Revue de presse du 27 novembre 2024

En Namibie, des élections incertaines pour le parti historique au pouvoir
Depuis 7 heures, la Namibie est appelée aux urnes, mercredi 27 novembre, lors d’un double scrutin, à la fois présidentiel et législatif, à fort enjeu. Il s’agit des élections les plus incertaines qu’ait connues le parti historique au pouvoir, l’Organisation du peuple du Sud-Ouest africain (Swapo, socialiste), alors que bien que favorite, sa candidate, la vice-présidente actuelle, Netumbo Nandi-Ndaitwah, pourrait être contrainte à un second tour inédit. La candidate de 72 ans, qui pourrait devenir la première femme présidente du pays, affronte dans les urnes l’ex-dentiste et avocat Panduleni Itula, qui a fondé, en 2020, sa propre formation, le Parti des patriotes indépendants (IPC). Les urnes, bleues pour la présidentielle, jaunes pour les législatives, doivent se remplir jusqu’à 21 heures, au gré des suffrages du million et demi d’électeurs inscrits. Le dépouillement est, lui, attendu au plus tard samedi, d’après la Commission électorale. Le Monde

Près de 50 migrants secourus en Méditerranée
Le bateau de secours humanitaire Ocean Viking, affrété par SOS Méditerranée, a secouru mardi 48 migrants, mineurs pour la plupart, à bord d’une embarcation au large de la Libye. Le signalement est venu d’un message radio VHF émis par un avion de l’Otan. « La plupart des rescapés sont originaires de Gambie et de Guinée-Bissau » et « 90% sont des mineurs non accompagnés », a indiqué l’association SOS Méditerranée dans un communiqué. « Les rescapés sont désormais en sécurité et se reposent dans les abris à bord », a ajouté SOS Méditerranée. Selon l’ONG, quatre jours de navigation seront necessaires pour débarquer ces migrants au port de Ravenne dans le nord-est de l’Italie à 1.575 km du lieu du sauvetage. Selon l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), 1.985 personnes qui tentaient de rejoindre l’Europe ont disparu ou sont décédées en mer Méditerranée depuis le début de l’année. VOA/AFP

Mali : arrestation de quatre employés maliens d’une compagnie aurifère canadienne
Quatre employés maliens de la compagnie canadienne Barrick Gold, propriétaire avec l’Etat du Mali de l’un des plus importants complexes aurifères au monde, ont été inculpés et placés en détention en attendant leur procès, a annoncé l’entreprise mardi 26 novembre dans un communiqué. Barrick Gold a dit contester les charges, sans les préciser. Depuis plusieurs mois, les investisseurs étrangers dans les secteurs aurifères et miniers sont soumis aux pressions de la junte au pouvoir. Barrick Gold détient 80 % et l’Etat malien 20 % des deux sociétés propriétaires du complexe aurifère souterrain et à ciel ouvert de Loulo-Gounkoto, l’un des plus importants au monde, dans l’ouest du Mali.… Les militaires, qui ont pris le pouvoir par la force, en 2020, ont fait officiellement de la lutte contre la corruption et de la restauration de la souveraineté nationale sur les ressources naturelles leurs mantras. Ils accordent une attention toute particulière aux revenus importants de l’industrie minière. Le Monde

Élections locales en Tanzanie: l’opposition dénonce meurtres et fraudes
Le principal parti d’opposition en Tanzanie, Chadema, a dénoncé le meurtre de deux de ses membres à la veille des élections locales de mercredi, et accusé le pouvoir de fraudes dans le scrutin en cours. Ce scrutin est considéré par de nombreux observateurs comme un test démocratique dans un contexte de répression politique accrue ces derniers mois dans ce pays d’Afrique de l’Est, avant les présidentielle et législatives l’an prochaine. Il s’agit également des premières élections depuis l’accession au pouvoir de Samia Suluhu Hassan, qui a succédé en tant que vice-présidente à John Magufuli, décédé soudainement en mars 2021. La cheffe de l’Etat avait déclaré dans une allocution mardi que le gouvernement s’engageait « à ce que les élections se déroulent de manière transparente, équitable ».… Chadema dit également avoir recensé des cas de fraudes, affirmant que ses agents ont retrouvé des boîtes de « bulletins pré-marqués » en faveur du CCM dans au moins cinq circonscriptions, mais qu’ils ont été arrêtés par la police alors qu’ils tentaient d’intervenir. Le parti « exige » que le ministère en charge des gouvernements locaux « fournisse une explication au public concernant les bulletins de vote pré-marqués pour les candidats du CCM dans diverses régions du pays ». VOA

RDC: après une série de tensions, l’Église catholique accuse l’armée « d’excès de pouvoir »
Depuis la semaine dernière, la tension monte entre l’Église catholique de Lubumbashi et la 22e région militaire de RDC. À l’origine : deux événements. D’abord, l’enlèvement vendredi dernier d’un séminariste par un groupe de militaires. Ensuite, l’interdiction par le commandant de la 22e région de la célébration de la fête du Christ Roi au sein d’un camp militaire. L’Église catholique dénonce ce qu’elle qualifie d’excès de pouvoir, tandis que du côté de l’armée, on affirme qu’il n’y a pas de conflit entre les deux institutions. RFI

RDC: Félix Tshisekedi évoque pour la troisième fois une réforme de la Constitution
À son arrivée mardi 26 novembre dans la province du Tanganyika où il doit assister à la conférence annuelle des gouverneurs, le président Félix Tshisekedi a tenu un discours devant la population, lors duquel il a une nouvelle fois évoqué une réforme de la Constitution, avec un référendum à la clé. « C’est au peuple lui-même de s’exprimer », a déclaré en Lingala Félix Tshisekedi à propos de l’avenir de la Constitution. « Je ne vais pas rentrer dans une polémique, mais laisser le libre débat entre ceux qui sont pour et ceux qui sont contre. Le dernier mot reviendra au peuple », a-t-il conclu, mettant ainsi sur la table l’idée d’un référendum. C’est la troisième fois en un peu plus d’un mois que le président aborde ce sujet lors d’un discours. À chaque fois, ses déclarations ont eu lieu en province. Fin octobre, c’était à Kisangani, dans la Tshopo, qu’il avait évoqué une révision constitutionnelle possible. Mi-novembre, à Lubumbashi, dans le Katanga, il avait clarifié sa position, expliquant que la réforme envisagée ne concernait pas un troisième mandat, mais visait à renforcer la protection du pays, qu’il estime insuffisante dans la Constitution actuelle. RFI

Cameroun : des experts veulent renforcer la culture de la paix
L’université de Yaoundé II Soa abrite du 28 au 29 novembre 2024, une discussion stratégique sur le thème promouvoir la culture de la paix au Cameroun et en Afrique. La promotion d’une culture de paix au Cameroun et travers l’Afrique sera au cœur des échanges de deux jours au campus de Soa. Jeudi et vendredi prochains, des discussions et débats d’idées réuniront des représentants du gouvernement, des agences des Nations unies, des missions diplomatiques, des organisations de la société civile, des universitaires et des étudiants autour des sous-thèmes dérivés du thème central. Celui-ci est « promouvoir une culture de paix au Cameroun et en Afrique ». Journal du Cameroun

Ghana: création d’un collectif de «fact-checkers» avant la présidentielle du 7 décembre
Au Ghana, il reste un peu moins de deux semaines avant les élections générales, qui décideront le 7 décembre du successeur de Nana Akufo-Addo, arrivé au bout de ses deux mandats. Des élections à fort enjeu, terreau propice à la propagation de fausses informations. C’est pour combattre ce fléau que, pour la première fois de l’histoire du Ghana, trois organismes de fact-checking ghanéens ont décidé de s’allier et de former une coalition pour aider à garantir l’intégrité de l’élection. RFI

Algérie : Boualem Sansal placé en détention par le parquet antiterroriste
L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, arrêté mi-novembre en Algérie, a été entendu par le parquet antiterroriste d’Alger et a été placé sous mandat de dépôt, a annoncé ce mardi 26 novembre son avocat François Zimeray dans un communiqué envoyé à l’AFP. Boualem Sansal, « qui s’était rendu à Alger en confiance, est aujourd’hui placé en détention en vertu de l’article 87 bis du code pénal algérien qui réprime l’ensemble des atteintes à la sûreté de l’Etat », a écrit Me Zimeray. « La privation de liberté d’un écrivain de 80 ans à raison de ses écrits est un acte grave », a observé l’avocat. « Quelles que soient les blessures invoquées et les sensibilités heurtées, elles sont indissociables de l’idée même de liberté, chèrement conquise en Algérie ; il y a là une disproportion manifeste dont les auteurs n’ont vraisemblablement pas mesuré la portée », a-t-il encore ajouté. « S’il doit y avoir enquête, celle-ci ne justifie nullement que soit prolongée la détention de Boualem Sansal », a encore commenté François Zimeray. L’Express

« En Afrique australe, les partis de libération dominent encore outrageusement, mais ce n’est qu’une question de temps pour que leur règne prenne fin »
Dans un entretien au « Monde », le président de l’Institut des études de sécurité de Pretoria explique le déclin de ces partis historiques par un « fossé intellectuel » entre « cadres vieillissants » et « jeunesse pragmatique ». Alors que l’élection présidentielle se tient en Namibie mercredi 27 novembre, l’Organisation du peuple du Sud-Ouest africain (Swapo, socialiste), l’ancien mouvement de libération qui gouverne le pays depuis son indépendance, en 1990, craint le vent de « dégagisme » qui vise les autres partis révolutionnaires longtemps au pouvoir en Afrique australe. En effet, après la perte de majorité du Congrès national africain (ANC) en Afrique du Sud le 29 mai, le Botswana a tourné la page de six décennies de règne du Parti démocratique du Botswana le 30 octobre. Au Mozambique, le Front de libération du Mozambique (Frelimo), au pouvoir depuis l’indépendance, fait face à la gronde de la rue depuis la présidentielle du 9 octobre. Les manifestations à Maputo ont fait au moins 72 morts en novembre. Jakkie Cilliers, président de l’Institut des études de sécurité à Pretoria, impute le déclin des partis de libération en Afrique australe au « fossé intellectuel entre les cadres vieillissants de la lutte pour l’indépendance et une jeunesse pragmatique, dénuée d’idéologie ». Le Monde

Proposition d’enquête parlementaire sur Thiaroye : Des francs-tireurs pour sauver la mémoire des tirailleurs
80 ans après, les fantômes des victimes des massacres du camp de Thiaroye, le 1er décembre 1944, hantent plus que jamais la France, particulièrement sa classe politique. En effet, il y a quelques jours de cela, lors d’un entretien accordé à notre confrère Radio France internationale (RFI), l’ancien président français, François Hollande a qualifié ce qui s’est passé dans la banlieue de Dakar de « massacre ». Sur l’échelle de gravité, il faut dire que l’ex-locataire de l’Elysée a poussé le curseur plus haut, puisqu’en 2014, lors d’un voyage dans la capitale sénégalais, il avait parlé de « répression ». Les vagues déclenchées par le pavé mémoriel jeté dans la mare par l’enfant de Corrèze lors de son récent entretien à la Radio mondiale continuait d’agiter bien d’esprit. Et voilà qu’un groupe de députés français entend ressortir les cadavres de Thiaroye des placards de l’histoire. Hier mardi 26 novembre, cinq parlementaires ont demandé la mise en place d’une commission d’enquête afin de lever définitivement le restant de voile qui couvre encore les évènements sanglants qui se sont déroulés au camp de Thiaroye. L’Observateur