Le Premier ministre tunisien, Hichem Mechichi, s’est dit prêt, lundi, à céder le pouvoir, alors qu’un nouveau chef du gouvernement devrait être désigné par le président Kaïs Saïed. La veille, ce dernier a limogé l’actuel chef du gouvernement et suspendu les activités du Parlement. … Les développements en Tunisie, pays souvent représenté comme le seul où a réussi le Printemps arabe, ont suscité l’inquiétude à l’étranger. La France a dit souhaiter un « retour, dans les meilleurs délais, à un fonctionnement normal des institutions » et appelé à éviter toute violence tandis que les États-Unis, « préoccupés », ont appelé au « respect des principes démocratiques ». Dimanche soir, après une journée de manifestations dans de nombreuses villes de Tunisie, notamment contre la gestion de l’épidémie de coronavirus par le gouvernement Mechichi, Kaïs Saïed a limogé ce dernier et annoncé « le gel » des activités du Parlement pour 30 jours. Le président, également chef de l’armée, s’est en outre octroyé le pouvoir exécutif, bouleversant l’organisation du pouvoir dans un pays régi depuis 2014 par un système parlementaire mixte, en annonçant son intention de désigner un nouveau Premier ministre. Il a en outre limogé le ministre de la Défense, Ibrahim Bartagi, et la porte-parole du gouvernement, Hasna Ben Slimane, également ministre de la Fonction publique et ministre de la Justice par intérim. France24 avec AFP
« La symphonie africaine de Poutine » (2/2). Productions de contenus audiovisuels, financement de médias locaux, parrainage d’influenceurs « anti-impérialistes », campagnes de propagande sur internet… Les moyens déployés par Moscou pour promouvoir son action sont innombrables. Ils sont plusieurs milliers, massés dans les travées du stade Barthélémy-Boganda de Bangui, ce 14 mai. Ils ne sont pas venus pour regarder un match des Fauves mais pour assister à l’avant-première d’un film un peu particulier : Touriste. Ce long-métrage russo-centrafricain tourné dans le pays retrace – et glorifie – l’action des « instructeurs » russes qui ont soutenu le régime de Faustin-Archange Touadéra, réélu en décembre 2020, face à la poussée de la rébellion de l’ex-président François Bozizé. Scènes de guerre où quelques Russes tiennent tête à des dizaines de rebelles, kalachnikovs qui crépitent dans tous les sens, héros blessé dans des combats mais qui s’en sort avec le sentiment du devoir accompli… Une sorte de blockbuster hollywoodien à la sauce moscovite, le tout en faisant la propagande des mercenaires russes sur les rives de l’Oubangui – sans aborder les accusations d’exactions qui les visent. Selon la presse russe, Touriste aurait été intégralement financé par Evgueni Prigojine, oligarque proche de Vladimir Poutine et patron de la nébuleuse Wagner. Jeune Afrique
Au Sénégal, les hôpitaux de la capitale Dakar sont « proches de la saturation » à cause d’un afflux de malades du Covid-19, avec un personnel médical « en burn-out », ont déclaré des responsables du ministère de la santé. « Nous sommes débordés et proches de la saturation, avec quasiment 99 % de taux d’occupation des lits à Dakar », au nombre de 602 dans les hôpitaux, a expliqué à l’AFP le directeur national des établissements publics de santé, Ousmane Dia. « C’est difficile de suivre si on reçoit 600 à 700 malades par jour » (pour des consultations), a-t-il précisé. Selon lui, la pression est moindre dans les régions, avec un taux d’occupation des lits de « 45 % ». Le personnel médical est « très fatigué et en burn-out », a-t-il également souligné. Quant aux laboratoires de dépistage, ils sont « débordés à cause de la forte demande », tant pour les « cas suspects que pour les voyageurs », a précisé à l’AFP le porte-parole du ministère de la santé, le docteur Mamadou Ndiaye. Le temps d’attente pour le résultat d’un test est de l’ordre d’une semaine, selon des témoins. Le Monde avec AFP
Dans le nord-est du Burundi, deux communes plutôt rurales, Kiremba et Kirundo, font face depuis la semaine dernière à une brusque flambée de cas de Covid-19. En une semaine, les contaminations ont été multipliées par plus de trois, avec près de 600 cas détectés. La situation à Kiremba et Kirundo est d’autant plus inquiétante que les autorités ne savent pas jusqu’ici de quel variant il s’agit ni d’où il vient. Elles soupçonnent néanmoins une contamination depuis le Rwanda voisin où le variant Delta est désormais majoritaire. Le Burundi est pourtant l’un des derniers pays qui continue de refuser de rejoindre l’initiative Covax, le mécanise mis en place pour fournir les vaccins contre le Covid-19 aux pays africains. Les chiffres sont montés d’un coup. Sur les 119 communes que compte le Burundi, celles de Kirundo et Kiremba ont cumulé à elles seules près de 90% des tests positifs au Covid-19 de tout le pays la semaine dernière. RFI
Un tribunal tanzanien a décidé lundi de poursuivre pour terrorisme un des leaders de Chadema, principal parti d’opposition, dont l’arrestation la semaine dernière a suscité des critiques à l’encontre de la nouvelle présidente. Le président de Chadema, Freeman Mbowe, a été arrêté mercredi avec une douzaine d’autres membres du parti, un coup de filet qui rappelle les méthodes musclées de l’ancien président John Magufuli, décédé en mars. La procureure générale, Ester Martin, a affirmé lundi soir à des journalistes après l’audience que M. Mbowe était poursuivi pour « financement du terrorisme » et « complot terroriste.” Freeman Mbowe a été arrêté avec ses compagnons lors d’un raid nocturne de la police à Mwanza, une ville du nord-ouest où ils prévoyaient un rassemblement pour demander des réformes constitutionnelles, malgré les restrictions imposées par les autorités en raison de la pandémie de coronavirus. … Depuis son investiture, Mme Hassan a amorcé une rupture avec son prédécesseur, dont la présidence fut marquée par un virage autoritaire, se disant notamment prête à défendre la démocratie et les libertés fondamentales. Mais ces arrestations ont été condamnées par des groupes de défense des droits et des membres de l’opposition, pour qui elles montrent une continuité du régime. AFP
L’opposante béninoise poursuivie pour « association de malfaiteurs et terrorisme » a saisi le groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire. Dépeinte comme un agent déstabilisateur par les fidèles de Patrice Talon, elle est érigée en figure de la résistance par ses soutiens. … Rien ne prédestinait vraiment cette native de Parakou au parcours universitaire, professionnel et politique sans accrocs à connaître les âpres des geôles. Et encore moins pour des faits de « terrorisme ». « Elle est dans une cellule de 8 m2, qu’elle partage avec cinq autres femmes, dont l’une a un enfant. Des rats passent entre leurs jambes. Elles n’a accès ni à la télévision, ni à la radio, ni même à un interphone pour alerter les gardiens en cas de problème », assure Me Mario Stasi, l’un de ses avocats. … Sur le plan international également, les conseils de l’ancienne ministre de Thomas Boni Yayi ne chôment pas. Le 23 juillet, ils ont formellement saisi le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, basé à Genève. Dans cette saisine, que Jeune Afrique a pu consulter, les avocats s’inquiètent des circonstances de son arrestation et des conditions de sa détention. Surtout, ils en dénoncent le « caractère arbitraire », la jugeant « illégale ». Jeune Afrique
« Je déplore vivement ces meurtres et je demande que justice soit rendue aux victimes et à leurs familles », a déclaré Yao Agbetse, l’expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en RCA. Les 13 personnes ont été tuées le 21 juillet dans les environs du village de Bongboto, à 12 kilomètres de Bossangoa (préfecture de l’Ouham – sous-préfecture de Bossangoa) sur l’axe Bossangoa-Nana-Bakassa, à quelque 300 kilomètres au nord de la capitale centrafricaine. La mission de maintien de la paix des Nations Unies dans le pays (MINUSCA) a envoyé une patrouille conjointe de la police des Nations Unies (UNPOL) et de sa force sur l’axe Bossangoa-Nana-Bakassa et a dépêché une mission conjointe composée d’UNPOL et de sa section des droits de l’homme pour enquêter et établir les faits. « Je lance un appel aux autorités centrafricaines pour qu’elles fassent toute la lumière sur cet incident alarmant dans les meilleurs délais », a déclaré M.Agbetse. L’expert a souligné que des enquêtes « impartiales et diligentes doivent être menées, les faits établis, les auteurs et tous leurs complices identifiés ». ONU Info
L’armée éthiopienne est désormais « hors de combat ». C’est du moins l’avis de Matt Bryden, directeur de Sahan Research et ancien enquêteur de l’ONU, qui ajoute que la situation actuelle du gouvernement fédéral est « plutôt désespérée ». Pour lui, la rébellion tigréenne a profité à la fois du mauvais commandement des forces fédérales « purgées de ses officiers tigréens avant le début de la guerre », mais aussi des équipements tombés entre ses mains lors de sa poussée sur Mekele. Même constat du côté de William Davison, de l’International Crisis Group. Pour lui, la mobilisation générale des Oromos, des Amharas et des Afars s’explique par « la nécessité militaire » et « l’urgence de l’unité » de l’Éthiopie face à ses pertes. « Le dernier avantage qu’Addis-Abeba peut opposer, c’est le nombre de soldats potentiellement recrutés », explique-t-il « mais il est à craindre que cela ne résulte que dans davantage de morts et une polarisation ethnique accrue », conclut-il. Militairement, le but pour le gouvernement est maintenant de protéger l’autoroute stratégique Djibouti-Addis, disent les deux analystes. Sa capture par les Tigréens « changerait tout », selon Matt Bryden. Mais pour William Davison, on voit mal comment des miliciens « moins formés et moins armés » pourraient retourner la situation en faveur d’Abiy Ahmed, après que les forces tigréennes ont résisté à l’effort combiné de l’Éthiopie et de l’Érythrée pour les défaire. RFI
Leur dernière poignée de main remonte à plus de dix ans : le président ivoirien Alassane Ouattara et son prédécesseur Laurent Gbagbo doivent se rencontrer ce mardi 27 juillet, une première depuis leur duel à l’élection présidentielle de 2010 qui avait débouché sur une violente crise. Après un premier contact téléphonique au début du mois de juillet, ce face-à-face prévu au palais présidentiel à Abidjan devrait constituer un geste de plus vers l’apaisement de la vie politique en Côte d’Ivoire, dans la continuité du retour de M. Gbagbo dans le pays le 17 juin. … Depuis le retour de Laurent Gbagbo, acquitté par la justice internationale de crimes contre l’humanité, le mot réconciliation est sur toutes les lèvres. Elle n’est pourtant pas évidente, tant l’histoire entre les deux hommes reste intimement marquée par les violences post-électorales de 2010-2011. Cette crise née du refus de M. Gbagbo, au pouvoir depuis 2000, de reconnaître sa défaite à la présidentielle face à Alassane Ouattara a fait plus de 3 000 morts. … Selon lui, le camp du président en exercice « interprète cette rencontre comme une reconnaissance de la légitimité et de la légalité d’Alassane Ouattara par Laurent Gbabgo. De façon aussi visible et officielle cela n’avait pas encore été acté. C’est symboliquement très important ». Le Monde avec AFP
Les étudiants tentent de manifester depuis ce lundi matin après l’assassinat vendredi d’un de leurs camarades par un policier. Deux des agents impliqués ont été arrêtés. Le troisième, le tireur, est en fuite. Mais cela n’a pas suffi à calmer la colère des étudiants. Il y a des affrontements autour l’université de Kinshasa. Ce lundi matin, des affrontements ont d’abord éclaté entre les kulunas, les voyous des quartiers populaires, et les étudiants qui tentaient de sortir de l’enceinte de l’université. Les kulunas ont chargé, jeté des pierres, démonté les barricades de fortune érigées par les étudiants et les ont ramenés du côté de la police, qui restait en arrière. Pour les étudiants, il est clair que kulunas et policiers collaboraient. « La police a été infiltrée par des kulunas pour attaquer les étudiants, les policeirs collobarent avec les inciviques Le commissaire adjoint en charge des opérations, Eddy Mukuna, présent sur place, lui, a démenti, assurant rester derrière les kulunas pour ne pas aggraver la situation. « Ils ne sont pas avec nous, ce sont les gens du quartier, il n’y a pas de complicité. Je le dis et le répète, ce sont les gens du quartier. Nous nous sommes là pour maintenir l’ordre et la discipline. » RFI