Revue de Presse du 27 janvier 2021

Des centaines de Tunisiens manifestent près du Parlement barricadé
Des centaines de personnes ont manifesté, mardi 26 janvier, contre la classe politique et la répression policière près du siège barricadé du Parlement à Tunis, où les députés ont validé un large remaniement du gouvernement dans un contexte de tensions politiques. Les députés ont voté tard mardi la confiance aux 11 nouveaux ministres, dont ceux de l’Intérieur, la Justice ou la Santé, en dépit des controverses sur plusieurs noms et des critiques acerbes du président de la République Kaïs Saïed. Le chef du gouvernement Hichem Mechichi a assuré mardi soir que son cabinet écouterait les jeunes qui protestent. À l’appel d’une trentaine d’associations, les manifestants, dont certains sont venus à pieds du quartier populaire d’Ettadhamen, ont été empêchés d’arriver devant l’Assemblée, relégués à une rue adjacente par un très important dispositif policier. Certains députés ont protesté contre ce déploiement massif, appelant à davantage de dialogue dans un pays touché de plein fouet par la pandémie du nouveau coronavirus et ses retombées sociales. France24 avec AFP

Guinée : l’opposition dénonce la repression contre ses militants
Ce lundi 25 janvier 2021, le parquet a requis dix ans de prison ferme contre l’opposant et blogueur, Mamady Condé, plus connu sous le nom de « Madic 100 frontière ». Le jeune opposant est poursuivi pour « menaces, injures, xénophobie et incitation à la révolte » après avoir publié des textes contre un troisième mandat du président Alpha Condé et des vidéos critiques contre le pouvoir. Le verdict est attendu le 8 février. Le 16 janvier dernier, un autre militant de l’opposition, Mamadou Oury Barry, est décédé à la Maison centrale de Conakry, où il était détenu depuis le 5 août pour « coups et blessures volontaires », selon le ministère de la Justice. … Les Etats-Unis sont « gravement préoccupés » par le « ciblage de l’opposition politique par le gouvernement », a récemment fait savoir leur ambassade à Conakry. DW

Mali: le président de transition reçu par Emmanuel Macron à l’Élysée
Le président français Emmanuel Macron a accueilli ce 27 janvier au matin le président malien de Transition, Bah N’Daw. Les deux hommes sont ensuite rentrés dans le palais présidentiel où les attendaient Florence Parly, la ministre française des Armées, et Jean-Yves Le Drian, le patron de la diplomatie française. Au menu des discussions, le prochain sommet du G5 Sahel qui se tiendra les 15 et 16 février prochains à N’Djamena au Tchad. Cette entrevue s’inscrit dans la lignée des rendez-vous avec le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, le Nigérien Mahamadou Issoufou et le Tchadien Idriss Déby, explique-t-ton dans l’entourage du président français. … Les autorités maliennes ont annoncé le 26 janvier au soir la dissolution du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), l’organe formé par les militaires qui avaient renversé Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020. Il s’agissait d’une demande de la Cédéao. RFI

Une centaine de djihadistes tués lors d’une opération militaire franco-malienne
Les armées française et malienne ont tué une centaine de djihadistes dans le centre du Mali durant l’opération « Eclipse », menée du 2 au 20 janvier par la force française « Barkhane » et l’armée malienne, a fait savoir cette dernière mardi 26 janvier. « Une vingtaine [de djihadistes ont été] capturés, ainsi que plusieurs motos et matériels de guerre saisis », ajoute l’armée malienne, dans un communiqué. Paris avait affirmé la semaine dernière qu’une vingtaine de djihadistes avaient été tués mi-janvier par les militaires français et leurs partenaires locaux dans le nord du Burkina Faso, dans la zone dite des « trois frontières » (Burkina, Mali, Niger), lors d’une opération menée en coordination avec « Eclipse ». Le Monde

Des soldats envoyés combattre en Ethiopie? En Somalie, des familles en quête d’explications
Elles veulent savoir où sont leurs fils: en Somalie, des familles exigent des explications, après la disparition de soldats partis se former en Erythrée et qui pourraient avoir été secrètement engagés dans le conflit au Tigré, région du nord de l’Ethiopie voisine. Le gouvernement somalien dément vigoureusement et assure qu’aucun soldat somalien n’a combattu au Tigré, où le gouvernement fédéral éthiopien a lancé en novembre une opération militaire contre les forces de sécurité régionales pour renverser les dirigeants locaux qui contestaient son autorité. L’affaire suscite l’émotion en Somalie et la pression monte pour expliquer le sort des disparus, dans un pays qui se prépare à des élections tendues, déjà plusieurs fois reportées. Les familles ont saisi les parlementaires: la commission des Affaires étrangères a écrit au chef de l’Etat somalien, Mohamed Abdullahi Mohamed, surnommé « Farmajo », pour s’enquérir du « nombre de soldats formés en Erythrée » et savoir « quand ils doivent rentrer au pays ». AFP

Éthiopie: au Tigré, la guerre réveille le spectre de la famine
Famine. Le mot évoque de terribles souvenirs et les organisations humanitaires présentes en Éthiopie répugnent à l’employer à la légère. Pourtant, près de trois mois après le début de la guerre dans la région septentrionale du Tigré, le ton se fait plus grave et les mises en garde, plus précises. Selon le Bureau de coordination pour les affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), quelque 2,3 millions de personnes y dépendent de l’aide humanitaire et la situation ne cesse de se dégrader. «Le niveau de malnutrition aiguë sévère était déjà élevé en raison de l’épidémie de Covid-19 et des invasions de criquets, mais nous estimons désormais qu’il pourrait être multiplié par 5 en 2021», s’inquiète Saviano Abreu, porte-parole de l’Ocha à Nairobi. Le Figaro

Centrafrique: les activités des populations perturbées par l’insécurité
En Centrafrique, la ville de Bouar, dans l’est du pays, a été le théâtre de violents affrontements les 9 et 17 janvier. L’arrivée d’éléments armés de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) en ville crée de l’insécurité et bloque une partie des activités économiques. Quelques commerces sont ouverts dans la ville néanmoins et les liquidités circulent difficilement, ce qui a des conséquences sur le quotidien des populations. Il est aujourd’hui quasiment impossible de recevoir de l’argent à Bouar, dans l’est de la Centrafrique. « Toutes les opérations bancaires et les commerces sont paralysés parce qu’il y a de l’insécurité, explique Josué Sossor, secrétaire général de la préfecture de la Nana-Mambéré. Et ils sont poursuivis donc ils ne peuvent pas ouvrir leurs portes. Depuis le salaire de décembre et jusque-là, les fonctionnaires n’ont pas eu leurs salaires. C’est la difficulté à laquelle nous pensons en ce moment : comment ils vont joindre les deux bouts pour finir le mois qui vient ». RFI

En Algérie, le désarroi des “éborgnés du Hirak”
Ils se surnomment les “éborgnés du Hirak”. Ils sont une dizaine, et ils partagent leur engagement politique mais aussi les traces que celui-ci a laissées sur leurs corps, rapporte El Watan. Tous ont perdu l’usage d’un de leur œil lors d’une manifestation réprimée à laquelle ils participaient. À partir de février 2019, un vaste mouvement de protestation, le Hirak, s’est emparé de l’Algérie. C’est le 12 décembre 2019, lors de la marche contre la tenue de l’élection présidentielle algérienne, qu’ils ont été blessés. Depuis, ils réclament une reconnaissance officielle de leur invalidité mais aussi de la responsabilité de l’État algérien. D’autant que certains d’entre eux cumulent les handicaps, comme le crâne ou la mâchoire fracturés, précise le quotidien algérien. Courrier international

Le n°2 du Commandement américain pour l’Afrique en visite au Soudan
C’est un nouveau pas dans le rapprochement entre les États-Unis et le Soudan. Le numéro deux du Commandement américain pour l’Afrique (Africom), Andrew Young, est arrivé hier à Khartoum pour une visite de deux jours. Cette visite intervient après la levée des sanctions américaines et le retrait du Soudan de la liste des pays soutenant le terrorisme. Elle a une haute valeur symbolique. C’est une première depuis la création de l’Africom, qui coordonne les activités militaires et sécuritaires des États-Unis sur le continent. Pour Cameron Hudson, chercheur à l’Atlantic Council, la visite d’Andrew Young revêt une importance stratégique pour les États-Unis. … « Washington s’intéresse de près à la question de la restructuration des forces armées soudanaises. Si elles sont prêtes ou non à se réformer. Si les militaires sont juste en train de préparer leur retour au pouvoir, Washington devra adapter sa stratégie pour soutenir et renforcer les parties civiles du gouvernement et envisager peut-être de réduire le poids de l’armée dans le gouvernement. » RFI

Israël rouvre une mission diplomatique au Maroc
Israël a annoncé ce mardi 26 janvier la réouverture d’une mission diplomatique au Maroc, avec l’arrivée de son chef à Rabat 20 ans après la fermeture de sa représentation, les deux pays ayant normalisé leurs relations le mois dernier. Ambassadeur d’Israël en Égypte entre 2016 et 2020, David Govrin est arrivé dans la foulée de cette officialisation à Rabat en tant que nouveau chargé d’affaires. Pour le ministère israélien des Affaires étrangères, il s’agit d’un « jour de célébrations pour l’État d’Israël ». « David Govrin et son équipe vont travailler à poursuivre les relations bilatérales dans tous les domaines, y compris dans tout ce qui est lié au dialogue politique, au tourisme, à l’économie et aux liens culturels », poursuit le communiqué du ministère. Le Point avec AFP

Nigeria: saisie de 8,8 tonnes d’écailles de pangolin et d’ivoire
Le Nigeria a saisi huit tonnes d’écailles de pangolin et une soixantaine de sacs remplis d’ivoire ou d’os d’animaux protégés à destination du Vietnam, a annoncé mercredi un responsable des douanes. La cargaison, saisie dans le port de Lagos le 21 janvier, était dissimulée dans un container de meubles, a précisé à l’AFP Mohammed Abba-Kura, le contrôleur général des douanes. « Le conteneur a été ouvert et nous avons vu des bûches de bois qui cachaient la cargaison », a-t-il rapporté. « Après une fouille complète, on a découvert 162 sacs d’écailles de pangolin, ainsi que 57 sacs remplis de défenses d’éléphants, d’os de lions et autres… pour un poids total de 8,8 tonnes » et une valeur estimée de plus de 2 millions d’euros, a précisé M. Abba-Kura. Le Nigeria, pays de 200 millions d’habitants gangréné par la corruption est devenu une plaque tournante des trafics des animaux pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale. Bien que le commerce d’ivoire soit officiellement interdit au Vietnam depuis 1992, le pays est un marché de choix pour les défenses d’éléphant, en plus d’être un point de transit vers la Chine voisine. AFP

L’éco, monnaie de la Cédéao, repoussée à 2025?
La monnaie commune aux pays de la Cédéao pourrait ne pas voir le jour avant 2025, au mieux. C’est ce qui ressort des débats tenus ce dimanche par les dirigeants de la Cédéao réunis en sommet ordinaire. Les chefs d’État ont décidé de repousser à janvier 2022 la reprise de l’application de leur pacte de convergence, à cause de la pandémie de Covid-19 qui a obligé les pays ouest-africains à accroitre leurs dépenses. RFI

En Somalie, les femmes veulent plus de place en politique
En février, les Somaliens sont appelés à voter. L’occasion pour nous de faire un point sur la place des femmes en politique, largement dominé par les hommes dans le pays. Amina Mohamed Abdi s’est présentée au parlement pour la première fois en 2012 alors qu’elle n’avait que 24 ans. Elle est devenue l’une des rares femmes au parlement somalien. En Somalie, ce sont surtout les anciens du clan conservateur qui décident qui entre au parlement. Et ils croient que les femmes n’ont pas leur place en politique. Aujourd’hui, Abdi a 32 ans et est l’une des voix critiques les plus sévères du gouvernement. Elle souhaite briguer un troisième mandat aux prochaines élections législatives et présidentielles en tant que seule femme parmi les six candidats au même siège. DW

Au Mozambique, 250 000 personnes sinistrées après le passage du cyclone Eloïse
Le cyclone Eloïse a laissé 250 000 personnes en détresse au Mozambique, a affirmé mardi 26 janvier la représentante de l’ONU dans ce pays, Myrta Kaulard, révisant en forte hausse le nombre de sinistrés, estimé la veille à environ 170 000 personnes. « Nous sommes très inquiets » et les « besoins augmentent », a-t-elle souligné lors d’une liaison vidéo avec des journalistes à l’ONU à New York, précisant que l’évaluation de l’impact du cyclone était toujours en cours. Parmi les 250 000 sinistrés, 18 000 sont devenus des personnes déplacées, a précisé la responsable de l’ONU. Elle a aussi indiqué que 76 centres de santé avaient été endommagés comme 400 salles d’écoles. Le Monde avec AFP