Le groupe Wagner va continuer ses opérations au Mali et en Centrafrique, affirme la diplomatie russe
Le groupe paramilitaire Wagner va continuer d’opérer au Mali et en Centrafrique, a assuré le 26 juin 2023 le chef de la diplomatie russe, qui affirme en outre que la rébellion de cette organisation en Russie n’affectera pas la relation entre Moscou et ses amis. … En Centrafrique, Fidèle Gouandjika, ministre conseiller spécial du chef de l’État centrafricain, a réagi, précisant que Bangui avait signé « un accord de défense avec la Russie et non avec Wagner ». … Le son de cloche n’est toutefois pas le même du côté de l’opposition, qui espère profiter de la crise en Russie pour faire partir Wagner. Le président du MLPC, Martin Ziguélé, a déclaré que comme « M. Prigojine étant considéré par M. Poutine comme un traitre et un ennemi de la nation », il ne pouvait plus être « ami avec la Centrafrique ». Et d’ajouter : « Ils n’ont plus leur place ici ». Sa crainte aujourd’hui, … que le groupe devienne totalement autonome et augmente sa prédation sur le pays, dit-il. Il appelle donc la communauté internationale à aider la Centrafrique à « extirper », c’est le mot qu’il utilise, « le cancer Wagner de la Centrafrique avant que ses métastases ne touchent les autres pays de la région ». « Ne me mettez pas l’embarras », répond pour sa part un ministre d’Afrique centrale à une question sur l’avenir de Wagner, qui traduit bien la gêne de beaucoup à s’exprimer, même hors micro, sur le sujet. … Le chef de cette société paramilitaire aurait, à en croire cet ancien ministre, noué des relations particulières avec le président centrafricain ainsi qu’avec les généraux Al-Burhane et Hemedti, aujourd’hui en conflit ouvert au Soudan. RFI
Au Sénégal, l’armée peut-elle sortir de sa réserve ?
Déployée dans les rues de Dakar lors des émeutes qui ont suivi la condamnation d’Ousmane Sonko, au début de juin, la grande muette tente de rester à l’écart des soubresauts qui agitent le Sénégal. Parviendra-t-elle à conserver sa neutralité en cas de nouvelles tensions ? … Un mois auparavant, l’opposition avait évoqué des « échanges avec des hauts gradés des forces de défense et de sécurité » pour justifier le report d’une manifestation. Sans démentir l’existence de ces échanges, l’armée avait immédiatement réagi et invité, dans un communiqué, « les politiques de tous bords à tenir l’armée nationale hors du débat politique » afin que celle-ci « garde sa posture républicaine ». Les militaires pourraient-ils un jour être amenés à faire un choix ? Face à la crise, certains responsables politiques les ont déjà appelés à « prendre leurs responsabilités ». « Nous les prenons déjà, rétorque le gradé précité. Nous assurons la sécurité de l’État. Il fallait faire baisser la tension, elle a baissé. Nous voulons rester en dehors du reste. La politique pourrait nous rattraper, mais nous espérons que cela n’arrivera pas. » Jeune Afrique
Sierra Leone: le bilan mitigé des observateurs du scrutin
La Sierra Leone toujours dans l’attente des résultats de ses élections générales. Les résultats définitifs sont attendus pour mardi. L’arbitrage des observateurs internationaux était très attendu. Ils ont donné un bilan nuancé de leurs observations, saluant un déroulement « globalement pacifique » du scrutin, mais aussi des violences et un manque de transparence dans le processus électoral. Premiers à s’exprimer, dans une conférence de presse conjointe, la Cédéao, l’Union africaine et le Commonwealth ont dressé un bilan similaire. « La mission note que malgré quelques défis initiaux, le scrutin s’est généralement déroulé sans heurts et dans une atmosphère largement pacifique. Les électeurs ont pu participer librement au processus. La mission salue le sens du patriotisme manifesté par le personnel électoral, les forces de sécurité, la population en général, qui ont collectivement joué leur rôle pour assurer un déroulement pacifique de ces élections générales 2023. » RFI
Référendum au Mali: aucun résultat publié pour la région de Kidal
Quatre jours après l’annonce, vendredi dernier, des résultats du référendum constitutionnel, qui a consacré la victoire du « oui » à 97%, l’Autorité de gestion des élections a publié les résultats du scrutin bureau de vote par bureau de vote, sur son site internet. Sauf pour la région de Kidal, où la réalité du scrutin est justement démentie par de nombreux acteurs. Ce qui pourrait remettre en cause la validité du scrutin. … la Constitution actuelle prévoit qu’un référendum constitutionnel n’est valide que s’il est tenu sur l’ensemble du territoire (articles 26 et 118). « Si la Cour invalide le référendum, elle aura affaire avec la junte », estime un expert malien des questions électorales, « mais si elle valide, il y aura une grave crise post-électorale ». RFI
Au Sahel, le trafic de drogues prospère grâce aux groupes armés
Le trafic de drogues continue de prospérer au Sahel grâce aux groupes armés non étatiques qui y sont très actifs, indique l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), dans son rapport 2023 publié lundi 26 juin à Niamey. Selon le rapport de l’ONUDC, pour exemple, les quantités de cocaïne saisies au Sahel – Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad – ont bondi, passant de 13 kg par an entre 2015 et 2020 et 35 kg en 2021 à 863 kg en 2022. Les plus grosses saisies ont été opérées au Burkina Faso (488 kg), au Mali (160 kg) et au Niger (215 kg) et « ne sont probablement que la partie émergée de l’iceberg de flux bien plus importants non détectés », note le rapport consulté par l’AFP. Dans la plupart des pays du Sahel, le trafic de drogues est organisé « par des groupes criminels à but lucratif », relève le rapport. Ces groupes armés, qui se sont greffés aux réseaux traditionnels des trafiquants, s’autofinancent notamment par le biais du paiement de taxes et autres droits en échange d’une protection ou d’un passage sûr à travers les zones qu’ils contrôlent. Le Monde avec AFP
Le feu vert russe aux exportations de céréales ukrainiennes est vital pour l’Afrique de l’Est
Des millions d’habitants de la Corne de l’Afrique – où des gens meurent déjà de faim – dépendent du feu vert de la Russie à l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes, qui expire mi-juillet, a averti l’ONU lundi 26 juin. « Si l’initiative de la mer Noire n’est pas renouvelée, l’Afrique de l’Est (sera) très durement touchée », a déclaré Dominique Ferretti, spécialiste des urgences au bureau régional pour l’Afrique du Programme alimentaire mondial (PAM), lors d’une visioconférence depuis Nairobi. « Un certain nombre de pays dépendent du blé ukrainien. Sans ce blé, les prix des denrées alimentaires augmenteraient de manière significative », a-t-il mis en garde, expliquant que l’Ukraine a toujours été « le grenier à blé » de l’Afrique. En juillet 2022, l’Ukraine, la Russie, la Turquie et les Nations unies avaient signé l’Initiative céréalière de la mer Noire pour permettre les exportations de céréales ukrainiennes malgré l’invasion de l’Ukraine par Moscou. France24 avec AFP
Soudan : bataille meurtrière à Khartoum et nouveau front dans le sud du pays
L’armée soudanaise se retrouve lundi 26 juin en difficulté sur plusieurs fronts : à Khartoum, les paramilitaires lui ont ravi le QG de la police et son arsenal, et dans le sud du pays qui borde l’Ethiopie, un groupe rebelle ouvre un nouveau front contre elle. Dimanche soir, après deux mois et demi de guerre contre l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah Al-Burhan, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdan Daglo dit « Hemetti » annonçaient dans un communiqué une « victoire dans la bataille pour le QG de la police ». Et lundi matin, des habitants de Kurmuk, sur la frontière avec l’Ethiopie, rapportent à l’AFP qu’un groupe rebelle a lancé une attaque contre l’armée. La mission de l’ONU au Soudan a jugé les violences « très préoccupantes » et fait état de « la fuite de centaines de civils vers l’Ethiopie ». Ce même groupe avait déjà ouvert jeudi un nouveau front au Kordofan-Sud, frontalier du Soudan du Sud, obligeant l’armée à répondre sur différents fronts, tous dans le sud du pays. Le Monde avec AFP
Conflit au Soudan: vers un nouveau front dans la région du Nil Bleu?
Au Soudan, la guerre s’étend davantage vers de nouvelles régions du pays. Un nouveau front semble s’être ouvert contre l’armée dans les régions du Sud-Est. Après les attaques qui ont eu lieu au Sud-Kordofan la semaine dernière, de nouveaux affrontements ont eu lieu le 25 juin 2023 entre les deux parties dans la région du Nil Bleu, à la frontière avec l’Éthiopie. Là encore, les combats ont opposé l’armée au SPLM-Nord d’Abdelaziz al-Hilu. Selon plusieurs sources, les affrontements ont eu lieu dimanche à Kurmuk capitale du Nil Bleu, obligeant des centaines de civils à fuir pour se réfugier en Éthiopie voisine. Les liaisons téléphoniques, coupées avec le Soudan, la saison des pluies et les routes inondées, compliquent la communication avec cette ville montagneuse de l’extrême sud du pays. Pour le moment, impossible d’avoir des témoignages des civils. Dans un communiqué, l’armée soudanaise affirme avoir subi une attaque de la part du SPLM-Nord à Kurmuk. Un haut responsable de ce mouvement a réagi en estimant que ces attaques constituaient un « acte d’auto-défense » face à l’armée, considérée comme « force d’occupation ». Abdelaziz al-Hilu affirme de son côté qu’il « cherche à libérer toute la région ». RFI
La situation sécuritaire dans l’est de la RDC continue de se détériorer
Une haute responsable des Nations Unies a prévenu lundi le Conseil de sécurité que la situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) a continué de se détériorer au cours des trois derniers mois dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, malgré une accalmie des affrontements armés entre les rebelles du M23 et les Forces armées de RDC (FARDC). « Jusqu’à présent, le cessez-le-feu entre le M23 et les FARDC a relativement tenu et a contribué à certains gains de sécurité. Le calme relatif dans le territoire de Rutshuru, par exemple, a permis à plus de 45.000 personnes du groupe Bishusha de rentrer chez elles », a observé la Sous-Secrétaire générale des Nations Unies pour l’Afrique, Martha Pobee, lors d’une réunion du Conseil consacrée à la situation en RDC. ONU Info
La RDC au menu de la Quadripartite de l’Union africaine à Luanda
Alors que le secrétaire général doit rendre un rapport le mois prochain sur la reconfiguration de la Monusco, le Conseil est assez critique des progrès effectués par le gouvernement de RDC, et certains membres remettent en cause le retrait total de la force onusienne à la fin de l’année. Éviter avant tout qu’un retrait total de la Monusco crée un vide sécuritaire si elle devait quitter la RDC à la fin de l’année dans le contexte actuel : c’est la principale préoccupation des membres du Conseil de sécurité. D’ailleurs, même la Chine et la Russie ont émis des réserves lors de la réunion hier, lundi. Les États-Unis, eux, se sont carrément inquiétés des multiples appels de Kinshasa à un départ de la Monusco, après les élections de décembre : ils ne pensent pas que les conditions minimales nécessaires au retrait de la mission onusienne seront remplies à temps. RFI
RDC: la Céni convie les acteurs politiques à des rencontres pour le processus électoral
En RDC, les acteurs politiques, principalement de l’opposition, sont en attente du début des rencontres annoncées par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) à moins de six mois des élections générales. Cette annonce de la Céni intervient après des mois de contestation de l’opposition et d’une partie de la société civile qui dénoncent l’opacité dans la conduite du processus électoral. Les rencontres doivent permettre, selon le président de la Céni Denis Kadima, d’explorer des « solutions réalistes pour un processus plus inclusif ». L’opposition attend beaucoup de ces discussions. Côté opposition, Martin Fayulu espère que la Céni va accepter la reconstitution des listes électorales et leur audit. Cette rencontre, estime-t-il, devrait encore servir à mettre un cadre pour « revoir ensemble les règles du jeu ». RFI
En Éthiopie, la présidente de la commission électorale démissionne
« Ayant besoin d’un long repos pour prendre soin de ma santé, j’ai remis ma lettre de démission le 12 juin au cabinet du président de la Chambre des représentants du peuple pour l’informer que je quitterai, de mon propre gré, mes fonctions de présidente de la NEBE le 7 août 2023 », écrit Birtukan Mideksan dans un post Facebook. « Le délai restant sera consacré à boucler des tâches inachevées et à assurer la transition administrative », poursuit-elle. Parmi les « tâches inachevées » devrait figurer la proclamation des résultats officiels du référendum sur la création dans le sud de l’Éthiopie d’un 12e État régional au sein de l’État fédéral. Selon les résultats publiés par la NEBE le 24 juin, les électeurs s’y sont très majoritairement prononcés en faveur d’une nouvelle région, comme ceux des autres zones concernées. Deux référendums similaires, en 2019 et 2021, ont déjà abouti à la création de deux régions supplémentaires, Sidama et Sud-Ouest. Jeune Afrique
Tunisie: le président Kaïs Saïed réitère son opposition à la présence de migrants subsahariens
Après ses déclarations de février 2023 qui avaient été suivies de violences intenses contre les migrants subsahariens, le président tunisien a réitéré ce 26 juin son opposition à leur présence sur le sol national. Alors que la saison estivale propice aux départs débute, la ville de Sfax est devenue le point de ralliement des migrants en quête d’Europe. Et les tensions montent sur place. RFI
Une nouvelle bataille judiciaire s’ouvre contre le mégaprojet de Total en Ouganda
L’impact du mégaprojet d’exploitation pétrolière de Total en Ouganda sera à nouveau examiné par la justice française. Déboutées de leur première action, jugée irrecevable par le tribunal de Paris en mars 2023, les ONG qui mènent campagne contre ce projet jugé « climaticide » et préjudiciable aux populations locales comme à la biodiversité ont décidé de contre-attaquer. Les Amis de la Terre, Survie, trois associations ougandaises et vingt-six agriculteurs directement affectés ont déposé un recours en réparation contre la major, mardi 27 juin, dans le cadre de la loi sur le devoir de vigilance des multinationales à l’égard de leurs filiales et de leurs sous-traitants. « Total a failli à son devoir de vigilance, explique Juliette Renaud, des Amis de la Terre. Des familles ont été privées de leur terre et de leurs cultures sans recevoir de compensation préalable et adéquate. En leur interdisant de cultiver leurs champs, leur droit à l’alimentation a aussi été violé. Beaucoup ont été victimes de menaces et d’intimidation par des régimes dont l’entreprise ne pouvait ignorer la nature autoritaire. Total aurait dû identifier et prévenir ces risques comme l’impose la loi adoptée en 2017. Nous attendons de la justice française qu’elle reconnaisse ces préjudices et condamne Total à les réparer. » Le Monde