Revue de presse du 27 juin 2025

La RDC et le Rwanda doivent bientôt signer un accord de paix aux Etats-Unis
La République démocratique du Congo et le Rwanda doivent signer vendredi 27 juin, sous les auspices des Etats-Unis, un accord de paix visant à mettre fin au conflit dans l’est de la RDC, qui a fait des milliers de morts…Il doit être formellement signé vendredi lors d’une réunion ministérielle à Washington, en présence du secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, et de ses homologues de la RDC et du Rwanda, Thérèse Kayikwamba Wagner et Olivier Nduhungirehe. Les deux ministres seront reçus par Donald Trump à la Maison Blanche. L’accord a été élaboré la semaine dernière au cours de trois jours de « dialogue constructif portant sur les intérêts politiques, sécuritaires et économiques » entre les représentants de la RDC et du Rwanda présents dans la capitale américaine. Il comprend aussi des dispositions sur « le désengagement, le désarmement et l’intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques », ainsi qu’un « mécanisme conjoint de coordination en matière de sécurité ». Le Qatar a également été médiateur et avait reçu, mi-mars à Doha, le président rwandais, Paul Kagame et celui de la RDC, Félix Tshisekedi. Les deux dirigeants pourraient être reçus par Donald Trump à la Maison Blanche en juillet…Le groupe armé M23, soutenu militairement par le Rwanda, selon les experts de l’ONU et les Etats-Unis, s’est emparé des grandes villes de Goma en janvier et Bukavu en février au terme d’une offensive éclair faisant des milliers de morts. L’est de la RDC, riche en ressources naturelles et frontalier du Rwanda, est en proie à des violences depuis plus de trente ans. Le Monde avec AFP

RDC: RFI ciblée par une série de fausses éditions spéciales
Alors qu’un accord de paix doit être signé ce vendredi 27 juin, entre les ministres des Affaires étrangères rwandais et congolais à Washington, plusieurs vidéos usurpant notre identité sèment le trouble sur les réseaux sociaux. Ces fausses éditions spéciales, générées par intelligence artificielle, sont destinées à manipuler l’opinion publique congolaise et décrédibiliser notre rédaction…RFI n’est pas à l’origine de ce contenu…D’après nos recherches en sources ouvertes, cette fausse édition spéciale émane d’un obscur compte TikTok, baptisé « @tonybwlmpmu ». Sa photo de profil usurpe l’identité de RFI et France 24. Ce canal semble avoir été créé uniquement pour diffuser des fausses vidéos attribuées, à tort, à RFI. Ce vendredi 27 juin 2025, ce compte a diffusé un nouveau deepfake portant le logo de RFI. Une nouvelle fois, il s’agit d’une fausse information. Une fois publiées sur TikTok, ces infox sont ensuite partagées sur WhatsApp, Facebook, YouTube et X. Ce schéma de diffusion permet aux faussaires de toucher un public plus large. Au total, ces deux vidéos manipulées cumulent plus de 200 000 vues, sans compter les nombreux partages sur WhatsApp, où plusieurs auditeurs du continent nous ont remonté cette fausse information. RFI

La chambre rouge de Wagner : après notre enquête, Telegram ferme la chaîne des crimes de guerre russes
La chaîne Telegram « Oncles blancs en Afrique 18 + » est fermée. Révélée par une enquête de Jeune Afrique publiée le 24 juin, elle diffusait des images d’exactions commises en Afrique par des mercenaires russes de Wagner qui envoyaient eux-mêmes les contenus. L’administrateur de ce canal secret que nous avions infiltré il y a plusieurs mois, Roman Morin, alias « Maskov », a annoncé sa suppression par Telegram ce 25 juin, dénonçant une décision dictée par des « libéraux tendres »…Telegram, souvent critiqué pour son laxisme vis-à-vis des contenus violents ou extrémistes, n’avait jusqu’ici pris aucune mesure contre ce canal. L’enquête de Jeune Afrique, en apportant des preuves précises, contextualisées et vérifiables (éléments que nous avons conservés), a vraisemblablement contribué à alerter la plateforme et à forcer une réaction. Le canal public affilié, qui vend des produits dérivés Wagner via la marque néonazie H8 Core, restait toutefois actif ce 25 juin au matin. Jeune Afrique

La chambre rouge de Wagner : quand les mercenaires russes exhibent leurs crimes sur Telegram
Cette chaîne Telegram n’est pas référencée. Elle n’est accessible que par un lien transmis aux abonnés d’un autre canal proche de Wagner. Son nom : les « Oncles blancs en Afrique 18+ ». Son objectif : diffuser à une poignée de fanatiques des contenus interdits sur les chaînes publiques. Ces contenus sont, dans leur majorité, mis en scène par les auteurs mêmes des violences : « les Oncles blancs » – un surnom donné à un groupe d’hommes de Wagner qui sévissent sur le territoire malien. « Oncles blancs en Afrique 18+ » est ce que l’on appelle parfois une « chambre rouge », un espace numérique clandestin dans lequel sont diffusées, en direct ou en différé, des scènes de crimes violents…Pénétrer dans la chambre rouge de Wagner, c’est entrer dans un musée des horreurs…Nous en avons recensé au moins quatre autres, où sont montrés des actes assimilables à du cannibalisme…Les décapitations, régulièrement dénoncées par des organisations de défense des droits de l’homme au Mali, sont monnaie courante. Nous en avons relevé au moins 25 occurrences…L’accès à la chaîne est payant, sauf pour les mercenaires qui partagent leurs vidéos avec l’administrateur. Jeune Afrique

Nathalie Yamb déclarée persona non grata dans l’Union européenne pour ses liens avec Wagner
L’influenceuse suisso-camerounaise Nathalie Yamb s’est vue signifier, jeudi 26 juin, son interdiction d’entrer sur le territoire européen. La décision du Conseil européen, publiée au journal officiel, comporte également un gel des avoirs de l’activiste au sein de l’UE. Cette mesure vient compléter une précédente décision du Conseil, prise le 8 octobre 2024, imposant des mesures restrictives à une liste de personnalités accusées d’appuyer des « activités déstabilisatrices menées par la Russie ». Nathalie Yamb compte désormais parmi quarante-six personnalités et entités placées sous sanctions par l’Union européenne pour leurs activités pro-russes présumées, leur soutien à la guerre menée par Vladimir Poutine en Ukraine ou aux opérations informationnelles et de guerre hybride ciblant les pays européens, notamment lors des périodes électorales. La liste concerne presque exclusivement des citoyens russes, dont des militaires et des officiers du renseignement. « Depuis le sommet de Sotchi, auquel elle a assisté en 2019, Nathalie Yamb soutient ouvertement la Russie, adoptant le langage de Moscou et prenant notamment pour cible la France et l’Occident, dans le but de les évincer du continent africain », affirme la décision du Conseil européen. Jeune Afrique

Au Togo, Lomé secouée par de nouvelles manifestations d’opposants au pouvoir
Des pneus et des barricades de bois brûlaient dans certaines rues de la capitale où de nombreux commerces étaient restés fermés, ce 26 juin au matin à Lomé, où des affrontements ont opposé des groupes de manifestants aux forces de l’ordre. Les regroupements, rassemblant parfois des dizaines des personnes dans certains quartiers, ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes. Il s’agit du deuxième appel de la société civile et d’influenceurs à descendre dans la rue ce mois-ci, dans un pays où les manifestations sont rares, ces dernières années. Ils protestent contre des arrestations de voix critiques, la hausse du prix de l’électricité ainsi que la réforme constitutionnelle qui a conduit Faure Gnassingbé, qui dirige le pays depuis 2005, à être désigné président du Conseil, la plus haute fonction du pays, sans limitation de mandat…La semaine dernière, Aamron, un rappeur togolais critique du pouvoir dont l’arrestation fin mai avait été l’un des déclencheurs des manifestations, a été libéré de l’hôpital psychiatrique où il avait été interné. Les 5 et 6 juin, des manifestants, majoritairement jeunes, étaient descendus dans la rue. Une cinquantaine de personnes avaient été arrêtées par les autorités. Jeune Afrique avec AFP

Niger: deux mouvements d’humeur de soldats en 72 heures
Deux mouvements d’humeur de soldats au Niger en 72 heures. La première mardi à Filingué. La seconde mercredi à Téra. Deux compagnies situées dans l’ouest du pays qui se sont rebellées contre leur hiérarchie. Les soldats ont refusé d’aller au front, et de sécuriser un convoi de camions faisant la route du Burkina Faso à Niamey. En trois mois, l’armée nigérienne a enregistré quatre mutineries – les deux premières à Termit et Tahoua. À Téra, ville garnison à moins de 200 km de Niamey, les soldats de la compagnie mobile de contrôle des frontières ont dit « non » mercredi. Non à l’ordre qui leur était donné d’aller sécuriser un long convoi de camions de ravitaillement parti de Dori, au Burkina Faso, pour se rendre dans la capitale Niamey. Les soldats, touchés par la mort de 71 de leurs camarades lors d’une attaque à Banibangou, la semaine dernière, réclament : un armement adapté, des renseignements fiables, des salaires payés en temps et en heure et surtout, beaucoup de munitions. La veille, ce sont les hommes de Filingué qui s’étaient soulevés à 180 km au nord de Niamey. Les soldats du 13e bataillon interarmes ont refusé une mission de relève à Banibangou sans avoir d’abord obtenu plus de moyens, et surtout un appui aérien. Le commandant de la compagnie, le lieutenant-colonel Massaoudou Dari Mossi, s’y est opposé. Il a alors été séquestré par ses hommes et violemment frappé. D’abord transféré à Niamey pour être soigné, il a finalement dû être évacué en Turquie. RFI

Présidentielle en Côte d’Ivoire : la Cour africaine rejette les recours de Gbagbo et Soro
Jeudi 26 juin, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), chargée de l’application des droits fondamentaux sur le continent, a rejeté les recours de Laurent Gbagbo et de Guillaume Soro. Ces deux opposants au président Alassane Ouattara avaient déposé leurs requêtes en 2020. Tous deux condamnés par la justice ivoirienne, ils considéraient que plusieurs de leurs droits avaient été violés lors de ces procédures et que l’institution judiciaire ne les avait pas traités correctement. Déjà écartés du scrutin présidentiel en 2020, ils ne peuvent pas non plus se présenter à l’élection d’octobre. Dans un premier arrêt, jeudi, la CADHP, basée à Arusha en Tanzanie, a notamment estimé que Laurent Gbagbo « n’avait pas apporté la preuve de ses allégations ». Elle a aussi décidé que la Côte d’Ivoire n’a pas violé son « droit de participer librement à la direction des affaires publiques » et que l’ancien chef de l’État n’a pas été victime de traitement inégalitaire. Dans un autre arrêt, la Cour a jugé la requête de Guillaume Soro « irrecevable » car il restait des « recours internes » au requérant lorsqu’il avait déposé sa requête. En septembre 2020, dans des ordonnances provisoires, la CADHP avait pourtant exigé que les deux hommes soient réinscrits sur les listes électorales et puissent être candidats. Mais quelques mois plus tôt, la Côte d’Ivoire avait « retiré sa déclaration de compétence » à la Cour, estimant que ses décisions « portaient atteinte à sa souveraineté » et avait affirmé ne pas être contrainte par ces décisions. Aujourd’hui en exil, Guillaume Soro a été condamné en 2020 à la prison à vie pour atteinte à la sûreté de l’État. Quant à Laurent Gbagbo, s’il a été acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité au moment de la crise postélectorale de 2010-2011, il a été condamné par la justice ivoirienne en 2018, en son absence, à vingt ans de prison dans l’affaire dite du « casse » de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO). RFI

En Guinée, un projet de Constitution remis à Mamadi Doumbouya
Le référendum sur la nouvelle Constitution doit avoir lieu le 21 septembre, indiquent les autorités guinéennes. Plus tôt cette année, le Premier ministre, Amadou Oury Bah, avait assuré « tout faire » pour que des élections présidentielle et législatives se tiennent en décembre. La cérémonie, annoncée sur les réseaux sociaux de la présidence, a eu lieu au Palais Mohammed-V en présence des membres du gouvernement, de l’évêque de Conakry ou encore d’ambassadeurs en Guinée. Jeudi 26 juin dans l’après-midi, le général Mamadi Doumbouya a reçu un projet de Constitution lors d’une cérémonie retransmise à la télévision nationale. Le contenu n’en a pas encore été dévoilé…Plusieurs proches du pouvoir ont fait part, ces derniers mois, de leur soutien à une candidature du général Doumbouya à la prochaine élection présidentielle, même si ce dernier n’a pas manifesté son intention de se présenter. Pourtant, la Charte de la transition établie par les autorités peu après le coup d’État stipule qu’aucun membre de la junte, du gouvernement ou responsable des institutions de la transition ne peut se présenter aux élections. L’adoption d’une nouvelle Constitution pourrait-elle faire sauter ce verrou ? Plusieurs partis politiques conviés à la cérémonie du 26 juin ont en tout cas décliné l’invitation, comme l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), dont le président, Cellou Dalein Diallo, menacé de poursuites judiciaires, est en exil depuis plus de trois ans. « Nous ne reconnaissons plus le CNRD [organe central de la transition] », a réagi auprès de l’AFP Souleymane Souza Konaté, porte-parole de l’UFDG.  Jeune Afrique avec AFP

Centrafrique : la MINUSCA en alerte face à la résurgence des violences et aux retards électoraux
À l’approche d’élections décisives, le chef des opérations de paix de l’ONU tire la sonnette d’alarme sur l’insécurité persistante, les blocages logistiques et la fragilité des institutions judiciaires en République centrafricaine. Les signaux d’alerte s’intensifient autour de la République centrafricaine. Invité mercredi au Conseil de sécurité des Nations Unies, Jean-Pierre Lacroix a dressé un constat nuancé mais préoccupant. « La République centrafricaine se trouve à un moment charnière », a-t-il averti, appelant à « un soutien international renforcé » pour ne pas laisser s’éroder les progrès encore fragiles enregistrés ces dernières années…À quelques semaines de scrutins majeurs — locaux, législatifs et présidentiel —, les incertitudes s’accumulent. Prévue pour le 31 août, la tenue des élections locales semble compromise. « La publication de la liste électorale définitive, initialement prévue pour le 29 mai, est en attente en raison de difficultés techniques », a reconnu M. Lacroix, tout en saluant la volonté politique affichée par les autorités. La MINUSCA, mandatée pour accompagner le processus électoral, craint désormais une désorganisation en cascade. « Le processus électoral est à un tournant délicat », a souligné le responsable onusien, en appelant les autorités centrafricaines à clarifier rapidement la suite du calendrier. « Il est essentiel de préserver les progrès réalisés, de mobiliser les ressources nécessaires et de prévenir tout revers ». Pendant ce temps, le terrain reste instable. Dans le nord-est, les conséquences du conflit au Soudan voisin se font sentir avec une acuité croissante. ONU Info

Liberia : trente-cinq ans après son assassinat, l’ancien président Samuel Doe reçoit des funérailles nationales
Torturé et assassiné en 1990 après dix ans d’un régime de terreur, l’ancien président du Liberia Samuel Doe reçoit des rites funéraires vendredi 27 juin. Au quatrième jour des funérailles nationales, des centaines de personnes réunis à Zwedru assistent à la procession des cercueils du couple présidentiel. Mais la dépouille du président Doe n’ayant jamais été retrouvée, c’est un cercueil vide qui sera mis en terre sur la propriété familiale aux côtés de celui de sa femme, Nancy Doe, décédée en mai. Ces funérailles, les premières que reçoit le président Doe, participent à un « large effort » du gouvernement pour « promouvoir la réconciliation nationale », a écrit sur son compte Facebook Joseph Boakai, le président du Liberia, qui était présent lors de ces rites funéraires. Les guerres civiles au Liberia sont parmi les conflits les plus atroces du continent africain, avec massacres, mutilations, viols, actes de cannibalisme et recrutement forcé d’enfants soldats. La mort du président Samuel Doe constitue l’un des épisodes les plus macabres des deux guerres civiles qui ont ravagé ce pays d’Afrique de l’Ouest entre 1989 et 2003, faisant 250 000 morts. Après une bataille de plusieurs mois pour le contrôle de Monrovia, le président Doe fut capturé en septembre 1990 par les hommes du chef de guerre, Prince Johnson. Dans une vidéo ayant fait le tour du monde, Samuel Doe est torturé – un bout d’oreille arraché. Son corps mutilé sera exhibé dans les rues de Monrovia. Le Monde avec AFP

Ousmane Sonko et Xi Jinping renforcent les liens entre le Sénégal et la Chine
À Pékin, le président chinois Xi Jinping a accueilli le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko. Avant cette rencontre, Sonko a participé au forum d’été de Davos à Tianjin. En septembre dernier, Xi a souligné l’évolution des relations sino-africaines vers une communauté « toutes saisons » avec le président Bassirou Diomaye Faye. Xi a rappelé l’importance de renforcer le partenariat stratégique Chine-Sénégal, visant à apporter des bénéfices mutuels et à dynamiser la coopération Sud-Sud. Il a évoqué les « Dix actions de partenariat » du FOCAC pour stimuler les investissements chinois au Sénégal, notamment dans les énergies et infrastructures numériques. Les deux nations entendent profiter de l’Année des échanges interpersonnels sino-africains 2026 pour renforcer leur coopération culturelle, éducative et touristique. Africanews