Les militaires maliens ont libéré le président et le Premier ministre de transition maliens, tout en reprenant les commandes entre leurs mains, loin de l’exigence internationale d’un retour rapide des civils à la tête du pays. Le colonel Assimi Goïta, instigateur de ce qui s’apparente à un second putsch en neuf mois, « assure jusqu’à nouvel ordre la charge de président de la transition », selon un haut responsable militaire. En libérant discrètement dans la nuit le président Bah Ndaw et le Premier ministre Moctar Ouane qu’ils avaient fait arrêter lundi avec d’autres hautes personnalités, le colonel Goïta et les putschistes de 2020 satisfont à une demande faite par le Conseil de sécurité de l’ONU mercredi et partagée par les principaux partenaires du Mali. Mais ils s’éloignaient de la « reprise immédiate » d’une transition civile dirigée par des civils, également réclamée par le Conseil de sécurité. Le colonel Assimi Goïta a dit à la mission internationale dépêchée mardi à Bamako qu’il comptait prendre la tête de la transition et nommer un Premier ministre, ont rapporté des diplomates. … Les Etats-Unis ont suspendu l’assistance aux forces de sécurité et de défense maliennes, a annoncé le département d’Etat, précisant que Washington étudierait « des mesures ciblées contre les responsables politiques et militaires qui ont entravé la transition civile vers une gouvernance démocratique ». En dehors de la CEDEAO et de la France, les pays européens sont également prêts à des sanctions, a déclaré mardi le président français Emmanuel Macron qui a parlé de « coup d’Etat dans le coup d’Etat ». Africanews avec AFP
Dans un discours très attendu au Mémorial du génocide de Kigali, où reposent les restes de 250 000 des plus de 800 000 victimes de l’un des drames les plus meurtriers du XXe siècle, le président français, Emmanuel Macron, est venu « reconnaître [les] responsabilités » de la France dans le génocide de 1994 au Rwanda. La France « n’a pas été complice », mais elle a fait « trop longtemps prévaloir le silence sur l’examen de la vérité », a-t-il déclaré, en ajoutant que « seuls ceux qui ont traversé la nuit peuvent peut-être pardonner, nous faire le don de nous pardonner ». Ce discours à haute portée symbolique a été tenu à l’occasion d’une visite officielle au Rwanda, présentée comme l’« étape finale de normalisation des relations » entre les deux pays, après plus de vingt-cinq ans de tensions liées au rôle joué par la France dans cette tragédie. … Au Rwanda, l’opposition déplore toutefois qu’Emmanuel Macron « demeure silencieux devant le règne autoritaire et les violations des droits humains » du régime de Paul Kagame, président du pays depuis 2000. Une réforme de la Constitution de 2015 permet à ce dernier de potentiellement rester au pouvoir jusqu’en… 2034. Le Monde avec AFP
Depuis le décès d’Idriss Déby Itno, deux de ses fils tiennent le pouvoir à N’Djamena : Abdelkerim et Mahamat, l’un dans l’ombre, l’autre en pleine lumière. Au risque d’alimenter les craintes d’une succession dynastique. Le silence s’étire. Sous les trois imposants lustres de la salle du conseil des ministres, Mahamat Idriss Déby sait le moment solennel. Crucial même. Toujours en uniforme, ses quatre étoiles de général fixées à la poitrine, le président du Conseil militaire de transition (CMT) observe les hommes et les femmes rassemblés de part et d’autre de la longue table encadrée par des drapeaux tricolores tchadiens. Certains membres du gouvernement de transition nommé le 2 mai dernier ont l’air tendu. D’autres, plus expérimentés, affichent moins d’anxiété. La minute de recueillement se poursuit, en l’honneur d’Idriss Déby Itno, disparu le 18 avril. Concentré pour l’un de ses premiers grands rendez-vous de chef d’État, Mahamat Idriss Déby a préparé son intervention avec soin. Jeune Afrique
Le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) s’est dit mercredi « profondément alarmé » par les arrestations de centaines de déplacés dans des camps de la région éthiopienne du Tigré (Nord), où l’armée fédérale mène une opération militaire depuis six mois. Ces arrestations, effectuées lundi soir par des soldats éthiopiens ainsi que de l’Erythrée voisine, ont visé les camps tentaculaires qui se sont formés près de la ville de Shire, ont affirmé mardi à l’AFP Amnesty International et des témoins. Près de 200 déplacés ont été frappés par les soldats qui ont confisqué leurs téléphones avant de les faire monter dans des camions, selon Fisseha Tekle, chercheur à Amnesty. Le HCR est « profondément alarmé » par ces actes, a déclaré à l’AFP mercredi Elisabeth Haslund, une porte-parole de l’organisation, déplorant une situation « traumatisante » pour l’ensemble des déplacés. « Nous avons constaté que des milliers (d’entre eux) avaient fui ces sites parce qu’ils ne s’y sentent plus en sécurité », a-t-elle indiqué, précisant que le nombre de personnes arrêtées pourrait avoisiner les 700. AFP
Les autorités de Goma ont ordonné jeudi matin l’évacuation d’une partie de la ville en raison des risques d’éruption du volcan Nyiragongo. Cette décision a immédiatement provoqué l’exode de dizaines de milliers de personnes. Des dizaines de milliers de Congolais évacués. Les autorités de Goma, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), ont ordonné jeudi 27 mai, au petit matin, l’évacuation d’une partie de la ville du fait des risques d’éruption du volcan Nyiragongo. Sur place, un correspondant de l’Agence France-Presse a constaté l’exode immédiat de dizaine de milliers d’habitants. Le gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu, Constant Ndima, a signalé dans son ordre d’évacuation un « risque de déstabilisation » des gaz dangereux dissous sous le lac Kivu, au pied du volcan qui est actuellement en forte activité. « Des risques supplémentaires sont liés à l’interaction entre la lave et l’eau » du lac, précise-t-il. « Interaction du magma avec l’eau du lac, déstabilisation du volume de gaz dissous sous le lac Kivu et émission de gaz en surface potentiellement dangereux ». France24 avec AFP
En République démocratique du Congo, le tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe est en passe de rendre son verdict dans le procès des assassins présumés de l’ancien chef des renseignements militaires, le général Delphin Kahimbi, retrouvé mort le 28 février 2020. Sur le banc des accusés, sa veuve et sa belle-mère, toutes deux inculpées pour homicide volontaire avec préméditation. RFI a pu consulter le dossier d’instruction. Retour sur la fin brutale d’un des généraux les plus connus de l’ère Kabila. RFI
Le Mouvement de défense de la démocratie (M2D) a présenté, mercredi 26 mai, son mémorandum sur les violentes manifestations du mois de mars dernier. Cette coalition de partis politiques et d’associations de la société civile soutient Ousmane Sonko, l’opposant accusé de viol présumé par une employée d’un salon de massage. Cette affaire avait entraîné des émeutes qui ont fait 13 morts. Après le gouvernement le mois dernier, le M2D est à son tour revenu sur sa version de faits. C’est un document de 55 pages, annexes comprises. Dans ce mémorandum, le M2D dit vouloir « rétablir la vérité » et « restituer les faits ». Après plusieurs jours d’émeutes sanglantes, le mouvement avait suspendu ses appels à manifester, après une médiation du khalife général des Mourides. Mais il estime aujourd’hui que ses revendications n’ont pas été satisfaites. RFI
Le constat est amer mais pas sans espoir. La langue française a perdu de son rayonnement au Rwanda au profit de l’anglais, privilégié ces dernières décennies. Les autorités en ont fait la troisième langue officielle. « La radio nationale ne lit plus les informations en français. À la télévision nationale, les informations françaises sont diffusées après 22 heures, alors que les gens dorment déjà », indique l’ancien présentateur du journal en français à la télévision nationale, Étienne Gatanazi, qui a assisté au recul du français. Aujourd’hui, « la plupart des radios et télévisions n’ont plus d’émissions en français, car elles jugent les émissions en anglais plus attrayantes », déplore-t-il au micro de l’AFP. Même son de cloche à Kigali où les soirées de stand-up en français des humoristes du Comedy Knights Rwanda ne font, elles non plus, plus recette. « Nous nous sommes rendu compte que lors des soirées humoristiques anglophones, il y avait du monde, mais pour les soirées francophones, la fréquentation était faible. En 2017, nous avons pris la décision commerciale de suspendre la soirée française », explique son créateur, le comédien, auteur et metteur en scène Hervé Kimenyi. « Nous nous produisons toujours en français, mais pour des publics spécifiques ou sur commande », précise-t-il. Le Point