RDC : le groupe armé M23 et l’armée rwandaise sont entrés dans Goma, principale ville de l’Est, qui « s’apprête à tomber », selon la France
Goma, principale ville de l’est de la République du Congo, s’est réveillée, lundi 27 janvier, en plein chaos et secouée par des tirs d’artillerie lourde après l’arrivée la veille au soir de combattants du Mouvement du 23 mars (M23) et de soldats rwandais. Des troupes congolaises et rwandaises ont échangé des tirs à leur frontière commune lundi matin, a appris l’Agence France-Presse (AFP) de deux sources des Nations unies…Signe du chaos régnant dans la ville, la prison, qui comptait environ 3 000 détenus, a été « totalement incendiée » à la suite d’une « évasion massive » qui a causé des « morts », a précisé à l’AFP une source sécuritaire…Le sommet extraordinaire de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) dédié à la situation chaotique dans l’est de la RDC se tiendra mercredi en présence des présidents congolais et rwandais, a annoncé lundi la présidence kényane…Kinshasa a accusé dimanche le Rwanda de lui avoir « déclaré la guerre » en envoyant de nouvelles troupes, alors que l’ONU a appelé Kigali à retirer ses forces de la région. Entre 500 et 1 000 hommes, selon des sources onusiennes à l’AFP. Le Monde avec AFP
Combats FARDC-M23 : des appels à une « action immédiate » du Conseil de sécurité
Les représentants de plusieurs pays sont intervenus dimanche 26 janvier à New York (USA), au cours de la réunion d’urgence du Conseil de sécurité consacrée à la situation dans l’Est de la RDC. Tous ont appelé cet organe de l’ONU à prendre urgemment des actions pour stopper l’escalade du conflit et sauver des vies humaines. Au cours de sa déclaration liminaire, Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint de l’ONU en charge des opérations de maintien de la paix, a déploré l’offensive depuis le début de l’année par la rébellion du M23, avec l’appui du Rwanda dans l’Est de la RDC. Cette offensive a conduite à la prise de cités de Minova et Sake…Sur la même lancée, la cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, a appelé le « Conseil à agir maintenant pour sécuriser la population civile, les aides humanitaires, les travailleurs humanitaires et tout le personnel des Nations unies ». Radio Okapi
Critiques et incompréhension en Afrique du Sud après la mort de soldats en RDC
L’annonce, le 25 janvier, de la mort de 9 soldats Sud-Africains participant à la force militaire régionale de la SAMIDRC déployée par la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), a ravivé la colère. À chaque fois que l’Afrique du Sud perd des soldats (5 ont été tués dans des combats en RDC en 2024), le débat est rouvert. Début juillet 2024, le vice-ministre de la Défense, l’ancien général Bantu Holomisa, critiquait dans le Sunday Times le caractère défensif du mandat de la SAMIDRC alors que l’intensité des attaques nécessitait plus de moyens, selon lui. Les partis opposés au déploiement sud-africain s’insurgent contre un manque de moyens et de formation. Cet avis est partagé par le parti d’opposition de l’uMkhonto We Sizwe (MK), de Jacob Zuma, mais aussi par l’Alliance démocratique (DA), une formation membre du gouvernement d’union nationale…La mission de soutien en RDC est pourtant défendue par le gouvernement comme étant d’intérêt national – Pretoria plaide la protection et le bien-être des populations à l’échelle nationale, régionale et continentale. Jeune Afrique
En Afrique de l’Ouest, les tensions diplomatiques redéfinissent les flux commerciaux
En Afrique de l’Ouest, de nouvelles routes commerciales se sont dessinées ou renforcées au gré des tensions politiques entre l’organisation régionale Cedeao et le Mali, le Niger et le Burkina Faso qui la quittent officiellement mercredi. Les trois pays sahéliens, dirigés par des régimes militaires issus de coups d’Etat entre 2020 et 2023, ont formé leur propre confédération, l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et ont rompu avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Les embargos de l’organisation ouest-africaine sur les trois pays à la suite des putschs ont poussé le Mali, le Niger et le Burkina à se tourner vers d’autres ports pour acheminer les marchandises sur leurs territoires enclavés… Les pays de l’AES entretiennent des relations tendues en particulier avec la Côte d’Ivoire et le Bénin, au contraire du Togo ou de la Guinée: les ports de Lomé et de Conakry sont en conséquence devenus des points de passage importants. AFP
Réunion des ministres des Affaires étrangères de l’AES sur les formalités de retrait de la Cédéao
Les chefs de la diplomatie du Burkina Faso, du Mali et du Niger se sont retrouvés ce dimanche 26 janvier à Ouagadougou pour définir les formalités de leur séparation d’avec la Cédéao. Les trois pays privilégient une « approche globale » des négociations, s’inscrivant dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel. Lors de cette rencontre, les ministres des Affaires étrangères des trois pays ont affiché leur détermination à mener à bien leur retrait de la Cédéao, dans les meilleurs délais…Les trois pays sont prêts à engager un dialogue avec la Cédéao pour apporter « des solutions aux préoccupations des populations et de leurs États », selon le ministre malien des Affaires étrangères. RFI
Nigeria : un attentat-suicide jihadiste tue 27 soldats dans le Nord-Est
L’armée du Nigeria a mené une offensive dans le nord du pays, à la suite d’une nouvelle attaque jihadiste. Le 24 janvier, un attentat-suicide a en effet entraîné le décès de 27 soldats, qui, ont confié deux sources militaires à l’AFP, assiégeaient un bastion de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap). L’attaque s’est produite vers 21 h 30 heure locale dans la localité de Damboa (État de Yobe). « Elle a causé la mort de 27 soldats, dont le commandant, et en a grièvement blessé plusieurs autres », a commenté un officier sous le couvert de l’anonymat…Devenu une faction dominante, il s’est emparé de territoires jusque-là sous le contrôle de Boko Haram, notamment le triangle de Tombouctou et la forêt de Sambisa, une réserve de chasse aujourd’hui bastion jihadiste. Le groupe a l’habitude de poser des mines en bord de route et de piéger des convois de troupes avec des explosifs. Jeune Afrique avec AFP
Long appel téléphonique entre Alassane Ouattara et Emmanuel Macron
Quatre mois après s’être retrouvés autour d’un dîner à l’Élysée, Emmanuel Macron et Alassane Ouattara se sont longuement entretenus par téléphone, il y a une dizaine de jours, au cours du week-end. Selon nos informations, les deux chefs d’État ont évoqué plusieurs sujets dont celui, d’actualité, de la rétrocession à la Côte d’Ivoire de la base abidjanaise de l’armée française. Discutée de longue date entre les deux pays et officialisée par Alassane Ouattara le 31 décembre dernier, elle est en cours avec l’entrée des premiers soldats ivoiriens dans le camp de Port-Bouët rebaptisé général Thomas d’Aquin Ouattara [du nom du premier chef d’état-major ivoirien, ndlr]…Au cours de cet échange téléphonique, Alassane Ouattara et Emmanuel Macron ont aussi abordé la situation sous-régionale et, en particulier, les conséquences du départ annoncé de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) du Mali, du Burkina Faso et du Niger, trois pays dirigés par des juntes militaires et regroupés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES)…Selon nos informations, l’élection présidentielle ivoirienne du 25 octobre prochain, à laquelle Ouattara n’a pas encore dit s’il serait ou non candidat, n’a pas été évoquée au cours de la conversation. Jeune Afrique
UA : la lettre au vitriol de Moussa Faki Mahamat aux dirigeants africains
C’est un courrier envoyé le 30 septembre dernier et qui n’avait jamais fuité. Dans cette missive de trois pages que Jeune Afrique s’est procurée et dont l’objet est « Questions urgentes à résoudre », Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), dresse un inventaire peu glorieux pour l’institution et, donc de son propre bilan. Alors que le Tchadien doit passer la main le 15 février, lors de la 38e session ordinaire de l’UA, il saisit, « en toute humilité », l’opportunité de soumettre « certaines pressantes urgences », aux fins de susciter « une réflexion active » de la part des chefs d’État…Il interpelle donc les chefs d’État et de gouvernement sur la pertinence du dispositif politico-juridique actuel, notamment face aux changements non constitutionnels, posant la question de la redéfinition des missions confiées au CPS. Jeune Afrique
Le Sénégal veut créer une nouvelle autorité de régulation des médias et réseaux sociaux
Le Sénégal a lancé lundi 27 janvier la conférence des régulateurs des médias francophones, qui doit se tenir jusqu’à mardi 28 janvier inclus. À cette occasion, le ministre de la Communication Aliou Sall a annoncé vouloir créer une nouvelle autorité de régulation des médias et des réseaux sociaux. Selon Habibou Dia, il est temps de faire table rase du CNRA, le régulateur actuel. Le directeur de la communication dans ce même ministère l’accuse d’être trop limité : « Le CNRA a des moyens très limités, aussi bien en termes de ressources humaines que de ressources financières, il ne dispose pas de technologie de veille optimale. Et pour l’anecdote, il est incapable de réguler les radios au-delà de Dakar. » En 2020 déjà, un projet d’une nouvelle autorité, l’Arca, avait été lancé, mais n’avait pas abouti. Cette fois, les autorités veulent aller plus loin pour encadrer juridiquement les médias audiovisuels traditionnels, mais également la presse écrite, les sites web et même les réseaux sociaux. « Il y a des influenceurs qui ont des comptes suivis par des milliers d’utilisateurs, mais qui font de la vente, détaille Habibou Dia. Donc, ils diffusent des informations, mais en réalité, c’est de la publicité indirecte. Certains se positionnent carrément comme des journalistes, donnent des infos qu’ils pensent collecter et recouper. Et pour prévenir la désinformation, les fausses nouvelles ou les propos haineux, ces personnes-là devraient pouvoir bénéficier d’un accompagnement. » RFI
En Tunisie, l’avocate Sonia Dahmani voit sa peine réduite par la cour d’appel
Elle fait partie des dizaines de journalistes, figures de l’opposition, et d’avocats poursuivis sur la base du décret 54 en Tunisie. Vendredi 24 janvier, la Cour d’appel de Tunis a réduit la peine de prison de l’avocate Sonia Dahmani, la faisant passer de deux ans à un an et demi. Lors de l’audience, la défense avait demandé un non-lieu et la libération immédiate de la chroniqueuse, a indiqué son avocat Chawki Tabib, qui dit n’avoir pas encore reçu notification de la réduction de peine. Il faut mettre « fin à la persécution judiciaire ciblant les voix dissidentes en Tunisie », avait de son côté insisté la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH). Selon son avocat, Sonia Dahmani est poursuivie dans cinq affaires…En juillet 2024, l’avocate avait déjà été condamnée à un an de prison dans une autre affaire. En septembre, la peine avait été réduite à huit mois. Un procès « expéditif, sans débat sur le fond et sans défense », avait alors dénoncé la FIDH. Il était reproché à la chroniqueuse d’avoir ironisé sur un plateau télévisé en mai 2024 sur la possibilité que les migrants subsahariens veuillent s’installer durablement en Tunisie malgré une grave crise économique. « De quel pays extraordinaire parle-t-on ? » avait-elle lancé à un autre chroniqueur qui venait de l’affirmer. Jeune Afrique avec AFP