Le dynamisme des flux de migrants clandestins africains continue à présenter des opportunités d’exploitation pour les groupes extrémistes violents et criminels. Les migrants africains continuent à bouger, avec en moyenne 78 000 migrants clandestins africains interceptés chaque année sur les rives sud de l’Europe entre 2014 et 2019. Les flux de migrants vers l’Europe ne représentent toutefois qu’une voie de circulation. En moyenne, 1 million environ de migrants économiques africains se sont déplacés vers d’autres régions du continent chaque année pendant la même période. Qu’ils se dirigent vers l’Europe ou d’autres régions d’Afrique, les migrants africains, incapables de se déplacer légalement, voyagent clandestinement et sont donc plus susceptibles de subir une forme ou une autre de violence pendant leur périple et à leur destination. L’immigration clandestine en Afrique a créé un marché lucratif pour la traite des êtres humains, évaluée à 765 millions de dollars par an sur la seule route transsaharienne. Une partie considérable de cet argent alimente les groupes extrémistes criminels et violents qui utilisent les fonds pour saper et déstabiliser les gouvernements. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Vingt militaires maliens ont été tués et cinq blessés dimanche 26 janvier au matin lors d’une attaque de grande ampleur de présumés djihadistes contre un camp de gendarmes à Sokolo, dans le centre du pays, a annoncé dans la soirée l’armée malienne, révisant à la hausse le bilan des morts. Les victimes ont été inhumées dans l’après-midi avec les honneurs militaires à Sokolo. Quatre personnes ont été tuées parmi les assaillants. Sokolo est situé dans le cercle de Niono, dans la région de Ségou, où sévissent des groupes liés à Al-Qaïda. Il s’agit de la dernière localité avant la frontière avec la Mauritanie. Des responsables maliens ont attribué ce coup de force à des « terroristes », terme avec lequel ils désignent les groupes djihadistes qui sévissent au Mali depuis huit ans, malgré des interventions militaires française, de l’ONU et africaine. « Les assaillants étaient plus d’une centaine. Ils ont ramassé tous leurs corps. Ils n’ont touché à personne dans le village, c’est pourquoi avant l’arrivée du renfort nous avons secouru les blessés et regroupé les victimes », a déclaré à l’AFP un habitant de Sokolo. Le Monde
Dans un rapport publié lundi 27 janvier, l’ONG Centre d’assistance des droits de l’homme et d’assistance sociale (CODHAS) annonce que vingt et une personnes, dont un activiste des droits de l’homme, ont été tuées en l’espace d’une semaine, soit du 20 au 25 janvier, dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). D’après CODHAS, le NDC-Rénové de Guidon Shimiray et les combattants rwandais des FDLR sont à la base de ces tueries. Cette organisation affirme avoir documenté, à Katsiru dans le groupement de Binza, dix-huit cas de tueries des civils, dans les différentes localités, sans donner d’autres détails. Elle dresse aussi un bilan macabre dans le groupement voisin de Bukombo, en chefferie de Bwito : deux personnes, dont un vieillard de 78 ans, ont été tuées lundi 20 janvier, par des hommes armés dans la soirée, à leurs domiciles au quartier Nyamirambo. Mardi dernier, une femme et son bébé ont tués après avoir été kidnappés par des présumés combattants FDLR. Radio Okapi
En République centrafricaine, des combats entre plusieurs groupes armés ont eu lieu samedi soir et dimanche 26 janvier dans la ville de Bria dans l’est du pays. Le bilan humain n’est pas encore clair : il y aurait plusieurs blessés et au moins un mort. À l’origine de ces combats visiblement des tensions ethniques au sein d’un même groupe de l’ex-Seleka (FPRC). Les violences se sont déclenchées samedi 25 janvier après un différend apparu entre deux membres d’un groupe armé de l’ex-Seleka. La situation s’est envenimée et a finalement engagé les membres Rounga contre les Kara alliés aux Goula. Les combats ont été intenses dimanche matin et ont cessé vers midi. Sur place, le préfet déplore un grand nombre de déplacés vers le quartier peul de Gobolo tenu par un autre groupe armé. Ces déplacés sont évalués à environ 5 000 par le préfet. La force des Nations unies est sur le terrain, a affirmé la Minusca, des patrouilles mixtes avec les forces armées centrafricaines déployées à Bria en septembre sont effectuées. RFI
Le général Evariste Ndayishimiye a été officiellement choisi comme candidat à la présidentielle de 2020 du Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD), parti au pouvoir au Burundi. Le général Ndayishimiye a été désigné ce dimanche lors d’un congrès extraordinaire qui s’est tenu dans la ville centrale de Gitega, l’actuelle capitale politique, après un rassemblement de trois jours du CNDD-FDD. Ndayishimiye est l’une des personnalités politiques les plus influentes du Burundi, proche du président Pierre Nkurunziza. Il est l’un des anciens combattants rebelles du CNDD-FDD qu’il a rejoint après avoir survécu de justesse à un nettoyage ethnique systématique des étudiants hutus à l’Université du Burundi en 1995. Le général Ndayishimiye est l’actuel secrétaire général du CNDD-FDD. Avant d’occuper ce poste, il a été ministre de l’intérieur et de la sécurité publique. Après la signature de l’Accord de paix d’Arusha visant à intégrer le CNDD-FDD au sein des Forces de défense nationale du Burundi, Ndayishimiye a été nommé chef de la logistique militaire puis assistant militaire du président Nkurunziza. BBC
Les chefs d’état-major des pays du G5 Sahel et leurs partenaires, réunis vendredi et samedi à Ouagadougou, ont procédé à la relecture de tous les documents de l’accord cadre de la Force conjointe. Pour rendre plus opérationnelle cette force dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, les différents bataillons pourront intervenir hors de leur zone habituelle d’action. Il en est de même pour le droit de poursuite sur un territoire étranger, où les troupes de la force pourront aller jusqu’à 100 km au-delà de la frontière. Cette rencontre a permis de valider le plan de campagne du commandant de la force qui pourrait entamer ses opérations. Les opérations de la force conjointe du G5 Sahel sont orientées sur les zones frontalières et s’étendent sur trois zones : le fuseau Ouest dont le poste de commandement est situé en Mauritanie, le fuseau Centre avec un poste de commandement à Niamey, et le fuseau Est commandé par le Tchad. Jusqu’à présent, chaque bataillon ne s’occupait que de sa zone. RFI
L’armée malienne reconstituée bientôt à Kidal
Le redéploiement des premières unités de l’armée nationale reconstituée dans les régions du nord est imminent. Les effectifs sont actuellement stationnés pour la plupart à Gao. Mais le calendrier du redéploiement à Gao, Tombouctou, Ménaka et surtout à Kidal n’est pas officialisé. De toutes les régions du nord du Mali devant recevoir des contingents, Kidal fait l’objet d’une certaine fixation. Au Mali, comme dans les pays voisins, beaucoup reprochent en effet à la France d’avoir fait de Kidal une zone d’exception lors de l’intervention de la force Serval contre les djihadistes. Mais sur les réseaux sociaux, certains voient d’un mauvais oeil le fait que l’armée revienne à Kidal dans une version reconstituée. Le redéploiement de l’armée reconstituée éveille de nombreux espoirs dont le principal est la lutte contre l’insécurité. D’après Fahad Ag Al Mahmoud le président de la Plateforme composée des groupes armés favorables au pouvoir de Bamako, « dans les réglages il est prévu d’attribuer un tiers de l’effectif aux Fama (forces armées maliennes), un tiers pour la Plateforme et un tiers pour la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad) ». Le contingent prévu pour Kidal pourrait comporter jusqu’à 600 hommes. DW
Le gouvernement gambien a lancé dimanche une contre-attaque drastique pour éteindre le mouvement de contestation réclamant le départ du président Adama Barrow, interdisant avec effet immédiat le collectif à l’origine d’une manifestation ayant tourné à l’émeute. La police a procédé à plus de 100 arrestations et ceux qui soutiennent ce mouvement anti-présidentiel devront faire face à des « conséquences graves », a affirmé le gouvernement dans un communiqué. « Pas une seule personne n’est morte pendant la manifestation d’aujourd’hui », ont affirmé les autorités dans ce communiqué signé du porte-parole du gouvernement, Ebrima Sankareh. Un responsable d’hôpital avait affirmé plus tôt dans la journée que trois personnes avaient été tuées, sans préciser leur identité et les causes de leur décès. Le bilan de la manifestation, qui a rassemblé plusieurs centaines de personnes dans la banlieue de Banjul, est néanmoins sévère : 137 personnes arrêtées par la police, d’autres en fuite ou tentant de quitter le territoire, selon le gouvernement. Jeune Afrique avec AFP
Le président turc Recep Tayyip Erdogan est arrivé dimanche à Alger pour une visite de 48 heures afin d’évoquer la situation en Libye, où est menacée une fragile trêve, une crise régionale dans laquelle l’Algérie veut jouer un rôle de médiateur. La coopération économique sera également au menu du déplacement de M. Erdogan, qui est accompagné par une importante délégation d’hommes d’affaires. La Turquie est le premier investisseur étranger en Algérie. Erdogan a été accueilli par son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune et les deux chefs d’Etat se « concerteront » notamment « sur les questions internationales d’intérêt commun », a seulement précisé l’agence algérienne APS. Les détails du programme de Erdogan à Alger, première étape d’une tournée africaine, n’ont pas été divulgués. « Nous allons organiser un forum économique en Algérie où nous avons la première place parmi les investisseurs étrangers », a déclaré avant son départ Erdogan lors d’une conférence de presse à l’aéroport d’Istanbul. Jeune Afrique avec AFP
Une alliance de partis et d’associations liés au « Hirak » s’est engagée samedi 25 janvier, à Alger, à rassembler les forces de ce mouvement de contestation populaire inédit face à un pouvoir qu’elle accuse d’ « autoritarisme ». Regroupée au sein du Pacte pour l’alternative démocratique (PAD), cette coalition anti-régime a organisé des « assises pour l’alternative démocratique » pour discuter de l’avenir du « Hirak » après la présidentielle du 12 décembre, qualifiée de « mascarade électorale », qui a abouti à l’élection d’un nouveau chef d’État, Abdelmadjid Tebboune. Le PAD s’est constitué après la démission en avril dernier, sous la pression de la rue, du président Abdelaziz Bouteflika, afin d’élaborer un cadre au changement du « système » en place depuis l’indépendance du pays en 1962, notamment via la mise sur pied d’institutions de transition. … Dans une « plateforme pour l’aboutissement démocratique de la révolution citoyenne », adoptée à la fin des travaux, les participants exigent « l’organisation d’une période de transition démocratique à même de satisfaire les aspirations légitimes du peuple algérien ». AFP
Les élections législatives et municipales au Cameroun, les premières depuis sept ans, se dérouleront dans un contexte tendu le 9 février : des attaques djihadistes dans le nord et un conflit indépendantiste meurtrier dans l’ouest paralysent un quart du pays et ont fait plus de 950 000 réfugiés et déplacés internes, dont le vote sera difficile. Le parti du président Paul Biya part grand favori des législatives, dont la campagne a officiellement démarré samedi 25 janvier. Une trentaine de partis politiques, la plupart se réclamant de l’opposition, seront en lice pour 180 sièges de députés. Le parti de la majorité présidentielle, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), qui jouit actuellement d’une majorité écrasante avec 148 députés, est le grand favori. Présents dans toutes les circonscriptions électorales, les candidats du RDPC n’auront pas de concurrents dans de nombreuses localités du pays. Le Monde avec AFP
Les chefs religieux, très écoutés en République démocratique du Congo, ont lancé vendredi un « appel au calme » face à la crise politique qui couve, un an après la première transition pacifique du pouvoir dans ce pays. « Nous en appelons au calme, à la modération dans le langage et au sens des responsabilités de tous les acteurs socio-politiques », ont-ils déclaré devant la presse à l’occasion du premier anniversaire de l’investiture du président Félix Tshisekedi, qui gouverne avec les forces de son prédécesseur, Joseph Kabila. Les alliés de la coalition Tshisekedi-Kabila « s’illustrent, surtout ces derniers temps, par des querelles et des disputes de nature à compromettre les chances de décollage du pays », selon les responsables religieux. « L’escalade verbale commencée par les militants est montée au niveau des animateurs politiques et, pire encore, elle atteint les animateurs des institutions », regrettent-ils, en souhaitant rencontrer ces responsables. Jeune Afrique avec AFP
L’affaire Isabel dos Santos constitue un test majeur pour la volonté affichée du président angolais Joao Lourenço de lutter contre la corruption, dans un pays producteur de pétrole mais où un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté. Isabel dos Santos, 46 ans, fille de l’ancien président José Eduardo dos Santos, est accusée de fraude, détournement de fonds et blanchiment d’argent par la justice de son pays, qui réclame son extradition. Elle dénonce « une attaque politique ». La milliardaire, surnommée « La princesse », qui vit essentiellement entre Londres et Dubaï, est accusée d’avoir « siphonné l’économie angolaise » et accumulé de manière frauduleuse une fortune estimée à 2,1 milliards de dollars (1,8 milliard d’euros), selon les conclusions d’une enquête du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), exploitant quelque 715.000 documents, baptisés « Luanda Leaks ». « C’est une étape très importante dans la lutte contre la corruption », souligne le professeur de droit angolais Rui Verde. Jeune Afrique avec AFP
De l’Ethiopie à la Somalie en passant par le Kenya, une invasion de criquets pèlerins d’une ampleur historique est à l’œuvre et menace la sécurité alimentaire de toute la région de la Corne de l’Afrique, selon les Nations unies, qui ont appelé, lundi 20 janvier, à une riposte d’envergure. « D’une ampleur et d’une capacité destructrice jamais vues, les essaims risquent de grossir de manière exponentielle et de se propager dans d’autres pays d’Afrique de l’Est si les efforts pour combattre ces ravageurs voraces ne s’intensifient pas massivement dans toute la région », explique l’ONU, évaluant à 70 millions de dollars (63,44 millions d’euros) la somme nécessaire pour lancer une campagne transfrontalière afin de combattre ces invasions. L’Ethiopie et la Somalie n’avaient pas vu d’essaims de criquets pèlerins d’une telle ampleur depuis vingt-cinq ans, et le Kenya n’avait pas eu à affronter de menace acridienne d’une telle force depuis soixante-dix ans. Le Monde
Pour l’instant, aucun cas n’a été signalé en Afrique. Mais le nouveau virus de la famille des coronavirus apparu en décembre en Chine s’étend désormais dans treize pays. Sur le continent africain, l’inquiétude est d’autant plus grande que la Chine est le premier partenaire commercial de l’Afrique. Selon les chiffres qui circulent, entre 300 000 et 400 000 migrants africains vivent aujourd’hui en Chine, notamment dans la métropole de Canton, dans le sud-est de la Chine. Dans l’autre sens aussi, la présence de travailleurs chinois en Afrique est bien visible. Alors que 2 000 personnes ont été contaminées en Chine et que 56 sont mortes, selon le dernier bilan officiel dimanche, des interrogations sur la mobilité des Chinois en Afrique et le risque de contamination augmentent. On en apprend un peu plus chaque jour sur l’épidémie, mais de nombreux facteurs inconnus empêchent encore de déterminer son degré de gravité à l’échelle mondiale. On sait tout de même que cette maladie de la famille des coronavirus se manifeste par les symptômes de la grippe, de la toux, de la fièvre pouvant aller jusqu’à des syndromes respiratoires sévères. Le Point