RDC: La police empêche une manifestation interdite à Kinshasa
Un important dispositif policier a empêché mercredi à Kinshasa la tenue d’une manifestation de l’opposition contre le processus électoral, qui avait été interdite par les autorités, a constaté une équipe de l’AFP. Plusieurs opposants candidats à la présidentielle des 20-21 décembre en République démocratique du Congo (RDC), ainsi que des organisations de la société civile, avaient appelé à une marche contre ce qu’ils qualifient de « simulacre d’élections », dont ils demandent l’annulation. Le ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi, avait annoncé mardi que cette marche ne serait pas permise. Elle « a pour but de mettre à mal le processus électoral, le gouvernement de la République ne peut pas accepter cela », a-t-il déclaré. L’opposition avait maintenu son mot d’ordre et appelé à se rassembler aux abords du palais du peuple, siège du Parlement, tout près du grand stade des Martyrs, pour marcher jusqu’au siège de la Commission électorale (Céni). Mais les policiers anti-émeutes ont empêché tout rassemblement. Ils ont notamment fait usage de gaz lacrymogènes contre des sympathisants de l’opposant Martin Fayulu qui s’étaient regroupés devant le siège de son parti, situé à proximité du palais du peuple, pendant que d’autres jeunes manifestants enflammaient des pneus sur la chaussée…Dès le 20 décembre, les opposants avaient qualifié les élections de « chaos total » et dénoncé des « irrégularités ». L’archevêque de Kinshasa a estimé que ces élections avaient été « un gigantesque désordre organisé ». Comme une quinzaine d’ambassades avant lui, le prélat a appelé à la « retenue ». AFP
Trois morts dans une nouvelle attaque attribuée aux ADF en Ouganda
Une femme âgée et deux enfants ont péri dans l’incendie de leur maison lundi par des rebelles présumés des Forces démocratiques alliées (ADF) affiliés au groupe Etat islamique, dans un village de l’ouest de l’Ouganda, a-t-on appris mardi auprès des autorités locales. L’attaque s’est déroulée dans un village reculé du district de Kamwenge, déjà le théâtre d’une attaque une semaine plus tôt attribuée aux ADF et dans laquelle dix villageois ont été tués et brûlés. Selon le commissaire du district de Kamwenge, Isiah Byarugaba, interrogé par l’AFP, les assaillants ont mis le feu à une maison dans laquelle se trouvaient les victimes…A l’origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans, les ADF, ont fait souche depuis le milieu des années 1990 dans l’est de la RDC, où ils ont tué des milliers de civils. En 2019, ils ont prêté allégeance à l’EI, qui revendique désormais certaines de leurs actions et les présente comme sa « province d’Afrique centrale ». L’Ouganda et la RDC ont lancé une offensive conjointe en 2021 pour chasser les ADF de leurs bastions congolais, sans parvenir jusqu’à présent à mettre fin aux attaques du groupe. AFP
Mozambique : L’armée reprend plus de 90 % du territoire aux insurgés à Cabo Delgado
Le Mozambique a repris la majeure partie du territoire précédemment sous le contrôle des insurgés dans la province de Cabo Delgado, dans le nord du pays, selon l’annonce de l’armée mardi. Les insurgés ont subi une défaite significative, perdant plus de 90 % de leur territoire, et ont été repoussés dans la forêt de Catupa, au nord-est du district de Macomia, où ils opèrent désormais en petits groupes, a déclaré le commandant de l’armée mozambicaine, Tiago Nampele, lors d’une conférence de presse. Il a précisé que les forces armées, appuyées par la mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SAMIM), prévoient de lancer une offensive contre les insurgés, dont le nombre est actuellement estimé entre 200 et 250 individus. Il a également noté que les insurgés n’opèrent plus à partir de bases fixes, préférant se déplacer en petits groupes dans les forêts de Catupa. Médecins sans frontières (MSF) a récemment alerté sur la situation sécuritaire « volatile et instable » dans la province de Cabo Delgado. Depuis septembre, de nombreuses attaques ont été signalées, entraînant le déplacement de milliers de personnes dans les districts de Macomia, Mocimboa da Praia et Muidumbe. En 2021, Cabo Delgado, une province riche en gaz et en pétrole, a été le théâtre d’attaques terroristes violentes perpétrées par des militants du groupe Ahlu Sunna wal Jamaa, causant des centaines de victimes et forçant des dizaines de milliers d’habitants à fuir la région. Plus de 3 100 soldats de la SADC ont été déployés dans la province pour stabiliser la situation, provenant de pays contributeurs tels que l’Angola, le Botswana, la République démocratique du Congo, le Lesotho, le Malawi, l’Afrique du Sud, la Tanzanie et la Zambie. Sahel Intelligence
Le Niger annonce une révision de tous les accords militaires signés avec d’autres pays
Après avoir demandé le départ des 1 500 soldats français présents au Niger, les nouvelles autorités de Niamey, issues du coup d’État du 26 juillet contre le président déposé Mohamed Bazoum, veulent à présent renégocier les accords militaires avec les autres pays qui disposent de forces stationnées sur le sol nigérien. Si Niamey veut renégocier, cela ne ferme pas formellement la porte à un maintien de cette présence de troupes étrangères. Dans une note du ministère des Affaires étrangères de Niamey adressée aux missions diplomatiques accréditées au Niger, le pays indique qu’il « procédera à une révision de tous les accords signés par le passé avec tous les partenaires ». Cela sans que soient cités les pays qui ont des soldats stationnés au Niger. Les États-Unis et l’Allemagne ont déjà fait part de leur souhait de voir leurs troupes rester, au nombre de 1 300 et 100, respectivement. La semaine dernière, le ministre allemand de la Défense était à Niamey. Il avait en effet souhaité que ses 100 soldats, basés à Tillia dans le nord de la région de Tahoua, restent pour continuer à former les forces spéciales nigériennes. Les Belges, les Italiens et d’autres États européens ont aussi des soldats au Niger dans le cadre de la force de l’Union européenne EUCAP Sahel. RFI
Zone Maritime d’Intérêt Commun : Entente pétrolière transfrontalière entre l’Angola et la RDC
L’Angola et la République Démocratique du Congo (RDC) ont scellé un accord majeur dans la Zone Maritime Partagée. Les deux gouvernements ont signé un accord de partage de la production pétrolière dans la Zone maritime d’intérêt commun (ZIC), située à la frontière entre les deux nations voisines. Le document a été formellement entériné à Luanda par le ministre angolais des Ressources minérales, du Pétrole et du Gaz, Diamantino de Azevedo, et son homologue congolais des Hydrocarbures, Didier Ntubuanga, en présence de représentants des entreprises contractantes intervenant dans ce champ pétrolier. Le ministre angolais, M. Azevedo, a souligné l’importance significative de cette initiative pour le secteur des hydrocarbures des deux pays et pour l’Afrique dans son ensemble. Il a indiqué que la conclusion de cet accord représente le point culminant d’un processus de négociation amorcé il y a deux décennies, démontrant ainsi l’engagement déterminé des autorités gouvernementales des deux nations. M. Azevedo a également mis en avant que le partage de l’exploitation pétrolière entre les deux pays illustre la possibilité pour les gouvernements africains de concrétiser des projets communs, contribuant ainsi à l’intégration économique du continent. De son côté, M. Ntubuanga a souligné que cet accord permettra aux deux pays de devenir co-concessionnaires et propriétaires des droits sur la zone maritime d’intérêt commun. Les revenus issus des droits et obligations des parties concessionnaires seront partagés de manière équitable entre les deux nations. Sahel Intelligence
Sénégal: 70 candidatures déposées pour la présidentielle à la fin du délai de dépôt
Le délai pour le dépôt des candidatures pour la présidentielle au Sénégal a expiré mercredi 27 décembre à minuit. Mardi 26 décembre au soir, 70 candidatures ont été déposées au Conseil constitutionnel. À l’heure de la clôture des opérations, il y avait encore des mandataires de candidats dans les locaux du conseil, en attente de réception de leur dossier. Les ténors de l’opposition, ainsi que le candidat de la coalition au pouvoir, sont tous dans une pré-liste de potentiels candidats qui seront officiellement désignés le 4 janvier 2024. C’est en janvier que sera connue la liste des candidats qui pourront effectivement briguer le fauteuil présidentiel, lors du scrutin du 25 février 2024. Les 70 aspirants à la présidence vont, pour le moment, patienter encore quelques jours à l’issue desquels leurs dossiers seront validés ou non par le Conseil constitutionnel. Parmi eux, Amadou Ba, Premier ministre sénégalais et candidat de la coalition au pouvoir. Plusieurs autres ont déposé leurs dossiers au greffe du conseil. Parmi les opposants, se trouvent Ousmane Sonko, Khalifa Sall, Karim Wade, Idrissa Seck ou encore des novices en politique comme Abdoulaye Sylla et Rose Wardini. Tous sont dans l’attente du tirage au sort qui sera effectué jeudi 28 décembre pour déterminer l’ordre de vérification des dossiers de parrainage par les équipes du conseil. C’est seulement après cette étape que chaque candidature sera déclarée recevable ou non. Plusieurs candidats ont opté pour le parrainage des parlementaires, avec une obligation de recueillir 13 députés, ceci pour éviter les doublons dans les listes de parrainage. Ces doublons ont été à l’origine de la non-participation de plusieurs candidats à la présidentielle de 2019, où seulement cinq candidats ont fait valider leur candidature. RFI
Comores: la campagne électorale peine à susciter l’intérêt d’une population lassée
Alors que la campagne des élections présidentielle et des gouverneurs aux Comores est entamée depuis deux semaines, un constat émerge : malgré les efforts déployés par les partis et les candidats, le grand public semble largement désintéressé par le scrutin prévu le 14 janvier prochain. Ni les fréquents meetings, ni les interventions arrivent à captiver la population, qui semble plus préoccupée par la crise sociale en cours ou encore par l’inflation galopante. On constate depuis le début de la campagne une apathie du public devant les discours. Les Comoriens font preuve d’une certaine lassitude, et émerge de plus en plus un sentiment selon lequel l’issue du scrutin semblerait jouée d’avance, explique le professeur Chabane Mohamed, enseignant de philosophie : « C’est la campagne électorale la plus morose qu’on ait jamais connu et ça c’est normal. C’était prévisible, j’ai envie de dire. La raison est évidente, les gens ont compris que le jeu démocratique est piétiné, la mouvance présidentielle prétend que la messe est déjà dite. C’est peut-être vrai, mais se demande-t-on pourquoi ? Eh bien parce que le pouvoir en place a tout manigancé pour que les Comoriens n’aient pas droit à des élections transparentes. » D’autres jeunes ne partagent pas ce constat, continuant de parcourir les différentes localités du pays pour leurs candidats : « Chaque candidat est libre de faire son meeting, tenir son discours, présenter son programme, nuance Asmati Mohamed Athoumani, financière de formation…Mouvance présidentielle comme opposition, les six candidats à la présidentielle et les 26 aux élections des gouverneurs ont jusqu’au 12 janvier à minuit pour convaincre le plus grand nombre, date à laquelle la campagne doit officiellement clôturer avant le vote du 14 janvier. RFI
En Tunisie, les migrants subsahariens désormais sous la menace de réseaux de kidnappeurs
Suite aux déclarations du président Kaïs Saïed en février 2023, affirmant que l’arrivée de Subsahariens dans le pays relèverait d’un « plan criminel pour changer la composition du paysage démographique », les conditions de vie des migrants en Tunisie se sont rapidement dégradées. Un pic de violence est survenu en juillet, lorsque des centaines de ressortissants d’Afrique subsaharienne ont été expulsées de Sfax par les forces de l’ordre et abandonnés dans le désert sans moyens de subsistance. Depuis, les autorités tunisiennes ont menacé de sanctionner ceux qui transporteraient des personnes se trouvant en situation irrégulière. Les prix du marché parallèle ont aussitôt augmenté…En charge de deux affaires similaires, Hamida Chaieb, avocate et membre du comité directeur de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), a reçu plusieurs signalements d’enlèvements depuis le mois d’octobre. « Ce phénomène n’existait pas avant », affirme-t-elle, décrivant les mêmes procédés : « Ce sont des migrants qui viennent d’Algérie ou qui ont été expulsés à la frontière par les forces de l’ordre. Dans les zones frontalières, des transporteurs tunisiens les emmènent généralement à Sfax où ils les remettent à des migrants subsahariens qui les séquestrent. Les montants diffèrent, ça peut monter jusqu’à 2 000 dinars tunisiens. » Selon l’avocate, les affaires sont à présent gérées en étroite collaboration avec le parquet et la brigade criminelle de Tunis. Plusieurs arrestations auraient déjà eu lieu, malgré des réticences et des lenteurs constatées après les premiers signalements. « Au début, les policiers n’y ont pas cru parce qu’il y a eu des cas de personnes qui ont menti à leurs proches pour que ces derniers leur envoient de l’argent », précise Me Chaieb. La réalité s’est finalement imposée avec la multiplication des enlèvements. Le Monde en a recensé au moins cinq. « La police a alors eu peur d’intervenir car certains individus sont armés. Dans les cas dont je m’occupe, ils y sont finalement retournés mais ne les ont pas trouvés, ils avaient déjà changé de lieu », poursuit Me Chaieb, qui affirme qu’au moins deux personnes libérées après avoir payé une rançon sont en mesure de témoigner. Le Monde
Guinée: l’incendie du dépôt de carburant à Conakry est « complètement éteint »
Le gouvernement guinéen a annoncé que l’incendie du principal dépôt d’hydrocarbures du pays, qui a fait 24 morts et 454 blessés selon un nouveau bilan, était « complètement éteint » neuf jours après son départ, selon un communiqué transmis mercredi à l’AFP…Le nombre de décès est porté à 24, parmi lesquels 11 corps demeurent non identifiés, dit le communiqué. Les déclarations sur les personnes portées disparues se poursuivent. Sur les 454 blessés accueillis dans les structures de soins depuis le sinistre, 31 sont encore hospitalisées et 423 ont regagné leurs familles. Au niveau de la qualité de l’air, les relevés à Kaloum montrent une amélioration des indicateurs, mais le port du masque reste recommandé, indique le gouvernement. Il avait rétabli samedi la reprise de la distribution d’essence, en la rationnant à 25 litres par véhicule, 5 litres par moto et tricycle, avec l’interdiction de servir des bidons. Les camions-citernes avaient repris leur circulation sous escorte, notamment en provenance de la Sierra Leone voisine…460 ménages ont bénéficié des kits de vivres distribués par le gouvernement et la distribution continue afin de couvrir les 2.141 ménages affectés, précise le communiqué. En tout, plus de 11.000 personnes ont été affectées directement par l’incendie. AFP
Un opposant djiboutien condamné à 15 ans de prison pour avoir énucléé un rival
Un opposant au gouvernement de Djibouti vivant en exil à Bruxelles a été condamné par un tribunal belge à 15 ans d’emprisonnement après avoir arraché en pleine rue les yeux d’un autre opposant djiboutien, sur fond d’âpres rivalités politiques. Selon un arrêt consulté mardi par l’AFP, Idriss Awaleh, 40 ans, a été reconnu coupable mi-décembre par la Cour d’appel de Bruxelles de « torture » ayant « entraîné la perte d’un organe », après une agression en 2016 contre Liban Moustapha Hassan, également âgé de 40 ans. Au petit matin du 6 novembre 2016, un chauffeur de taxi avait alerté la police après avoir découvert près de la Porte de Namur, dans un quartier commerçant de la capitale belge, Moustapha Hassan allongé au bord de la route et saignant abondamment des orbites, rappelle l’arrêt. Transporté à l’hôpital, l’homme a survécu mais a perdu la vue, son agresseur lui ayant arraché les globes oculaires avec ses mains lors de l’altercation. Il avait déclaré à la police avoir été victime d’une attaque politique. Une douzaine d’heures plus tard, Idriss Awaleh, ressortissant djiboutien et néerlandais né en Somalie, s’était présenté dans un autre hôpital bruxellois avec des dents déchaussées et des coupures au visage, avant d’être interpellé. Selon la Cour d’appel, les deux hommes étaient tous deux impliqués dans l’opposition au parti au pouvoir à Djibouti, la formation du président Ismaël Omar Guelleh en poste depuis 1999. Mais ils s’étaient violemment brouillés à la suite de conflits entre factions rivales. AFP