations de maintien de la paix de l’ONU et à la Minusma (mission des Nations unies au Mali, ndlr) en particulier ». AFP
Indignation après les propos du Premier ministre malien sur le président nigérien
Des responsables nigériens ont condamné les attaques proférées samedi contre le président du Niger Mohamed Bazoum par le Premier ministre par intérim du Mali Abdoulaye Maïga, à l’Assemblée générale de l’ONU. Lors ce discours, le colonel Maïga a critiqué plusieurs responsables africains et notamment Mohamed Bazoum qu’il a accusé de ne « pas être nigérien ». Né en 1960 à Bilabrine dans la région de Diffa (sud-est), Mohamed Bazoum est de l’ethnie arabe Ouled Slimane, présente en Libye, mais très minoritaire au Niger. Dans une interview au quotidien burkinabè Wakat Sera, en 2019, M. Bazoum avait rappelé que son arrière grand-père était arrivé au Niger « dans les années 1840 ». Dans une publication sur les réseaux sociaux, le ministre délégué aux Affaires étrangères Youssouf Mohamed Elmouctar a « condamné fermement le contenu des propos (du colonel Maïga). L’ivresse de la junte malienne lui a fait oublier le sens du protocole et de la diplomatie ». « Il a fait honte à l’Afrique et au monde civilisé », a poursuivi le ministre, dénonçant « la bassesse » des propos du chef du gouvernement malien. AFP
Mali: Kidal, ville stratégique du nord, sous couvre-feu nocturne
La ville de Kidal, noeud stratégique du nord du Mali, est désormais soumise à un couvre-feu imposé, non par l’Etat, mais par la coalition de groupes armés à dominante touarègue qui la contrôle. Le couvre-feu est entré en vigueur pour la première fois dans la nuit de lundi à mardi, a indiqué un habitant à l’AFP sous couvert d’anonymat. Deux responsables locaux joints à distance ont confirmé l’instauration de la mesure. Le couvre-feu de 21H00 à 05H00 (locales et GMT) fait partie d’un dispositif visant à répondre aux « besoins sécuritaires du moment » et détaillé dans un document officiel de cette coalition, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Le document publié cette semaine est vague sur les raisons de la mise en place de ce dispositif, se contentant d’évoquer l’arrivée de personnes déplacées et la menace de la circulation d’armes. L’opération prévoit des missions de sécurisation des routes, des fouilles systématiques et des perquisitions, souligne le document de la CMA. RFI
La violence au Soudan du Sud prolifère, avertissent des experts des droits humains
Des femmes et des filles continuent d’être violées collectivement et les survivantes ont été décrites comme des « zombies, physiquement et émotionnellement mortes », selon la Commission des droits de l’homme des Nations Unies au Soudan du Sud. Dans une alerte, la Présidente de la Commission, Yasmin Sooka, a déclaré qu’il était essentiel que la communauté internationale surveille l’accord de paix, ainsi que d’autres réformes, notamment des forces armées et de la Constitution. Des organes de justice transitionnelle sont également nécessaires de toute urgence, conformément à un accord conclu il y a quatre ans par le gouvernement du pays, a noté la Commission dans un communiqué de presse. « Sans ces mesures, nous verrons probablement des millions de Sud-Soudanais supplémentaires déplacés ou traverser les frontières, créant des ravages pour les pays voisins et les agences humanitaires », a déclaré Mme Sooka. Selon l’accord de paix de 2018 pour mettre fin à la guerre civile, les élections ont été reportées à fin 2024. ONU Info
Un convoi du Programme alimentaire mondial touché au Tigré
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé ce lundi qu’un de ses camions avait été touché par les projections d’une frappe de drone. Dimanche, deux véhicules chargés de nourriture se rendaient dans le nord-est du Tigré, région ravagée par la guerre entre le pouvoir régional TPLF et le pouvoir fédéral d’Addis-Abeba. Ils devaient apporter de la nourriture à des milliers de personnes déplacées depuis la reprise des hostilités à grande échelle fin août. Un des camions a été touché et un chauffeur blessé. Suite à cette frappe, le PAM n’a pas précisé si les distributions seraient de nouveau suspendues, mais l’organisation a indiqué qu’aucun camion alimentaire n’avait pu entrer au Tigré depuis le 24 août et appelé toutes les parties à respecter le droit humanitaire. RFI
RDC : opération « ville morte » à Goma pour dénoncer « le silence de la république » face aux rebelles du M23
Lundi 26 septembre, les activités ont été paralysées à Goma, grande ville de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où les habitants sont restés chez eux à l’appel d’organisations de la société civile afin de dénoncer l’occupation d’une localité de la région par les rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23), ont constaté des correspondants de l’AFP. « Depuis 105 jours, Bunagana est occupée par le M23 » et « les FARDC [l’armée congolaise] ne mènent aucune offensive contre les assaillants pour reprendre Bunagana. Ils ont peut-être sacrifié Bunagana mais pas nous », écrit sur Twitter le mouvement Lutte pour le changement (Lucha), un des organisateurs du mouvement. Les rebelles du M23 se sont emparés le 13 juin de Bunagana, un important carrefour commercial de la province du Nord-Kivu, à la frontière ougandaise. Le M23 est une ancienne rébellion à dominante tutsi vaincue en 2013, qui a repris les armes fin 2021 en reprochant à Kinshasa de ne pas avoir respecté des accords sur la démobilisation et la réinsertion de ses combattants. Kinshasa accuse Kigali de soutenir cette rébellion, ce que le Rwanda conteste. Le Monde avec AFP
« C’est la première fois qu’on enlève des chimpanzés » : des kidnappeurs demandent une « rançon colossale » pour trois bébés primates en RDC
Perdus, apeurés et entourés de déchets : c’est ainsi qu’apparaissent Monga, César et Hussein dans une vidéo mise en ligne sur Twitter, dimanche 25 septembre. Une preuve de vie diffusée par leurs ravisseurs. Les trois bébés chimpanzés ont été kidnappés par des inconnus dans la nuit du 9 septembre dans un sanctuaire animalier de Lubumbashi, chef-lieu de la province du Katanga, dans le sud-est de la République démocratique du Congo (RDC). « Les malfaiteurs ont tout de suite envoyé une note vocale pour menacer notre famille et demander une rançon colossale à six chiffres », raconte Franck Chantereau, le fondateur de ce centre qui a recueilli une soixantaine de primates depuis sa fondation il y a seize ans. Outre Monga, César et Hussein, Franck Chantereau avait sauvé deux autres chimpanzés depuis le début de l’année qu’il a retrouvés cachés dans la cuisine après le kidnapping. L’identité des ravisseurs est inconnue. Les cadenas n’ont pas été forcés lors de l’enlèvement, posant des questions sur la complicité de personnes collaborant avec le centre. Le Monde
En Guinée, treize ans après le massacre du 28 septembre, la justice attendue
En Guinée, l’histoire s’écrit un peu plus fort les 28 septembre. En 1958, le non fondateur de Sekou Touré à de Gaulle a été le prélude à l’indépendance du pays et à un quart de siècle de régime dictatorial. En 2009, à la même date, le stade de la capitale, Conakry, a été transformé en une immense scène de crime. Plus de 150 morts, plus de 100 femmes violées, 1 400 blessés par les soudards de la junte alors au pouvoir, selon une commission d’enquête des Nations unies. La brutalité de l’armée guinéenne à son paroxysme. Treize ans plus tard, jour pour jour, le procès de cette journée d’horreur doit enfin s’ouvrir à Conakry. Dire que celui-ci est attendu dans ce pays à l’histoire jalonnée de violences politiques est un euphémisme. L’instruction des magistrats guinéens est close depuis la fin 2017. Faute de volonté politique sous la présidence d’Alpha Condé (2010-2021) – l’ancien opposant ne voulait pas se mettre à dos un certain nombre d’officiers qui se mirent à son service après son élection –, le plus lourd dossier judiciaire du pays n’avait jamais débouché. Il fallut un coup d’Etat, le 5 septembre 2021, pour aboutir à l’ouverture du procès. Le Monde
Environnement: les maires d’Afrique centrale au chevet des écosystèmes des villes
Le Gabon accueille dès ce mardi jusqu’à mercredi une rencontre des maires des pays d’Afrique centrale, co-organisée par l’Association internationale des maires francophones (AIMF) et l’Union européenne. Au cœur de cette rencontre, la protection des forêts et écosystèmes des villes et de ses banlieues malgré la pression immobilière. … Les conclusions de la rencontre de Libreville seront présentées en novembre à la COP27 en Égypte. RFI
Infrastructures – Egis : « Les Chinois construisent. Nous apportons la caution technique aux États »
Pour l’entreprise française de conseil, d’ingénierie et d’exploitation Egis, les évolutions de la démographie africaine sont autant de perspectives de croissance. « Cette population nouvelle aura besoin de se loger, d’être éduquée, de faire du sport, de se déplacer… », expliquent Laurent Germain, directeur général d’Egis, et Arnaud de Rugy, son directeur Afrique, pour présenter leur stratégie de doublement du chiffre d’affaires de l’entreprise sur le continent d’ici à 2026. Depuis le nouveau siège Afrique à Casablanca, Egis (détenu à 40 % par le fonds d’investissement français Tikehau Capital, à 34 % par la Caisse des Dépôts et à 26 % par ses managers et salariés) compte déployer des hubs régionaux à partir de ses points forts de présence. L’ambition affichée par l’entreprise – qui a notamment travaillé sur la Grande mosquée d’Alger, la liaison ferroviaire Tanger-Kenitra, le stade Olembe au Cameroun ou la gestion des eaux en Côte d’Ivoire – est d’atteindre 70 à 80 millions d’euros de chiffres d’affaires en Afrique, d’ici à trois ans. Et de conserver la part du continent à 6 % de l’activité globale d’un groupe en développement. Outre le conseil et l’ingénierie, qui représentent 70 % de son activité africaine, Egis est également concessionnaire, avec 700 km de routes et quatre aéroports (Abidjan, Brazzaville, Pointe-Noire et Ollombo) sous gestion. Jeune Afrique