Comment Wagner tue les civils au Mali et en RCA
Au Mali, le massacre de civils rassemblés à Moura, dans la région de Mopti, s’est déroulé du 27 au 31 mars 2022. Durant cinq jours, 300 habitants de cette localité et ses environs ont été exécutés par l’armée malienne et le groupe paramilitaire russe privé Wagner. Des experts mandatés par l’Onu ont réclamé, le 31 janvier dernier, une enquête « indépendante immédiate » sur les éventuels « crimes de guerre et crimes contre l’humanité » commis lors de ce massacre, soulignant que la plupart des victimes appartenaient à la minorité peule. « Sur le massacre de Moura, ce sont à peu près, de mémoire, 300 personnes qui sont simplement éliminées par les Famas (les Forces armées maliennes, ndlr), avec Wagner”, rappelle Gabriel, du collectif de recherche All Eyes on Wagner. Son identité est connue de la rédaction de la DW mais pour sa protection, il utilise le pseudonyme Gabriel. … En juin 2021, un autre groupe d’experts de l’Onu, sur la Centrafrique cette fois, avait transmis au Conseil de sécurité plusieurs rapports mettant en cause les violences du groupe Wagner à l’encontre des populations civiles. DW
Le Burkina suspend France 24 après l’interview d’un chef d’Al-Qaïda
Le gouvernement burkinabè a annoncé lundi, la suspension des programmes de la télévision française France 24 sur l’ensemble du territoire, pour avoir donné il y a deux semaines, la parole au premier responsable du groupe terroriste AQMI. « En ouvrant ses antennes au premier responsable d’AQMI, France 24 ne fait pas seulement office d’agence de communication pour ces terroristes, pire il offre un espace de légitimation des actions terroristes et des discours de haine véhiculés pour assouvir les visées maléfiques de cette organisation sur le Burkina Faso », selon un communiqué du porte-parole du gouvernement burkinabè, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, faisant référence à l’interview accordée il y a deux semaines par la chaîne française à ce leader terroriste. » … Le gouvernement de la Transition qui a fait de la lutte contre le terrorisme, a déjà mis en demeure France24 pour son traitement de l’enlèvement d’une cinquantaine de femmes dans le Nord du pays. Il a également suspendu Radio France International. Sahel-Intelligence
Une mission humanitaire de la Cédéao au Burkina Faso
Pour la mission humanitaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), il s’agit d’évaluer les besoins humanitaires des populations affectées par l’insécurité qui prévaut dans certaines régions du pays mais aussi de réaffirmer la solidarité de l’organisation sous-régionale au gouvernement et au peuple burkinabè. Que compte faire la Cédéao pour venir en aide surtout aux milliers d’enfants en situation d’urgence ? « Pour le moment, je ne peux rien dire de ce qui va être fait concrètement. La situation est complexe et elle est dynamique et le gouvernement, les partenaires et les communautés hautes fournissent des efforts pour apporter des réponses à la situation. Un rapport sera fait et s’en suivra les recommandations. Nous sommes actuellement dans la phase technique notamment en travaillant avec la branche technique le Conseil National de Secours d’Urgence et de Réhabilitation (CONASUR). Après ces travaux, nous allons soumettre un rapport à la commission de la Cédéao et le CONASUR également soumettra un rapport à la l’intention du gouvernement du Burkina Faso », explique Sintiki Tarfa Ugbe directrice des affaires humanitaires et sociales de la Cédéao. Plus d’un million d’enfants ont donc besoin d’assistance alimentaire et humanitaire. Ces enfants déplacés représentent 58 % des déplacés internes du Burkina Faso. La ministre chargée de l’action humanitaire dit être consciente de la situation qui est assez critique. DW
Tunisie: trois naufrages causent la mort d’environ une trentaine de migrants
Des garde-côtes tunisiens ont retrouvé des corps au large de la ville côtière de Mahdia et secouru 11 migrants dont l’embarcation qui se dirigeait vers l’Italie a chaviré. Au moins 29 migrants originaires de pays d’Afrique subsaharienne sont morts noyés dans trois naufrages au large de la Tunisie, les derniers d’une série de tragédies en Méditerranée. Vingt-neuf corps ont été repêchés, ont indiqué les gardes-côtes tunisiens dans un communiqué dimanche, ajoutant avoir « secouru onze migrants illégaux de plusieurs nationalités africaines après le naufrage de leurs embarcations » au large de la côte du centre-est de la Tunisie. Le communiqué fait état de trois naufrages distincts. Un chalutier tunisien a récupéré 19 corps après le naufrage d’une embarcation à 58 kilomètres au large. VOA
Congo-B: interdiction du meeting d’un parti d’opposition, qui dénonce une atteinte à la démocratie
Au Congo-Brazzaville, l’interdiction d’un meeting du Mouvement républicain (MR), prévu dimanche 26 mars 2023 dans la capitale, provoque la frustration de ce parti se réclamant de l’opposition. Son leader, Destin Gavet, explique que le MR voulait en profiter pour rendre hommage à plusieurs grandes figures congolaises décédées durant des mois de mars. Le Mouvement républicain (MR), un jeune parti politique du Congo-B qui se réclame de l’opposition, n’a pu organiser un meeting le 26 mars dans la capitale, après une interdiction brandie par les autorités préfectorales de Brazzaville. Cette formation dénonce une atteinte à la démocratie. Les dirigeants du MR et leurs militants s’étaient donné rendez-vous au stade Hugos, dans le bouillonnant quartier de Bacongo, dans le sud de la capitale. Leur leader, Destin Gavet, explique les messages qu’ils voulaient passer. RFI
Ituri : des présumés miliciens de la CODECO tuent 17 personnes à Petshi
Des présumés miliciens de la CODECO ont exécuté, samedi 25 mars, dix-sept personnes au village Petsi, au lendemain de leur enlèvement à Bambou, dans le territoire de Djugu (Ituri). Selon plusieurs sources concordantes dans la région, les victimes étaient des passagers en partance vers Mungwalu à bord de quatre véhicules. Des sources sécuritaires qui le confirment disent qu’il s’agit d’une représailles de ces assaillants après avoir appris la tuerie de trois des leurs dans une embuscade tendu la nuit de vendredi à samedi dernier par des éléments du groupe armé Zaire à Anyolo Tchulu, dans le secteur de Banyali Kilo. Les mêmes sources affirment que des corps des otages tués giseraient encore à même le sol à Petsi, une localité sous contrôle totale de la milice CODECO. Le porte-parole de cette milice, Bassa Guerson se réserve de tout commentaire sur ce sujet. Radio Okapi
RDC: les ONG appellent à rejeter le projet de loi sur la nationalité des présidents
Alors que ce projet de loi réservant les fonctions de président de la République aux Congolais nés de père et de mère congolais avait été retoquée il y a deux ans, le projet de loi Tshiani sur la « congolité » doit être débattue prochainement. Mais plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme appellent les députés à rejet un projet jugé dangereux pour le pays. Pour l’Institut de recherche en droits humains, la loi Tshiani est tout simplement « contraire à plusieurs dispositions constitutionnelles ». « Elle va à l’encontre notamment de l’article 12 de la constitution, explique Me Hubert Tshiswaka, directeur de l’organisation. Cet article consacre l’égalité de tous les Congolais devant la loi avec une protection égale, excluant toute discrimination. » RFI
Arrestation d’un organisateur de l’évasion de quatre jihadistes en Mauritanie
La police mauritanienne a annoncé dimanche l’arrestation d’un organisateur de l’évasion début mars de quatre détenus jihadistes dont trois ont été tués lors de leur capture et un autre arrêté. Une équipe de la Direction générale de la sûreté nationale a arrêté dimanche à Nouakchott Mohamed T, dit Abou Ossama, « qui a orchestré l’évasion de 4 prisonniers condamnés pour des affaires terroristes de la prison centrale de Nouakchott le soir du 5 mars 2023 », a indiqué la police dans un communiqué publié sur Facebook. Les autorités n’ont pas donné d’autres précisions sur le profil de cet homme. Elles ont indiqué qu’il sera renvoyé devant la justice après la fin de l’enquête. Cinq jours après l’évasion, les autorités avaient indiqué que trois des fuyards avaient été tués, dont Saleck Ould Cheikh Mohamedou, réputé particulièrement dangereux. Un quatrième avait été capturé vivant. Deux gardes avaient été tués lors de l’évasion des prisonniers et un gendarme lors de leur capture. Saleck Ould Cheikh Mohamedou avait été condamné à mort en 2011 pour tentatives d’attentat à la voiture piégée contre le président Mohamed Ould Abdel Aziz et l’ambassade de France. Sans avoir été abolie, la peine de mort n’est plus appliquée en Mauritanie depuis 1987. VOA
En Algérie, cinq ans de prison requis contre le patron de presse El-Kadi
Le parquet a requis, dimanche 26 mars, à Alger cinq ans de prison assortie d’une interdiction d’exercer pour la même durée, contre le patron de presse algérien Ihsane El-Kadi, emprisonné depuis fin décembre, ont rapporté des médias locaux. Le tribunal de Sidi M’hamed à Alger rendra son verdict le 2 avril, a-t-on précisé de mêmes sources. Emprisonné depuis le 29 décembre 2022, M. El Kadi, directeur de la station algérienne Radio M et du site d’information Maghreb Emergent, deux médias indépendants assez critiques du pouvoir algérien, est accusé de « financement étranger de son entreprise ». Le parquet a également demandé la saisie « des biens et fonds » du patron de presse ainsi qu’une amende de 700 000 dinars (près de 4 800 euros). Dix millions de dinars (plus de 68 000 euros) d’amende et la saisie des « biens et matériels » ont été également requis contre sa société Interface Média qui édite Radio M et Maghreb Emergent. Le Monde
Gaz lacrymogènes contre une manifestation interdite au Kenya
La police kenyane a lancé des gaz lacrymogènes pour disperser une manifestation de l’opposition contre la vie chère, lundi dans un quartier de Nairobi, au lendemain de l’interdiction de tout rassemblement. À Kibera, le plus grand bidonville de la capitale, des protestaires ont mis le feu à des pneus et lancé des pierres sur les forces de l’ordre. Les manifestants présents dans ce bastion du leader de l’opposition, Raila Odinga, ont fait face à la police en tapant sur des casseroles vides et en scandant « nous n’avons pas de farine de maïs », selon un journaliste de l’AFP. La situation est en revanche restée calme dans le reste de la ville, notamment dans les quartiers où des affrontements avaient eu lieu la semaine dernière, et où un important dispositif policier a été mis en place pour cette journée à risque. Des escadrons antiémeute occupent les points stratégiques de Nairobi et patrouillent dans ses rues, où de nombreux commerces sont restés fermés. Des liaisons ferroviaires entre les faubourgs et le centre des affaires ont été suspendues. VOA
Liberté de la presse : Comment les fausses plaintes relatives aux droits d’auteur musèlent les journalistes
Selon un nouveau rapport, des journalistes ont été contraints de retirer temporairement des articles critiquant de puissants lobbyistes du secteur pétrolier en raison de l’exploitation de la loi américaine sur les droits d’auteur. Selon l’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP), au moins cinq de ces articles ont fait l’objet de fausses revendications de droits d’auteur, dont une par le respecté journal sud-africain Mail & Guardian. Les plaintes – qui revendiquent faussement la propriété des articles – ont été déposées par des personnes mystérieuses en vertu du Digital Millennium Copyright Act (DMCA) américain, une loi destinée à protéger les détenteurs de droits d’auteur. … L’OCCRP a affirmé dans un rapport publié mercredi que la procédure DMCA était souvent détournée par des « parties inconnues » qui créent de faux articles antidatés pour cibler des reportages critiques. En vertu de la loi américaine, tout auteur en ligne affirmant que son contenu a été volé peut demander que ce qu’il prétend être le matériel en infraction soit « retiré » en déclenchant une procédure juridique formelle par l’intermédiaire des serveurs web qui hébergent le matériel. BBC
Sierra Leone : la police conteste un rapport à charge d’Amnesty
La police sierra-léonaise a contesté vendredi un rapport d’Amnesty International qui condamnait son « recours excessif à la force » lors des émeutes meurtrières d’août 2022, estimant qu’il était « biaisé et partial ». Lors de ces manifestations contre la vie chère qui avaient tourné à l’émeute, six policiers et 27 civils ont été tués selon un bilan officiel de ce petit pays d’Afrique de l’Ouest. L’usage de la force était « proportionnel, raisonnable et nécessaire », a estimé la police dans un communiqué. La police a aussi reproché à Amnesty de ne pas avoir fait cas de la « sauvagerie » avec laquelle certains policiers ont été tués ce jour-là. Pour produire ce rapport publié lundi, Amnesty internationale dit s’être entretenue avec des témoins, des proches des victimes, des officiels, la police et la société civile. Elle a recueilli par exemple le témoignage d’un père dont la fille de 22 ans « aurait été abattue » par les forces de sécurité, alors qu’elle « était allée vendre des légumes » et ne participait pas aux manifestations. VOA
L’Afrique du Sud dans l’embarras depuis le mandat de la CPI contre Vladimir Poutine
L’Afrique du Sud est inquiète depuis que la Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat d’arrêt international contre Vladimir Poutine. Car Pretoria, proche de Moscou et qui refuse de condamner la guerre en Ukraine, compte accueillir le président russe lors du sommet des Brics, fin août. Mais s’il venait à mettre les pieds en Afrique du Sud, les autorités auraient pour obligation de l’arrêter : le pays est signataire du statut de Rome. Une chose est sûre : il est improbable que l’Afrique du Sud passe les menottes au président russe Vladimir Poutine. Alors, Pretoria cherche la parade et mène des consultations pour trouver une solution face au sommet des Brics, regroupant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. La ministre des Affaires étrangères dit attendre un avis juridique actualisé sur la question, qu’elle a reconnu être « évidemment un sujet de préoccupation ». RFI
Ghana : Kamala Harris entame sa tournée africaine
La vice-présidente américaine est arrivée dimanche au Ghana, première étape de sa visite d’une semaine en Afrique. Le séjour de Kamala Harris s’inscrit dans la volonté de de son pays de contrer la percée chinoise sur le continent. Le Ghana, par exemple, a conclu un accord de 2 milliards de dollars avec une entreprise chinoise portant sur divers projets. Pas question pour Washington de jouer les seconds rôles dans cette partie du globe promise à un bel avenir. Au regard du dynamise de sa composante juvénile. … La promotion de la croissance économique et plusieurs autres sujets figurent au menu des échanges que Kamala Harris aura avec les dirigeants du Ghana, de la Tanzanie et de la Zambie. … La vice-présidente américaine esquissera sans nul doute les axes de cette vision lors de son discours attendu mardi à Accra. Nana Akufo-Addo et Kamala Harris se sont déjà rencontrés à deux reprises, à Washington. AfricaNews