RDC: le mouvement AFC/M23 progresse vers le sud et menace la province du Tanganyika
Mardi 25 février, Corneille Nangaa, coordonnateur de l’AFC/M23, mouvement politico-militaire soutenu par Kigali, est arrivé à Bukavu, capitale du Sud-Kivu, dix jours après que son groupe a pris le contrôle de la ville. Cette avancée marque une nouvelle étape dans la progression de l’AFC/M23, qui sembler continuer sa route vers le sud…L’AFC/M23 a pris le contrôle de la zone autour de Kamanyola, située à 45 kilomètres au sud de Bukavu…À seulement 40 kilomètres d’Uvira, l’AFC/M23 se rapproche de la deuxième ville du Sud-Kivu, suivant un corridor qui pourrait lui ouvrir la voie vers le Tanganyika…Pourquoi la province du Tanganyika est-elle cruciale? Elle fait partie de l’espace Katanga, le moteur économique de la RDC. Riche en ressources minières essentielles (cassitérite, or, coltan, émeraudes, argent, cuivre, nickel), elle ouvre aussi la voie au reste des provinces de l’ex-Katanga, toutes aussi riches en minerais. Conscient de ces enjeux, le nouveau chef d’état-major des FARDC, lieutenant-général Banza Mwilambwe, a choisi Kalemie pour sa première mission de terrain depuis sa nomination en décembre 2024. Son message est clair : maintenir la discipline dans les rangs, protéger les populations et empêcher l’AFC/M23 d’atteindre cette province stratégique. RFI
Élections en Guinée-Bissau : l’opposition appelle à « la paralysie totale du pays »
Le 23 février, le président Umaro Sissoco Embaló a annoncé l’organisation des élections présidentielle et législatives pour le 30 novembre. Mais pour l’opposition, menée par l’ancien Premier ministre Domingos Simões Pereira, son mandat de cinq ans doit arriver à échéance ce jeudi 27 février. Son annonce pour la date du scrutin à venir n’aura pas suffi. Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, est confronté à la colère d’une partie de la classe politique, cinq ans après avoir prêté serment. « Nous appelons à la paralysie totale du pays », a martelé l’ancien Premier ministre Nuno Gomes Nabiam mercredi 26 février, l’un des chefs de la coalition d’opposition Alliance populaire inclusive. « Nous appelons la population à rester à la maison. Tous les marchés, les boutiques et les bureaux seront fermés. Nous demandons aux transports de cesser toute activité demain », a-t-il aussi affirmé devant des centaines de partisans, juste après une réunion des leaders de la formation. Jeune Afrique avec AFP
Mali: une «charte pour la paix et la réconciliation» très critiquée
Au Mali, après quelques mois de travail, la commission en charge de proposer aux autorités un projet de « charte pour la paix et la réconciliation » a produit un document de base…Mais plus de 200 partis politiques sur environ 500 ont boycotté les rencontres avec la commission de travail qui recevait les contributions des uns et des autres. Alassane Ag Abba, secrétaire général du parti Codem, explique les raisons de ce boycott : « Nous, on ne joue pas à ce cinéma. La paix, ça se recherche. Ce ne sont pas pour des simulacres. Contenir les gens, les empêcher de dire ce qu’ils pensent et qu’ils ne parlent que du bout des lèvres, étouffer le problème, c’est étouffer un problème qui va forcément rebondir après. Nous ne sommes pas pour ces procédures. Nous pensons qu’elles ne rapporteront absolument rien. » Le Front de Libération de l’Azawad, groupe armé indépendantiste du nord du Mali, a également refusé de participer aux discussions qu’il qualifie de « non inclusives ». RFI
Soudan: le Conseil de sécurité de l’ONU préoccupé par la création d’un gouvernement parallèle
La situation au Soudan a été le centre des préoccupations du Conseil de sécurité le mercredi 26 février : d’abord la situation humanitaire, alors que la guerre ravageant le pays depuis presque deux ans a fait des dizaines de milliers de morts, et poussé la moitié du pays dans une insécurité alimentaire aiguë ; mais aussi la situation politique, avec la déclaration de la création d’un gouvernement parallèle par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui se battent contre l’armée soudanaise dirigée par le général al-Burhan. Hasard du calendrier, le Conseil de sécurité s’est réuni sur la guerre au Soudan, alors que le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé suspendre ses opérations dans le camp de déplacés de Zamzam, à l’ouest du pays. Le camp est pourtant frappé par la famine, mais la violence des combats depuis l’attaque des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), le 11 février dernier, l’a obligé à rapatrier ses équipes…Par ailleurs, le Conseil s’est inquiété de la création sur le papier d’un gouvernement parallèle par les paramilitaires du FSR et leurs alliés il y a quelques jours. Il craint une fragmentation, voire une partition du pays. Les pays africains du Conseil ont exhorté les FSR à préserver l’unité et l’intérêt national. RFI
Crise sécuritaire : les experts de la Cedeao préparent la Force régionale en attente
« Les experts de la Cedeao sont en conclave à Abuja » du 24 au 28 février 2025 pour « renforcer la préparation régionale au maintien de la paix », annonce la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Conformément à la stratégie de la Cedeao, les experts vont se pencher sur comment contrer les groupes djihadistes et les crises sécuritaires, selon l’Agence de presse africaine (Apanews). L’organisation régionale veut accélérer l’activation de sa force régionale de sécurité, dont le déploiement est prévu en 2025 pour le maintien de la paix…Face à la dégradation de la situation sécuritaire, les ministres de la Défense des États membres de la Cedeao avaient proposé le déploiement d’une force d’attente de 5.000 hommes, dès juin 2024, pour renforcer la lutte contre l’instabilité grandissante dans la région. Les ministres des Finances et de la Défense des Etats membres de la Cedeao doivent encore se réunir pour finaliser le financement de cette force, selon Apanews. Ouestaf
Niger : 16 civils tués dans deux attaques de « bandits armés », rapporte la radio nationale
Seize villageois ont été tués entre le 22 et le 25 février dans deux attaques de « bandits armés » qui ont visé des villages de la région de Dosso, dans le sud-ouest du Niger, près du Nigeria et du Bénin, a annoncé, mercredi 26 février, la radio d’Etat. Dans la nuit du 22 au 23 février, à Makani, dans le département de Dioundiou, les assaillants, « après avoir rassemblé les villageois », ont « ouvert le feu, tuant sur place quatorze personnes et blessant trois autres », précise un reportage de la radio nigérienne, ajoutant qu’une cinquantaine de maisons, boutiques et greniers ont aussi été incendiés. Si les assaillants n’ont pas été identifiés, le mode opératoire évoque les attaques djihadistes qui frappent régulièrement le Sahel central…La région de Dosso, frontalière du Nigeria, du Bénin et voisine du parc national du W – un repaire pour les groupes djihadistes –, est régulièrement confrontée à de violentes attaques, selon les autorités nigériennes. Les généraux qui ont pris le pouvoir en juillet 2023 par un putsch au Niger ont remplacé les gouverneurs civils des régions par des militaires ou officiers de police. Ils ont promis de s’attaquer à l’insécurité qui frappe en particulier le sud-ouest du pays, mais les attaques se poursuivent. Le Monde avec AFP
Soudan du Sud : le Forum de Juba face à l’urgence de la transition politique
Un forum réunissant des responsables politiques, sécuritaires et de la société civile du Soudan du Sud s’est achevé cette semaine à Juba, après trois jours de discussions cruciales pour l’avenir du pays. Les délégués ont signé des recommandations portant sur la prolongation de la période de transition qui a débuté le 22 février 2025. Cette consultation s’inscrit dans un contexte où la pression pour organiser des élections crédibles ne cesse de croître. Lors de ce forum, Nicholas Haysom, chef de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (UNMISS), a rappelé que le temps presse pour la mise en place du processus électoral…Les discussions se sont concentrées sur trois domaines prioritaires : la finalisation des dispositions sécuritaires, l’élaboration d’une nouvelle constitution permanente et la préparation des élections Africanews avec AP
Centrafrique: au moins neuf morts dans une attaque d’éleveurs dans le nord-ouest du pays
Une attaque armée a visé ce mardi 25 février 2025, le village de Nzoro dans la sous-préfecture de Ngaoundaye au nord-ouest du pays. Cette attaque meurtrière, attribuée à un groupe d’éleveurs armés, a coûté la vie à au moins neuf civils. Plusieurs autres personnes ont été blessées et plus 700 maisons d’habitations et lieux de commerces incendiés. Pour le moment, les activités sont paralysées dans la ville. Selon des sources locales, l’attaque a eu lieu ce mardi aux environs de 4 h du matin. Un groupe d’assaillants armés, assimilés à des éleveurs, ont semé la terreur…L’ancien député de Ngaoundaye-3, Léon Amoran, a aussi été tué dans cette attaque. RFI
Côte d’Ivoire: saisie de conteneurs chargés de cacao de contrebande
En Côte d’Ivoire, les douanes ont saisi six conteneurs avec du cacao qui devait être exporté de manière frauduleuse, le 18 février 2025…Cette fraude a été décelée suite à un contrôle de l’Unité mobile d’intervention rapide des douanes (UMIR). Cette unité a trouvé 1 266 sacs de fèves de cacao dans six conteneurs. « Les conteneurs que vous voyez à côté de nous contiennent du cacao alors que le transitaire avait déclaré du caoutchouc naturel », décrit le Lieutenant-colonel Hippolyte Ouattara, commandant de l’UMIR, l’Unité mobile d’intervention rapide des douanes…Les exportateurs de cacao estiment à près de 50 000 tonnes de produits agricoles vendus de manière illicite dans les pays voisins, au dernier trimestre 2024. En parallèle, depuis plusieurs semaines, les services de sécurité mènent des contrôles aux frontières terrestres pour intercepter des camions susceptibles de quitter le territoire de manière frauduleuse avec des produits agricoles : cela concerne le cacao, mais aussi d’autres produits de rente. RFI