Revue de Presse du 27 avril 2022

Éthiopie: les rebelles tigréens quittent la région Afar
Les rebelles tigréens du TPLF se sont presque entièrement retirés de la région Afar, dans le nord-est du pays. Ils occupaient la partie nord de cette région depuis fin janvier, plaidant la légitime défense face aux agressions du gouvernement éthiopien et de son allié érythréen. Signe probable d’une désescalade : le TPLF quitte désormais cette région, notamment dans l’espoir d’obtenir de l’aide humanitaire. C’est par cette région Afar que l’aide alimentaire est censée transiter jusqu’au Tigré et ses six millions d’habitants. Depuis plusieurs mois, elle est quasiment à l’arrêt, en partie à cause du refus du gouvernement de laisser passer une grande partie des convois, mais aussi à cause de l’occupation militaire des rebelles tigréens de la partie nord de la région. Mais selon des sources Afar, ce sont plutôt les combats de ces derniers jours qui ont forcé les rebelles tigreens à battre en retraite. De plus, ils se seraient retirés principalement de la route où transitent les convois humanitaires et garderaient une présence dans le nord de l’Afar. RFI

Sahel : une centaine de terroristes neutralisés par les armées nigérienne et burkinabè
Une centaine de terroristes ont été neutralisés lors d’une opération conjointe menée au cours de ce mois par le Burkina Faso et le Niger, à la frontière des deux pays, en proie à des attaques terroristes, selon un rapport militaire publié lundi. Deux soldats ont été également tués dans cette opération. Du 2 au 25 avril, les soldats des deux armées, appuyés par des avions de « surveillance et de combat », ont mené une opération conjointe dénommée Taanli-3 au cours de laquelle « deux militaires » ont été tués et « deux autres blessés », souligne un rapport présenté à Dori (nord du Burkina) en présence du colonel-major David Kabré, chef d’état major de l’armée burkinabè et du général Salifou Modi, chef des armées nigériennes. La nationalité des deux soldats tués et blessés n’a pas été dévoilée dans ce rapport qui précise qu’outre « la centaine terroristes » tués, « au moins 40 suspects ont été interpellés », des « bases logistiques des terroristes » ont été « détruites » ou « démantelées » et « de l’armement et des munitions » ont été « saisis ou détruits ». Sahel-Intelligence

Un policier tué dans l’attaque d’un commissariat au nord du Bénin
Des hommes armés ont attaqué un commissariat dans le nord du Bénin et tué un policier avant de mettre le feu à l’établissement situé près de la frontière avec le Niger et le Burkina Faso, a rapporté mercredi un média public. L’armée béninoise est déployée dans le nord du pays pour contenir les groupes jihadistes présents chez ses voisins nigérien et burkinabé, et a été, depuis la fin 2021, la cible de plusieurs attaques meurtrières. Cette nouvelle attaque, survenue mardi matin à Karimama, n’a pas été revendiquée. Le journal public La Nation a écrit sur son site internet que des hommes armés à moto ont pris d’assaut le poste de police à Monsey, tuant un membre des forces de l’ordre. Les assaillants ont ensuite tiré plusieurs coups de sommation, rapporte le journal, avant de prendre la fuite dans le parc naturel W, un des deux parcs nationaux situés dans la zone frontalière et théâtres de récentes attaques. VOA

Tunisie : l’opposition forme une coalition politique contre Kaïs Saied
En Tunisie, l’opposition annonce la création d’une alliance contre le président Kaïs Saied. Nommée Front de Salut National, elle regroupe déjà plusieurs formations politiques, dont le parti islamiste Ennahdha. La nouvelle, a été annoncée à la presse par Ahmed Nejib Chebbi, ancien opposant au dictateur Zine El Abidine Ben Ali et fondateur du mouvement. « Nous venons ici pour annoncer la naissance d’un Front de salut national, un front politique constitué pour le moment de 5 partis et 5 groupes politiques dont 6 groupes parlementaires. Ce rassemblement est à son premier pas. Nous pensons continuer la consultation avec d’autres partis pour qu’ils rejoignent cette initiative », a détaillé Ahmed Nejib Chebbi, fondateur de la coalition. … La formation politique espère attirer d’autres partis et personnalités « influentes », avant de lancer un dialogue national sur des réformes. AfricaNews/AFP

Soudan du Sud: 70 morts dans des violences interethniques (ONU)
Au moins 72 personnes ont été tuées en sept semaines, certaines ayant été décapitées ou brûlées vives, dans l’Etat sud-soudanais de l’Unité, où les violences interethniques se sont intensifiées, a affirmé lundi la mission de l’ONU dans ce pays. Les massacres ont eu lieu entre le 17 février et le 7 avril dans le comté de Leer, et ont inclus des violences sexuelles, déclare l’Unmiss (Mission des Nations unies au Soudan du Sud). Au total, « 72 civils ont été tués (et) au moins 11 ont été blessés », déclare la mission dans un communiqué. Le regain de violence au Soudan du Sud fait craindre un retour du conflit dans ce pays fragile d’Afrique de l’Est, qui a plongé en 2013, deux ans seulement après son indépendance, dans cinq années de guerre civile qui ont fait près de 400.000 morts et des millions de déplacés. Sahel-Intelligence

Vive émotion en Algérie après la mort en détention d’un militant du Hirak
La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme a réclamé l’ouverture d’une enquête judiciaire et révélé qu’une demande de liberté provisoire avait été rejetée par la justice. Il avait été arrêté le 20 février à Hadjout, une petite ville de la région côtière de Tipaza, à 70 kilomètres à l’ouest d’Alger. Impliqué dans le mouvement de contestation du Hirak et considéré comme un détenu d’opinion, Hakim Debbazi est mort en prison, dimanche 24 avril, d’une cause pour l’instant inconnue. Il avait 55 ans et était père de trois enfants. Selon plusieurs sources, le militant était poursuivi pour des publications sur Facebook. Son compte, encore actif sur le réseau social, montre qu’il avait notamment relayé des pages pro-Hirak et des vidéos produites par des Algériens installés à l’étranger. Le Monde

RDC: un document de l’ONU accuse des militaires de violations des droits humains
Un document des Nations unies, consulté cette semaine par l’AFP, accuse des soldats congolais d' »au moins 231 violations » des droits humains commises en neuf mois dans un territoire sous état de siège dans l’est de la République démocratique du Congo. « Attaques sur des personnes et des lieux protégés », « enlèvement, recrutement et utilisation d’enfants », violences sexuelles et tortures notamment sont dénoncés et documentés dans une « note verbale » et 25 pages d’annexes adressées le 22 février au ministre congolais de la Défense par le Bureau conjoint des droits de l’homme des Nations unies en RDC (BCNUDH). Certaines des exactions répertoriées sont des « violations du droit international humanitaire, constitutives de crime de guerre », considère ce Bureau. VOA

Guinée : la junte au pouvoir dit non à la Cédéao
L’ultimatum de la Cédéao à la Guinée pour proposer un chronogramme de la transition est arrivé à terme. Son rejet par la junte fait redouter de nouvelles sanctions. Après près de huit mois au pouvoir, la junte au pouvoir en Guinée n’a pas présenté un calendrier pour le déroulement de la transition devant déboucher sur l’organisation des élections générales et pour rendre le pouvoir aux civils. A défaut d’un chronogramme, les autorités militaires ont plutôt ouvert plusieurs dossiers judiciaires contre plusieurs personnalités de l’ancien régime du président Alpha Condé. Ceux-ci défilent devant la cour de répression des infractions économiques et financières. Certains parmi eux ont été déférés à la prison centrale de Conakry. C’est le cas du tout dernier Premier ministre du gouvernement de Alpha Condé, Ibrahima Kassory Fofana et l’ancien tout puissant ministre de la Défense nationale, Mohamed Diané. Pendant ce temps, la Cédéao exige à la junte de définir un chronogramme au risque de s’exposer à des sanctions. Après l’expiration de ce délai, le gouvernement guinéen n’a officiellement soumis aucun chronogramme. DW

Mali : Coopération avec la Russie
Le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maiga, a reçu en audience vendredi dernier l’ambassadeur de la Fédération de Russie à Bamako, Igor Gromyko. Outre les échanges entre les deux parties sur la coopération militaire, technique et politique existantes, les deux responsables ont mis l’accent sur l’élargissement des relations diplomatiques entre le Mali et la Russie, notamment dans les domaines du développement économique, commercial et industriel ainsi que de la culture. Le diplomate russe a déclaré, à l’issue de la rencontre, que l’attention a été spécialement portée sur la coopération économique. « Nous allons travailler étroitement sur cette question pour savoir ce dont le Mali a besoin et ce que la Russie peut obtenir des Maliens également », a dit Gromyko. L’ambassadeur russe a affirmé que « son pays coopère beaucoup avec le Mali sur la scène internationale, notamment au niveau des Nations Unies et d’autres organisations internationales ». Sahel-Intelligence

Mali – affaire de Gossi : le gouvernement accuse la France d’« espionnage » et de « subversion »
La réplique de la junte malienne était attendue. Elle a fini par arriver ce 26 avril. Après que l’armée française a dénoncé, la semaine dernière, une mise en scène, par les mercenaires de Wagner, d’un prétendu charnier laissé par les militaires français près de leur ancienne base de Gossi, le gouvernement de transition a accusé Paris d’« espionnage » et de « subversion » dans un communiqué. Dans ce texte, signé par le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement malien, les autorités disent avoir « constaté depuis le début de l’année plus de cinquante cas délibérés de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises ». … Le 21 avril, deux jours après avoir transféré sa base de Gossi aux Fama, l’armée française avait accusé les mercenaires de Wagner – qui coopèrent avec les militaires maliens sur le terrain – « d’attaque informationnelle ». Des accusations basées sur des images réalisées par l’un de ses drones et qu’elle s’est empressée de transmettre à plusieurs médias, dont Jeune Afrique. Sur ces vidéos, on voit un petit groupe d’individus (appartenant très probablement au groupe Wagner, d’après l’état-major français) en train d’enterrer une dizaine de corps dans le sable à l’aide de pelles, puis de filmer ou photographier le charnier. Jeune Afrique

Tchad: les contours du prochain dialogue inclusif tardent à prendre forme
Est-ce la dernière ligne droite pour la tenue du dialogue inclusif, prévu le 10 mai prochain ? Si le dialogue entre chefs rebelles et autorités à Doha semble s’éterniser, à N’Djamena, le comité d’organisation assure qu’il reste simplement à déterminer l’agenda et la liste des participants. Mais dans la capitale, de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer les travaux préparatoires du comité d’organisation. Une partie de la classe politique dénonce notamment les thèmes retenus qui seront abordés lors de cette grande messe. Au dialogue national, il sera question de paix, de cohésion nationale ou encore de réforme de l’armée, selon les derniers rapports du comité d’organisation. Mais pour Salibou Garba, le coordinateur de la Convergence des organisations politiques, il manque une question essentielle, celle de la transition. « Le contenu est au service du CMT (Conseil militaire de transition). Les thèmes sont façonnés, c’est comme si on allait à un séminaire, on vous pose des questions, on vous demande ce que vous pensez de ça, et on adopte un contenu. Ça ne peut pas marcher comme ça. Le dialogue, c’est pour asseoir une bonne transition. On ne peut pas éluder les questions liées à la transition, les questions des institutions, d’abord la Chartre, les organes, la feuille de route et l’agenda. » RFI

Global Witness accuse de grandes firmes de blanchiment de minerais
L’ONG accuse un programme censé contrôler l’origine responsable de métaux extraits en RDC de contribuer au contraire au blanchiment de minerais liés à des conflits et au travail des enfants. Dans un rapport qui sort aujourd’hui, l’ONG Global Witness affirme que de grandes entreprises comme Apple, Tesla ou encore Intel s’appuient sur un programme de certification des minerais qui serait en fait utilisé pour blanchir des matières premières issues de conflit en République démocratique du Congo. Le nom de ce programme: ITSCI, l’Initiative de la chaîne d’approvisionnement de l’étain. Conçu au départ pour garantir la transparence et l’équité, l’ONG dénonce le dévoiement de ce programme dans le commerce de l’étain, du tantale et du tungstène dans la région des Grands Lacs. DW

La Centrafrique, 1er pays africain à adopter le bitcoin comme monnaie légale
La Centrafrique, deuxième pays le moins développé du monde selon l’ONU, a adopté le bitcoin comme monnaie officielle au côté du franc CFA et légalisé l’usage des cryptomonnaies, a annoncé mercredi la présidence assurant qu’il s’agit du premier pays à le faire en Afrique. L’Assemblée nationale a voté « à l’unanimité » des députés présents la loi « régissant la cryptomonnaie en République centrafricaine » et le président Faustin Archange Touadéra l’a promulguée, assure dans un communiqué le ministre d’Etat et directeur de cabinet de la Présidence, Obed Namsio, ajoutant: la Centrafrique est « le premier pays d’Afrique à adopter le bitcoin comme monnaie de référence ». Le 7 septembre 2021, le Salvador avait été le premier pays au monde à adopter le bitcoin comme monnaie légale et le Fonds Monétaire International (FMI) avait immédiatement dénoncé une décision dangereuse pour la « stabilité financière, l’intégrité financière et la protection des consommateurs ». VOA

Coronavirus en Afrique du Sud : le pays entre dans une nouvelle vague de pandémie
L’Afrique du Sud est entrée dans une nouvelle vague de pandémie, a averti mardi le Centre pour l’innovation et la réponse aux épidémies (CERI). Ce pays, officiellement le plus touché du continent par le Covid-19, connaissait pourtant une accalmie ces derniers mois. « La 5e vague est arrivée. Prenez soin de vous », a averti sur Twitter le centre de recherche génomique dirigé par le virologue Tulio de Oliveira, devenu célèbre pour avoir repéré les variants Bêta et Omicron. Le nombre de nouvelles contaminations au cours des dernières 24 heures est encore en hausse par rapport à la veille, avec 5062 cas et 15 décès, selon l’Institut national des maladies transmissibles (NICD). Avec un ratio de 6,3 nouveaux cas pour 100’000 habitants et un taux de positivité supérieur à 10% (16,9%), « sur la base des vagues précédentes, ce sont des seuils indiquant une augmentation continue », a renchéri sur Twitter, Ridhwaan Suliman, chercheur au Conseil pour la recherche scientifique et industrielle (CSIR), un institut de recherche gouvernemental. RTBF