Dans l’est de la RDC, les forces internationales sur la sellette
Les soldats est-africains ne sont plus les bienvenus dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Déployés depuis novembre 2022 pour tenter de ramener la paix dans une région déchirée par la guerre depuis trois décennies, ils ne sont pas parvenus à endiguer les attaques des groupes armés…Le 19 octobre, des dizaines de jeunes hommes, qui avaient été dispersés la veille par la police à coups de gaz lacrymogènes, sont parvenus à déposer au quartier général de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), à Goma, un document émanant de plusieurs organes de la société civile et demandant le départ de la force régionale…Le 9 octobre, en conférence de presse, Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement et ministre de la communication, a officiellement appelé au non-renouvellement du mandat de l’EAC (reconduit en juin, puis en septembre) et à son départ « à l’échéance du 8 décembre, tel que convenu ». La force régionale, composée de militaires kényans, burundais, ougandais et sud-soudanais, n’a « pas été en mesure de régler les problèmes, notamment du M23 », a-t-il ajouté…Le départ des contingents de l’EAC, s’il a bien lieu le 8 décembre, ne signifie pas nécessairement la fin des missions étrangères dans l’est du pays. La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), dont fait partie la RDC, a annoncé en mai qu’elle était prête à envoyer des soldats pour soutenir l’armée congolaise, même si à ce jour ni le nombre d’hommes ni le calendrier de déploiement n’ont été officialisés. Une autre force annoncée, angolaise cette fois, tarde aussi à se mettre en place. En mars, le Parlement de Luanda avait validé la création d’une unité de 500 soldats pour superviser la dissolution du M23. Le Monde
RDC, Lubero: au moins 156 nouveaux ménages des déplacés enregistrés en deux semaines
Au moins cent cinquante-six familles de déplacés venus des territoires de Rutshuru et Masisi ont été enregistrés depuis deux semaines dans le Sud du territoire de Lubero (Nord-Kivu). Cette information a été livrée, mercredi 26 octobre à Radio Okapi, par Amani Kinda, président de la société civile de Kayina. Selon lui, ces déplacés fuient les affrontements entre la coalition des groupes armés locaux et les rebelles du M23. Ils sont dans des familles d’accueil à Kirumba, Kanyabayonga et Kayina. Selon la même source, ces déplacés vivent sans assistance humanitaire. Radio Okapi
Les Nigériens face aux conséquences du putsch
Ce jeudi 26 octobre 2023, cela fait 3 mois exactement que les militaires sont arrivés au pouvoir au Niger en renversant par la force, le président élu, Mohamed Bazoum. Dès le lendemain du putsch, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, la Cédéao et une grande partie de la communauté internationale se sont élevées contre le coup de force en imposant des sanctions. L’espoir suscité par le coup de force laisse place à un calvaire pour certains Nigériens après les sanctions de la communauté internationale et la junte semble être à court de recettes…Avec l’avènement du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, hormis le mois de juillet, ceux d’août et de septembre sont devenus les plus longs pour les fonctionnaires. Les salaires ne sont pas payés à terme échu…Au lendemain du coup d’État, déjà, les syndicats des travailleurs qui avaient condamné la prise du pouvoir par les armes, ont interpellé les militaires sur la question du paiement des salaires. Si le CNSP impute la situation actuelle à la communauté internationale, le Secrétaire général de la Confédération démocratique des travailleurs du Niger appelle quant à lui, les autorités à engager des négociations avec les partenaires. « Les sanctions de la Cédéao et de l’Uemoa ont un impact néfaste sur la vie des Nigériens. Donc, il est important que les autorités actuelles engagent des discussions avec la communauté internationale pour voir comment atténuer ces sanctions. « Parce que si les sanctions continuent, le commun des Nigériens va souffrir davantage », a-t-il expliqué. DW
Présidentielle malgache: le candidat Randrianasoloniaiko justifie son choix de ne plus boycotter la campagne
À Madagascar, ils ne sont désormais plus que dix candidats du « Collectif des 11 » à boycotter la campagne de l’élection présidentielle, dont le 1er tour est prévu le 16 novembre 2023. Le 22 octobre, Siteny Randrianasoloniaiko a choisi de débuter sa campagne. L’ancien judoka, député de Tuléar, assure qu’il ne tourne pas le dos au « Collectif des 11 », dont il soutient encore les revendications. Pour autant, il affirme ne pas vouloir laisser le président sortant, Andry Rajoelina, aller seul à l’élection. Son premier meeting tenu à Vohémar, dans le nord du pays dimanche, a été marqué par une déclaration polémique. Face à ses partisans, le candidat n°13 avait affirmé qu’il fallait « renvoyer » les étrangers de Madagascar. Des propos sur lesquels il revient aujourd’hui, mettant en avant une « confusion ». Il assure que ses propos s’adressaient au président sortant. Révélée en juin dernier, la nationalité française d’Andry Rajoelina le disqualifie, selon l’opposition, de la course à la présidentielle. Même lancé dans la campagne, Siteny Randrianasoloniaiko assure pour autant ne pas tourner le dos aux dix autres candidats qui réclament, eux, toujours un report de l’élection présidentielle et se refusent à battre campagne. RFI
Attaques contre la liberté de la presse au Gabon
Près de deux mois après le coup d’Etat militaire, la liberté de la presse est menacée au Gabon. Au cours du mois d’octobre, plusieurs journalistes ont été arrêtés ou encore sanctionnés pour avoir rapporté des faits critiques en lien avec des hautes personnalités. Cela a commencé dès le début du mois, quand plusieurs journalistes du Gabon Media Time ont été interpellés sur ordre du procureur après avoir fait un reportage qui le mettait en cause. Ils ont ensuite été libérés après avoir passé 24 heures en garde à vue. Cette semaine, des dizaines de journalistes se sont cette fois mobilisés après la suspension du média en ligne Dépêches241. La sanction est intervenue après un article dans lequel ce média décrivait la mauvaise gestion financière de l’ancienne présidente de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo. Celle-ci a quitté son poste en septembre, après 32 ans passés à la tête de cette institution. Pour justifier la suspension de ce média, l’organe de régulation de la communication a évoqué le fait que Dépêches241 ne possède pas d’autorisation de parution, un document que la Haute autorité de la communication est la seule à pouvoir délivrer…Une pétition dans le but de dissoudre la HAC et de mettre en place une autorité de transition a été lancée par quelques journalistes gabonais. Mais certains spécialistes des médias estiment qu’il y aurait dans ce domaine des problèmes plus urgents à régler, comme, par exemple, la formation des journalistes ou encore les subventions aux médias. DW
Tunisie: les associations s’inquiètent d’un projet de loi leur imposant des restrictions
La société civile craint le vote prochain d’un projet de loi sur les associations qui limite considérablement les libertés acquises avec la révolution. Elles devront soumettre leur financement à un pouvoir discrétionnaire de l’administration qui contrôlera d’autant plus les associations avec des financements étrangers. L’ONG Amnesty international a publié un communiqué le 23 octobre pour dénoncer un projet de loi qui menace l’indépendance de la société civile. À Tunis, les associations sont inquiètes…Désormais, le projet de loi sur les associations est très concret, porté par une dizaine de députés au parlement tunisien depuis le 12 octobre dernier au nom de la souveraineté nationale. Amine Ghali, directeur du centre Kawakibi pour la transition démocratique, explique les restrictions énoncées dans le nouveau projet de loi. « Une limitation qui va par différents canaux, la mise en tutelle des associations sous des ministères de l’exécutif, mettre plus de difficultés pour la création d’associations… » D’autres limitations viennent s’ajouter à cette liste : un contrôle judiciaire renforcé sur les associations et un pouvoir discrétionnaire de l’administration pour autoriser leurs financements étrangers…Le projet de loi est encore en cours de discussions dans les commissions parlementaires mais la société civile veut contre-attaquer en interpellant l’opinion publique…Amnesty International a appelé les députés à refuser l’adoption de ce projet de loi qui signifierait une condamnation à mort pour la société civile tunisienne. RFI
DP World en Tanzanie : l’entreprise des Émirats arabes unis à la tête des ports africains
Un accord de plusieurs millions de dollars signé entre le géant maritime émirati DP World et la Tanzanie dimanche semble vouloir renforcer la domination des Emirats Arabes Unis (EAU) dans l’industrie du fret en Afrique. Des rapports sur cet accord de 250 millions de dollars sont apparus pour la première fois en juillet, suscitant des critiques de la part de l’opposition qui a déclaré qu’il « violait la constitution tanzanienne et mettait en danger la souveraineté nationale. » Des activistes ont demandé à un tribunal d’interrompre l’accord et ont été brièvement détenus pour avoir planifié des manifestations anti-gouvernementales. La Haute Cour de Mbeya, ville du sud-ouest de la Tanzanie, a rejeté la requête, ouvrant ainsi la voie à la gestion par DP World des deux tiers du port de Dar es Salaam pour les 30 prochaines années…DP World espère tripler ses revenus en l’espace de dix ans et accélérer le dédouanement des navires, qui devrait passer de 12 heures en moyenne à 60 minutes. L’inefficacité chronique, les allégations de corruption et la concurrence du Kenya voisin dans la gestion du fret sont quelques-unes des raisons sous-jacentes pour lesquelles la présidente de la Tanzanie, Samia Suluhu, a signé l’accord…Les Émirats arabes unis sont le quatrième investisseur en Afrique, après la Chine, l’Europe et les États-Unis. Au cours de la dernière décennie, ils ont investi près de 60 milliards de dollars dans les secteurs de l’infrastructure et de l’énergie sur le continent. DP World, créée en 1999 et détenue par les familles régnantes émiraties, a renforcé ces percées avec des opérations portuaires en Angola, à Djibouti, en Égypte, au Maroc, au Mozambique, au Sénégal et en Somalie. En 2021, DP World s’est engagée à investir 1 milliard de dollars en Afrique au cours des prochaines années. BBC
Mozambique: large victoire du parti au pouvoir lors des élections municipales
Frelimo, le parti au pouvoir depuis l’indépendance, sort victorieux des élections municipales du 11 octobre. La Commission nationale électorale a révélé, jeudi 26 octobre, les derniers résultats du scrutin. Ils accordent au Frelimo 64 villes sur 65. Depuis quinze jours, le pays vit sous tension, alors que l’opposition et la société civile dénoncent des fraudes massives…Le principal parti d’opposition gérait pourtant sept villes avant le scrutin. Jeudi soir, son candidat à Maputo, Venâncio Mondlane, a dénoncé « un assassinat de la démocratie » et a appelé à une grande manifestation vendredi pour contester les résultats. La Renamo revendique notamment la victoire dans la capitale, et à Matola, la ville la plus peuplée du pays…Fait historique au Mozambique, plusieurs tribunaux locaux ont annulé les votes, notamment dans les villes de Cuamba, dans le nord du pays, ou de Chokwe, tout au sud. Les résultats de la CNE ne seront définitifs qu’une fois validés par le Conseil constitutionnel. RFI
Soudan: la société civile et politique tente d’exister et de s’unir face aux militaires
La réunion des responsables politiques et représentants civils soudanais s’est conclue jeudi soir 26 octobre après trois jours de discussions à Addis-Abeba. Alors que les négociations à Jeddah entre les belligérants ont repris, les civils sont toujours exclus après six mois de guerre…Les personnalités civiles présentes l’ont bien compris, elles doivent s’unir et se coordonner pour ne pas perdre la voix démocratique ouverte par la révolution. Elles ont décidé de former une structure temporaire, avec un corps de direction dirigé par l’ancien Premier ministre Abdallah Hamdock. Ce corps est composé d’une soixantaine de personnes, en majorité issus d’associations non partisanes. Et il a pour but de préparer un rassemblement bien plus élargi en novembre…Priorité numéro un du comité : venir en aide aux Soudanais sur place…Les membres de ce comité devront produire une vision politique et des structures institutionnelles afin d’être prêts au moment où la guerre s’arrêtera. Ils ont aussi réaffirmé l’importance des partis politiques, pour tenter de leur redonner la crédibilité perdue après leur échec face aux militaires. Mais cela ne suffit pas pour les absents, surtout pour la majorité des comités de résistance. Ces organes essentiels de la révolution démocratique se sont désolidarisés de cette union dans un communiqué. Les participants présents à Addis-Abeba en sont pourtant convaincus : seule l’union permettra aux civils de peser enfin dans les négociations pour mettre fin au conflit. Ils espèrent un accord de cessez-le-feu solide à l’issue des négociations de Jeddah. Pour que la société civile puisse reprendre sa place et rétablir une transition démocratique. RFI
Unesco : L’industrie de la mode africaine a besoin de plus d’investissements
L’industrie de la mode en Afrique connaît une croissance rapide pour répondre à la demande locale et internationale, mais des investissements insuffisants limitent son potentiel, a déclaré jeudi l’UNESCO dans un rapport publié lors de la Fashion Week de Lagos. Actuellement évalués à 15,5 milliards de dollars d’exportations par an, les revenus de l’industrie de la mode du continent pourraient tripler en une décennie avec les investissements et les infrastructures appropriés, selon la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, qui a lancé le premier rapport de l’organisation sur la mode en Afrique au Nigéria…Avec une population jeune de 1,3 milliard d’habitants qui devrait doubler d’ici 2050, l’industrie de la mode du continent s’est également révélée être à la fois « un puissant levier pour la promotion de la diversité culturelle (et) également un moyen d’autonomiser les jeunes et les femmes », a déclaré Azoulay. À travers le continent, la mode continue de croître sur divers fronts, sous la forme de textiles, de vêtements ainsi que d’accessoires et d’artisanat d’art, tous dotés d’une longue histoire de prestige et symbolique de la culture africaine. La demande pour les marques de mode africaines est également stimulée par la croissance du commerce électronique, note le rapport de l’UNESCO. L’Afrique est le leader mondial du trafic Web sur les appareils mobiles, selon l’Administration américaine du commerce international. Cela a ouvert davantage d’opportunités de marché, de sorte qu’à travers le Nigeria, par exemple, les jeunes sur les réseaux sociaux ouvrent régulièrement des marques de mode. « Les Africains veulent porter l’Afrique. C’est vraiment beau à voir parce que ça n’a pas toujours été comme ça », a déclaré Omoyemi Akerele, qui a fondé la Lagos Fashion Week en 2011 pour encourager le mécénat de la mode nigériane et africaine. Africanews