Revue de Presse du 27 janvier 2022

Burkina Faso : les militaires rencontrent les membres du gouvernement
Au Burkina Faso, les militaires au pouvoir commencent à organiser la transition, ils ont rencontré les ministres du gouvernement dissous. Ils sont tous présents, les ministres du gouvernement dissous au Burkina Faso, pour leur rencontre avec les militaires au pouvoir. Aucun d’entre eux ne manque à l’appel, il leur avait été demandé de ne pas quitter le pays sans autorisation. Parmi eux, se trouve notamment le Premier ministre Lassina Zerbo. Quelques jours après le coup d’état qui a renversé le président Roch Kaboré, les militaires au pouvoir commencent à organiser la transition. Une transition dont la gestion devrait impliquer toutes les composantes nationales selon la volonté des militaires. A la tête de ce groupe de soldats, se trouve le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, 41 ans, nouvel homme fort du pays, et qui préside le MPSR, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration. AfricaNews

Burkina : offre de service de mercenaires russes à la junte
Un groupe d’entrepreneurs militaires russes a écrit aux putschistes du Burkina Faso pour leur proposer de former l’armée de ce pays d’Afrique de l’Ouest dans sa lutte contre les djihadistes. Le groupe, qui se fait appeler « Communauté des officiers pour la sécurité internationale » et qui est basé en République centrafricaine, a publié son offre dans une lettre que la BBC a vue et vérifiée. Il n’est pas clair si elle a été ou sera acceptée. Le Burkina Faso est désormais dirigé par une junte militaire qui a renversé le gouvernement du président Roch Kabore lundi. L’offre est explicite – si les instructeurs russes sont invités à former l’armée au Burkina Faso, dit-elle, ils peuvent le faire efficacement. … Les puissances occidentales ont condamné le déploiement de mercenaires russes au Mali voisin en décembre, affirmant qu’il pourrait entraîner une nouvelle détérioration de la sécurité. BBC

Mali : le Président de la Commission de l’UA en visite à Bamako
Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, s’est entretenu mardi à Bamako, avec le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, de la situation politique au Mali suite aux sanctions imposées par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). A l’issue de ces entretiens, M. Faki a confié que «le plus important est de voir comment il faut soutenir la Transition au Mali, échanger sur une approche consensuelle qui puisse préserver les intérêts fondamentaux de ce grand pays africain et conformément aux textes qui régissent l’Organisation sous-régionale et continentale». Faki Mahamat s’est également entretenu avec le Premier ministre Kokalla Maïga et le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop. Selon un communiqué de la primature, le Président de la Commission de l’UA a fait part au Premier ministre de la disponibilité de l’UA à accompagner le Mali de concert avec la CEDEAO, tout en soulignant qu’’’on ne peut pas parler de l’Afrique sans le Mali’’. Sahel-Intelligence

Mali : la force « Takuba » victime collatérale de la défiance de la junte envers la France
Les relations entre la France et la junte malienne connaissent un nouvel épisode de tensions. Alors que Bamako affichait surtout, jusqu’à présent, une prise de distance vis-à-vis des militaires français de l’opération « Barkhane », la défiance a ciblé cette fois la force « Takuba », une petite coalition de forces spéciales européennes concentrée sur l’accompagnement au combat des Forces armées maliennes, elle-même placée sous le commandement de « Barkhane » et dont Paris espérait précisément, ces dernières années, faire l’une des vitrines de sa réorganisation au Sahel. … Par ce biais, Paris espérait apparaître moins seule au Mali, tout en testant un embryon de défense européenne opérationnelle, ambition chère à Emmanuel Macron. L’initiative a en partie fonctionné, mais l’opération « Takuba » reposait beaucoup, aussi, sur la confiance des pays membres vis-à-vis de la France. Les mandats en cours des Etats de l’Union européenne sont tous d’une durée d’un an renouvelable et l’ultimatum posé au contingent danois risque de fragiliser l’ensemble des autres engagements européens. Le Monde

Soudan: Médecins sans frontières dénonce l’arrestation «inacceptable» d’une de ses équipes
L’équipe, composée de médecins et d’infirmiers, a été interpellée, le lundi 24 janvier 2022, alors qu’elle quittait un hôpital où l’ONG était venue en soutien – en ce jour – d’une manifestation violemment réprimée par les forces de sécurité. Elle n’a été libérée que le lendemain matin après avoir été interrogée. L’ONG se dit soulagée, mais elle appelle au respect de la mission médicale qui est de sauver des vies. … « Elles ont été amenées au poste de police et ont été questionnées sur les activités de l’association. Elles ont été gardées toute la nuit jusqu’à 6h30 le matin. Cette arrestation est inacceptable puisque notre organisation et notre personnel n’ont rien à se reprocher. Médecins sans frontières soignent les patients et les malades en fonction de la gravité de leurs problèmes et non pas pour l’appartenance à un quelconque groupe ou quoi que ce soit. Et puis, on est toujours sous le choc, parce que jusqu’à maintenant, suite à ces interrogatoires, il n’y a pas d’accusations. On est toujours dans une phase d’incompréhension. Aujourd’hui, on est en train de renégocier et de rediscuter avec les différentes autorités pour s’assurer qu’on peut poursuivre notre mission médicale. » RFI

Un trafic de migrants entre l’Afrique de l’Ouest et l’Europe démantelé au Niger
C’est le résultat de dix jours d’enquête conjointe menée par les polices nigérienne, française et espagnole. Une vingtaine de personnes ont été interpellées à Niamey et Maradi, selon la police nigérienne. Des objets et faux documents ont également été saisis. Des photos, publiées par des médias nigériens, montrent par exemple des plaques d’immatriculation et des documents d’identité. Sur les réseaux sociaux, la délégation de l’Union européenne au Niger évoque le démantèlement d’un réseau dédié à la fraude documentaire et indique que l’atelier de ce groupe a été identifié. … Selon les résultats de cette enquête conjointe,les trafiquants opèrent entre la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Nigeria, le Togo, le Niger et l’Europe. La filière démantelée était structurée par catégorie d’activité : organisation du trafic de migrants à destination de l’Europe par avion, avec faux documents d’identité et/ou de voyage, confection de faux documents administratifs ou privés. RFI

RDC: défaite en 2013, la rébellion du M23 a repris ses activités militaires au Nord-Kivu
Une nouvelle attaque attribuée au « Mouvement du 23 mars », qui se fait également appeler Armée révolutionnaire du Congo, a visé mardi une position de l’armée congolaise dans le territoire de Rutshuru, à plusieurs dizaines de kilomètres au nord de la ville de Goma. Le bilan fait état d’une vingtaine de soldats tués lors des combats, selon des sources locales et la société civile. Les forces armées congolaises confirment les affrontements mais pas les lourdes pertes. Elles confirment néanmoins qu’un colonel fait partie des victimes. L’attaque a visé une position de l’armée près du parc des Virunga, à Nyesisi. Des pertes ont également été enregistrées du côté des rebelles, mais aucune source encore moins l’armée ne précise leur nombre. Ce n’est qu’hier que le gouverneur militaire de cette province s’est rendu dans la région pour une visite de « réconfort des troupes ». RFI

Ouganda : Le Parlement refuse d’accorder des fonds à l’armée pour les opérations dans l’Est de la RDC
La Commission du budget du Parlement ougandais a décidé, mardi, de suspendre les allocations aux opérations de l’armée ougandaise dans l’Est de la République démocratique du Congo, jusqu’à ce que le corps législatif soit informé de l’opération, a rapporté la presse locale et un compte-rendu du Parlement parvenu à l’Agence Anadolu. Les troupes ougandaises sont déployées en RDC, depuis fin novembre. Le ministère de la Défense a sollicité 89,7 milliards de shillings (environ 25 millions USD) pour financer les opérations, mais les députés ont déclaré que le Parlement devait être informé avant d’engager des fonds publics dans l’opération. « Pendant le déploiement de l’armée, le Parlement a été contourné. Nous ne savons pas combien de bataillons se trouvent au Congo. Nous sommes en droit de connaître la stratégie de sortie et les rapports sur les pertes de notre côté », a déclaré le chef de l’opposition, John Baptist Nambeshe. « Quand nous avons demandé un briefing, ils ont dit que nous n’avions rien à faire avec le Parlement ; maintenant, pourquoi viendraient-ils au même Parlement pour de l’argent ? Pour moi, ma proposition est que cela devrait attendre jusqu’à ce que nous soyons informés », a déclaré le député, Ibrahim Ssemujju, emboîtant le pas au chef de file de l’opposition au Parlement. AA

La corruption gagne du terrain dans le monde, la démocratie recule
La lutte contre la corruption a stagné au cours de la dernière décennie dans un contexte accru de violations des droits de l’homme et de recul de la démocratie, selon le tout dernier rapport de l’ONG Transparency International. Le rapport de 2021 montre que dans 86% des 180 pays analysés, il y a eu peu ou pas d’amélioration au cours des dix dernières années. Transparency International note qu’il existe un lien entre la lutte contre la corruption et la démocratie. « Nous ne voyons qu’une amélioration significative de 25 des pays du monde entier, [tandis que] 23 pays ont reculé”, a déclaré Roberto Kukutschka, coordonnateur de la recherche à Transparency International. … Il n’y a “aucune amélioration significative, cependant, est au Moyen-Orient et en Afrique du Nord”, a confié M. Kukutschka à la VOA. … Selon Transparency International, les conflits, y compris ceux occasionnés par des coups d’État, sont un facteur considérable qui influence l’indice de corruption. Pour preuve, parmi les 27 pays restent au bas de l’échelle on note bon nombre de nations qui ont connu des années de conflit, dont notamment la Somalie, la Syrie et le Soudan du Sud. La corruption perçue au Mali a augmenté après les deux coups d’État militaires successifs. VOA

Affaires de corruption : le président du Malawi limoge son gouvernement
Porté au pouvoir en 2020 sur la promesse de lutter contre la corruption après l’annulation de l’élection du président sortant sur fond de fraudes massives, Lazarus Chakwera voit les “affaires” se multiplier. Son élection avait suscité d’immenses espoirs. En 2020, Lazarus Chakwera passait du statut d’opposant à celui de président du Malawi après l’annulation de la réélection du président sortant par la Cour constitutionnelle, sur fond de fraudes massives – une première en Afrique. Élu sur la promesse de lutter contre la corruption, le nouveau président, en difficulté, vient d’annoncer la dissolution de son gouvernement, alors que les “affaires” se multiplient. Courrier International

Côte d’Ivoire : la méfiance à l’égard des Peuls est-elle justifiée ?
Kafalo, la petite ville ivoirienne proche de la frontière avec le Burkina Faso, a été la cible d’attaques terroristes deux fois en moins de 18 mois, tuant 16 soldats, depuis, l’armée a établi un grand camp à l’entrée de la ville. La menace djihadiste a fait monter la crainte dans le cœur des locaux qui regardent désormais d’un mauvais œil, des éleveurs avec qui ils vivaient depuis des années en toute tranquilité. Ces frictions sont nées de plusieurs informations non confirmées selon lesquelles les éleveurs, semi-nomades dispersés dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et qui traversent souvent la frontière poreuse avec le Burkina Faso pour faire paître leurs bœufs en Côte d’Ivoire seraient de connivence avec les terroristes. Après l’attaque de juin 2020, de nombreux Peuls qui faisaient partie de la communauté sont partis du jour au lendemain. Toutes les personnes interrogées par l’AFP à Kafolo affirment que ses éleveurs sont partis d’eux-mêmes. D’autres par contre continuent d’y vivre. AfricaNews/AFP

Rwanda: des youtubeurs de plus en plus inquiets
Des youtubeurs ont récemment fait savoir que de nombreux comptes ont été soit supprimés soit renommés.S’ils pointent les autorités du doigt, celles-ci évoquent une guerre fratricide pour avoir plus de vues. Au pays des mille collines, ces dix dernières années, les médias indépendants se sont raréfiés car ils ont été bloqués par le pouvoir. La popularité de YouTube s’est renforcée lorsque la Covid-19 a enfermé chez eux les habitants de Kigali qui forment une grande majorité de l’audience. Cependant, explique le youtubeur rwandais John Williams Ntwali, des chaînes de politiciens emprisonnés comme celle d’Abdul Rachid Hakuzimana, ou encore de Rachid Nyandema, ont vu leurs contenus hackés ou tout simplement supprimés. »Depuis le mois de décembre 2021, certains comptes YouTube qui opèrent à partir du Rwanda se sont vu supprimés. Il y en a d’autres qui ont changé de noms sans aucun consentement de la part des propriétaires et d’autres qui ont été momentanément suspendus. Au mois de janvier de cette année, ça a été le tour de Iris TV, Yago TV, Primo TV et Shema TV. Nous ne savons pas pourquoi la plupart de ces chaînes sont supprimées. Nous restons vigilants car quand on ne connaît pas la cause, on ne sait pas quoi faire, » confie le Youtubeur. DW