Revue de Presse du 27 octobre 2021

Les Etats-Unis s’inquiètent d’un éventuel déploiement de « mercenaires russes » au Mali
L’ambassadrice américaine aux Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, a fait part de sa « sérieuse inquiétude » quant à un éventuel déploiement au Mali du sulfureux groupe de sécurité privée russe Wagner avec lequel les autorités de Bamako sont en discussion, dans un communiqué reçu mardi. « J’ai exprimé notre sérieuse inquiétude au sujet des informations selon lesquelles des mercenaires russes pourraient être déployés au Mali et le risque que cela représenterait pour la paix et la sécurité dans la région et plus largement au Sahel », a-t-elle déclaré à l’issue d’un entretien avec le président nigérien Mohamed Bazoum. Mme Thomas-Greenfield faisait partie d’une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU qui s’est rendue à Bamako samedi et dimanche afin de faire pression sur les autorités dominées par les militaires pour un rétablissement du pouvoir civil après deux putschs en neuf mois dans ce pays. … Critiquant « les mercenaires russes », coupables selon elle de « violations des droits de l’Homme contre des civils », l’ambassadrice américaine a estimé que leur présence « aggravera probablement la situation sécuritaire actuelle ». … La présence des paramilitaires de Wagner a été signalée dans plusieurs pays d’Afrique, notamment en Centrafrique et en Libye, mais aussi en Syrie. AFP

Coup d’Etat au Soudan : arrestations et quadrillage pour empêcher les protestations
Mardi soir, le Premier ministre renversé Abdallah Hamdok, détenu par l’armée depuis le putsch de lundi avec la plupart des civils qui composaient le pouvoir de transition, a été ramené à son domicile à Khartoum où il est toujours « sous surveillance étroite » des forces de sécurité, selon son bureau. Mais au même moment, l’un des leaders du plus grand parti du Soudan, l’Oumma, a été arrêté, d’après sa famille, de même que d’autres militants et des manifestants qui tenaient les barricades bloquant les principales avenues de Khartoum, ont constaté des journalistes de l’AFP. Pour empêcher les manifestants de se regrouper mercredi matin, les forces de sécurité ont « enlevé toutes les barricades » de branchages, de pierres ou de pneus brûlés dans le centre-ville, a indiqué à l’AFP un manifestant, Hadi Bachir. « Et elles arrêtent tous ceux qui sont à leurs abords ». Dans la nuit, elles ont tiré des grenades lacrymogènes sur les manifestants dans le très turbulent quartier de Bourri à Khartoum, après que quatre manifestants ont été tués et plus de 80 blessés lundi par des tirs des troupes selon des médecins. Depuis le coup d’Etat, les manifestants anti-armée qui réclament un transfert complet du pouvoir aux civils, se relayaient à ces piquets pour une gigantesque opération ville morte après l’appel de la quasi-totalité des syndicats à la « grève générale ». Mais malgré le tour de vis, des appels de militants ont été lancés sur les réseaux sociaux pour appeler à une « manifestation d’un million de personnes » samedi contre le coup d’Etat. AFP

Présidence française de l’UE : priorité aux dossiers africains
C’est au Caire en 2000 que des discussions se sont tenues pour la première fois au niveau continental entre l’Afrique et l’Europe, à Lisbonne que les deux continents ont lancé une stratégie commune Afrique-UE. Depuis, les réunions ont pris leur vitesse de croisière : elles ont lieu tous les trois ans, tantôt en Afrique, tantôt en Europe. Dans moins de trois mois, ce sera au tour de la France de prendre la présidence tournante de l’Union européenne (UE). Et le président Emmanuel Macron compte bien y jouer sa partition. Ces derniers jours, on en apprend un peu plus sur les thèmes qui seront au cœur des débats. Parmi eux, l’immigration. Le président français a réaffirmé mardi 26 octobre qu’il souhaitait gérer le problème migratoire au niveau européen ; il a exprimé le vœu qu’un nouveau traité Europe-Afrique soit signé au cours des mois à venir. « L’un de mes objectifs sous présidence française [de l’UE] est d’essayer de rebâtir un traité de paix et d’amitié avec l’Afrique, où une des données sera comment les Européens donnent la capacité à la jeunesse africaine d’avoir des opportunités dans son continent », a-t-il plaidé lors d’un « dîner des protestants ». « Il faut penser avec les États d’origine une politique migratoire beaucoup mieux organisée, en particulier avec l’Afrique », a-t-il dit, tout en réclamant une meilleure protection contre les migrations illégales, leur reconduite systématique dans leur pays d’origine et une réforme de l’espace Schengen. Le Point

Sanctions américaines contre un Libyen accusé de « graves violations » des droits des migrants
Le gouvernement américain a annoncé mardi des sanctions à l’encontre d’un citoyen libyen accusé de « graves violations des droits humains » perpétrées contre des migrants africains qui transitent par la Libye dans l’espoir de se rendre en Occident. L’individu visé, Oussama Al Kuni Ibrahim, 45 ans, est décrit comme « un caïd » du trafic de migrants dans un communiqué du Trésor américain dont copie est parvenue à VOA Afrique. Selon les autorités américaines, l’intéressé faisait déjà l’objet de sanctions par une décision du Conseil de sécurité de l’ONU, qui l’indexe nommément dans un rapport. Plus précisément, il lui est reproché « des actes de violence, des enlèvements, des attaques contre des écoles, des hôpitaux, des sites religieux où des civils cherchent refuge », selon le communiqué. En particulier, les autorités américaines le tiennent pour responsable de « l’exploitation systématique de migrants africains dans un centre de détention » en Libye, surnommé « la prison d’Oussama ». Le gouvernement américain affirme que quand des migrants sont envoyés au centre de détention pour avoir traversé illégalement le territoire libyen, M. Al Kuni ou ses sbires les soumettent à des abus divers, allant de l’extorsion au passage à tabac, en passant par la famine, les violences sexuelles, et même « le meurtre ». VOA

Vaccins : BioNTech lancera le chantier d’usines de production en Afrique en 2022
Le laboratoire allemand BioNTech a indiqué, mardi 26 octobre, qu’il commencera à la mi-2022 la construction de sites de production de vaccins à ARN messager en Afrique, au Sénégal et au Rwanda. La société a signé une lettre d’intention avec le gouvernement du Rwanda et l’Institut Pasteur de Dakar, au Sénégal, confirmant un engagement pris fin août entre les parties prenantes lors d’une rencontre à Berlin, selon un communiqué. La future ligne de production, dont la localisation précise n’est pas communiquée, sera la première étape d’un « nœud central dans un réseau de production décentralisé et robuste en Afrique », affirme l’entreprise de Mayence (ouest de l’Allemagne). Cette infrastructure pourra dans un premier temps produire l’ARN messager nécessaire à la fabrication de 50 millions de vaccins contre le Covid-19 par an et il est prévu que la capacité soit portée progressivement à plusieurs centaines de millions de doses de vaccins à ARN messager, « en ajoutant d’autres lignes de production et sites au réseau de fabrication sur le continent ». … Actuellement, près de 1 % des vaccins utilisés en Afrique sont fabriqués sur le continent. L’Union africaine veut faire grimper cette proportion à 60 % d’ici 2040. France24 avec AFP

COP26–Afrique : chefs d’État, VIP… Qui sera présent ?
De nombreuses personnalités sont attendues à la COP26, qui se tiendra du 31 octobre au 12 novembre à Glasgow. Voici lesquelles. Plusieurs chefs d’État du continent feront le déplacement à Glasgow, en Écosse, pour assister à la Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP26), l’un des premiers grands rendez-vous en présentiel depuis la crise liée au Covid-19. Cinquième édition du sommet mondial depuis la COP21, qui avait donné lieu à la signature historique de l’Accord de Paris sur le climat – n’ayant pas pu se tenir en 2020 en raison de la pandémie –, la conférence de Glasgow se promet d’être l’édition qui rend des comptes, dresse un bilan et revoit ses objectifs à la hausse. Jeune Afrique

RDC: la nouvelle équipe de la Céni a prêté serment
Témoins de l’événement à la Cour constitutionnelle, les présidents des deux chambres du Parlement ainsi que le Premier ministre et quelques diplomates. « Respect de la Constitution et des lois de la République. Garder les secrets des délibérations et du vote même après la cessation de mes fonctions à la Céni. » Voilà l’essentiel des mots prononcés par Denis Kadima, le nouveau président de la Céni, des mots répétés tour à tour par tous les autres membres de la nouvelle équipe investie par le président Félix-Antoine Tshisekedi. Ils ont prêté serment devant la Cour constitutionnelle réunie, avec à sa tête Kaluba Dibwa Dieudonné, le président de cette institution, ainsi que devant Jean-Paul Mukola Nkokesha, procureur général de la République. La cérémonie a eu lieu en présence de Corneille Nangaa, le président sortant de la Céni qui, la veille, a fait ses adieux à ses anciens collègues et collaborateurs. … Après les nombreuses réactions politiques internes à la RDC, c’est la communauté internationale qui s’est à son exprimée dans une déclaration conjointe mardi. 17 pays ainsi que l’Union européenne ont pris position commune. Ils notent « à regret » que les parties prenantes ne sont pas parvenues à un consensus. Consensus qui « constitue un élément important pour renforcer la confiance à l’égard du processus électoral » à venir. La communauté internationale appelle dès lors les autorités à « rechercher l’adhésion » et « la confiance » de tous les acteurs concernés notamment les partis politiques et la société civile. RFI

RDC: une fronde sociale contre le pouvoir prend forme
Les opposants à la nouvelle Commission électorale nationale indépendante (Céni) appellent à une « grande mobilisation » le 6 novembre prochain contre, selon eux, la « dérive totalitaire » en place dans le pays. Les anti-Tshisekedi motivent leur appel par cinq revendications politiques et sociales. Les autorités ne se sont pas encore prononcées sur cette annonce de leurs détracteurs. C’est à la fois contre l’actuelle Céni contestée, mais investie qu’ils comptent mobiliser dans les rues. Mais aussi contre « l’abrutissement » des élèves et la « paupérisation » des enseignants alors que la grève trouble l’année scolaire. Les initiateurs de la marche citent aussi « l’absence de l’autorité de l’État » dans l’est du pays et ce qu’ils qualifient d’« escroquerie » via la taxe ram, le registre sur les appareils mobiles. Autant de sujets à la base des frustrations. RFI

Denis Kadima : en RDC, pourquoi y a-t-il une controverse sur la composition du bureau de la CENI ?
Les nouveaux membres du nouveau bureau de la Commission électorale nationale indépendante CENI viennent de prêter serment ce mardi 26 octobre 2021 devant la Cour constitutionnelle à Kinshasa, la capitale. Cette prestation de serment intervient quatre mois après la signature de l’ordonnance portant leur investiture par le président Felix Tshisekedi. Seuls 12 membres sur 15 qui constituent ce nouveau bureau sont investis. Trois postes réservés à l’opposition sont restés vacants (2e vice-présidence, Questure et un membre de la plénière). Cette nouvelle équipe a pour mandat d’organiser les élections de fin décembre 2023. BBC

Burundi : plus de 60.000 réfugiés ont volontairement regagné leur pays cette année (HCR)
Parmi ces 60.000 rapatriés, environ la moitié est revenue de Tanzanie. Les autres sont revenus du Rwanda, de la République démocratique du Congo (RDC), du Kenya et, depuis début octobre, d’Ouganda, a expliqué une porte-parole du HCR, Shabia Mantoo, lors d’une conférence de presse à Genève. Le HCR accompagne ces retours et a mené des évaluations pour s’assurer que la décision de rentrer est volontaire, libre et informée et que les rapatriements se déroulent dans la sécurité et la dignité. Chaque semaine, des convois arrivent au Burundi avec environ 1.500 personnes. À leur arrivée dans l’un des cinq centres d’accueil, les familles de retour reçoivent des articles ménagers et une aide en espèces pour les aider à entamer une nouvelle vie. Cependant, un soutien plus important est nécessaire pour parvenir à une réintégration durable, tant pour les personnes qui rentrent que pour les communautés d’accueil au Burundi. Souvent, les infrastructures sociales et économiques nécessaires font défaut, a indiqué la porte-parole. ONU Info

Madagascar: la société civile dénonce une gestion opaque du secteur minier
Une dizaine d’organisations de la plateforme de la société civile dénoncent l’opacité avec laquelle est gérée le secteur extractif. Parmi leurs préoccupations, la filière aurifère, abonnée aux trafics de grande ampleur, s’alarme-t-elle. Des trafics en recrudescence depuis trois ans. « Nous avons constaté que les trafics d’or sont partout : à Maurice, en Afrique du Sud, à Dubaï, explique Clément Rabenandrasana, secrétaire exécutif de l’organisation de la société civile sur les industries extractives (OSCIE). Des kilos d’or interceptés dans ces lieux et qui sont sortis de Madagascar. Pourquoi cette passoire-là ? Le gouvernement a décidé de suspendre l’exportation d’or en 2020, mais l’exploitation, la commercialisation continuent encore. Où vont donc les produits achetés dans tous les sites d’orpaillages ? » Les autorités avaient décidé de suspendre l’exportation de l’or pour pouvoir assainir la filière, sans succès pour l’heure. En janvier, 73 kilos d’or en provenance de Madagascar ont été interceptés en Afrique du Sud. « À chaque affaire de grande ampleur, on ne sait pas les tenants et les aboutissants, poursuit Clément Rabenandrasana. Les auteurs et les vrais complices ne sont pas dévoilés. Nous demandons donc au gouvernement de faire preuve de transparence dans les traitements des affaires de grande ampleur. … » RFI

À l’approche des élections, le président angolais tangue sous la “tempête économique”
C’est un Angola en pleine “tempête”, de l’aveu même de son président João Lourenço, que dépeignait le Financial Times le 19 octobre dernier, à l’occasion d’un reportage dans sa capitale, Luanda, “où se bousculent modernité et pauvreté”. Une tempête surtout économique, et dans une moindre mesure sociale et politique, à moins d’un an des élections législatives et présidentielle, prévues en août 2022. L’économie du pays, deuxième producteur de pétrole d’Afrique, s’est contractée de près de 10 % depuis 2016, rapporte le quotidien britannique. La faute à des puits vieillissants : la production de brut – qui représente 90 % des exportations – est passée de 1,9 million de barils par jour en 2008 à 1,3 million l’an passé. La pandémie de Covid-19 n’a rien arrangé à cette longue récession : l’inflation atteint désormais 26,5 %. Or les Angolais les plus pauvres, ceux qui vivent avec moins de 1,90 dollar (1,60 euro) par jour, représentent la moitié des 33 millions d’habitants. Courrier International

Burkina Faso : un soldat reconnaît les faits lors du procès de l’assassinat de Thomas Sankara
Au lendemain de la réouverture du procès de l’assassinat du président « révolutionnaire » du Burkina Faso, Thomas Sankara, un membre du commando a reconnu, mardi 26 octobre, les faits d' »attentat à la sûreté de l’État » et raconté les détails. Ce soldat, Yamba Élisée Ilboudo, a raconté que le 15 octobre 1987, jour du coup d’État au cours duquel Thomas Sankara et 12 de ses compagnons ont été tués, il se trouvait « au domicile de Blaise Compaoré », porté au pouvoir par le putsch. C’est chez Blaise Compaoré que « Hyacinthe Kafando, qui nous commandait en tant que chef de sécurité, m’a demandé de démarrer un véhicule pour nous rendre au conseil de l’Entente », le siège du Conseil national de la Révolution où s’est produite la tuerie, a-t-il dit. Arrivés sur place, Kafando et « Maïga, qui conduisait lui le véhicule de Blaise Compaoré, sont descendus et ont tiré en désordre », a affirmé à la barre le soldat de première classe, aujourd’hui âgé de 62 ans, sans indiquer le prénom de ce dernier. Celui qui affirme être resté dans son véhicule, sans tirer, raconte ensuite les détails de l’assassinat. Après les premiers tirs, il a vu Thomas Sankara « sortir de la salle de réunion, les mains en l’air, demander ce qui se passe ». « C’est Hyacinthe Kafando et Maïga qui l’ont croisé. Je ne sais pas qui a tiré en premier sur le président Sankara. Il est tombé sur les genoux avant de basculer sur le côté gauche », a-t-il développé. France24 avec AFP

Abou Fadima, premier djihadiste condamné au Burkina Faso : « J’étais sûr qu’ils allaient m’exécuter »
Les yeux noirs d’Abou Fadima ne trahissent ni remords ni regrets. Son regard, impénétrable, fixe un point invisible, à quelques centimètres du sol. Assis sur une chaise au milieu de la cour en terre battue de la prison de haute sécurité, près de Ouagadougou, le détenu de 39 ans parle sans crainte. Lui qui pensait être « exécuté » dit n’avoir plus rien à perdre. En août, la justice burkinabée l’a condamné à vingt ans de prison ferme pour « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste », « dégradation de biens » et « détention illégale d’armes à feu et de munitions ». Sur le banc des accusés du tribunal de grande instance Ouaga II, il avait plaidé coupable. L’agression du directeur d’école, son domicile brûlé, les motos volées… « Oui », c’était lui, avait-il reconnu face aux jurés. Abou Fadima – son nom de guerre – est le premier djihadiste jugé au Burkina Faso depuis le début des attaques des groupes islamistes affiliés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), il y a six ans. Le Monde Afrique a pu s’entretenir en exclusivité avec le détenu, le 9 octobre, dans cette prison dont le lieu est tenu secret. Le Monde

Visite tchadienne en Turquie pour relancer la coopération bilatérale
Le président du Conseil militaire de transition tchadien, le général Mahamat Idriss Déby, est arrivé mardi à Ankara sur l’invitation du président turc. Il est notamment accompagné de son Premier ministre et de son ministre des Affaires étrangères, précise le porte-parole du gouvernement tchadien. L’objectif : relancer la coopération bilatérale entre les deux pays. RFI